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Ephraim McDowell

Ephraim McDowell (nĂ© le 11 novembre 1771 et mort le 25 juin 1830) est un mĂ©decin et pionnier de la chirurgie amĂ©ricain. Il est le premier chirurgien Ă  effectuer avec succès une ovariectomie ou ablation des ovaires. Il est surnommĂ© « le père de l'ovariectomie » et a Ă©tĂ© un des premiers Ă  rĂ©aliser une chirurgie abdominale[1] - [2].

Ephraim McDowell
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait d'Ephraim McDowell
Naissance
Comté de Rockbridge, Virginie (Drapeau des États-Unis États-Unis)
Décès
Nationalité Américain
RĂ©sidence Danville (Kentucky)
Domaines MĂ©decine

DĂ©but de vie

Ephraim McDowell est nĂ© dans le ComtĂ© de Rockbridge en Virginie, il est le neuvième enfant de Samuel et Mary McDowell. Son père Ă©tait un ancien combattant de la Guerre de la ConquĂŞte et un colonel pendant la RĂ©volution amĂ©ricaine. En 1784, Samuel McDowell a Ă©tĂ© nommĂ© commissaire au territoire et a dĂ©mĂ©nagĂ© avec sa famille Ă  Danville dans le Kentucky. LĂ , il prĂ©side plus de dix conventions qui aboutissent Ă  la rĂ©daction de la Constitution du Kentucky[3].

Études

Ephraim McDowell suit sa scolaritĂ© au sĂ©minaire Worley et James, puis il passe trois ans Ă  Ă©tudier la mĂ©decine avec le Dr Alexander Humphreys Ă  Staunton, en Virginie. Il assiste Ă  des confĂ©rences de mĂ©decine Ă  l'UniversitĂ© d'Édimbourg, en Écosse, et entre 1793 et 1794, il suit des cours particuliers  avec John Bell. Il n'a jamais reçu de diplĂ´me, mais en 1825, l'UniversitĂ© du Maryland le nomme docteur en mĂ©decine[3].

La statue d'Ephraim McDowell dans le National Statuary Hall Collection

Carrière

En 1795, il revient d'Écosse et s'installe Ă  Danville dans le Kentucky et commence Ă  pratiquer la chirurgie. Il amĂ©liore la technique moderne de la lithotomie qui permet l'extraction de calculs vĂ©sicaux[4]. L'un de ses patients les plus cĂ©lèbres Ă©tait James K. Polk, pour lequel il a retirĂ© un calcul de la vessie et reconstruit une hernie[5].

Première ovariectomie 

Le 13 dĂ©cembre 1809, Ephraim McDowell est appelĂ© pour ausculter Jane Todd Crawford Ă  Green County dans le Kentucky (Ă  97 km de Danville). Son mĂ©decin pensait alors que Jane Todd Crawford Ă©tait au-delĂ  du terme de sa grossesse. Ephraim McDowell diagnostiqua une tumeur ovarienne. Elle le supplia de lui Ă©pargner une mort lente et douloureuse. Le chirurgien lui dĂ©crivit son Ă©tat de santĂ© et lui proposa une opĂ©ration chirurgicale jamais pratiquĂ©e auparavant. Il lui prĂ©cisa que les meilleurs chirurgiens du monde ne croyaient alors pas en cette opĂ©ration. La patiente accepta finalement l'opĂ©ration. Ephraim McDowell lui indiqua qu'il ne retirerait la tumeur que si elle se rendait dans sa maison Ă  Danville. Elle accepta et voyagea sur près de 100 km Ă  dos de cheval[6].

