EnquĂȘtes sur l'origine de la Covid-19
Les enquĂȘtes sur l'origine de la maladie Ă coronavirus 2019 comprennent plusieurs missions de la part de gouvernements et d'organisations internationales entre autres. En 2022, la question n'est pas tranchĂ©e et continue de se poser sĂ©rieusement[1].
Origines
La Covid-19 trouve son origine dans la ville de Wuhan, en Chine. La maladie est provoquĂ©e par l'infection par le virus appelĂ© coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sĂ©vĂšre (SARS-CoV-2). Le SARS-CoV-2 semble ĂȘtre liĂ© Ă des coronavirus provenant de chauves-souris. L'hypothĂšse d'une propagation aux humains par transfert zoonotique est affaiblie par l'absence de preuve qu'un animal ait Ă©tĂ© contaminĂ© par ce virus[2]. L'hypothĂšse d'une fuite accidentelle de laboratoire n'est pas Ă Ă©carter[3].
Son histoire évolutive, l'identité et la provenance de ses descendants les plus récents, le lieu, le temps et le mécanisme de transmission de la premiÚre infection humaine restent à ce jour inconnus[4] - [5].
Les autoritĂ©s sanitaires en Chine et Ă l'Ă©tranger ont averti que les efforts de recherche sur l'origine de ce coronavirus pourraient prendre des annĂ©es et que les rĂ©sultats pourraient ne pas ĂȘtre concluants[6]. L'Organisation mondiale de la santĂ© (OMS) dĂ©clare qu'Ă l'issue de l'une de ses enquĂȘtes en Chine dĂ©but 2021 « toutes les hypothĂšses sont sur la table »[7].
Appels internationaux Ă des enquĂȘtes
En , la ministre australienne des Affaires Ă©trangĂšres, Marise Payne, a appelĂ© Ă une enquĂȘte internationale indĂ©pendante sur les origines de la pandĂ©mie de coronavirus[8]. Quelques jours plus tard, le premier ministre australien Scott Morrison insiste sur le fait que l'Australie doit rester engagĂ©e dans une enquĂȘte indĂ©pendante sur l'origine du Covid-19 malgrĂ© le rejet par la Chine d'une telle perspective[9].
La chanceliĂšre allemande Angela Merkel a Ă©galement fait pression sur la Chine pour qu'elle fasse preuve de transparence sur l'origine du coronavirus, Ă la suite de prĂ©occupations similaires soulevĂ©es par le prĂ©sident français Emmanuel Macron. Le Royaume-Uni a Ă©galement apportĂ© son soutien Ă une enquĂȘte, bien que la France et la Grande-Bretagne dĂ©clarent que la prioritĂ© Ă l'Ă©poque Ă©tait de lutter d'abord contre le virus[10] - [11] - [12].
En , la disparition de Huang Yanling, scientifique à l'Institut de virologie de Wuhan (WIV) et patient zéro supposée de la Covid-19, est citée dans un dossier de 15 pages préparé par les gouvernements occidentaux et publié par le Sunday Telegraph en [13].
Toujours en , l'AssemblĂ©e mondiale de la santĂ©, qui gouverne l'OMS, adopte une motion appelant Ă une enquĂȘte « complĂšte, indĂ©pendante et impartiale » sur la pandĂ©mie de Covid-19. Un record de 137 pays, dont l'Australie et la Chine, ont co-parrainĂ© la motion, donnant un appui international Ă©crasant Ă l'enquĂȘte[14].
En , le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, déclare : « Nous devons connaßtre l'origine de ce virus car il peut nous aider à prévenir de futures épidémies », puis il ajoute : « Il n'y a rien à cacher. Nous voulons connaßtre l'origine, et c'est tout ». Il a également exhorté les pays à ne pas politiser le processus de recherche de l'origine, affirmant que cela ne ferait que créer des obstacles à la découverte de la vérité[15].
EnquĂȘtes du gouvernement chinois
La premiĂšre enquĂȘte menĂ©e en Chine a Ă©tĂ© menĂ©e par la Commission municipale de la santĂ© de Wuhan, rĂ©pondant aux hĂŽpitaux signalant des cas de pneumonie d'Ă©tiologie inconnue, entraĂźnant la fermeture du marchĂ© de gros de fruits de mer de Huanan le pour assainissement et dĂ©sinfection de l'environnement. Les autoritĂ©s nationales chinoises ont informĂ© le Conseil des affaires de l'Ătat de la rĂ©publique populaire de Chine de ces cas le [16].
