Famille Augier de Moussac et de Crémiers
La famille Augier de Moussac et de Crémiers est une famille subsistante de la noblesse française, originaire du Poitou.
Augier de Moussac et de Crémiers | |
Blasonnement | Ancien : D'or à trois croix de sable posées en pal
Brisé : D'or à trois croix de sable, pommetées par le haut et posées en pal |
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Devise | Spina rosae[1] |
Période | XVIe siècle - aujourd'hui |
Pays ou province d’origine | Poitou |
Allégeance | Royaume de France France |
RĂ©compenses militaires | Ordre royal et militaire de Saint-Louis Ordre national de la LĂ©gion d'honneur |
Preuves de noblesse | |
Autres | Secrétaire du roi 1747-1772 |
Histoire
La famille Augier de Moussac occupait depuis plusieurs siècles un rang distingué dans la haute bourgeoisie de Montmorillon, en Poitou[2], quand elle fut anoblie par l'exercice d'une charge de secrétaire du roi (achat de la charge en 1747 - lettres d'honneur en 1772)[3] - [4].
Beauchet-Filleau qui en a donné une généalogie détaillée en fait remonter la filiation à Antoine Augier, originaire d'Orléans d'après une tradition, qui épousa vers le milieu du XVIe siècle Andrée Félix. Il fut père de Félix Augier, sieur de Clossac et de Rouflamme, avocat en Parlement, sénéchal des villes et châtellenies de la Trémouille et de Belâbre, qui épousa Florence de L'Espine en 1594, fille de Pierre de L'Espine, seigneur de Boussigny[2].
Laurent Augier, seigneur de Moussac, Crémiers, etc., marié le à Élisabeth Moreau, était lieutenant général de la sénéchaussée de Montmorillon (l'une des plus étendues de France) quand il fut pourvu en 1747, de la charge anoblissante de secrétaire du roi en la chancellerie près du Parlement de Besançon. Il fit construire en 1755 à Montmorillon l'hôtel de Moussac, classé Monument historique. Il obtint des lettres d'honneur le et mourut en 1788 laissant, entre autres enfants, deux fils, Jean-François Augier de Moussac, lieutenant général en la sénéchaussée de Montmorillon, marié en 1767 à Anne Bastide, et Antoine-Charles Augier, seigneur de Crémiers, marié en 1767 à Ursule Mornay, qui prirent part l'un et l'autre en 1789 aux assemblées de la noblesse tenues à Poitiers et qui furent les auteurs des deux branches agnatiques subsistantes.
Paul-Laurent Augier de Moussac, né en 1780, fils de l'aîné de ces deux frères, receveur des finances à Montmorillon, démissionnaire en 1830, marié en 1818 à Mademoiselle Carré de Candé, décédé en 1863, laissa lui-même trois fils qui épousèrent Mesdemoiselles de Monti-Rézé, de Chabot et Dodun de Keroman et qui furent les auteurs de trois rameaux. Louis-Jean Augier de Moussac, né en 1847, chef du rameau aîné, ancien zouave pontifical, marié en 1871 à Élisabeth Fresneau, fille du vicomte Armand Fresneau, sénateur royaliste du Morbihan et petite-fille du comte et de la comtesse de Ségur, a reçu le titre héréditaire de marquis romain par bref pontifical de S. S. Léon XIII du [2].
La branche cadette, dite de Crémiers, n'est pas titrée[2]. Antoine de Crémiers eut deux fils : Jacques, sans alliance, et Jean, aïeul de toute la descendance actuelle.
Persécuté pendant la Révolution française, l'abbé de Moussac s'exila en Savoie puis en Suisse, dans le canton de Fribourg ; Antoine de Crémiers et Jacques-Christophe, son fils, émigrèrent à l'armée des Princes où ils intégrèrent les Compagnies nobles du Poitou[5].
La famille Augier de Moussac a été admise à l'Association d'entraide de la noblesse française en 1936.
Filiation
- François Augier, seigneur de Moussac, lieutenant général civil au siège de Montmorillon
- Laurent Augier, seigneur de Moussac, Crémiers, Rondan, Nérignac etc., lieutenant général de la sénéchaussée de Montmorillon, secrétaire du roi en la chancellerie près le parlement de Besançon.
- Jean-François Augier de Moussac (1732-1815), lieutenant général de la sénéchaussée de Montmorillon. Il prit part avec son frère Antoine Augier, seigneur de Crémiers, aux assemblées de la noblesse tenues à Poitiers en 1789. Particulièrement apprécié des Montmorillonnais, il traversa la tourmente révolutionnaire sans être inquiété malgré les nombreux membres de sa famille partis en émigration ou au service de la cause royale.
- Jacques de Rondan (1734-1785), capitaine de grenadiers au régiment d'Auxerrois, chevalier de Saint-Louis en 1772, participa à la guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique[6]. Sans alliance.
- Félix-Paul-Laurent de Moussac (1753-1827), prêtre, prévôt du chapitre de Montmorillon. Il fut proposé pour être aumônier de Mesdames, tantes du roi Louis XVI. Mais la Révolution l'obligea à quitter la France. À son retour, il fut vicaire général du diocèse de Poitiers pendant quarante-six ans, tenant lieu d'évêque. Il refusa quatre fois d'être nommé évêque, malgré de fortes pressions impériales puis royales, préférant rester au service de son Poitou natal.