Dans la matinĂ©e de NoĂ«l 1809, il commença l'opĂ©ration. Elle fut pratiquĂ©e sans anesthĂ©sie ou antiseptique car ces substances n'Ă©taient alors pas connues des mĂ©decins Ă  l'Ă©poque. La tumeur extraite de la patiente pesait 10,2 kg. Il comprit qu'il serait complexe de la retirer entièrement et dĂ©cida de rĂ©aliser une ligature autour du tube utĂ©rin près de l'utĂ©rus et ouvrit la tumeur. Il la dĂ©crivit comme extrĂŞmement dĂ©veloppĂ©e, dans l'ovaire et la partie fibreuse de la trompe de Fallope. L'opĂ©ration complète prit 25 minutes. La patiente se rĂ©tablit sans complications. Elle retourna dans son domicile de Green County 25 jours après l'opĂ©ration et vĂ©cut 32 ans supplĂ©mentaires. Cette opĂ©ration fut la première ovariectomie rĂ©alisĂ©e au monde[7].

Ephraim McDowell, de confession presbytérienne, confia dans une de ses biographies[8]

«  Pourquoi ai-je eu autant de chance avec les patients atteints de cette pathologie ? Je ne sais pas ; car de toutes les informations que j'ai pu obtenir, personne n'avait survĂ©cu Ă  une opĂ©ration des ovaires. Je peux seulement dire que la bĂ©nĂ©diction de Dieu m'a accompagnĂ©e dans mes efforts »

— Ephraim McDowell [8]

Toutes les tentatives d'exploration abdominale avant 1809 avaient conduit Ă  la pĂ©ritonite et la mort. Le compte rendu d'opĂ©ration laissĂ© par Ephraim McDowell comporte des mentions comme « propre et net » ou « scrupuleusement propre ». Il n'Ă©tait pas seulement propre, mais mĂ©ticuleux. Il mentionne Ă©galement dans son rapport l'Ă©vacuation du sang de la cavitĂ© pĂ©ritonĂ©ale et le bain de l'intestin dans l'eau chaude[6].

McDowell n'a pas publié de description de son protocole avant 1817, où il effectue deux opérations supplémentaires. Cette absence de publication a été largement critiquée, notamment dans la littérature médicale anglaise. Selon certains ouvrages, il aurait pratiqué plus d'une douzaine d'opérations sur des ovaires[9].

« N'ayant jamais vu de si grande substance extraite, ni ayant entendu parler d'une quelconque tentative ou succès d'une telle opĂ©ration, j'ai informĂ© la patiente malheureuse de son Ă©tat dĂ©gradĂ©. Je voyais la tumeur dans son intĂ©gralitĂ© mais elle Ă©tait si grosse que je ne pouvais pas la retirer entièrement. J'ai retirĂ© près de 7 kilos d'une substance sale et gĂ©latineuse. Après cela, j'ai coupĂ© dans le tube utĂ©rin et extrait l'amnios qui pesait 3,4 kilos. Je suis allĂ© la visiter après 5 jours et l'ai vue Ă  mon grand Ă©tonnement la patiente en train de faire son lit. »

— Ephraim McDowell[10]

Timbre commémoratif en l'honneur d'Ephraim McDowell, sorti le 30 décembre 1959 pour le 150ème anniversaire du succès de la première ovariectomie.

Vie personnelle 

En 1802, Ephraim McDowell se marie avec Sarah Shelby, la fille d'Isaac Shelby, qui était un héros de guerre et deux fois gouverneur du Kentucky. Ils ont eu deux fils et quatre filles[3].

Ephraim McDowell a jouĂ© un rĂ´le prĂ©dominant dans sa communautĂ©. Il a fondĂ© et Ă©tait membre du conseil d'administration du Centre College Ă  Danville. Il devient membre du Philadelphia Medical Society en 1817[3]. Il Ă©tait l'arrière-arrière-grand-père du GĂ©nĂ©ral John Campbell Greenway, dont la statue a Ă©tĂ© placĂ©e dans le National Statuary Hall Collection par l'État d'Arizona en 1930. Il est le cousin de Madeline McDowell Breckinridge qui militait en faveur du droit de vote des femmes.

Il est de confession presbytĂ©rienne[8] mais devient membre de l'Église Ă©piscopalienne et fonde la Trinity Episcopal Church Ă  Danville dans Kentucky pour laquelle il fait don d'un terrain pour la construction du premier bâtiment[11].