En , la rĂ©publique populaire de Chine a imposĂ© des restrictions Ă la publication de recherches universitaires sur le nouveau coronavirus sous prĂ©texte que les enquĂȘtes sur l'origine du virus feraient l'objet d'un examen plus approfondi et devraient ĂȘtre approuvĂ©s par les responsables du gouvernement central[17] - [18].
MalgrĂ© les restrictions, Ian Lipkin, scientifique amĂ©ricain, a dĂ©clarĂ© qu'il travaillait avec une Ă©quipe de chercheurs chinois sous les auspices du Centre chinois de contrĂŽle et de prĂ©vention des maladies, une agence gouvernementale chinoise, pour enquĂȘter sur l'origine du virus. Lipkin a dĂ©veloppĂ© des relations de longue date avec des responsables chinois, y compris le premier ministre Li Keqiang, en raison de sa contribution au dĂ©pistage rapide de l'Ă©pidĂ©mie de SRAS de 2002-2004[19].
Le , Ă l'issue de l'enquĂȘte de l'OMS sur les origines du Covid-19, la Chine affirme que la source du coronavirus SARS-CoV-2 se trouve Ă l'extĂ©rieur de ses frontiĂšres. Le porte-parole du ministĂšre chinois des Affaires Ă©trangĂšres Wang Wenbin accuse ainsi les Ătats-Unis : « Nous souhaitons que du cĂŽtĂ© amĂ©ricain, ils puissent, comme la Chine, faire montre d'une attitude ouverte et transparente, et ĂȘtre en mesure d'inviter des experts de l'OMS aux Ătats-Unis pour mener des recherches et des inspections retraçant l'origine (du virus) »[20].
NĂ©anmoins, alors que Covid-19 se dĂ©chaĂźnait Ă travers le monde, l'engagement du gouvernement chinois en matiĂšre de transparence s'est avĂ©rĂ© limitĂ©. Il a refusĂ© de partager les donnĂ©es brutes des premiers cas de patients ou de participer Ă tout autre effort international pour enquĂȘter sur l'origine du virus. En , trois mois avant le dĂ©but officiellement reconnu de la pandĂ©mie, le WIV a supprimĂ© sa base de donnĂ©es de quelque 22 000 Ă©chantillons et sĂ©quences de virus, refusant de la restaurer malgrĂ© les demandes internationales[21].
EnquĂȘtes du gouvernement amĂ©ricain
Administration Trump
Le , le directeur de l'Office of Science and Technology Policy demande aux Académies nationales des sciences, de l'ingénierie et de la médecine de convoquer une réunion « d'experts, de généticiens de classe mondiale, d'experts en coronavirus et de biologistes évolutionnistes », pour « évaluer les données, informations et échantillons nécessaires pour faire face aux inconnues, afin de comprendre les origines évolutives de la Covid-19 et de réagir plus efficacement à la fois à l'épidémie et à toute désinformation qui en résulte »[22] - [23].
En [, il est rapportĂ© que la communautĂ© du renseignement amĂ©ricaine enquĂȘtait pour savoir si le virus provenait d'une fuite accidentelle d'un laboratoire chinois. L'hypothĂšse Ă©tait l'une des nombreuses possibilitĂ©s envisagĂ©es par les chercheurs. Alors que les responsables amĂ©ricains dĂ©clarent que « c'est un fait connu que des scientifiques d'un laboratoire de Wuhan avaient rĂ©alisĂ© des recherches en cours sur les coronavirus », le secrĂ©taire amĂ©ricain Ă la DĂ©fense, Mark Esper, dĂ©clare que les rĂ©sultats de lâenquĂȘte indiquent « pas concluants »[24] - [25].
à la fin d', le Bureau du directeur du renseignement national déclare que la communauté du renseignement américain pensait que le coronavirus n'était pas artificiel ou génétiquement modifié, ajoute que « la communauté du renseignement continue à examiner rigoureusement les informations et les renseignements émergents pour déterminer si l'épidémie a commencé par contact avec des animaux infectés ou si elle était le résultat d'un accident dans un laboratoire de Wuhan »[26] - [27].