- Jacques de Crémiers (1773-1844), sous-lieutenant au régiment de Conti-Dragons, émigra et servit dans les Mousquetaires à la 2e compagnie noble d'ordonnance avant de faire les campagnes du régiment de Montmorency-Laval, puis celles du régiment d'Edward Dillon (Corse, île d'Elbe, Portugal). Après être rentré en France il rejoignit, avec le grade de capitaine, l'armée de l'Ouest de 1798 à 1800 sous les ordres de Bourmont. Chevalier de Saint-Louis en 1815.
- Jean de Crémiers (1775-1856), officier de Marine, incarcéré sous la Terreur avec l'état major de son bâtiment de retour de campagne des Indes ; libéré après le 9 thermidor. Il épousa sa cousine germaine Adélaïde de Moussac, fille de Jean-François. Maire de Bourg-Archambault, sous-préfet de Montmorillon. Il démissionne en 1830. Ordre de la Légion d'honneur.
- Félix de Crémiers (1811-1882), Saint-Cyrien, démissionne en 1830, maire de Bourg-Archambault, conseiller général de la Vienne.
- Maurice de Crémiers (1848-1921), zouave pontifical, maire de Bourg-Archambault.
- Georges de Moussac (1850-1927), engagé dans les cuirassiers à 19 ans, participa à la charge de Reischshoffen où son casque et sa cuirasse furent criblés de balles, puis à la bataille de Sedan. Prisonnier, il revint après plus de six mois de captivité et s'engagea aussitôt dans les troupes du général de Ladmirault qui le fit son porte fanion et auprès duquel il participa à la reconquête de Paris sur les insurgés de la Commune.
- Jacques de Moussac (1893-1985), fils du précédent, colonel d'aviation, une citation à l'ordre de l'armée en - Croix de Guerre 14-18, officier de la Légion d'honneur. Engagé à Saint-Cyr comme officier en - 11ème régiment de Dragons - Passé à l'aviation comme observateur en - Brevet de pilote militaire no 2313 à l'école d'aviation de Chartres, en date du - Pilote de l'escadrille MF 29 - pilote de l'escadrille MF 123 - Pilote escadrille MF 62 - Pilote de l'escadrille MF 35 - Pilote de l'escadrille N 49 - Commandant de l'escadrille SPA 166 du au .
- Hilaire de Crémiers (1944), l'un des deux secrétaires généraux du mouvement Restauration nationale, membre de ~1999 à 2009 du secrétariat de Jean d'Orléans (1965), prétendant orléaniste au trône de France
- Robert de Crémiers, général de corps d'armée, directeur du service national, commandeur de la Légion d'honneur
Propriétés
- Hôtel de Moussac, situé à la sortie de Montmorillon, sur la route du Bourg-Archambault. Cet hôtel est classé monument historique, il accueillit, durant quelques jours en 1873, la comtesse de Ségur (née Sophie Rostopchine) venue voir sa petite-fille, Élisabeth Fresneau (épouse de Louis-Jean Augier de Moussac), qui venait de perdre son fils nouveau-né.
- Château de Boismorand (Antigny)
- Château de l’Epine (Antigny)
- Château de Bourg-Archambault , MH, propriété de la branche de Crémiers.
Alliances
Les principales alliances de la famille Augier de Moussac et de Crémiers sont : Félix (milieu du XVIe siècle), Lespine (1594), Mangin d'Ouince, Bichier des Âges[7] (1677 et 1766), Moreau (1731), Bastide (1767), Mornay (1767), Bouquet de La Clavière (1788), Goudon de La Lande de l'Héraudière (1803 et 1843), Carré de Candé (1810 ou 1818), de Ladmirault (1842), etc.[2]
Armes
- Blason personnel (Armorial général de Poitiers, 1698) : « D’or à une croix ancrée de gueules, cantonnée de quatre roses du même »
- Armes anciennes (Armorial général de Poitiers, Ordonnance du , brevet délivré par d'Hozier) : «D'or à trois croix de sable posées en pal »
- Armes brisées : "d'or à trois croix de sable, posées en pal et pommetées par le haut"
Image | Armoiries |
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Louis-Jean Augier de Moussac, marquis romain par bref pontifical de S. S. LĂ©on XIII du
D'or à trois croix de sable, pommetées par le haut et posées en pal. Devise: E spina roseae (De l'épine, mais de rose) |
Notes et références
- La Semaine religieuse du diocèse de Poitiers, 1905, Bibliothèque nationale de France
- Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome II, 1904, pages 64-65.
- E. de Séréville et F. de Saint-Simon, Dictionnaire de la noblesse française, 1975, page 129.
- Régis Valette, Catalogue de la noblesse française au XXIe siècle, 2002, page 33.
- Beauchet-Filleau, Henri, Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou. Tome premier, Impr. Oudin et Cie (Poitiers), 1891, pp.173-177
- Henri Filleau, Dictionnaire historique et généalogique des familles de l'ancien Poitou, Poitiers, A. Dupré, , p. 144
- Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome 4, pages 230 à 232 Bichier des Âges.
Bibliographie
- Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome II, 1904, pages 64–65 Augier de Moussac et de Crémiers
- Marquis de Moussac, Un prêtre d'autrefois : L'abbé de Moussac, vicaire général de Poitiers (1753-1827)