Fin de vie

En juin 1830, Ephraim McDowell est victime d'une grave attaque, très douloureuse, lui donnant des nausées et de la fièvre. Il meurt le 25 juin, apparemment d'une appendicite[12]. Sa femme meurt 18 ans plus tard. Ils sont enterrés au Repos des voyageurs, sur la propriété d'Isaac Shelby dans le Sud de Danville. En 1879, leurs dépouilles sont transférées à côté du monument qui lui est dédié à Danville[3].

Postérité

  • En 1879, un monument en son honneur est Ă©rigĂ© par la SociĂ©tĂ© MĂ©dicale du Kentucky Ă  Danville[3].
  • En 1929, Isaac Wolfe Bernheim fait don d'une statue de bronze d'Ephraim McDowell par Charles Henry Niehaus Ă  l'État du Kentucky afin qu'elle soit placĂ©e dans le National Statuary Hall Collection du Capitole des États-Unis. La statue reprĂ©sente la tumeur ovarienne que McDowell a retirĂ© de Jane Crawford, placĂ©e dans un bol sur la table derrière McDowell. Une statue identique se trouve dans le Capitole de l'État du Kentucky Ă  Frankfort dans le Kentucky.
  • Le 30 dĂ©cembre 1959, la poste des États-Unis Ă©met pour la première fois timbre commĂ©moratif de 4 cents en l'honneur d'Ephraim McDowell, dans la ville de Danville marquant le 150e anniversaire de la rĂ©ussite de la première ovariectomie[13].
  • La maison, le bureau et la pharmacie d'Ephraim McDowenn Ă  Danville sont conservĂ©s en tant que musĂ©e et sont reconnus monument historique[14].
  • Le Ephraim McDowell Regional Medical Center Ă  Danville est nommĂ© en son honneur.

Notes et références

  1. Leslie Thomas Morton, Robert J. Moore, 2005, A Bibliography of Medical and Biomedical Biography.
  2. James Ramage, Andrea S. Watkins (2011).
  3. Mary Ridenbaugh, Biography of Ephraim McDowell M.D., "the Father of Ovariotomy", New York, New York, McDowell Publishing Company,
  4. Lee, R. V., & Eimerl, S. (1967).
  5. (en) Walter R. Borneman, Polk : The Man who Transformed the Presidency and America, New York, Random House, Inc., , 422 p. (ISBN 978-1-4000-6560-8), p. 8
  6. H Biemann Othersen, « Ephraim McDowell The Qualities of a Good Surgeon », Annals of Surgery, vol. 239, no 5,‎ , p. 648–650 (PMID 15082968, PMCID 1356272, DOI 10.1097/01.sla.0000124382.04128.5a)
  7. (en) Jean Bowra, Social Change in the 21st Century Conference, Brisbane Australia, Queensland University of Technology, (lire en ligne), « Making a man, a great man: Ephraim McDowell, ovariotomy and history »
  8. August Schachner. 1921.
  9. « Ephraim McDowell (1771–1830) »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), surgical-tutor.org.uk, (consulté le )
  10. Ephraim McDowell, « Three cases of extirpation of diseased ovaria », Eclectic Repertory Anal Rev, no 7,‎ , p. 242–4
  11. Graves D. Doctors Who Followed Christ: Thirty-Two Biographies of Eminent Physicians and Their Christian Faith.
  12. New International Encyclopedia
  13. « Dr. Ephraim McDowell Issue », Smithsonian National Stamp Museum (consulté le )
  14. « Ephraim McDowell House Museum »

Bibliographie

  • Mrs. Arthur Thomas McCormack, « The Dr. Ephraim McDowell Memorial in Richmond Kentucky », Filson Club History Quarterly, vol. 4, no 4,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  • Mrs. Arthur Thomas McCormack, « Our Pioneer Heroine of Surgery, Mrs. Jane Todd Crawford », Filson Club History Quarterly, vol. 6, no 2,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  • Ridenbaugh, Mary Young. The biography of Ephraim McDowell, M.D., "the father of ovariotomy." (1890). New York, C.L. Webster
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