Fatma Bouvet de la Maisonneuve
Fatma Bouvet de la Maisonneuve est une psychiatre et Ă©crivaine franco-tunisienne[1] - [2].
Nom de naissance | Fatma Dellagi |
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Naissance | Algérie |
Nationalité | Franco-tunisienne |
Pays de résidence | France |
DiplĂ´me |
Diplômée de médecine, spécialiste en psychiatrie et en addictologie |
Activité principale | |
Distinctions |
Langue d’écriture | Français |
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Biographie
Fatma Bouvet de la Maisonneuve, née Fatma Dellagi à Alger[3] - [4], est l'ainée d'une fratrie de trois enfants. Son père, enseignant en physique-chimie et sa mère, chirurgienne dentiste, sont des militants de gauche marxistes et anti colonialistes. Tous deux Tunisiens, ils partent participer à la reconstruction de l’Algérie indépendante[3]. C’est là que leur fille ainée voit le jour[3]. Elle grandit en Tunisie. Les trois enfants sont élevés dans une conception séculariste de l’islam.
Son grand-père maternel, Mohamed Maztoul, était enseignant socialiste et franc-maçon, grand maitre de la loge Abdel Kader de Tunis, engagé dans la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale.
Elle épouse le Dr Olivier Bouvet de la Maisonneuve, psychiatre et psychanalyste, conférencier et auteur de Narcisse et Œdipe vont à Hollywood (éditions Odile Jacob).
Elle est mère de deux enfants[5].
Fatma Bouvet de la Maisonneuve effectue toute sa scolarité dans des établissements français de Tunis et obtient son baccalauréat au Lycée Pierre-Mendès-France. Elle choisira de suivre ses études de médecine à l’Université de Tunis et se spécialise en psychiatrie. Elle poursuit les deux dernières années d’internat de psychiatrie à l’hôpital Sainte-Anne à Paris dès 1995.
Sa thèse de médecine (1994), effectuée sous la direction de Saïda Douki Dedieu, traite d’un sujet tabou en Tunisie, L'Alcoolisme en Tunisie, dans lequel elle aborde déjà la question de l’alcool chez les femmes[6].
Elle est titulaire d’un diplôme d’addictologie et de marketing de santé[3].
Parcours
À la fin de son internat, Fatma Bouvet de la Maisonneuve, à l’époque encore médecin à diplôme étranger, exerce en tant qu’attachée, à l’hôpital Sainte-Anne à temps plein. Après l’obtention d’un Master de marketing de santé[5], elle travaille un temps dans l’industrie pharmaceutique, parallèlement à son exercice clinique à l’hôpital[5]. Le diplôme d’équivalence d’exercice en poche, elle quitte l’industrie pharmaceutique et se consacre entièrement à la psychiatrie. Auparavant, elle met sur pied la première consultation d’alcoologie pour femmes à l’hôpital Sainte-Anne à Paris[7]. Elle se présente comme une psychiatre engagée. Elle s’intéresse aux liens entre les faits sociaux et les souffrances psychiques et très vite, elle se consacre à la santé psychique des femmes. À partir de cette réflexion, son travail s’élargit aux élèves à besoins éducatifs particuliers et à leurs souffrances ainsi qu’à celles des familles mais aussi à toutes les formes de discriminations et de leurs conséquences psychiques.
Engagement en politique et dans la société civile
En 2006, elle s’engage au parti socialiste[8] et est localement active pour la campagne de Ségolène Royal. De 2008 à 2014, elle est élue municipale PS dans la ville de Montrouge[9]. Elle a également été active au sein du Réseau éducation sans frontières qu’elle soutient toujours[8].
En 2011, après la révolution tunisienne, elle se rapproche naturellement du parti Ettakatol, proche du PS français. Ses positions anti conservatrices et anti islamistes la poussent à démissionner lorsque Ettakatol forme la Troïka avec le parti islamiste tunisien Ennahdha et le Congrès pour la République.
Plus tard, en désaccord avec ce qu'elle considère comme de la complaisance du parti socialiste français à l’égard du parti islamiste Ennahdha, elle quitte le PS.
En 2014, elle est nommée au CESE[10] où elle effectue deux mandats qui prennent fin en 2019. Elle a été co-rapporteuse avec Jean François Naton (CGT) du rapport Pour des élèves en meilleurs santé, adopté en 2018.
Elle a été administratrice du Club XXIe siècle[8].
Présentation
Fatma Bouvet de la Maisonneuve exerce à l’hôpital Sainte-Anne à Paris et en profession libérale. Psychiatre spécialisée en addictologie[11], elle est aussi connue pour son implication concernant les questions de société comme l'égalité des sexes, les femmes[12] et l'addiction[13] - [14] - [15], les problématiques sur les questions d'identité[16] - [17] ainsi que celles liées à l'enfance[18] - [19] et l'éducation[20]. Après ses études de médecines à Tunis, elle se spécialise dans la psychiatrie puis dans le domaine de l'addictologie arrivée en France. Beaucoup de ses travaux portent particulièrement sur la question des spécificités féminines des troubles psychiques[21] - [22].
Principaux travaux , Études
Les femmes et l'alcool
Fatma Bouvet de la Maisonneuve est devenue une personnalité médicale médiatisée sur l'alcoolisme chez les femmes, dénonçant aussi bien le manque de prévention, les idées reçues à ce sujet considéré comme tabou[23] - [24] et les opérations marketing des alcooliers visant spécifiquement la santé mentale des femmes[25].
