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Ernest Lamarle

Ernest Lamarle, né le 16 septembre 1806 à Calais et mort le 14 mars 1875 à Douai, est un mathématicien et professeur à l’université de Gand. Le 17 décembre 1847, il est élu associé de l’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique. Au cours de sa carrière, il énonce le principe de gyroscope peu de temps avant Léon Foucault.

Ernest Lamarle
Nom de naissance Anatole Henri Ernest Lamarle
Naissance
Calais (France)
DĂ©cès (Ă  68 ans)
Douai (France)
Nationalité France
Institutions Société pour l'encouragement des sciences et des arts, Arras, Société royale des sciences de Liège
Renommé pour mathématicien et professeur à l'Université de Gand
Distinctions 1868

Biographie

Formation

Élève au collège d’Amiens puis au collège Henri IV à Paris, il entre à l'École polytechnique en novembre 1825 et à l'école des Ponts et Chaussées deux ans plus tard. Élève-ingénieur à Dunkerque et aspirant-ingénieur à Arras à partir de mai 1831, il est nommé ingénieur des Ponts et Chaussées de seconde classe en avril 1832. La même année, il devient membre de la société pour l’encouragement des sciences et des arts à Arras[1].

Carrière

En 1838, Lamarle fut appelé par le gouvernement belge, à l’université de Gand, en remplacement de son beau-frère, Amédée Bommart, comme professeur de construction et comme inspecteur des études à l’École du Génie civil. Il occupa cette fonction jusqu’en 1867. Pendant son séjour en Belgique, il continua à être compté parmi les promotions du corps des Ponts et Chaussées de France et y parvient au grade d’ingénieur en chef. Il fut nommé correspondant de la Société royale des sciences de Liège en mai 1843, correspondant de la société d’agriculture, des sciences et des arts du Nord, en novembre 1846. En décembre 1847, il a été promu au grade d'associé à l’académie royale de Belgique. En octobre 1844, il a été nommé chevalier puis officier de l'ordre de Léopold en novembre 1862. Il a également reçu le titre de chevalier de la légion d'honneur en août 1864 ainsi qu'officier de l'ordre néerlandais de la Couronne de chêne en juin 1868[2].

Fin de vie

Il démissionna ses fonctions en 1867, fut admis à l’éméritat, le 2 juin 1871 et habita successivement à Calais et Douai[3]. Il mourut en cette dernière ville, quatre ans plus tard[4].

Travaux

Dans la liste de ses Ă©crits publiĂ©e dans les Notices biographiques et bibliographiques de l’AcadĂ©mie (Ă©dition de 1874, p. 55-58), trois ou quatre articles seulement se rapportent Ă  l’art de l’ingĂ©nieur proprement dit. En revanche, il a publiĂ© Ă  l’AcadĂ©mie et ailleurs des travaux de premier ordre sur l’analyse, la gĂ©omĂ©trie infinitĂ©simale et la mĂ©canique. Faute d’avoir suffisamment Ă©tudiĂ© les ouvrages de Cauchy, faute aussi d’avoir remontĂ© aux sources, pour les Ă©crits de Leibnitz et de Newton sur l’analyse infinitĂ©simale et la mĂ©canique, Lamarle, après le philosophe J.-B. Bordas-Demoulin (1798-1859) et beaucoup d’autres, pensait qu’il y avait encore lieu de s’occuper, vers 1840, de ce que l’on appelait alors la mĂ©taphysique du calcul diffĂ©rentiel ; il croyait aussi, Ă  tort, que les mĂ©thodes de Leibnitz, de Newton et de Cauchy sont substantiellement diffĂ©rentes. Il fut ainsi amenĂ© Ă  Ă©crire plusieurs mĂ©moires sur les principes du calcul diffĂ©rentiel et sur les dĂ©veloppements en sĂ©rie, oĂą il aurait refait sous une autre forme ce qui avait Ă©tĂ© fait dĂ©finitivement par Cauchy : entre autres Notions sur la puissance et la force considĂ©rĂ©es dans les effets qui leur servent de mesure, la mĂ©taphysique du calcul diffĂ©rentiel et le principe des vitesses virtuelles[5]. Dans son Étude approfondie sur deux Ă©quations fondamentales du calcul diffĂ©rentiel, il essayait de dĂ©montrer que toute fonction continue a une dĂ©rivĂ©e. Il n’y rĂ©ussit pas et ne pouvait pas rĂ©ussir puisqu’il y a une infinitĂ© de fonctions continues sans dĂ©rivĂ©e. Cependant par la suite, il fit plusieurs remarques et des distinctions subtiles sur la borne supĂ©rieure et la borne infĂ©rieure des rapports (Δy : Δx), pour Δx positif ou nĂ©gatif, que l’on retrouve dans les recherches analogues ultĂ©rieures de tous ceux qui se sont occupĂ©s de l'existence ou de la non existence de la dĂ©rivĂ©e de fonctions particulières, ou mĂŞme, comme Hankel et Gilbert, de la question gĂ©nĂ©rale de l'existence de la dĂ©rivĂ©e. D'ailleurs, tous les travaux d'analyse de Lamarle, mĂŞme ceux qui prĂ©cèdent l'Étude approfondie, renferment, au point de vue de l'enseignement, des remarques ingĂ©nieuses dont les gĂ©omètres belges venus après lui ont fait leur profit. Les travaux gĂ©omĂ©triques de Lamarle constituent la partie la plus originale de son Ĺ“uvre et celle dont la valeur est la plus durable[6]. L'idĂ©e fondamentale qui est la base de toutes les recherches gĂ©omĂ©triques de Lamarle se trouve dĂ©jĂ  dans une « note sur la mĂ©taphysique du calcul diffĂ©rentiel[5] Â» : « Une courbe est le lieu d'un point qui se meut sur une droite, tandis que la droite s'inflĂ©chit par un mouvement de rotation dont ce point reste toujours le centre. La droite est la tangente Ă  la courbe. » Ce principe qui, dit P. Mansion, implique l'existence et la continuitĂ© de la dĂ©rivĂ©e de la fonction qui reprĂ©sente la courbe, est cependant suffisamment intuitif, au point de vue cinĂ©matique pour permettre Ă  l'auteur de retrouver sous forme personnelle, non seulement les principes de l'analyse infinitĂ©simale, avec leurs applications habituelles analytiques ou gĂ©omĂ©triques, mais aussi un grand nombre de propriĂ©tĂ©s anciennes ou nouvelles d'accès très difficile sur la courbure des lignes et des surfaces, sur les surfaces applicables[7].

