Essai de compression
Un essai de compression mesure la rĂ©sistance Ă la compression d'un matĂ©riau sur une machine d'essais mĂ©caniques suivant un protocole normalisĂ©. Les essais de compression se font souvent sur le mĂȘme appareil que l'essai de traction mais en appliquant la charge en compression au lieu de l'appliquer en traction.
Pendant l'essai de compression, l'échantillon se raccourcit et s'élargit. La déformation relative est « négative » en ce sens que la longueur de l'échantillon diminue. La compression tend de plus à amplifier les irrégularités latérales de l'échantillon et, au-delà d'une contrainte critique, l'échantillon peut fléchir et la flÚche peut s'accentuer jusqu'au flambage.
RĂ©sistance Ă la compression
DĂ©finition
En résistance des matériaux, les résistances à la traction, à la compression et au cisaillement sont analysées séparément.
La résistance à la compression est la capacité d'un matériau ou d'une structure à supporter les charges qui tendent à réduire sa taille par compression (écrasement), par opposition à la résistance à la traction qui est une résistance à l'allongement (éclatement) et à la résistance au cisaillement qui est principalement une résistance à la torsion (vrille).
C'est une valeur clé pour la conception de structures. Elle se mesure sur des matériaux ainsi que sur des composants[1] ou des structures[2].
Par définition, la résistance à la compression d'un matériau est l'effort de compression uniaxial atteint à la rupture complÚte du matériau. Si le matériau est ductile cette rupture n'aura pas lieu mais le matériau se déformera de maniÚre irréversible, de sorte que la résistance à la compression est assimilée à l'effort atteint à la limite de la déformation.
Valeurs typiques
Des valeurs typiques de résistance à la compression sont, par exemple, pour quelques matériaux :
- Porcelaine : 500 MPa ;
- Os : 150 MPa ;
- Glace à 0 °C : 3 MPa ;
- Mousse de polystyrĂšne : ~1 MPa.
Le béton et la céramique ont généralement des résistances à la compression beaucoup plus élevées qu'à la traction. Inversement, les matériaux composites, tels que les composites à matrice époxy renforcés de fibres de verre, ont tendance à avoir une résistance à la compression plus faible que leur résistance à la traction. Quant aux métaux, ils ont souvent des résistances à la traction et à la compression similaires.
Essai de compression
Ăprouvette de compression
L'essai de compression comporte un raccourcissement élastique d'une éprouvette généralement cylindrique et son écrasement au-delà de la limite d'élasticité du matériau.
Les éprouvettes en forme de courts cylindres sont préférables, pour ces essais, aux éprouvettes trop longues ou de section rectangulaire.
Courbe contrainte-déformation
L'essai de compression commence par une rĂ©gion linĂ©aire oĂč la dĂ©formation du matĂ©riau est proportionnelle Ă la contrainte suivant la loi de Hooke oĂč E est le module de Young.
Dans cette région linéaire, le matériau se déforme élastiquement et revient à sa longueur initiale lorsque la contrainte est supprimée.
La région linéaire se termine au point limite d'élasticité. Au-dessus de ce point, le matériau subit une déformation plastique et ne revient pas à sa longueur initiale une fois que la charge est retirée.
Par dĂ©finition, la contrainte uniaxiale est la force divisĂ©e par la surface oĂč F est la charge appliquĂ©e en newtons et A est la surface de la section transversale en m2.
La dĂ©formation correspondante est oĂč l est la longueur de l'Ă©chantillon comprimĂ© et l0 sa longueur initiale. La rĂ©sistance Ă la compression correspond au point de la courbe de contrainte-dĂ©formation dĂ©fini par et oĂč F* est la charge appliquĂ©e juste avant de dĂ©truire l'Ă©chantillon et l* est la longueur de l'Ă©chantillon juste avant sa destruction.
DĂ©formation de la section transversale
En pratique, les professionnels calculent la contrainte par rapport à la surface initiale de la section transversale (au début de l'expérience, avant déformation) en négligeant le fait que la contrainte s'applique réellement à la section transversale déformée (élargie, bombée latéralement avant rupture) sous l'effet de la charge.
Résistance à la compression des maçonneries et du béton
La rĂ©sistance Ă la compression est l'une des propriĂ©tĂ©s techniques les plus importantes des maçonneries et du bĂ©ton de ciment. Elle se mesure par des essais de compression sur des cubes ou des cylindres dans le cas du bĂ©ton, et pour les maçonneries des prismes, des portions de mur ou des pans entiers de murs. Le standard amĂ©ricain ASTM E447 suggĂšre que la hauteur minimale des l'Ă©chantillons de maçonnerie doit ĂȘtre de quinze pouces (38,1 cm) ; le spĂ©cimen du ComitĂ© europĂ©en de normalisation pour les maçonneries est volumineux, coĂ»teux Ă exĂ©cuter et nĂ©cessite de trĂšs grandes charges Ă la rupture, en particulier par rapport aux essais standard cube/cylindre pour le bĂ©ton. Un test plus simple frĂ©quemment utilisĂ© pour obtenir la rĂ©sistance Ă la compression uni-axiale verticale est une maçonnerie empilĂ©e (Stacked bond prism)[3]. Les tests requis diffĂšrent gĂ©nĂ©ralement d'un pays Ă l'autre.
Pour la conception des constructions, on se protÚge en divisant la résistance à la compression ainsi mesurée par un coefficient de sécurité.
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Compressive strength » (voir la liste des auteurs).
- Urbanik, Lee et Johnson 2006.
- Ritter 1990.
- (en) Nassif Nazeer Thaickavil, Job Thomas, « Behaviour and strength assessment of masonry prisms », Case Studies in Construction Materials, vol. 8,â Ă paraĂźtre juin 2018, p. 23-38 (ISSN 2214-5095, DOI 10.1016/j.cscm.2017.12.007, lire en ligne)
Bibliographie
- (en) Fundamentals of Modern Manufacturing, U.S.A, John Wiley & Sons, (ISBN 0-471-40051-3)
- (en) Materials Science & Engineering an Introduction, U.S.A, John Wiley & Sons, (ISBN 0-471-22471-5)
- (en) Thomas J. Urbanik, Sung K. Lee et Charles G. Johnson, « Column Compression Strength of Tubular Packaging Forms Made of Paper », Journal of Testing and Evaluation, vol. 34, no 6,â (lire en ligne)
- (en) Michael A. Ritter, US Dept of Agriculture, Forest Service, Timber bridges : Design, construction, inspection, and maintenance, Washington D.C., , 944 p. (lire en ligne), chap. 9 (« Design of Longitudinal Stress-Laminated Deck Superstructures »)
Voir aussi
- DĂ©formation Ă©lastique
- Flambage
- Ătats limites ultime et en service
- Machine de traction ou machine d'essais mécaniques