Emma Reyes
MarĂa Emma Reyes (BogotĂĄ, - , Bordeaux[1]), est une auteure et artiste peintre colombienne. Amie proche des peintres Diego Rivera et Frida Kahlo, Emma Reyes s'est imposĂ©e comme une figure importante de la scĂšne artistique colombienne en exil Ă Paris.
Naissance | |
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DĂ©cĂšs |
(Ă 84 ans) Bordeaux |
Nom de naissance |
Maria Emma Reyes |
Nationalité |
Colombie |
Activité | |
Formation | |
MaĂźtre | |
Distinction |
Biographie
NĂ©e d'un pĂšre inconnu, Maria Emma Reyes est placĂ©e avec sa sĆur Helena dans une institution religieuse de la capitale colombienne. Elle parvient Ă s'Ă©chapper de l'Ă©tablissement Ă 18 ans. Elle est alors analphabĂšte et n'a reçu aucune forme d'instruction[2]. La jeune femme parcourt l'AmĂ©rique latine et enchaĂźne les petits boulots. En 1943, elle s'installe en Argentine oĂč elle commence Ă peindre. En 1947, Emma Reyes obtient une bourse de la Fondation Roncoroni pour Ă©tudier Ă l'AcadĂ©mie AndrĂ© Lhote Ă Paris. Sur le bateau, elle rencontre Jean Perromat, un mĂ©decin travaillant sur les transatlantiques et qui deviendra quelques annĂ©es plus tard, son mari[3].
AprĂšs avoir vĂ©cu Ă Washington, Ă Rome et en IsraĂ«l, lâartiste sâinstalle en France dans les annĂ©es 1960, Ă Perigueux d'oĂč est originaire son Ă©poux. Elle contribue Ă faire Ă©merger sur la scĂšne artistique des artistes sud-amĂ©ricains en exil. Elle est alors tendrement surnommĂ©e Mama Grande. Elle est nommĂ©e Chevalier des Arts et des Lettres[4].
CarriĂšre artistique
Peinture
Les premiĂšres Ćuvres d'Emma Reyes font rĂ©fĂ©rence aux places et aux marchĂ©s qu'elle a pu croiser lors de son voyage en AmĂ©rique latine. En 1949, l'artiste expose pour la premiĂšre fois son travail Ă la galerie KlĂ©ber de Paris. Le dernier visiteur Ă signer le livre dâor est Pablo Picasso. Elle travaille ensuite pour le dĂ©partement culturel de lâUnesco Ă Washington[3].
Arrivée à Mexico en tant que déléguée au premier CongrÚs panaméricain de l'Unesco, elle intÚgre l'atelier du peintre mexicain Diego Rivera. Ensemble, ils travaillent sur une fresque pour le stade olympique de la ville universitaire. L'artiste entre en contact avec la scÚne artistique et intellectuelle locale[5].
Elle commence Ă travailler comme assistante Ă la Contemporary Art Gallery aux cĂŽtĂ©s de la photographe Lola Ălvarez Bravo. Au cours de ses derniers mois au Mexique, elle participe Ă l'assemblage de la cĂ©lĂšbre exposition de Frida Kahlo dans la galerie du photographe mexicain Manuel Ălvarez Bravo[5].
En 1954, elle voyage à Rome pour poursuivre ses études avec l'artiste futuriste italien Enrico Prampolini. Elle décide alors de s'éloigner du style et de la référence indigÚnes à l'Amérique latine et entre dans une phase d'expérimentation et de transition, dans laquelle elle explore la relation entre figuration, abstraction et la composition géométrique[6].
Les Ćuvres dâEmma Reyes se veulent colorĂ©es et fortement inspirĂ©es de la nature. Elle consacre diffĂ©rentes toiles aux grottes de Lascaux et Ă sa rĂ©gion d'adoption, le PĂ©rigord. Elle est lâauteure de la grande fresque situĂ©e dans le hall de la mĂ©diathĂšque Pierre-Fanlac de PĂ©rigueux et offre Ă la bibliothĂšque sa collection personnelle d'ouvrages dâhistoire de lâart quelques annĂ©es plus tard[3].
En 1995, l'artiste lĂšgue son fonds dâatelier constituĂ© de prĂšs de 200 peintures au musĂ©e d'art et d'archĂ©ologie du PĂ©rigord(MAAP)[4]. En 2017, le musĂ©e lui rend hommage Ă travers la rĂ©trospective Emma Reyes, peintre[7].
Memoria por correspondencia
Publié neuf années aprÚs sa mort, l'ouvrage Memoria por correspondencia réunit une série de lettres de l'artiste adressées au diplomate et écrivain Germån Arciniegas, entre 1969 et 1997. Bien qu'elle se soit vivement opposée à leur parution de son vivant, les 23 missives ont été éditées en Colombie dÚs 2012[2] - [8].
EncouragĂ©e Ă Ă©crire par l'Ă©crivain colombien Gabriel GarcĂa MĂĄrquez, Emma Reyes Ă©voque avec la distance d'une adulte contemplant les traumatismes de son enfance et les Ă©vĂ©nements marquants de sa vie de femme, le manque dâamour, la misĂšre et la violence[9] - [10]. Une version française de l'ouvrage, traduit de l'espagnol par Alexandra Carrasco, est Ă©ditĂ©e en 2017 aux Ă©ditions Fayard - Pauvert[11].
Publications
- Lettres de mon enfance (Memoria por correspondencia) dâEmma Reyes, traduit de lâespagnol par Alexandra Carrasco, Fayard/Pauvert, coll. Fonds Pauvert, 260 p, 2017, (ISBN 2720215457)
Expositions
Parmi une liste non exhaustive :
- Emma Reyes, peintre, musĂ©e d'art et d'archĂ©ologie du PĂ©rigord (MAAP), France, â
Notes et références
- (es) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en espagnol intitulĂ© « Emma Reyes » (voir la liste des auteurs).
- « matchID - Moteur de recherche des décÚs », sur deces.matchid.io (consulté le )
- Ariane Singer, « Comment Emma Reyes survécut à son enfance », sur Le Monde.fr, (consulté le )
- Chantal Gibert, « Emma Reyes, lâartiste colombienne qui aimait PĂ©rigueux », SudOuest.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Jean-Michel Ogier, « Emma Reyes : les couleurs de la Colombie en PĂ©rigord », Culturebox,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- (es) « Emma Reyes: Mujer que respeta solo lo vivido », sur www.revistaaleph.com.co (consulté le )
- (es) Camilo Otero, « La travesĂa de Emma Reyes », Elespectador.com,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « Emma Reyes, peintre (1919-2003) | MusĂ©e d'Art et d'ArchĂ©ologie du PĂ©rigord â PĂ©rigueux â Maap », sur www.perigueux-maap.fr (consultĂ© le )
- (es) InĂ©s MartĂn Rodrigo, « Emma Reyes, cartas de mi terrible infancia », ABC,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « Les Ă©crivaines colombiennes se disent «invisibilisĂ©es» Ă Paris », LibĂ©ration.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Claire Devarrieux, « Les deux orphelines », LibĂ©ration.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « Lettres de mon enfance, Emma Reyes | Fayard », sur www.fayard.fr (consulté le )
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Delarge
- (de + en) Artists of the World Online
- (en) Bénézit
- (nl + en) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names
- Dans lâatelier de la peintre colombienne Emma Reyes : entretien avec StĂ©phanie Cottin, par Olga L Gonzalez, Mediapart, le 18 aoĂ»t 2022