Elle fonde avec Elsa Taschini, docteure en psychologie, l’association Addict’elles, association qui vient en aide aux femmes addictes. Des femmes, à l’écoute de femmes, des professionnels de la santé, d’anciennes patientes, des chercheuses qui pensent que la sororité est un moyen fort d’établir des liens de confiances avec les patientes, pour un meilleur résultat thérapeutique.
Fatma Bouvet de la Maisonneuve conçoit son métier de psychiatre comme celui d’un lanceur d’alerte[26]. Elle constate que de nombreuses situations sociales taboues entrainent des souffrances psychiques peu évoquées. Elle se penche alors sur les spécificités féminines des troubles psychiques, y consacre des consultations, articles, ouvrages et conférences. Elle a également contribué au mensuel Psychologies Magazine et est actuellement membre du collectif Chronik.
Immigration et identité
Avec la publication en 2017 de son ouvrage Une Arabe en France, la psychiatre traite de la question de l'immigration maghrébine ainsi que de l'identité sous ses aspects psychologiques et psychiatriques, en plus de son expérience personnelle[17] - [27].
Fatma Bouvet de la Maisonneuve est très impliquée dans toute initiative qui concerne la Tunisie et en particulier aux relations franco-tunisiennes.
Publications
- Une Arabe en France. Une vie au delà des préjugés, éditions Odile Jacob, 2017, 208 p.
- Enfants et parents en souffrance, Ă©ditions Odile Jacob, 2014, 224 p.[5]
- Le Choix des femmes, Ă©ditions Odile Jacob, 2011, 192 p.
- Les Femmes face à l'alcool, résister et s'en sortir, éditions Odile Jacob, 2010, 192 p.
- L'Île aux mères, éditions Au Pont 9, 2021, 209 p.
- L’odeur d’un homme, éditions Au Pont 9, 208 p.
Prix
- Prix de la Réussite au féminin, par l'association France-Euro-Méditerranée en partenariat avec le Quai d'Orsay (2011)
Distinction
Notes et références
- « Femmes et héritage en Tunisie, l’échec d’une réforme », sur Le Monde Diplomatique,
- « Tounsi du monde met en valeur les Tunisiens vivant à l'étranger », sur Business news,
- « Diaspora - Fatma Bouvet de La Maisonneuve, une psychiatre au cœur de la cité », Le Point,‎ (lire en ligne)
- Annick Bernhardt-Olivieri, « Un tropisme féminin au service de l'égalité », Le Quotidien du médecin,‎ (lire en ligne)
- Sandrine Cabut, « Les femmes et les enfants d’abord », Le Monde,‎ (lire en ligne)
- « L’alcoolisme en Tunisie, un mal aggravé par le silence », Réalités,‎ (lire en ligne)
- Charles Delouche-Bertolasi, « Les femmes qui ont des problèmes d’alcool ne sont pas celles que l’on croit », Libération,‎ (lire en ligne)
- « F. Bouvet de La Maisonneuve. Une femme du XXIe siècle », Le Télégramme,‎ (lire en ligne)
- Emilie Poyard, « Fatma Bouvet de la Maisonneuve : elle se bat pour les femmes », Elle
- « Fatma Bouvet de la Maisonneuve », France Inter,‎ (lire en ligne)
- « Fatma Bouvet de la Maisonneuve : « Être une femme et être compétente, c’est suspect ! » », sur Elle
- « Lutte contre les violences faites aux femmes : « À l’urgence médicale répond une lenteur sociale et judiciaire qui renforce la souffrance des victimes » », sur Le Monde,
- « Les femmes malades de l’alcool ne sont pas celles que l’on croit », sur L'Obs,
- « Pourquoi l'alcoolisme des femmes est-il autant tabou et comment le dépasser ? », sur France Inter,
- « La France a-t-elle un problème d'alcool ? », sur France Culture,
- « "Le jour où j’ai découvert que j’étais Noir" : dix personnalités se racontent dans un livre », sur France Info,
- « Fatma Bouvet de la Maisonneuve : « la France est un pays organisé sur un mode endogame » », sur Chronik,
- « Santé des élèves, l'urgence », sur France Culture,
- « Regard de psychiatre sur les femmes et les enfants en souffrance », sur france Culture,
- « Eduquer les éducateurs à la différence : l'Ecole et la médecine face aux troubles d'apprentissage », sur France Culture,
- « Fatma Bouvet de la Maisonneuve », sur France inter,
- « Dry January » : une psychiatre à l’écoute des femmes « malades d’alcool », sur La Croix,
- « L'alcoolisme féminin, une maladie encore taboue », L'Express,‎ (lire en ligne)
- « L'alcool et les femmes : osons en parler le 9 novembre », sur Le journal des femmes,
- « Addictologie : l'État est "défaillant en termes de politique préventive", estime une psychiatre spécialisée », sur France Info,
- Raphaël Gaillard et Fatma Bouvet de la Maisonneuve, « Les psychiatres, des lanceurs d’alerte », Le Monde,‎ (lire en ligne)
- « " J’étais l’Arabe qui venait de loin " : la diaspora maghrébine se raconte sur le divan », Le Monde,‎ (lire en ligne)