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Expédition Albatross

L'expĂ©dition Albatross est une expĂ©dition ocĂ©anographique suĂ©doise qui, entre le 4 juillet 1947 et le 3 octobre 1948, a fait le tour du monde pendant 15 mois en parcourant 45 000 milles marins.

Albatross expedition

L'expédition est considérée comme la deuxième plus grande expédition de recherche suédoise après l'expédition Vega. Réussite scientifique, elle a reçu une attention internationale et est considérée comme l'une des étapes les plus importantes de l'histoire de l'océanographie[1].

Histoire

Carte de l'expédition

L'expĂ©dition s'est dĂ©roulĂ©e Ă  bord du nouveau navire-Ă©cole Albatross, un schooner de 70 mètres de long et 11 mètres de large, de 1 400 tonnes, Ă  moteur de 600 chevaux et Ă  voile combinĂ©. La ligne Boström (Broströmskoncernen (sv)) venait juste de construire le navire afin de former ses futurs officiers et le prĂŞte, grâce Ă  Herbert Jacobsson, avec son Ă©quipage, pour l'expĂ©dition[2].

L'expédition est financée par des dons privés. Le navire est aménagé pour en faire un bateau océanographique. Le chef de l'expédition est le physicien et océanographe suédois Hans Pettersson[3] - [4].

La tâche principale de l'expĂ©dition est de prĂ©lever jusqu'Ă  20 m de long de carottes de sĂ©diments du fond de l'ocĂ©an grâce au carottier nouvellement dĂ©veloppĂ© par Börje Kullenberg, connu sous le nom d' Ă©chantillonneur Ă  piston. Jusque-lĂ , les carottes les plus longues qui pouvaient ĂŞtre prĂ©levĂ©es Ă©taient de m[5].

L'expédition part de Suède en juillet 1947. Le professeur Waloddi Weibull embarque pendant la première partie pour mettre en pratique son procédé de mesure de l'épaisseur de la couche de sédiments[6]. Après une escale au Portugal et une relâche à Madère, le cap est mis sur la Martinique. Après un séjour aux Antilles, la mer des Caraïbes est traversée puis par le canal de Panama, le navire relâche aux Galapagos. Le Pacifique est traversé mais son sol dure s'avère décevant. Le navire passe à Tahiti, à Hawaï puis atteint Bali. Il traverse ensuite l'océan Indien, passe à l'île Christmas, aux îles Keeling, à Colombo, aux Seychelles et le 17 avril 1848 franchit le détroit de Bab-el-Mandeb avant de rentrer dans la Méditerranée en mai[7]. Vers la Crête de nombreuses traces des divers violents tremblements de terre sont étudiées ainsi que des éruptions volcaniques possibles à dater[8].

L'Albatross fait escale à Monaco du 23 mai au 5 juin 1948 où Hans Pettersson retrouve au Musée océanographique de nombreux souvenirs de son père Sven Otto Pettersson[9].

Après Monaco, le navire gagne Tanger puis les îles du Cap-Vert. Le cap est mis ensuite sur la fosse Romanche pour l'explorer. Les découvertes de La Romanche (1882-1883) sont confirmées. Les rochers de Saint-Paul sont aussi étudiés[10].

Carottes de l'expédition

Les diffĂ©rents dragages permettent de rapporter soixante spĂ©cimens de quatorze espèces diffĂ©rentes, nouvelles pour la science. Ils apportent la preuve de l'existence de vies Ă  de très grandes profondeurs, tels des vers, des isopodes et des amphipodes. Le plus grand poisson pĂŞchĂ© Ă  4 600 m est le Nematonurus armatus et mesure 80 centimes de longueur. De mĂŞme, l'Ă©tude de la dorsale centrale sous-marine de l'Atlantique, montre qu'elle ne sert pas de barrière biologique[10].

Le 3 octobre 1848, le navire est de retour à Göteborg. Deux cents carottes sont ramenées apportant des données uniques sur les profondeurs qui seront analysées durant plusieurs années dans des laboratoires[11].

L'expĂ©dition a Ă©galement effectuĂ© les premières mesures d'imagerie sismique de l'Ă©paisseur des sĂ©diments, Ă  l'aide de bombes Ă  puits. Les rĂ©sultats des Ă©tudes sur les sĂ©diments ont Ă©tĂ© rĂ©volutionnaires puisqu'ils ont rĂ©vĂ©lĂ© que l'Ă©paisseur des sĂ©diments augmentait en s'Ă©loignant des dorsales mĂ©dio-ocĂ©aniques, ainsi que le temps d'accumulation des sĂ©diments. C'est l'un des nombreux Ă©lĂ©ments de preuve qui ont finalement conduit Ă  l'acceptation de la thĂ©orie de la tectonique des plaques. Outre les sĂ©diments, l'expĂ©dition s'est penchĂ©e sur la biologie. Le premier chalutage en haute mer, Ă  7 600-7 900 m de profondeur, rĂ©vèle que ces profondeurs ne sont pas la zone morte prĂ©cĂ©demment acceptĂ©e[12] - [13].

Équipes scientifiques

Notes et références

  1. Ulf Erlingsson, « Albatross Expedition 1947-48 », blog.erlingsson.com (consulté le )
  2. « Broströmskoncernen » [archive du ], Arbetsgruppen Broströms 150 År (consulté le )
  3. George Edward Raven Deacon, « Hans Pettersson, 1888-1966 », Royal Society, vol. 12,‎ , p. 405–421 (DOI 10.1098/rsbm.1966.0019 Accès libre)
  4. « Hans PetterssonFysiker, Oceanograf », Svenskt biografiskt lexikon (consulté le )
  5. Gøsta Wali; Ingemar Olsson, « Professor Börje Kullenberg 1906–1991 », ICES Journal of Marine Science, Volume 50, Issue 1, 1993, Pages 101–102 (consulté le )
  6. Jules Rouch, Époque contemporaine, tome IV de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 96
  7. Jules Rouch, Époque contemporaine, tome IV de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 97
  8. Jules Rouch, Époque contemporaine, tome IV de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 97-98
  9. Jules Rouch, Époque contemporaine, tome IV de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 98
  10. Jules Rouch, Époque contemporaine, tome IV de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 98-99
  11. Jules Rouch, Époque contemporaine, tome IV de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 99
  12. « Albatrossexpeditionen – storslagen men bortglömd », Sveriges Radio, (consulté le )
  13. Christine Reinke-Kunze, Welt der Forschungsschiffe, DSV-Verlag GmbH, Hambourg, 1994.

Liens externes

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