Selon un fonctionnaire Ă©tranger en contact rĂ©gulier avec l'administration Trump, les renseignements partagĂ©s par les Ătats-Unis avec les Five Eyes nâexcluent pas cette hypothĂšse. Le responsable a soulignĂ© l'absence d'Ă©quipe indĂ©pendante en Chine[28] - [29].
Le , The Times rapporte que Matthew Pottinger, alors conseiller adjoint à la sécurité nationale, déclare qu'un ancien scientifique lanceur d'alerte du WIV travaillait avec les services de renseignement américains, révélant que le laboratoire était lié à l'armée chinoise, et peut avoir utilisé ses recherches pour un double usage[30].
Depuis le début de la pandémie, Pottinger croit que les dirigeants de la république populaire de Chine se livrent à une dissimulation massive et à une « guerre psychologique pour obscurcir l'origine du virus et détourner le blùme que l'on peut leur faire ». Il a demandé aux agences de renseignement d'explorer l'hypothÚse selon laquelle le virus serait accidentellement apparu au laboratoire de virologie à Wuhan[31] - [32].
Le , le dĂ©partement d'Ătat amĂ©ricain obtient une « fiche d'information », publiĂ©e par le gouvernement amĂ©ricain expliquant qu'il n'Ă©tait pas sĂ»r si l'Ă©pidĂ©mie du virus avait commencĂ© « par contact avec des animaux infectĂ©s », ou Ă la suite d'« un accident dans un laboratoire » Ă Wuhan. Le document dĂ©clare que « le gouvernement amĂ©ricain a des raisons de croire que plusieurs chercheurs du WIV sont tombĂ©s malades Ă l'automne 2019, avant le premier cas identifiĂ© de l'Ă©pidĂ©mie, avec des symptĂŽmes compatibles Ă la fois avec la Covid-19 et les maladies saisonniĂšres courantes. » Il dĂ©clare en outre que l'institut « s'est engagĂ© dans des recherches classifiĂ©es, y compris des expĂ©riences sur des animaux de laboratoire, au nom de l'armĂ©e chinoise depuis au moins 2017 »[33] - [34]. La porte-parole Hua Chunying a niĂ© ces allĂ©gations[35].
Administration Biden
Le , Jen Psaki, porte-parole de la Maison-Blanche de l'administration Biden, est sollicitĂ©e pour une mise Ă jour de l'enquĂȘte sur les Ă©ventuelles origines en laboratoire de Covid-19 suggĂ©rĂ©es par l'administration Trump, Ă laquelle elle rĂ©pond : « Nous estimons que nous devons nous prĂ©parer Ă tirer parti des informations collectĂ©es et analysĂ©es par notre communautĂ© du renseignement, c'est quelque chose qui est en cours et aussi nous devons continuer Ă travailler avec nos alliĂ©s pour Ă©valuer la crĂ©dibilitĂ© du rapport sur lâenquĂȘte une fois quâelle est terminĂ©e »[36]. Psaki a ajoutĂ© que les Ătats-Unis exigent une enquĂȘte internationale « claire et solide » et recherchent des dĂ©tails sur l'origine de la pandĂ©mie de Covid-19, ajoutant qu'il est impĂ©ratif d'acquĂ©rir des connaissances sur la propagation de ce virus mortel. Psaki a Ă©galement Ă©voquĂ© « une grande inquiĂ©tude » concernant la « dĂ©sinformation » provenant de « certaines sources en Chine ».
Le , Ă l'issue de l'enquĂȘte de l'OMS sur les origines du Covid-19 ; Psaki dĂ©clare que « l'administration de Joe Biden n'avait pas Ă©tĂ© impliquĂ©e dans la planification et la mise en Ćuvre de l'enquĂȘte de l'OMS et souhaitait procĂ©der Ă un examen indĂ©pendant de ses conclusions. »[20]. Hu Xijin, rĂ©dacteur en chef du Global Times rĂ©pondra « Avons-nous tous mal entendu, ou cette porte-parole n'a donc vraiment aucune honte ? »
Le , NBC News rapporte que les services de renseignement américains ne peuvent pas exclure le scénario de fuite en laboratoire comme déclencheur de la pandémie de coronavirus, et les preuves montrent que le gouvernement chinois cache quelque chose[37]. Deux sources internes aux renseignements américains ont déclaré que l'état du matériel du laboratoire ne constituait pas une preuve d'un accident de laboratoire mais soulevait suffisamment de questions circonstancielles pour que les analystes aient été incapables d'exclure le scénario de laboratoire. Par ailleurs, le WIV a retiré de la vue du public une base de données de 22 000 échantillons de virus pour des raisons de sécurité et n'a pas permis un examen détaillé des notes du laboratoire ou d'autres enregistrements[38].
