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Faisan d'Edwards

Lophura edwardsi

Lophura edwardsi
Description de cette image, également commentée ci-après
Lophura edwardsi

Espèce

Lophura edwardsi
(Oustalet, 1896)

Statut de conservation UICN

( CR )
CR C2a(i) :
En danger critique

Statut CITES

Sur l'annexe  I  de la CITES Annexe I , RĂ©v. du 01/07/1975
Lophura edwardsi- Muséum de Toulouse

Le Faisan d'Edwards (Lophura edwardsi), également appelé faisan du Vietnam, est une espèce de faisan appartenant à la famille des Phasianidae.

C'est une espèce endémique des forêts tropicales du Viêt Nam, un temps considérée éteinte avant d'en redécouvrir quelques individus dans les forêts du centre. Elle fait partie de la liste des 100 espèces les plus menacées au monde établie par l'UICN en 2012.

Description

C'est un oiseau forestier de couleur foncée, avec reflets métalliques, pourvu d'une crête blanche touffue et de peau rouge sur les côtés de la face. Il porte une queue plutôt courte.

  • Longueur 58 Ă  67 cm ;
  • Cri d'alarme : puk-puk-puk ;
  • Pattes : rouges.

Le bec, puissant et légèrement incurvé, est de couleur claire.

Distribution

Initialement décrite dans le centre d’Annam, centre du Viêt Nam (du sud de la province de Quang Binh, vers Vinh Linh, au sud de celle de Thua Thien Huê, vers Thua Luu et Hai Van Pass et, à l’ouest jusqu’à Lang Khoai, Huong Hoa, non loin de la frontière avec le Laos) par Delacour (1983), elle a été étendue aux régions de Co Bang et de Ha Tinh (Hennache & Dickinson 2000, Hennache & Ottaviani 2005).

Historique

Le Père Renauld, missionnaire français en Annam, dĂ©couvrit cette espèce en 1895 dans les montagnes de la province de Quang Tri, Ă  une trentaine de kilomètres au nord-ouest de HuĂŞ au ViĂŞt Nam. Il envoya quatre spĂ©cimens naturalisĂ©s au musĂ©um de Paris d’après lesquels Oustalet fit sa description. Vingt huit annĂ©es s’écoulèrent avant que l’on entende reparler de ce faisan et aucun spĂ©cimen vivant ne fut importĂ© jusqu’en 1924 quand Jean Delacour en ramena 15 exemplaires de sa première expĂ©dition en Indochine. Sur ces quinze spĂ©cimens, Delacour garda quatre mâles et trois femelles Ă  Clères, tous les autres Ă©tant des coqs qu’il offrit Ă  diffĂ©rents jardins zoologiques et Ă  des amis. Les annĂ©es suivantes, d’autres spĂ©cimens furent capturĂ©s vivants ou mis en peau sur place. Les uns furent ramenĂ©s en Europe ou envoyĂ©s chez des amis de Delacour, les autres rejoignirent les musĂ©ums de Paris et Londres. Ces importations ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©es en dĂ©tail par Ciarpaglini et Hennache (1997) puis par Hennache et Dickinson (2000). Lors de la deuxième expĂ©dition, Delacour n’a obtenu que sept mâles qui furent tous mis en peau mais, en au cours d’un voyage au Japon, il offrit Ă  Taka-Tsukasa deux mâles et une femelle (des volières de Pierre Jabouille au ViĂŞt Nam), ces oiseaux firent souche l’annĂ©e suivante. Il fallut attendre la quatrième expĂ©dition pour que des faisans d’Edwards vivants arrivent Ă  nouveau en Europe. Aucun faisan d’Edwards ne fut capturĂ© lors de la cinquième expĂ©dition. Les sixième et septième expĂ©ditions de Delacour ne permirent pas non plus de ramener d’autres oiseaux vivants. La seconde guerre mondiale et les combats qui sĂ©virent au ViĂŞt Nam ont empĂŞchĂ© toute recherche du faisan d’Edwards. L’usage de dĂ©foliants et la dĂ©forestation liĂ©e Ă  l’agriculture ont rĂ©duit la forĂŞt originelle Ă  des lambeaux si bien qu’entre 1988 et 1992, BirdLife organisa plusieurs expĂ©ditions pour retrouver l’espèce mais en vain. En 1992, au congrès de Lahore, le faisan d’Edwards fut dĂ©clarĂ© probablement Ă©teint mais quelques exemplaires furent dĂ©couverts de façon Ă©pisodique jusqu’en 2000.

