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Elizabeth Warrington

Elizabeth Kerr Warrington, nĂ©e en , est une neuropsychologue britannique spĂ©cialisĂ©e dans l'Ă©tude de la dĂ©mence. Elle est actuellement professeure Ă©mĂ©rite de neuropsychologie clinique Ă  l'University College de Londres. Elle a auparavant Ă©tĂ© directrice du service de neuropsychologie du National Hospital for Neurology and Neurosurgery, oĂą elle est Ă©galement membre du centre de recherche sur la dĂ©mence de l'Institut de neurologie de l'University College de Londres.

Elizabeth Kerr Warrington
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Biographie

Elizabeth Kerr Warrington naĂ®t en [1]. Elle obtient son doctorat en psychologie (sur le traitement des informations visuelles) de l'University College de Londres (Royaume-Uni) dans les annĂ©es 1950. Elle travaille ensuite en tant que directrice du service de neuropsychologie au National Hospital for Neurology and Neurosurgery dans cette mĂŞme ville. Depuis 1982, elle est professeure de neuropsychologie clinique Ă  l'Institut de Neurologie de l'University College de Londres, et professeure Ă©mĂ©rite depuis 1996. Elle est Ă©galement membre du centre de recherche sur la dĂ©mence associĂ© Ă  l'University College de Londres[2], et membre de la Royal Society depuis 1986[3].

Warrington joue un rĂ´le clĂ© dans le dĂ©veloppement de la neuropsychologie cognitive au Royaume-Uni. Ses recherches ont eu des implications au-delĂ  de la sphère clinique, en permettant de dĂ©couvrir des faits importants sur la façon dont le cerveau humain normal perçoit, enregistre, et parle des mots, des objets et des Ă©vĂ©nements. Elizabeth Warrington Ă©tablit un certain nombre de diffĂ©rences importantes entre des  capacitĂ©s cognitives superficiellement similaires, comme la mĂ©moire Ă©pisodique et la mĂ©moire sĂ©mantique. Elle met Ă©galement en Ă©vidence l'existence de troubles spĂ©cifiques Ă  certaines catĂ©gories sĂ©mantiques, et dĂ©finit un modèle de troubles cliniques qui est reconnu comme la dĂ©finition d'une forme de dĂ©mence, la dĂ©mence sĂ©mantique. Son travail est fondamental pour la comprĂ©hension du fonctionnement normal du cerveau humain, ainsi que par son utilisation de mĂ©thodes cliniques innovantes pour dĂ©velopper de nombreux tests qui peuvent ĂŞtre utilisĂ©s dans le diagnostic des lĂ©sions et des maladies cĂ©rĂ©brales, y compris la dĂ©mence, la maladie d'Alzheimer, les lĂ©sions cĂ©rĂ©brales rĂ©sultant d'un accident vasculaire cĂ©rĂ©bral, et les tumeurs. Ses tests peuvent Ă©galement ĂŞtre utilisĂ©s pour suivre la rĂ©cupĂ©ration et planifier la rĂ©Ă©ducation.

Recherche

Warrington centre son travail de recherche sur les capacitĂ©s cognitives et leurs dĂ©ficits. Elle mène des recherches approfondies dans les domaines de la reconnaissance d'objets visuels, de la mĂ©moire et de la dĂ©mence. Sa recherche joue un rĂ´le important dans la dĂ©couverte et la caractĂ©risation de la dĂ©mence sĂ©mantique. Elle contribue Ă©galement Ă  l'Ă©laboration de tests plus prĂ©cis pour diagnostiquer les troubles cĂ©rĂ©braux dĂ©gĂ©nĂ©ratifs.

Plusieurs de ses premières études portent sur des patients droitiers qui montrent des signes d'une lésion cérébrale unilatérale due à un accident vasculaire cérébral ou une tumeur. Elle démontre notamment que les personnes atteintes de lésions de l'hémisphère droit ont de grandes difficultés pour reconnaître les objets photographiés sous des angles inhabituels ou dans un éclairage inhabituel. Les résultats de ces études fournissent des preuves de la latéralisation hémisphérique des fonctions cérébrales[4] et ont un impact majeur sur la théorie de la reconnaissance des objets de David Marr[5].

Elizabeth Warrington dĂ©couvre par hasard, en collaboration avec Laurent Weiskrantz, une tâche dans laquelle des patients souffrant d'une grave amnĂ©sie montraient des signes de la mĂ©moire. Dans la tâche des figures incomplètes de Gollin, certains patients montrent, lors d'une seconde prĂ©sentation des images, une bonne rĂ©tention de celles-ci. Ces patients sont classĂ©s comme prĂ©sentant des signes de mĂ©moire « normale ». Pour valider la dĂ©couverte d'une mĂ©moire « normale » chez de amnĂ©siques graves, Warrington utilise des tâches de complĂ©tion de mots. Dans ces tâches, les patients apprennent une batterie de mots, puis doivent ensuite identifier les mots appris. Les patients sont en mesure d'identifier un mot dĂ©jĂ  appris lorsqu'on leur prĂ©sente les trois premières lettres de ce mot, mais en Ă©tant incapables quand on leur donne le choix entre un mots appris et mot inconnu. Ces tests fournissent une preuve supplĂ©mentaire de l'existence de diffĂ©rents types de mĂ©moire, maintenant connus comme la mĂ©moire implicite et la mĂ©moire explicite[6].

