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Eugène Ritt

Jean Eugène Ritt, né dans l'ancien 6e arrondissement de Paris et mort le rue Balzac à Paris 8e, est un acteur et directeur de théâtre français.

Eugène Ritt
Portrait d’Eugène Ritt par Benque, paru dans le Monde illustré de janvier 1898.
Sépulture au Père-Lachaise.

Bibliographie

Eugène Ritt est né à Paris dans la petite bourgeoisie, et élevé à Strasbourg. Revenu à Paris, vers , il s'improvise comédien, organisant des représentations sur les scènes de banlieue. En 1840, il joue à l'Ambigu. Le Figaro indique que, comme comédien, il était « d'art modeste ». Homme d'affaires, commerçant habile et ingénieux, il vend des sangsues mécaniques et de la viande, à la criée, au carreau des halles, un des organisateurs de ce système de boucherie[1].

En 1856, il devient administrateur, associé avec Charles de Chilly, à la direction, jusqu'en 1862 de l'Ambigu[2] où sont successivement représentés Les Fugitifs, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré, Fanfan-la-Tulipe, La Bouquetière des Innocents. Toujours selon Le Figaro, Chilly disait « Ce Ritt, il a deux grandes qualités il est économe et chanceux! »[1].

De à , il préside aux destinées de l'Opéra-Comique, associé avec Adolphe de Leuven[2].

En , il décide la reconstruction du Théâtre de la Porte-Saint-Martin incendié en 1871, durant la Commune de Paris[2] et en . Ritt prend en société, avec Henri Larochelle, le théâtre rebâti de la Porte-Saint-Martin, pendant six ans, pendant laquelle ils montent Le Tour du monde en quatre-vingts jours de d'Ennery et Jules Verne. La pièce sera jouée sans interruption du 7 novembre 1874 au 20 décembre 1875 (415 représentations). Pour comprendre l'engouement du public, il suffit de citer une lettre de Victor Hugo à Ritt et Larochelle : « Mes excellents et chers directeurs, toute ma maisonnée veut revoir et refaire le Tour du monde, cet étonnant succès. Voulez-vous être assez bons pour leur donner quatre places pour ce soir mardi. Remerciement cordial[3]. » La pièce rapporte aux deux directeurs quinze cent mille francs environ par tête[1]. Il dirige en même temps le théâtre du Châtelet qu'il sauve de faillite[2].

En 1877, avec son partenaire Henri Larochelle, il prend la direction du Théâtre de l'Ambigu[2]. Henri Chabrillat leur succède en 1878 comme directeur.

En 1884, il est nommé directeur de l'Opéra et prend Pedro Gailhard comme directeur de la scène. La première année est désastreuse ; la subvention et la commandite absorbées puis l'Opéra redevient prospère. Ils montent un grand nombre d'œuvres nouvelles, et notamment Taharin, Le Cid de Jules Massenet, Rigoletto, Sigurd (1885) ; Patrie !, Les Deux Pigeons (1886) ; Roméo et Juliette (1888) ; La Tempête, Lucie de Lamermoor (1889) ; Ascanio, Zaïre, Le Rêve (1890) ; Le Mage (1891), Henry VIII de Saint Saëns, le répertoire de Richard Wagner fait à l'Opéra sa première apparition. En 1890, on lui retire le privilège. Il devient alors philanthrope[1] ; il est nommé à l'unanimité président de l'Association des artistes dramatiques et président de l'œuvre « La Bouchée de Pain[4] - [5] ».

En , il est élu conseiller municipal d’Épinay-sous-Sénart, où il réside de très nombreuses années. En 1869, il acheta une magnifique propriété à Épinay-sous-Sénart et y fit construire une maison en 1891, actuellement la mairie de cette ville[6].

Nommé chevalier de la Légion d’honneur le , il a été promu officier, le [2]. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise[7].

Famille

Il épouse en premières noces, le 6 janvier 1844, Henriette Sarah Weller (1817-1876) et, en secondes noces, le 7 janvier 1878, Rose Rachel Veller (1836-1908). Après sa mort en 1898, sa veuve, Rose Veller, adopte leur jeune protégée, Charlotte Lesbros (1878-1965) qui hérite de la propriété d’Épinay-sous-Sénart, et épouse Jacques Froment-Meurice (1864-1947), neveu de Paul Meurice[8].

Notes et références

  1. Mémento, « Eugène Ritt », Le Figaro,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  2. « Cote LH/2334/49 », base Léonore, ministère français de la Culture
  3. Lettre du 30 mai 1875.
  4. Œuvre de la Bouchée de pain, fondée en 1884, reconnue d'utilité publique par décret en date du 30 juillet 1900 : siège social, 13, rue des Filles-du-Calvaire (IIIe).
  5. Revue des Ă©tablissements de bienfaisance, Paris, Berger-Levrault, (lire en ligne).
  6. Hôtel de Ville, Épinay-sous-Sénart sur www.guide-tourisme-france.com
  7. 32e division.
  8. L’Hôtel de Ville et son parc sur www.ville-epinay-senart.fr

Liens externes

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