Ercole Marelli

Ercole Marelli

Premier modèle de production d'Ercole Marelli 1898

Exemples de la production EMC à la Via Farini no. 36 à Milan. entre 1901 et 1906

(Figure 3 )

Diverses vues des Ateliers -1910-1915

Le siège de Marelli à Sesto San Giovanni dans une image de Paolo Monti de 1963

Ercole Marelli obtient son diplôme électrotechnique à l’école professionnelle de la « Société d’Encouragement Arts et Métiers (SIAM) ». F. Grassi, son professeur, réalise le potentiel de Marelli et le présente à Bartolomeo Cabella,le directeur du Tecnomasio italien de Milan Tecnomasio Italiano une entreprise importante dans le secteur électromécanique, qui produisait des moteurs électriques et des générateurs de courant[1].

Le 11 novembre 1891 il crée la société Ercole Marelli (EMC) dans un petit atelier (50 mètres carrés) à la Via Ausonio no. 6 à Milan. Équipé d’un petit tour de précision, d’une perceuse et aidé par un seul apprenti, il commence à fabriquer des machines électriques pour les écoles, des batteries, des accumulateurs mais surtout des dispositifs électro-médicaux [2].

En 1895 grâce à un nouveau financement, Marelli a déménagé dans de nouveaux locaux de 150 mètres carrés à Via Campo Lodigiano no. 15 à Milan. Entre 10 et 40 travailleurs étaient employés dans l’atelier. Plus tard, il obtint un prêt pour soutenir sa compagnie de la Cassa di Risparmio des provinces lombardes.

Importés des États-Unis, les premiers « agitateurs d’air » électriques (ventilateurs) apparaissent en Italie. Ercole Marelli a senti le potentiel commercial et abandonne ses anciennes fabrications pour s'orienter vers la production de ses propres ventilateurs. 

En 1897, E. Marelli a participé à l’exposition des appareils électriques à la première réunion de l’Association électronique italienne (A.E.I.), qui a présenté les ventilateurs électriques. Il brevette cette même année avec la société Brioschi et Finzi, un moteur électrique léger à courant continu, et en 1898 Le premier modèle, très similaire aux modèles américains sort de ses ateliers (Figure 1), en a suivi d’autres d’une forme différente, plus gracieux et élégant, mais toujours à un prix raisonnable (Figure 2 Ventilateur domestique). Cette décision a été un grand succès.

L'atelier a été transféré à la rue Farini 21, sur une superficie de 750 m² [3]. Cependant la « guerre des systèmes » (l’option entre l’alimentation à courant continu ou à courant alternatif) faisant rage, c'est au tour d’un appareil de démarrage automatique pour moteurs à courant alternatif industriels de voir le jour. Il brevette donc en 1900 un coupleur centrifuge. Voir en marge de droite (figure 3).

Le 28 février 1900, l’entreprise a été transformée en société en commandite simple avec un capital de 125 000 lires et a pris la raison sociale Ercole Marelli &C [4]. Les activités ont été déplacées vers un autre hangar de 3 500 m², également situé dans la rue Farini mais au 36. Divisé en deux département distincts « I » : pour la production d'« Agitateurs d'air » et de petits moteurs (jusqu'à 1/8 CV) et « II » pour "Département industriel" impliqué dans la production de ventilateurs industriels hélicoïdaux, ventilateurs centrifuges et surtout aux moteurs électriques polyvalents, en courant continu et courant alternatif jusqu'à une puissance de 10 CV (Figure 3), puis rapidement de puissance plus élevée. La production de ce département était en croissance constante car la demande était toujours supérieure à la matière produite. Les moteurs étaient vendus en séries propres sur catalogue et également montés sur la totalité des machines précédemment citées sorties de ces ateliers. La figure 3 montre quelques exemples de la production EMC entre 1901 et 1906. La fabrication de ces modèles de moteurs électriques semble s'être poursuivie jusqu'aux années 1910.