Dans un test administré par Warrington et Tim Shallice de l'University College de Londres, la mémoire à court terme d'un patient ayant subi un traumatisme crânien à la suite d'un accident de moto est testée. Même si le patient présente un empan mémoriel de 1 (alors qu'il est normalement compris entre 5 et 9), il est capable de former certains types de souvenirs à long terme. Ces données suggérent que la mémoire à court terme n'est pas nécessaire pour la formation de souvenirs dans la mémoire à long terme[7].

Tests d'Ă©valuation du fonctionnement cognitif

Tout au long de sa carrière, Elizabeth Warrington mène de nombreuses expériences innovantes et développe des tests du fonctionnement cognitif pour mesurer les capacités cognitives d'un patient. Warrington est souvent citée comme ayant aidé à façonner la psychologie cognitive moderne. De nombreux tests de Warrington sont encore utilisés aujourd'hui.

Une de ses batteries de tests les plus influentes est le Visual Object and Space Perception Battery (VOSP), publiĂ© par Elizabeth Warrington et Merle James en 1991. Cette batterie de tests est basĂ©e sur plus de vingt ans de recherches dans la perception des objets et de l'espace chez les personnes avec des lĂ©sions limitĂ©es Ă  un seul cĂ´tĂ© du cerveau. Bien que les tests soient mis en place pour ĂŞtre utilisĂ©s dans la recherche, ils ont une sĂ©lectivitĂ© et de sensibilitĂ© excellentes dans un contexte clinique, ce qui conduit Ă  leur adoption Ă  grande Ă©chelle. La batterie VOSP est conçue pour peu impliquer les autres capacitĂ©s cognitives, et est gĂ©nĂ©ralement facile pour les personnes sans troubles cĂ©rĂ©braux. Certains tests de la batterie VOSP ont Ă©tĂ© incorporĂ©s dans d'autres batteries de tests, et ont aussi influencĂ© d'autres tests de dĂ©pistage (par exemple, l'ACE-R). Le VOSP comprend huit tests non-minutĂ©s, qui peuvent ĂŞtre administrĂ©s ensemble ou sĂ©parĂ©ment. Le VOSP est largement utilisĂ© dans des contextes cliniques et de recherche, et il est citĂ© dans plusieurs centaines de publications scientifiques[8].

Un autre test encore en usage est le test de raisonnement spatial et verbal (Verbal and Spatial Reasoning Test, abrĂ©gĂ© en VESPAR). Le VESPAR est conçu par Elisabeth Warrington et Dawn W. Langdon en 1996. Ce test est conçu pour mesurer l'intelligence fluide de manière prĂ©cise chez les patients souffrant de troubles neurologiques. Le VESPAR est divisĂ© en six sections : trois ensembles appariĂ©s de problèmes de raisonnement verbal et spatial, dont chacun mesure l'une des trois formes de raisonnement inductif (raisonnement par exclusion, par analogie, et complĂ©tion de sĂ©rie). Le VESPAR utilise des stimuli facilement accessibles aux patients qui souffrent de troubles cognitifs ou physiques dus Ă  une maladie neurologique. Il se prĂ©sente sous forme de questionnaire Ă  choix multiples, ce qui permet de rĂ©duire Ă  la fois la charge de la mĂ©moire Ă  court terme et de rendre les rĂ©ponses plus simples pour les patients, puisqu'ils peuvent rĂ©pondre par simples gestes de pointage. La section spatiale de ce test permet de mesurer l'intelligence fluide de patients atteints d'aphasie. La partie verbale permet de mesurer la mĂŞme chose pour les patients atteints de troubles visuels et spatiaux. Le VESPAR mesure plutĂ´t les capacitĂ©s instinctives d'un patient que son Ă©ducation. Ainsi, bien que dĂ©veloppĂ© Ă  l'origine pour des populations de patients neurologiques adultes, ce test est adaptĂ© Ă  un large Ă©ventail de contextes cliniques, Ă©ducatives, professionnels, et de recherche.

Références

  1. (en) Noel Sheehy, Antony J. Chapman et Wendy A. Conroy, Biographical Dictionary of Psychology, Taylor & Francis, , 675 p. (ISBN 978-0-415-28561-2, lire en ligne)
  2. (en) UCL, « Professor Elizabeth Warrington », sur Dementia Research Centre (consulté le )
  3. (en) « ElizabethWarrington », sur royalsociety.org (consulté le )
  4. (en) Michael S. Gazzaniga, Richard B. Ivry et George Ronald Mangun, Cognitive neuroscience : the biology of the mind, W.W. Norton, , 731 p. (ISBN 978-0-393-92795-5, 0393927954 et 9780393111361, OCLC 225090391, présentation en ligne).
  5. (en) David Marr, Vision : A Computational Investigation into the Human Representation and Processing of Visual Information, MIT Press, , 432 p. (ISBN 978-0-262-28898-9, lire en ligne)
  6. (en) Elizabeth Warrington « Professor Elizabeth Warrington: Early years exploring the brain » () (lire en ligne, consulté le )
    —Today’s Neuroscience, Tomorrow’s History
  7. (en) T. Shallice et Elizabeth K. Warrington, « Independent Functioning of Verbal Memory Stores: A Neuropsychological Study », Quarterly Journal of Experimental Psychology, vol. 22, no 2,‎ , p. 261–273 (ISSN 0033-555X, DOI 10.1080/00335557043000203, lire en ligne, consulté le ).
  8. (en) « vosp - PMC - NCBI », sur www.ncbi.nlm.nih.gov (consulté le )

Liens externes

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