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EA-41

L’EA-41 est une fusée expérimentale développée par la France à partir de 1941. C'est la première fusée à propergol liquide développée en France.

EA-41
EA-41
Présentation
Type de missile Fusée expérimentale
Caractéristiques
Moteurs Moteur-fusée à carburant liquide
Masse au lancement 100 kg[1]
Longueur 3,13 m[1]
Diamètre 0,26 m[1]
Portée 100 km[1]
Charge utile 25 kg[1]

Conception et développement

Avant la Seconde Guerre mondiale, le commandant Jean-Jacques Barré qui avait travaillé avec Robert Esnault-Pelterie, travaillait au Service technique de l'artillerie sur un projet d'arme antiaérienne connut sous le nom d' « obus-fusée ». L'engin utilisait un moteur brûlant du kérosène et du peroxyde d'azote. Ses recherches sont interrompues par la défaite de 1940. Elles ne peuvent reprendre qu'en décembre 1940 en zone libre sont le contrôle du Service central des marchés et de l’approvisionnement[2].

Elles portent alors sur un fusĂ©e utilisant un mĂ©lange d'Ă©ther de pĂ©trole et d'oxygène liquide[2]. Celle-ci est dĂ©finie comme pouvant porter une charge militaire de 25 kg Ă  100 km pour une masse de 100 kg. Elle est baptisĂ©e EA-41 pour « Engin autopropulsĂ© modèle 1941 ». Le projet est prĂ©sentĂ© au ministère de la Guerre et convainc, 22 exemplaires sont commandĂ©s en juillet 1941 sous l'appellation de « gazogĂ©nĂ©rateurs[1] » afin de camoufler le vĂ©ritable but des engins.

Les premiers essais statiques ont lieu en secret le 15 novembre 1941[3] au camp du Larzac puis sont poursuivis au fort de Vancia près de Lyon. Ces essais menĂ©s sont menĂ©s jusqu'en septembre 1942, ils montrent que le moteur dĂ©livre un poussĂ©e de kN alors que 10 kN sont espĂ©rĂ©s. Les essais doivent se poursuivre en AlgĂ©rie française mais l'invasion de la zone libre par les Allemands en reprĂ©sailles au dĂ©barquement alliĂ© en Afrique du Nord, l'en empĂŞche. Le commandant BarrĂ© est contraint de passer Ă  la clandestinitĂ© et les essais ne peuvent reprendre qu'en mars 1945. Le premier tir a lieu le 15 mars 1945 sur le site de l'Établissement d'expĂ©riences techniques de la Renardière sur la presqu'Ă®le de Saint-Mandrier[1] mais la fusĂ©e explose 5 secondes après le dĂ©collage[4], ce tir bien que ratĂ© constitue le premier tir d'une fusĂ©e Ă  propergol liquide française[5]. Le lendemain, le second tir est un Ă©chec. Le 6 juillet, trois tirs sont effectuĂ©s dont deux succès partiels avec des portĂ©es de 10 et 60 km[4] - [6]. Les deux derniers lancements Ă©chouent en juillet 1946[6].

Les dérivés

En 1946, une rĂ©plique Ă  plus grande Ă©chelle, baptisĂ©e EA-46, sera dĂ©veloppĂ©e avec pour objectif d'envoyer une charge de 300 kg Ă  500/1 000 km. Ce dĂ©rivĂ© n'Ă©tant pas satisfaisant, le carburant, de l’éther de pĂ©trole, est remplacĂ© par de l'alcool Ă©thylique et il prend alors le nom d'EOLE[5].

Un autre dérivé de l'EA-41 fut envisagé en vue de fournir une fusée-sonde plus performante pour la météorologie nationale[7]. Ce projet est étudié par le LRBA sous la désignation « Étude 4209 » ou engin ONM (pour Office national de la météorologie)[8]. Ce projet est un échec et est rapidement abandonné[9].

Références

  1. Huon 2007, p. 16
  2. Huon 2007, p. 14
  3. « De Jules Verne à la fusée Diamant » (consulté le )
  4. Musée de l'air et de l'espace, « Fusée EA 41 » (consulté le )
  5. IFHE, p. 24
  6. Jean-Jacques Serra, « La fusée Eole » (consulté le )
  7. Huon 2007, p. 18
  8. IFHE, p. 33
  9. IFHE, p. 39

Bibliographie

  • William Huon (prĂ©f. Jean-Jacques Dordain, Yannick d'Escatha), Ariane, une Ă©popĂ©e europĂ©enne, Boulogne-Billancourt (, E-T-A-I, , 207 p. (ISBN 978-2-7268-8709-7 et 2-726-88709-0, OCLC 422135584, BNF 41138396)
  • Institut français d'histoire de l'espace et al. (prĂ©f. Jacques Blamont), Les dĂ©buts de la recherche spatiale française : Au temps des fusĂ©es-sondes, Paris, Éditions Édite, , 398 p. (ISBN 978-2-84608-215-0 et 2-846-08215-4, OCLC 470807019, BNF 41123797)

Voir aussi

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