Dun-les-Places
Dun-les-Places est une commune française située dans le département de la Nièvre, en région Bourgogne-Franche-Comté.
Dun-les-Places | |||||
Calvaire et monument aux morts de Dun-les-Places. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bourgogne-Franche-Comté | ||||
Département | Nièvre | ||||
Arrondissement | Château-Chinon (Ville) | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Morvan Sommets et Grands Lacs | ||||
Maire Mandat |
Fabien Bussy 2020-2026 |
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Code postal | 58230 | ||||
Code commune | 58106 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Dunois | ||||
Population municipale |
356 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 7,9 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 47° 17′ 11″ nord, 4° 01′ 00″ est | ||||
Altitude | Min. 365 m Max. 651 m |
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Superficie | 45,1 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Corbigny | ||||
Législatives | Deuxième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Nièvre
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
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Géographie
Dun-les-Places se situe dans le Morvan et fait partie de son parc naturel régional.
- Dun-les-Places, plaque La mendicité est interdite...
- Panorama du Morvan avec au fond Dun-les-Places.
Villages, hameaux, lieux-dits, écarts
L'Huis Meunier, l'Huis Laurent, les Maires, l'Huis Châtelain, Bornoux, Mézoc de Froid, Mézaugeux, Mézauguichard, l'Huis Bonin, Bonaré, le Parc, les Bourdiaux, la Vernoie, l'Huis Tripier, le Vieux Dun, le Moulin des Bruyères, Vermot, le Moulin Tripier, Breuil, l'Huis des Râpes, le Moulin de Saloué, le Montal, le Champ de l'Etang, l'Huis Gillot, la Croix Maurienne, l'Huis des Chênes, les Cachaux, le Moulin du Plateau, le Moulin du Railly, le Moulin des Guittes[1].
Communes limitrophes
Marigny-l'Église | Quarré-les-Tombes (Yonne) |
Saint-Agnan | ||
N | Saint-Brisson | |||
O Dun-les-Places E | ||||
S | ||||
Brassy | Montsauche-les-Settons | Gouloux |
Urbanisme
Typologie
Dun-les-Places est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [2] - [3] - [4]. La commune est en outre hors attraction des villes[5] - [6].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (64,8 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (64,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (63,8 %), prairies (27,5 %), zones agricoles hétérogènes (6,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1 %), zones urbanisées (0,8 %), eaux continentales[Note 2] (0,7 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Toponymie
Elle tire son nom du celte dunon ou dunum, forteresse, colline, qu'on retrouve en particulier dans les noms de le Vieux-Dun, hameau de la commune de Dun-les-Places (voir l'article Dun (forteresse)).
On relève les formes suivantes du nom de la commune : Dunus (XIVe siècle), Dung (1514) et Dun-les-Places (1590)[9]. Au XIXe siècle, son nom s'orthographiait « D'Hun-Les-Places ».
Histoire
- La première mention de la commune date du début du XIVe siècle.
- Le 7 octobre 1908, Lazare Lheutreau, maire de Dun et marchand de bestiaux, est assassiné dans un train à son retour de Paris, où il avait vendu pour plus de six mille francs de bestiaux[10].
Seconde Guerre mondiale
Dun-les-Places est un des villages martyrs de la Libération de 1944. C’est le que le village, avec ses 806 habitants dont 120 dans le bourg proprement dit, voit débuter un martyre qui le fera surnommer l’Oradour du Morvan[11]. Un odonyme local (rue du 26-Juin-1944) rappelle cet événement.
Le 24 juin, les villages de Montsauche et Planchez sont détruits par les Allemands.
Le 25 juin, Vers 14 heures, un groupe d’habitants de Montsauche arrive à la mairie de Dun-les-Places et demande que les élèves rentrent chez eux car les troupes allemandes sont sur la route de Dun-Les-Places.
A 14 h 30, les Allemands arrivent et sont à la recherche de résistants qu’ils qualifient de « terroristes ». Ils vérifient les identités de tous les hommes du village, ils commencent à piller les maisons. Tous les hommes du bourg ou presque sont réunis sur les marches de l’église pour le contrôle des papiers. Vers 20 heures, d’autres soldats arrivent, beaucoup d’entre eux sont saouls.