Publications

  • « Notes sur le thĂ©orème de Cauchy relatif au dĂ©veloppement des fonctions en sĂ©rie Â», Journal de mathĂ©matiques pures et appliquĂ©es, t. XI, 1846, p. 129 lire en ligne sur Gallica
  • Essai sur les principes fondamentaux de l’analyse transcendante, Liège, H. Dessain, 1845 lire sur Google Livres
  • Bulletins de l’acadĂ©mie notes et mĂ©moires (contribution), 1846
  • Journal de Liouville notes et mĂ©moires (contribution), 1847
  • Les lettres de l’abus de l’infini insĂ©rĂ©es dans Le Moniteur de l’enseignement , 1852
  • Note sur l’emploi de l’infini dans l’enseignement des mathĂ©maticiens Ă©lĂ©mentaires Mem de l’Acad. ; t. XXVII, 1853
  • Étude approfondie sur deux Ă©quations fondamentales du calcul diffĂ©rentiel MĂ©m. De l’acad., t. XXIX, 118 pp. in-4°, 1863

Références

  1. « Lamarle Â», MĂ©moires de l'AcadĂ©mie des sciences, lettres et arts d'Arras, 2e sĂ©rie, t. 83, 1883, p. 274 lire en ligne sur Gallica
  2. « Lamarle », Mémoires de l'Académie des sciences, lettres et arts d'Arras, 2e série, t. 83, 1883, p. 279 lire en ligne sur Gallica
  3. « Lamarle », Mémoires de l'Académie des sciences, lettres et arts d'Arras, 2e série, t. 83, 1883, p. 281 lire en ligne sur Gallica
  4. Mémoires de la Société d'études de la province de Cambrai, t. XXII, Société d'études de la province de Cambrai, Lussaud frères, 1927, p. 383 lire en ligne sur Gallica
  5. Note insérée dans Jean Baptiste Bordas-Demoulin, Le Cartésianisme : ou la Véritable Rénovation Des Sciences ; suivi de la Théorie de la Substance et de celle de l'Infini, vol. I, , p. 29
  6. On la trouve exposée dans les écrits suivants : « Notions fondamentales sur plusieurs points élémentaires de géométrie, de dynamique et d'analyse transcendante » (Mém.in-4 de l'Acad. 1857, t. XXX), « Théorie géométrique des rayons et des centres de courbure » (Bulletins de l'Académie, 2e série, 1857-1859; t II, III, V, VI), « Théorie géométrique des centres et des axes instantanés de rotation » (Ibid., 1858-1859, t. V, VI, VII), et « Sur le développement homalographique de certaine de certaines surfaces » (Ibid., 1860-1861, t. X et XI).
  7. P. Mansion, Liber Memorialis. Notices biographiques, vol. II, Gand, Vanderpoorten pour l'université de Gand, (lire en ligne), « A.H.E. Lamarle », p. 87-91
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