Taxonomie

Hennache et al. 2003, 2005 ont aussi montré que, dans ces lambeaux forestiers, le faisan d’Edwards peut se croiser avec une autre espèce plus généraliste, le faisan argenté, et donner le faisan impérial (Lophura edwardsi X Lophura nycthemera) ou subir une dérive génétique caractéristique des petites populations et aboutir à une forme dégénérée, le faisan du Viêt Nam (ou de Vo Quy) (Lophura edwardsi hatinhensis), autrefois considéré comme une sous-espèce du faisan d’Edwards. Ces deux formes ne sont donc plus considérées comme de véritables entités taxonomiques et ne font pas l’objet d’articles spécifiques[Note 1].

Habitat

Le faisan d’Edwards vit sur les pentes boisées des montagnes du centre de l’Annam, privilégiant les sous-bois denses à fourrés, lianes et fouillis végétal en zone très humide.

Biologie

Toutes les données de la biologie de l’espèce (alimentation, comportement social et non social, parade nuptiale, nidification) émanent de l’observation en captivité[Note 2].

Durée de vie

Inconnue dans la nature. Un mâle captif a vécu 22 ans (DMNH label data)[1].

Dimorphisme sexuel

Le mâle (adulte) est bleu-acier foncé tirant sur le noir sur presque tout le corps. Plumes garnies d'un liseré bleuté plus clair. Il est muni d'un crête blanche et de caroncules rouges couvrant l'avant de la tête. Pattes rosâtres. La femelle (adulte) est brunâtre avec des reflets bleutés. Ses plumes sont ornées d'un liseré foncé. Les juvéniles ont une couleur discrète rousse.

Menaces

Le faisan d’Edwards est l’une des espèces de galliformes les plus menacées avec un classement « espèce en danger critique » sur la liste rouge de l’UICN (BirdLife International 2012) qui l'inclut dans sa liste des 100 espèces les plus menacées au monde en 2012. En milieu naturel, il survit dans un habitat très morcelé empêchant tout échange de matériel génétique entre les différentes sous-populations.

Cette espèce autrefois assez commune autour de Hué et Da Nang mais rare en de nombreux endroits est menacée, car aujourd'hui constituée d'un faible nombre d'individus, vivant en populations fragmentées. Elle a presque disparu dans la nature. Elle a probablement souffert de la guerre du Viêt Nam et en particulier des défoliations chimiques de la forêt.

Une réintroduction a été envisagée mais est rendue difficile par les menaces que constituent la chasse, la déforestation ou la dégradation ou la fragmentation des forêts

Notes et références

Notes
  1. Le lecteur intéressé par ce sujet peut néanmoins consulter l’ouvrage de Hennache & Ottaviani (2005) pour de plus amples informations.
  2. Il est conseillé au lecteur intéressé par ce sujet et par celui de l’élevage de consulter le livre de Hennache et Ottaviani (2005)
Références

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre Ciarpaglini et Hennache, A. (1997). Les origines de la population captive du faisan d’Edwards Lophura edwardsi. In Hennache, A. (coord.) 1997. Conservation et Studbook International du Faisan d’Edwards Lophura edwardsi. Patrimoines naturels, 30 : 1-254. Service du Patrimoine Naturel, MNHN, Paris.
  • Jean Delacour et Pierre Ciarpaglini, association mondiale du faisan (nl) (ill. John Cyril Harrison), Tous les faisans du monde (encyclopĂ©die), Bordeaux, Éditions de l’OrĂ©e, , 479 p., 29 cm (OCLC 494526485, BNF 34729972, SUDOC 123539986, prĂ©sentation en ligne).
  • Hennache, A. & Dickinson, E. (2000). Les types d’oiseaux rapportĂ©s du Vietnam, du Laos et du Cambodge par Jean Delacour entre 1923 et 1939. Zoosystema 22 (3) : 601-629.
  • Hennache, A. & Ottaviani, M. (2005). Monographie des faisans, volume 1, 357 pages. Éditions WPA France, Clères, France.
  • Hennache, A., Rasmussen, P., Lucchini, V., Rimondi, S. & Randi, E. (2003). Hybrid origin of the Imperial Pheasant Lophura imperialis (Delacour & Jabouille 1924) demonstrated by morphology, hybrid experiments and DNA analyses. Biol. J. Linn. Soc. 80 (4): 573-600.
  • Hennache, A., Lucchini, V., Rimondi, S. & Randi, E. (2005). Identity of the Vietnamese Pheasant Lophura hatinhensis.

Article connexe

Liens externes

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