Femmes allant au bois, paysage
Femmes allant au bois, paysage aussi appelĂ© Rue de village Ă Marlotte, femmes allant au bois est un tableau prĂ©-impressionniste d'Alfred Sisley peint en 1866 Ă Marlotte. Il a Ă©tĂ© proposĂ© au Salon de 1866 oĂč il a Ă©tĂ© exposĂ© en mai. Acquis par ShĆjirĆ Ishibashi, il rejoint le musĂ©e d'art Bridgestone Ă Tokyo au Japon oĂč il se trouve actuellement.
Artiste | |
---|---|
Date | |
Type | |
Technique |
Peinture Ă l'huile sur toile |
Dimensions (H Ă L) |
92 Ă 65 cm |
Mouvement |
préimpressionnisme |
Propriétaire | |
No dâinventaire |
Gy025 |
Localisation | |
Inscription |
A. Sisley 1866 |
Commentaire |
Daulte no 4 |
Contexte
Auguste Renoir est hĂ©bergĂ© dans l'atelier de Sisley au 31 avenue de Neuilly jusqu'en juillet 1865. En fĂ©vrier 1866, avec Jules Le CĆur, un ami de Renoir, ils traversent Ă pied la forĂȘt de Fontainebleau en passant par Milly et Courances et rejoignent Ă la lisiĂšre sud de la forĂȘt, prĂšs du Loing, le village de Marlotte oĂč Le CĆur a achetĂ© une maison l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Ă la mĂȘme Ă©poque, Claude Monet et FrĂ©dĂ©ric Bazille travaillent Ă proximitĂ© Ă Chailly-en-BiĂšre[1].
Renoir a reprĂ©sentĂ© Sisley et Le CĆur sur Le Cabaret de la MĂšre Antony peint en fĂ©vrier 1866 Ă l'auberge rue Murger aujourd'hui disparue. Durant cette pĂ©riode Sisley commence deux toiles sur Marlotte dĂ©montrant l'intĂ©rĂȘt qu'il porte Ă ce village qu'il connait depuis le dĂ©but des annĂ©es 1860[1].
Description et analyse
De taille modeste en comparaison de l'AllĂ©e de chĂątaigniers Ă La Celle-Saint-Cloud, les deux toiles achevĂ©es en avril 1866 sont exposĂ©es au salon en mai de la mĂȘme annĂ©e[1].
La gĂ©omĂ©trie de ces deux toiles se fonde sur la diagonale de la rue du village qui bascule quand sa perspective rejoint des murs, des maisons et des toits fortement accentuĂ©s. Leur architecture rappelle les esquisses Ă l'huile sur le motif de Corot qui reprĂ©sentait les Ă©difices par de larges contrastes d'ombre et de lumiĂšre. Le mĂȘme procĂ©dĂ© est prĂ©sent dans des toiles de Monet reprĂ©sentant des bĂątisses comme Cour de ferme en Normandie (1863 , musĂ©e d'Orsay), ou de Pissarro, au milieu des annĂ©es 1860, dans Les Bords de la Marne Ă ChenneviĂšres ( 1864-1865, Galerie nationale d'Ăcosse, Ădimbourg) et Les Bords de la Marne en hiver (1866, Art Institute of Chicago), aussi exposĂ©es au Salon de 1866[1].
Sisley reprĂ©sente des personnes dans ses deux toiles, rappelant l'utilisation pittoresque traditionnelle de figurants illustrant la ruralitĂ© du paysage. Pour autant, les personnages ne semblent pas purement dĂ©coratifs : les femmes se protĂšgent du froid en s'emmitouflant, soulignant l'intĂ©rĂȘt de Sisley pour les saisons. Elles s'apprĂȘtent probablement Ă partir en forĂȘt chercher du bois, coupĂ© par l'homme sur le second tableau exposĂ© par Sisley au salon de 1866[1]. Sisley pourrait avoir figurĂ© ses personnages Ă l'instar de Constable pour qui un paysage industrieux se devait d'ĂȘtre habitĂ© de personnages industrieux, s'intĂ©grant Ă sa fonction[1].
Provenance
- ShĆjirĆ Ishibashi[1]
- Galerie Bridgestone[1].
- Musée d'art Bridgestone[1].
Références
- MaryAnne Stevens (en), in Sisley: Royal Academy of Arts, Londres, 3 juillet-18 octobre 1992, Musée d'Orsay, Paris, 28 octobre 1992-31 janvier 1993, Walters Art Gallery, Baltimore, 14 mars-13 juin 1993, Réunion des musées nationaux, 1992, p. 99.