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Famille de Gex

La famille de Gex ou de Genève-Gex est une famille noble issue d'une branche collatérale de la maison de Genève au XIIIe siècle. Elle obtient, probablement en apanage, le pays de Gex.

de Gex
de Genève-Gex
Période XIIIe siècle-XIVe siècle
Pays ou province d’origine Comté de Genève
Allégeance Maison de Genève, puis Maison de Savoie
Fiefs tenus baronnie de Gex

Elle ne doit pas être confondue avec la famille de Gex, installée sur la terre de Gex vers le XIIe siècle, et la famille Gex, issue du châtelain Charles Jay ou Jai qui transforme son nom en de Gex à la suite de son anoblissement en 1563, seigneur de Vallon (Vallée du Giffre), et dont les descendants porteront le titre de baron de Saint-Chistrophe[1] - [2].

Histoire

En 1045, le comte Gérold de Genève devient le maître du pays de Gex[3]. Le fief, qui appartient au domaine privé des comtes de Genève, est géré, semble-t-il, par un vidomne (vice dominus)[3], au moins au XIIe siècle (v. 1137)[4]. L'historien Duparc s'interroge sur l'appartenance des vidomnes à une ancienne famille de Gex[4].

Le territoire est très probablement donné en apanage à un cadet de la maison de Genève, Amédée de Genève, vers 1188, date de la première mention[4] - [5] - [6]. Le document est une décision arbitrale rendue en et concernant un différend entre l'évêque de Genève, Nantelme, et le comte, Guillaume Ier de Genève[ReG 1] - [7]. Participent à cette décision les frères du comte, Henri de Faucigny (qui a épousé leur sœur, Comtesson) et Amédée de Gex[ReG 1]. L'historien et spécialiste Lucien Choudin indique quant à lui que « Amédée [...] conquit les terres de la rive droite du Léman et érigea une baronnie indépendante »[3].

Amédée est le fils cadet du comte Amédée Ier de Genève[7] - [8] et de sa seconde épouse[5] - appartenant à la famille de Domène[9]. Son fils aîné, Étienne, lui succède. Mort quelques années plus tard, c'est son frère, Amédée II, qui hérite de la baronnie en 1227[5].

Vue partielle d'une tour de l'ancienne Abbaye de Bonmont, à Chéserex dans le canton de Vaud.

Des tensions sont apparus entre le nouveau sire de Gex et le comte Guillaume III de Genève. Amédée II va donc se rapprocher du nouveau grand seigneur de la région, Pierre de Savoie, frère du comte Amédée IV de Savoie. L'acte du officialise cette nouvelle alliance par un hommage rendu à Pierre de Savoie, tout en réservant la fidélité du sire de Gex au comte de Genève[ReG 2] - [10] - [11]. Amédée de Gex reconnaît ainsi tenir le château de Gex de Pierre de Savoie[7] et ainsi lui reconnaître le droit de s'en servir en cas de conflit[12]. Aymon II de Faucigny semble être à l'origine de ce rapprochement[12]. Il reconnaît, à cette occasion, hommage au sire de Gex, lui donnant ainsi ses possessions entre Divonne et La Cluse.

Lors de la mort d'Amédée II, sa fille aînée Léonète devient son héritière universelle[3]. Elle est mariée à Simon de Joinville, fils de Simon de Joinville et beau-frère du seigneur Pierre de Savoie[3]. Leur fils, Guillaume, hérite du titre de baron de Gex et donne naissance à une nouvelle branche, les Joinville-Gex. Guillaume rendit un hommage lige pour sa terre au comte de Savoie, Amédée V, en 1289[ReG 3].

SĂ©pulture

Les seigneurs de Gex sont enterrés dans la chapelle de l'abbaye de Bonmont (canton de Vaud), dont ils sont les bienfaiteurs[7].

Généalogie

les auteurs du Régeste genevois (1866), Paul Lullin et Charles Le Fort, présentent une généalogie des « sires de Gex »[ReG 4], complétée l'arbre généalogique de l'Armorial du comte de Foras (1893)[13] et la présentation du site de généalogie de la Foundation for Medieval Genealogy (MedLands)[14] :

  • AmĂ©dĂ©e Ier de Genève dit de Gex (avt. 1153[ReG 5]- entre mai et le [5]), naissance de la branche des Genève-Gex.
    • mariĂ© Ă  Poncia de Thoire et Villars.
      • Étienne, seigneur de Gex de v. 1211 Ă  1227.
      • AmĂ©dĂ©e II, seigneur de Gex de v. 1227 Ă  1247.
        • mariĂ© BĂ©atrice, fille d'Ulric de BaugĂ© (aujourd'hui BâgĂ©), seigneur de BaugĂ© et de Bresse.
          • LĂ©onor ou LĂ©onete ou LĂ©onette († 1302), est mariĂ©e en 1252 Ă  Simon de Joinville († 1276), fils de Simon de Joinville et de BĂ©atrice d'Auxonne. Simon de Joinville[7] hĂ©rite du titre de Gex qui passe Ă  leur fils aĂ®nĂ©.
            • Pierre (attestĂ© de 1277 Ă  1287)[7].
            • Guillaume (attestĂ© de 1287 Ă  1324)[7]. Naissance de la branche des Joinville-Gex.
            • Pierre (1301).
            • BĂ©atrix, mariĂ©e Ă  Guy Alamandi.
            • Agnès.
          • Isabelle.
          • N. N.
          • Marguerite, prieure de MĂ©lan.