La demande accrue de produits a obligé Ercole Marelli et C. à déménager une fois de plus, de la Via Farini n^o 36 (Milan) vers des locaux plus grands. En mai 1905, un terrain d’une superficie totale de 45 000 mètres carrés a été acheté à Sesto San Giovanni. Et en décembre de la même année, de nouveaux bâtiments sont inaugurés. Ils seront agrandi en 1907 mais cela s'avéra insuffisant et devant le dynamisme de l'entreprise il a été nécessaire de reconstruire toute la zone en 1909-1910 et d’acquérir 20 000 mètres carrés de terrain supplémentaires, portant ainsi le site industriel total à 65 000 mètres carrés. L’usine était desservie directement par le tramway Milan-Sesto-Monza.

les productions sur ce nouveau site s'étaient intensifiées rapidement mais en conservant le même cap, ventilateurs classiques, mais aussi souffleries. Nouveaux modèles de Moteurs électriques industriels polyvalents, série très réussie qui perdurera jusqu'à la fin des années Trente et qui comptabilisera plusieurs centaines de milliers d'exemplaires (Figure 4). Des pompes centrifuges et des Transformateurs électriques sont construits également. Les effectifs qui étaient encore de 500 employés en 1906 passent à plus de 1 500 en 1911, dont plus de la moitié sont des jeunes femmes formées pour la mise en place et le contrôle des bobinages des moteurs électriques (Figure 5, Diverses vues des ateliers vers 1911)[5].

En 1915. Avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale, Marelli, comme le reste de l’industrie italienne, s’est consacré, grâce à de grandes commandes de l’État, à la fabrication de matériel de guerre. En décembre 1915, la société obtient un brevet pour la conception d’une foreuse pour le forage de projectiles [1].

Le 29 septembre 1920, afin de se conformer à la nouvelle réglementation financière, la société en commandite a été dissoute pour donner naissance à la « Società Anonima per Azioni Ercole Marelli », société anonyme une SpA « Société par actions. » Marelli contrôlait 72% des actions tandis que l’ingénieur Antonio Stefano Benni 28%.

L'entreprise va prendre une nouvelle dimension en 1921. Dans une zone adjacente à l’usine de Sesto San Giovanni, les travaux ont commencé sur la construction de l'Établissement n° II, Grandi Costruzioni », pour la production d’alternateurs, de grands transformateurs, électromotrices, turboalternateurs et grandes pompes pour les centrales hydroélectriques et thermoélectriques. L’activité a ensuite été étendue aux grandes machines, locomotives, tableaux de distribution et équipements pour les centrales électriques et les systèmes de propulsion terrestres et navals. La production, confiée à des ouvriers et techniciens d’un professionnalisme considérable, était basée sur les pratiques de travail américaines de l’époque et les produits étaient fabriqués en assemblant des composants préfabriqués en série[4].

Cette année-là, la marque « Mattutino » pour les « agitateurs d’air » oscillants électriques est déposée.

En 1922, à la suite du décès de son fondateur Ercole Marelli à l'âge de 55 ans seulement, c'est son fils Fermo qui lui succède. Antonio Stefano Benni est élu Administrateur Délégué par le conseil d'administration. Ancien collaborateur d'Ercole Marelli depuis l'origine, il dirigea la société jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.

Sous la direction d'Antonio Benni, la société connaît de grands bouleversements dans sa gestion financière et dans sa politique de développement industriel. La production s'oriente vers les grosses machines qui connaissent une très forte croissance de la demande notamment les alternateurs et les transformateurs de très hautes puissances. La société fabrique également pour le compte d'importantes sociétés italiennes et européennes ses propres matériels. Pendant les années 1930, la société se tourne également vers la recherche et développe un système nouveau de commande à distance pour les laminoirs qui équipa la plupart des aciéries italiennes comme Gruppo Falck, Acciaierie di Terni, et Italsider. Les autres secteurs d'activité connaissent également une forte croissance comme la division propulsion navale et celui des équipements électriques pour le transport ferroviaire et routier. La division pompes se spécialise dans le domaine des applications spéciales pour les aqueducs et l'assainissement des terres.

La société connaît une telle croissance que ses effectifs, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, dépassent les 5 000 salariés. À la Libération, les rênes de la société passent au fils du fondateur, Fermo Marelli. Il poursuit la stratégie de développement mise en œuvre par Antonio Benni. La société connaît encore une période de forte croissance, devient un groupe de taille mondiale et, en 1963, le groupe Ercole Marelli dépasse les 7 100 salariés.

À partir de 1968, pour faire face à la baisse importante des prix du secteur électro-mécanique, la société engage un processus de restructuration et est réorganisée en quatre secteurs d'activité :

• Énergie,
• Installations et systèmes industriels de traction terrestre et navale, qui équiperont la plupart des trains italiens,
• Productions de série,
• Aérotechnique, devenue une entité incontournables dans la ventilation des tunnels du monde entier.

En mars 1981, après de grosses difficultés financières, la société est mise sous administration judiciaire puis en liquidation. De nombreux secteurs d'activité sont repris par des grands groupes dont le secteur ferroviaire par Firema et le secteur énergie et systèmes industriels par Ansaldo.