à la mi-, une vingtaine de chercheurs américains, canadiens et suisses publient un appel dans la revue Science[39] pour examiner plus sérieusement la piste de l'accident de laboratoire à Wuhan, déclarant que « seules 4 des 313 pages du rapport (de l'OMS) et de ses annexes traitaient de la possibilité d'un accident de laboratoire »[40].
Aussi, le , Joe Biden demande Ă ses services de renseignement d'enquĂȘter Ă nouveau sur les origines de l'Ă©pidĂ©mie de Covid-19, notamment sur « l'hypothĂšse de la fuite du virus depuis le laboratoire de virologie de Wuhan »[40], de nouveau considĂ©rĂ©e aprĂšs l'apparition d'Ă©lĂ©ments pouvant l'Ă©tayer[41].
En , le ministĂšre amĂ©ricain de l'Ănergie estime que la pandĂ©mie de Covid-19 a « trĂšs probablement » Ă©tĂ© provoquĂ©e par une fuite de laboratoire, selon un rapport de la Direction nationale du renseignement. Le contenu du rapport reste classifiĂ©. Les autoritĂ©s amĂ©ricaines refusent de donner des dĂ©tails sur les nouveaux renseignements et analyses ayant conduit Ă ce changement de position. Le document rappelle Ă©galement que les diffĂ©rentes agences de renseignement amĂ©ricaines peuvent avoir des avis diffĂ©rents sur l'origine de la pandĂ©mie. En revanche, d'autres agences de renseignement amĂ©ricaines ne privilĂ©gient pas cette hypothĂšse. Le National Intelligence Council et quatre autres agences estiment n'avoir « qu'une faible confiance dans la probabilitĂ© que le virus soit apparu par transmission naturelle Ă partir d'un animal infectĂ©, sans pour autant considĂ©rer qu'il soit certain que l'hypothĂšse de la fuite de laboratoire soit la bonne »[42].
EnquĂȘtes de l'Organisation mondiale de la santĂ©
Ă la mi-2020, l'OMS entame des nĂ©gociations avec le gouvernement de Chine pour mener une enquĂȘte sur les origines du Covid-19. Le , est diffusĂ© un « mandat » pour une « Ătude mondiale sur les origines du SRAS-CoV-2 » organisĂ© sur la base des conditions convoquĂ©es lors de nĂ©gociations avec le gouvernement chinois . Les termes de rĂ©fĂ©rence dĂ©crivent une premiĂšre phase d'Ă©tude pour mieux comprendre comment le virus « aurait pu commencer Ă circuler Ă Wuhan », et une deuxiĂšme phase d'Ă©tudes Ă plus long terme garanti sur ses rĂ©sultats[43].
L'OMS a constituĂ© une Ă©quipe de dix chercheurs ayant une expertise en virologie, en santĂ© publique et zoologie suffisante pour mener ce genre d'enquĂȘtes[44].
La mission devait se rendre en Chine au cours de la premiĂšre semaine de pour enquĂȘter sur les origines de la pandĂ©mie de Covid-19[45].
Cependant, le gouvernement de la Chine bloque l'entrée de l'équipe de surveillance de l'OMS aprÚs consultation de leurs visas, attirant les critiques du directeur général Tedros Adhanom[46] - [47] - [48] - [49].
Quelques jours plus tard, la permission est accordĂ©e Ă la venue des experts de l'OMS pour rĂ©aliser leur enquĂȘte[50] - [51] - [52]
Le , l'Ă©quipe d'enquĂȘte arrive Ă Wuhan[53].
Les membres de l'Ă©quipe comprennent :
- Thea Fisher,
- John Watson,
- Marion Koopmans,
- Dominic Dwyer,
- Vladimir Dedkov,
- Hung Nguyen-Viet,
- Fabian Leendertz,
- Peter Daszak[54] - [21],
- Farag El Moubasher,
- Ken Maeda.
L'équipe comprend également cinq experts de l'audit dirigés par Peter Ben Embarek, deux représentants de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture et deux représentants de l'Organisation mondiale de la santé animale[55].
L'inclusion de Peter Daszak dans l'Ă©quipe a suscitĂ© la controverse[54] - [21]. Daszak est Ă la tĂȘte d'EcoHealth Alliance, une organisation Ă but non lucratif qui Ă©tudie les Ă©vĂ©nements de contagion, et collabore depuis plus de 15 ans avec Shi Zhengli du WIV[56] - [57]. Alors que Daszak est trĂšs bien informĂ© sur les laboratoires chinois et l'Ă©mergence de maladies dans la rĂ©gion, son lien Ă©troit avec le WIV est considĂ©rĂ© comme un conflit d'intĂ©rĂȘts dans l'enquĂȘte de l'OMS[56] - [58]. Lorsqu'un journaliste de BBC News lui a posĂ© des questions sur sa relation avec le WIV, Daszak a rĂ©pondu : « Nous classons des papiers, tout est lĂ pour que tout le monde puisse les voir. »[59]
Les responsables amĂ©ricains avaient dĂ©jĂ dĂ©noncĂ© l'enquĂȘte comme un « exercice Ă la Potemkine » et critiquĂ© le « mandat » permettant aux scientifiques chinois de rĂ©aliser la phase prĂ©liminaire de recherche[30] - [60].
Le , les Ătats-Unis partagent de nouvelles informations et exhortent l'Ă©quipe de l'OMS Ă demander au gouvernement chinois d'aborder des questions spĂ©cifiques, entre autres, les maladies de plusieurs chercheurs au sein du WIV Ă l'automne 2019, les recherches du WIV sur le RaTG13 et les liens secrets de l'institut avec l'armĂ©e chinoise[61].
Le , ils appellent la république populaire de Chine à permettre à l'équipe d'experts d'interroger « les soignants, les anciens patients et les travailleurs du laboratoire » dans la ville de Wuhan, s'attirant une réprimande du gouvernement chinois. L'Australie a également appelé l'équipe à « avoir accÚs aux données, informations et emplacements clés les plus pertinents »[53].
Le , la presse internationale rĂ©vĂšle que les proches des personnes dĂ©cĂ©dĂ©es du SARS-Cov2 sont astreintes au silence par les autoritĂ©s chinoises[62]. Le , le scientifique australien, le professeur Dominic Dwyer, membre de l'Ă©quipe d'enquĂȘteurs de l'OMS, dĂ©clare aux journalistes de l'Ă©mission australienne 60 Minutes diffusĂ©e sur la chaĂźne Nine : « Le premier patient n'a en fait pas visitĂ© le marchĂ© de fruits de mer »[63].
Le , pour Daszak, l'un des responsables de la mission d'enquĂȘte[56] - [58], la fuite d'un laboratoire serait « hautement improbable »[64] ; mais l'animal Ă l'origine de la pandĂ©mie de Covid-19 n'aurait « pas encore [Ă©tĂ©] identifiĂ© »[65].
Daszak avait en 2018 pour projet d'inclure un site de clivage de furine sur les virus de type coronavirus pour tester leur infectiosité et avait fait une demande de subvention en ce sens[66].
Le , Tedros Adhanom Ghebreyesus dĂ©clare qu'Ă l'issue de cette enquĂȘte « toutes les hypothĂšses sont sur la table »[7].
Le , l'administration Biden se dĂ©clare vivement prĂ©occupĂ©e par le dĂ©roulement de l'enquĂȘte de l'OMS et a appelĂ© la Chine Ă permettre l'accĂšs aux donnĂ©es sur les dĂ©buts de l'Ă©pidĂ©mie. Jake Sullivan, conseiller Ă la sĂ©curitĂ© nationale de Joe Biden dĂ©plore en effet le manque d'indĂ©pendance du rapport d'enquĂȘte qui n'Ă©tait pas libre de toute « altĂ©ration par le gouvernement chinois ». Par ailleurs, la presse rĂ©vĂšle que les autoritĂ©s chinoises ont refusĂ© de transmettre des donnĂ©es brutes sur les premiers cas de Covid-19 Ă lâĂ©quipe de lâOrganisation mondiale de la santĂ© (OMS)[67] - [68] - [69].
