Eugenio Montero RĂos
Eugenio Montero RĂos, nĂ© le Ă Saint-Jacques-de-Compostelle et mort le Ă Madrid, est un juriste et homme d'État libĂ©ral espagnol, ministre de la Grâce et de la Justice sous AmĂ©dĂ©e Ier, puis ministre de l'Équipement et prĂ©sident du conseil des ministres d'Espagne durant la rĂ©gence de Marie-Christine d'Autriche.
Naissance | |
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Décès |
(Ă 81 ans) Madrid |
SĂ©pulture |
Palais de Lourizán (jusqu'au ), Lourizán (depuis le ) |
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Eduardo Vincenti (d) (gendre) Manuel GarcĂa Prieto (gendre) Benito CalderĂłn Ozores (d) (gendre) |
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Biographie
Jeunesse
Il commence des Ă©tudes au sĂ©minaire de Saint-Jacques, mais abandonne par manque de vocation. Il Ă©tudie ensuite le droit Ă l'universitĂ© de Saint-Jacques et obtient une chaire de droit canonique (discipline ecclĂ©siastique) Ă l'universitĂ© d'Oviedo (1859), Ă son universitĂ© d'origine en 1860 puis en 1864 Ă l'universitĂ© complutense de Madrid. Il fonde le pĂ©riodique progressiste La OpiniĂłn PĂşblica, porte-parole d'Antonio Romero Ortiz, l'un des participants au soulèvement du commandant SolĂs Ă Lugo.
Sexennat démocratique
C'est par le Parti progressiste de Juan Prim qu'il fait son entrée en politique. Après la Révolution de 1868, il est député progressiste aux Cortes constituantes de 1869 pour la province de Pontevedra et participe en 1870 au gouvernement de Juan Prim comme ministre de la Grâce et de la Justice. Partisan de la séparation de l’Église et de l’État, il introduit d'importantes nouveautés le mariage civil ainsi qu'une nouvelle loi sur l'état civil.
Il est l'un des plus grands défenseurs d'Amédée Ier, sous lequel il occupe deux nouvelles fois le portefeuille de la Justice, étant à l'initiative de mesures visant à favoriser la laïcité. Après le renoncement du roi en 1873, il accompagne ce dernier à Lisbonne.
En 1873 il participe à la fondation du Parti républicain-démocrate de Cristino Martos et en 1877 à la création de l'Institution libre d'enseignement, dont il est recteur en 1877.
Ă€ la Restauration
Au début de la Restauration bourbonienne, il oscille entre le républicanisme[1] et le libéralisme. Mais incapable de mettre en place un parti libéral capable de rivaliser avec celui de Práxedes Mateo Sagasta, il finit par s'unir à sa cause au sein du Parti libéral fusionniste. Il est ministre de l'Équipement en 1885 et ministre de la Justice en 1892 ; en 1898 il est le président de la délégation espagnole qui négocie le Traité de Paris qui marque la fin de la guerre hispano-américaine et la perte des dernières colonies.
Après la mort de Sagasta en 1903, il lui succède de façon provisoire et prend la tête, avec José Canalejas et Antonio Aguilar y Correa, de la fraction la plus progressiste du parti, opposée aux centristes modérés de Segismundo Moret.
Présidence du gouvernement
Il est nommé président du gouvernement en 1905 mais démissionne dès le 1er décembre de cette même année face au refus du roi Alphonse XIII de punir les militaires responsables de la mise-à -sac des locaux du périodique satirique ¡Cu-Cut!. Il est remplacé par Moret, lequel s'empresse de promulguer la Loi de Juridictions (Ley de Jurisdicciones), loi de circonstance visant à dédouaner les militaires responsables du saccage.
Il meurt à Madrid le 12 mais 1914. Il est enterré dans l'Église Notre-Dame des Placeres, dont il était le bienfaiteur, à Pontevedra. Dans son testament il renonce aux décorations obtenues de la Couronne.
Idéologie
Montero RĂos est l'une des figures caractĂ©ristiques du politique libĂ©ral soutenu par le système du caciquisme, dominant en Galice au cours de la Restauration. Il Ă©tait Ă la tĂŞte d'un large rĂ©seau familial et politique constituĂ© de ses gendres (Benito CalderĂłn Ozores, Manuel GarcĂa Prieto), ses fils (Eugenio et AndrĂ©s Avelino Montero Villegas) avec des ramifications dans quatre provinces. Au dĂ©but du XXe siècle Monteros RĂos rassemble autour de lui la plus grande partie des intĂ©rĂŞts de la Galice tout entière. Son domicile Ă Lourizán (province de Pontevedra) est frĂ©quentĂ© par des hommes politiques, des journalistes et autres cĂ©lĂ©britĂ©s.
Ĺ’uvre
En 1855 il publie 1855, Ă Saint-Jacques, Memoria sobre el origen y relaciones de la EconomĂa PolĂtica (« MĂ©moire sur l'origine et les relations de l'Ă©conomie politique ») ; de retour Ă Oviedo il scandalise les secteurs modĂ©rĂ©s locaux en publiant Ultramontanismo y cismontanismo en la historia y en la ciencia. Son Ĺ“uvre Ă©crite s'Ă©tend de la presse Ă la haute culture acadĂ©mique en passant par le folklore.
Son Ĺ“uvre juridique et parlementaire est dense et variĂ©e. Membre de la Real Academia de la Historia et de celle de Ciencias Morales y PolĂticas, Il est Ă l'initiative de la Loi organique du pouvoir judiciaire. Il collabore dans la Revista General de LegislaciĂłn y Jurisprudencia (Revue gĂ©nĂ©rale de lĂ©gislation et jurisprudence) sur des thèmes liĂ©s Ă l'administration judiciaire et les tribunaux de district.
Son premier biographe d'importance est son gendre GarcĂa Prieto, dans un discours prononcĂ© devant la Real Academia de Jurisprudencia y LegislaciĂłn en 1930. Juan del Arco est Ă©galement l'auteur d'une notice sur sa vie et son Ĺ“uvre dans le dixième tome de Los presidentes del Consejo de la MonarquĂa Española, couvrant la pĂ©riode 1874-1931 et publiĂ© en 1947. L'entrĂ©e très complète de la Gran Enciclopedia Gallega (1947) est l'Ĺ“uvre de JosĂ© Antonio Durán, qui l'Ă©voque Ă©galement dans son livre CrĂłnicas-4.
Notes et références
- Ainsi, il signe un manifeste républicain aussi tard qu'en 1880.
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :