EugĂšne Rouillard
Nicolas-Olivier-EugĂšne Rouillard (nĂ© le Ă QuĂ©bec et mort le dans la mĂȘme ville) est un notaire, journaliste, fonctionnaire, auteur et gĂ©ographe. On se souvient de lui particuliĂšrement pour son travail de pionnier de la toponymie du QuĂ©bec.
Naissance | Québec |
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DĂ©cĂšs |
(à 75 ans) Québec |
Nationalité |
canadienne |
Formation | |
Activité |
Domaine |
Notariat, journalisme, géographie |
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Distinction |
Dictionnaire des riviÚres et lacs de la province de Québec |
Biographie
Il épouse Orpha Myrand le 10 janvier 1881 à Québec. Ils ont 7 enfants.
Notariat
Il fait son droit à l'Université Laval de 1872 à 1875 et est admis à la pratique du notariat en 1876. Il a un bureau dans le quartier Saint-Roch jusqu'en 1884[1].
Journalisme
En 1876, il fonde le journal Le Nouvelliste avec J.C. Gingras, homme dâaffaires : il en est le rĂ©dacteur en chef et le copropriĂ©taire jusqu'en 1886. Il passe alors au Canadien de 1886 Ă 1888, puis Ă L'ĂvĂ©nement de 1889 Ă 1891, comme rĂ©dacteur en chef. En 1892, c'est au Matin qu'il est secrĂ©taire de rĂ©daction pendant quelques mois. Dans les pages de ces pĂ©riodiques, il rĂ©dige quelque 600 articles sur un Ă©ventail de sujets, accordant Ă lâoccasion un appui indĂ©fectible au Parti conservateur.
Fonctionnariat
Il travaille pour le gouvernement fĂ©dĂ©ral de 1881 Ă 1893, comme commissaire des recensements et examinateur Ă la fonction publique fĂ©dĂ©rale. En 1892, il est fait greffier de la couronne en chancellerie au gouvernement du QuĂ©bec, puis nommĂ© inspecteur des agences des terres et des bois de la Couronne de la province de QuĂ©bec (1894-1905). Ensuite, il devient secrĂ©taire des ventes des terres. Il a lâoccasion de visiter les terres de colonisation et sâintĂ©resse Ă la gĂ©ographie des lieux, aux ressources naturelles (faune, hydroĂ©lectricitĂ©), aux riviĂšres, aux moyens de communications et Ă la toponymie. Ă cette Ă©poque, il fait paraĂźtre quelques monographies sur la colonisation.
Toponymie
La province de QuĂ©bec le dĂ©lĂšgue Ă la Commission gĂ©ographique du Canada de 1907 Ă 1920 en tant quâinspecteur des agences des terres et des bois de la Couronne au dĂ©partement des Terres et ForĂȘts.
Par ailleurs, lors du 1er CongrĂšs de la langue française au Canada qui a lieu Ă QuĂ©bec en 1912, alors que lâAbitibi et la Haute-Mauricie sont explorĂ©s et colonisĂ©s, on se prĂ©occupe de la place et de la qualitĂ© du français dans la toponymie de ces rĂ©gions, notamment. Rouillard a lâidĂ©e de la crĂ©ation par le QuĂ©bec de la Commission gĂ©ographique de la province de QuĂ©bec (dĂ©partement de la Colonisation, des Mines et des PĂȘcheries) dont il est le prĂ©sident de 1912 Ă 1915, puis secrĂ©taire jusquâen 1920. Sa tĂąche est la crĂ©ation de nouveaux noms de lieux et de faire le mĂ©nage dans la toponymie des documents officiels du gouvernement : multiples dĂ©nominations dâun mĂȘme lieu, double emploi des toponymes, orthographe alĂ©atoire. Deux parutions synthĂ©tisent les avancĂ©es dans ce domaine : le Dictionnaire des riviĂšres et lacs de la province de QuĂ©bec (1914; rĂ©Ă©d. 1925) et la Nomenclature des noms gĂ©ographiques de la province de QuĂ©bec (1916).
« [...] il aura surtout contribué à faire connaßtre notre pays au point de vue géographique, surtout sur ses épellations et appellations les plus propres», écrit un contemporain[2].
Son Ćuvre nâest pas Ă lâabri de la critique, comme le souligne Le Devoir, qui le cite : « Nâaccepter quâavec la plus grande circonspection les noms sauvages, Ă©laguer ceux dont la prononciation est difficile et lâorthographe douteuse. » Ainsi, Ă propos du nom algonquin du lac Canamableacossa, en Mauricie, « on a substituĂ© Ă ce nom peu rĂ©confortant celui de lac Goulet, du nom dâun colon de lâendroit »[3].
Autres contributions
Il est membre fondateur de la Société de parler français au Canada en 1902, pour laquelle il écrit des articles dans le bulletin de la société et fait paraßtre Noms géographiques de la province de Québec et des provinces maritimes empruntés aux langues sauvages [...] (1906).
En 1907, il devient membre de la Société de géographie de Québec et redonne vie au bulletin de cette société.
Honneurs
La France lui accorde le titre dâofficier dâacadĂ©mie en 1912. Admis en 1915 Ă la SociĂ©tĂ© royale du Canada, il en prĂ©side la section française en 1918. En 1916, lâUniversitĂ© Laval lui remet un doctorat honoris causa.
Une place porte son nom dans le quartier Ahuntsic-Cartierville Ă MontrĂ©al[4]. Ă Longueuil, ce sont une rue et un parc[5]. Deux lacs quĂ©bĂ©cois le rappellent : lâun dans le Nord-du-QuĂ©bec[6] et lâautre, sur la CĂŽte-Nord[7]. Il n'existe aucun toponyme Ă son nom dans sa ville natale.
Bibliographie
- Les BibliothÚques populaires, Québec, L.-J. Demers et frÚre, 1890, 61 p[8].Our Rivers and Lakes, Fish and Games in the Province of Quebec
- Premiers almanachs canadiens, LĂ©vis, Pierre-Georges Roy Ă©diteur, 1898, 80 p.
- La colonisation dans les comtés de Témiscouata, Rimouski, Matane, Bonaventure, Gaspé, 1899[9].
- La colonisation dans les comtés de Dorchester, Bellechasse, Montmagny, L'Islet, Kamouraska; sous les auspices de Adélard Turgeon, commissaire de la colonisation et des mines,1901, 80 p.
- Noms sauvages, Ă©tymologie, Ăd. Marcotte imprimeur et relieur, QuĂ©bec, 1905.
- Noms gĂ©ographiques de la Province de QuĂ©bec et des Provinces Maritimes empruntĂ©s aux langues sauvages avec carte indiquant les territoires occupĂ©s autrefois par les races aborigĂšnes, QuĂ©bec, Ăd. Marcotte imprimeur et relieur, 1906, 110p. ; rĂ©visĂ© par Lorenzo Proteau, Noms gĂ©ographiques de la province de QuĂ©bec et du Canada : nos dĂ©couvreurs : traduction des noms empruntĂ©s aux langues amĂ©rindiennes du Canada, Boucherville, Ăditions des amitiĂ©s franco-quĂ©bĂ©coises, 1999, 141 p.
- La CĂŽte Nord du Saint-Laurent et le Labrador CanaLa CĂŽte Nord du Saint-Laurent et le Labrador canadien : esquisse topographique - Nomenclature des cours d'eau - Forces hydrauliques - Industrie forestiĂšre - Territoires de chasse - PĂȘche Ă la mer et pĂȘche sportive - Mines de fer - Stations de pĂȘche - Voies de communication - Ressources gĂ©nĂ©rales, QuĂ©bec, Typ. Laflamme & Proulx 1908. 188 p.
- Dictionnaire des riviĂšres et lacs de la province de QuĂ©bec, QuĂ©bec, DĂ©partement des Terres et forĂȘts, 1914, 432 p.
- Nomenclature des noms gĂ©ographiques de la province de QuĂ©bec, QuĂ©bec, DĂ©partement des Terres et forĂȘts, 1916, 84 p.
Sources
- Bisson, Marie-Ăve, Cent ans de gestion toponymique au QuĂ©bec : Ă©volution de la pratique toponymique au QuĂ©bec, Barcelone, 24e CongrĂšs international des sciences onomastiques (CISO), 2011, 13 p.[10]
- Deshaies, Laurent, « Rouillard, EugÚne », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003 [11].
- Fortin, Jacques, Cent ans de gestion toponymique au QuĂ©bec : le nom de lieu, signature du temps et de lâespace : Commission de toponymie, 1912-2012, QuĂ©bec, Commission de toponymie du QuĂ©bec, 2012., 32 p.[12]
Notes et références
- « Collections, BibliothÚque et archives nationales du Québec » (consulté le )
- « Une belle oeuvre, lettre de QuĂ©bec », La Presse,â , p. 6 (lire en ligne)
- « Nom d'un lac! », sur Le Devoir (consulté le )
- « Google Maps », sur Google Maps (consulté le )
- Société historique du Marigot inc. en collaboration avec la Ville de Longueuil, Le patrimoine toponymique de la Ville de Longueuil, Longueuil, , 127 p. (lire en ligne), p. 73,98
- « Fiche descriptive », sur www.toponymie.gouv.qc.ca (consulté le )
- « Fiche descriptive », sur www.toponymie.gouv.qc.ca (consulté le )
- « Collection, BibliothÚque nationale du Québec », sur banq.qc.ca (consulté le )
- numerique.banq.qc.ca
- « Cent ans de gestion toponymique. Ăvolution de la pratique toponymique au QuĂ©bec. », 24e CongrĂšs international des sciences onomastiques (CISO),
- « Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15 », sur http://www.biographi.ca/, (consulté le )
- « Cent ans de gestion toponymique au QuĂ©bec : le nom de lieu, signature du temps et de lâespace : », Commission de toponymie, 1912-2012, Gouvernement du QuĂ©bec,