Possessions

Liste par ordre alphabétique et non exhaustive des possessions tenues en nom propre ou en fief de la famille de Gex :

Notes et références

Notes

    RĂ©geste genevois

    Actes publiés dans le Régeste genevois (1866) :

    1. Régeste genevois, 1866, p. 122-123, Décision arbitrale de février 1188, (présentation en ligne ou version numérique REG 0/0/1/444).
    2. Régeste genevois, 1866, p. 179, Acte de l'année 1153 (présentation en ligne ou en version numérique REG 0/0/1/668).
    3. RĂ©geste genevois, 1866, p. 316, Acte du (REG 0/0/1/1284).
    4. Régeste genevois, 1866, p. NP (« Tableaux généalogiques des sires de Gex et des barons de Vaud »).
    5. Régeste genevois, 1866, p. 93, Acte de l'année 1153, (présentation en ligne ou version numérique REG 0/0/1/332).

    Autres références

    1. Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Alain Guerrier, Histoire des communes savoyardes : Le Faucigny, Roanne, Éditions Horvath, , 619 p. (ISBN 2-7171-0159-4), p. 538.
    2. Foras, p. 109-111 (présentation en ligne).
    3. Lucien Choudin, « Le pays de Gex - De l'époque romaine à 1601 », Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - Sabaudia.org (consulté en ).
    4. Duparc, 1978, p. 411 (présentation en ligne).
    5. Marie-Claude Junod, « L'enquête contre Aymon de Grandson, évêque de Genève », Polémiques religieuses: Etudes et textes, H. Champion, t. XLVIII,‎ , p. 34-35 (ISBN 978-2-88049-008-9, lire en ligne).
    6. Amédée de Gex, sur le site MedLands.
    7. Ansgar Wildermann / AN, « Gex, de » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
    8. Paul Guichonnet, « de Genève » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
    9. Duparc, 1978, p. 132 (présentation en ligne).
    10. (en) Eugene L. Cox, The Eagles of Savoy : The House of Savoy in Thirteenth-Century Europe, Princeton University Press, (réimpr. 2015) (1re éd. 1974), 512 p. (ISBN 978-1-4008-6791-2, lire en ligne), p. 41.
    11. Matthieu de la Corbière, L'invention et la défense des frontières dans le diocèse de Genève : Étude des principautés et de l'habitat fortifié (XIIe – XIVe siècle), Annecy, Académie salésienne, , p. 52.
    12. Duparc, 1978, p. 166 (présentation en ligne).
    13. Foras, p. 71, (présentation en ligne).
    14. B. Seigneurs de Gex (Genève), sur le site Foundation for Medieval Genealogy (MedLands).
    15. Charles-Laurent Salch et Joseph-Frédéric Finó (photogr. Dominique Martinez), Atlas des châteaux forts en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 19e éd. (1re éd. 1977), 834 p., p. 20 (cf. Florimont).
    16. cf._Gex)-21" class="mw-reference-text">Salch et FinĂł 1988, p. 20 (cf. Gex).
    17. Dominique Dilphy, Les châteaux et maisons fortes du Pays du Mont-Blanc, Sallanches, Les Chats-Huants de Charousse, , 47 p., p. 42.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Mathieu de la Corbière, Les sires de Gex face Ă  la Maison de Savoie : EnquĂŞte contre Girard et Nicod de crassier seigneurs fĂ©lons, 1300, Amis des archives de l'Ain, , 48 p.
    • Pierre Duparc, Le comtĂ© de Genève, (IXe – XVe siècles), t. XXXIX, Genève, SociĂ©tĂ© d’histoire et d’archĂ©ologie de Genève, coll. « MĂ©moires et documents » (rĂ©impr. 1978) (1re Ă©d. 1955), 621 p.
    • AmĂ©dĂ©e de Foras, Armorial et nobiliaire de l'ancien duchĂ© de Savoie, vol. 3, Grenoble, Allier Frères, (lire en ligne), p. 63-71, « Genève, Comtes de » (GĂ©nĂ©alogie p. 70)
    • Paul Lullin et Charles Le Fort, RĂ©geste genevois ou RĂ©pertoire chronologique et analytique des documents imprimĂ©s relatifs Ă  l'histoire de la ville et du diocèse de Genève avant l'annĂ©e 1312, SociĂ©tĂ© d'histoire et d'archĂ©ologie de Genève, , 542 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article. Notamment un « Tableaux gĂ©nĂ©alogiques des sires de Gex et des barons de Vaud », Ă©galement consultable sur « RĂ©geste Genevois », sur le site de la Fondation des Archives historiques de l'Abbaye de Saint-Maurice (Suisse) - digi-archives.org (consultĂ© en ).

    Articles connexes

    Liens externes

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