En , Peter Ben Embarek, le responsable de l'Ă©quipe chargĂ©e de l'enquĂȘte, est plus affirmatif sur l'origine de l'Ă©pidĂ©mie de Covid-19. Pour lui, le coronavirus Ă l'origine de la pandĂ©mie se serait Ă©chappĂ© lors du dĂ©mĂ©nagement d'un laboratoire en [70] - [71]. La piste de la fuite de laboratoire devient « probable » pour l'OMS[72]. Le jeudi , l'OMS appelle ainsi tous les pays, et en particulier la Chine, Ă publier « toutes les donnĂ©es sur le virus » L'OMS ajoute que « spĂ©cifiquement, pour aborder "l'hypothĂšse labo", il est important d'avoir accĂšs Ă toutes les donnĂ©es brutes, d'envisager les meilleures pratiques scientifiques »[73].
En rĂ©ponse, le vendredi , la Chine refuse une nouvelle enquĂȘte sur son territoire sur les origines du Covid-19, exhortant Ă une approche « scientifique » et non « politique »[74] - [75]. Par ailleurs, la propagande de la Chine Populaire riposte en insistant sur l'hypothĂšse d'une fuite de laboratoire mais aux Ătats-Unis[76].
Groupe de travail de la Commission The Lancet COVID-19
Le , un groupe de travail international dirigĂ© par le controversĂ© Daszak, prĂ©sident d'EcoHealth Alliance et dĂ©jĂ enquĂȘteur pour l'OMS[77], est formĂ© dans le cadre de la Commission The Lancet COVID-19, prĂ©sidĂ©e par le Jeffrey Sachs de l'UniversitĂ© Columbia. Daszak dĂ©clare que le groupe de travail est formĂ© pour « mener une enquĂȘte approfondie et rigoureuse sur les origines et la propagation prĂ©coce du SRAS-CoV-2 ». Le groupe de travail est composĂ© de douze membres ayant une expĂ©rience dans One Health, les enquĂȘtes sur les Ă©pidĂ©mies, la virologie, la biosĂ©curitĂ© en laboratoire et l'Ă©cologie des maladies[78].
EnquĂȘte de l'Ă©quipe de recherche autonome radicale dĂ©centralisĂ©e sur la Covid-19 (DRASTIC)
Un groupe dâenquĂȘteurs indĂ©pendants, dont des anonymes, travaillant dans de nombreux pays diffĂ©rents, a effectuĂ© des recherches sur Internet pour trouver des indices sur l'origine du Covid-19[79]. Tout au long de la pandĂ©mie, ils ont dĂ©couvert des documents, reconstituĂ© des informations et dĂ©cryptĂ© le tout sur des fils de discussion Twitter. Ce collectif s'appelle DRASTIC (Decentralized Radical Autonomous Search Team Investigating COVID-19) [80]. Il a Ă©tabli, entre autres, que le WIV disposait d'une vaste collection de coronavirus rassemblĂ©s au cours de nombreuses annĂ©es de recherche dans les grottes de chauves-souris. Les chercheurs du WIV testaient activement ces virus. Le virus le plus proche du SRAS-CoV- 2, le RaTG13, provient d'une mine de Mojiang, Yunnan, oĂč trois hommes sont morts d'une maladie de type SRAS en 2012[79].
Ouvrages
Le , Brice Perrier publie une enquĂȘte intitulĂ©e Sars-CoV-2. Aux origines du mal. Marianne, hebdomadaire auquel il collabore, en effectue une recension[81]. L'hypothĂšse d'un « gain de fonction »[82] en laboratoire Ă partir d'une souche Ă©tudiĂ©e Ă l'Institut de virologie de Wuhan, un temps Ă©cartĂ©e des discussions (par argument d'autoritĂ©), y est Ă©voquĂ©e, et prend consistance au fil du temps[83]. L'enquĂȘte de Brice Perrier documente Ă©galement les conflits d'intĂ©rĂȘts de la Commission autour de Daszak[84].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Investigations into the origin of COVID-19 » (voir la liste des auteurs).
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- Il sâagit de deux mĂ©moires et dâune thĂšse menĂ©s entre 2014, 2017 et 2019 au WIV (lâInstitut de virologie de Wuhan), jusquâici restĂ©s dans les archives, mais qui contiennent des informations importantes, voir : https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/14/origines-du-covid-19-la-divulgation-de-travaux-inedits-menes-depuis-2014-a-l-institut-de-virologie-de-wuhan-alimente-le-trouble_6080154_3244.html.
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- Brice Perrier, « Covid : aux origines du mal ? » [vidéo], sur Thinkerview,