Le 26 juin, en début d’après-midi, 400 soldats environ arrivent à Dun-les-Places par voitures et camions. Le but affiché : la recherche des terroristes. Mais les contrôles d’identité ne donnent rien, tous les hommes sont relâchés. En fin d’après-midi, les troupes quittent Dun-les-Places et prennent la route de Vermot ; ils sont alors attaqués par les maquisards du maquis Camille qui protègent le château de Vermot transformé en hôpital. Le combat se poursuit jusqu’à la nuit : le château est occupé et l’hôpital incendié, mais les maquisards arrivent à contenir les Allemands et à évacuer l’hôpital. En fin de journée, un deuxième convoi arrive à Dun-les-Places, comprenant les chefs de l’expédition en provenance de Dijon et de Chalon-sur-saône. Tous les hommes du village sont arrêtés, le bourg est bouclé, les troupes envahissent les maisons. En début de soirée, une attaque simultanée amène fusillade et pilonnage de l’église. Un orage renforce chez les habitants le sentiment d’épouvante. Vers 20 heures un nouveau groupe d'Allemands arrive et installe un canon dans le clocher afin de créer une provocation en tirant à blanc sur les troupes. À 22 heures, alors que l'électricité est coupée et que l'orage se déchaîne, éclatent des coups de feu et de canon dans tout le village puis le silence revient. Les Allemands brisent les portes et les vitres et envahissent les maisons en poussant des cris. Ils s'y installent vidant les caves du vin et de toute la nourriture qu'ils peuvent y trouver. Autour de 22 heures 30, le massacre des prisonniers est ordonné : aucun des 27 Dunois arrêtés ne réchappe à la grenade et au fusil-mitrailleur. Les femmes, avec les enfants, sont cloîtrés dans les maisons et sont parfois obligés d’héberger les soldats et de les nourrir, parfois même de leur donner de l’alcool.
Le 27 juin, le village est systématiquement pillé. Les Allemands entassent dans leurs camions linge, literie et objets de valeur après avoir abattu porcs, moutons et volaille. À partir de 8 heures, les habitants sont autorisés à quitter les maisons. Certains pensent que les hommes vont être emmenés en Allemagne, cependant ils vont apprendre la mort de certains hommes. Cette journée est marquée par le pillage des ressources du bourg, une infirmière essaye de sauver certains blessés. Des centaines de camions arrivent dans le village et emmènent les objets volés et les voitures des habitants. Durant toute la journée, les soldats volent dans les maisons les affaires des habitants du bourg. Les soldats ont tout pris.
Le 28 juin au matin, les Allemands se préparent à partir. À l'aide de lance-flammes, de grenades incendiaires et de bûches, ils mettent le feu aux maisons. Les femmes restées dans les maisons prennent le minimum de bagage possible en vue de quitter le village. À 12 h 30 après avoir fait sonner les cloches, ils partent en chantant et en jouant de l'accordéon. Ils donnent l’ordre aux habitants de ne sortir que dans une heure. Les survivants découvrent alors l'horreur : les corps des otages gisent déchiquetés sous le porche de l'église, celui du curé, partiellement dévêtu, est découvert dans le clocher. D'autres corps sont retrouvés sur les routes ou dans les hameaux voisins.
Le massacre a fait en tout 27 victimes, dont les obsèques sont célébrées le 1er juillet suivant à cause d’un manque de cercueil. Ils sont placés en haut du cimetière, sous des croix blanches afin de représenter les crimes commis par les nazis, leurs complices et les traîtres français.
Dans le journal Libération, du 7 août, les atrocités allemandes dans le Morvan sont en première page de l’hebdomadaire. Il met en relation le massacre de Dun-les-Places et les atrocités d’Oradour sur Glane[12].
Politique et administration
Civile, depuis La Révolution
Religieuse
(liste non exhaustive)
- 1697 - Gabriel Baron, docteur en théologie, archiprêtre de Quarré-les-Tombes, curé de Dun-les-Places, supérieur des sœurs Ursulines de Lormes[13].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[15].
En 2020, la commune comptait 356 habitants[Note 3], en augmentation de 2,3 % par rapport à 2014 (Nièvre : −5,1 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Lieux et monuments
- Dun-les-Places, l'église Sainte-Amélie.
- Dun-les-Places, tour de l'église et calvaire.
- Dun-les-Places, monument des fusillés.
Religieux
- Église Sainte-Amélie de Dun-les-Places.
- Chapelle Saint-Marc, dans les bois, près d'une source sacrée, faisant l'objet d'un pèlerinage à saint Marc. Elle fut vendue au curé de Dun par les moines de l'abbaye Saint-Jean-de-Réome à Moutiers-Saint-Jean le , elle avait été reconstruite en 1680[18].
Personnalités liées à la commune
(Liste non exhaustive)
- Marie-Augustin Xavier Feuillet, (1774-1861), marin, chevalier, lieutenant de vaisseau, maire de Dun-les-Places et bienfaiteur de la commune.
- Pierre Malardier, (1818-1878), maître d'école, élu député de la Nièvre en 1849, révoqué en 1850, en décembre 1851 il est aux côtés du député Jean-Baptiste Baudin sur les barricades à Paris. Exilé, il reviendra et sera incarcéré pour propos tendancieux, puis l'on perd sa trace.
- Lazare Leuthreau (1843-1908), maire et marchand de bestiaux, assassiné en 1908 à Laroche, procès de son assassin aux Assises de la Seine, à Paris.
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- Source : Un coin du Morvand (le canton de Lormes) - Armand Billaud (1900)
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Georges de Soultrait, Dictionnaire topographique du département de la Nièvre, 1865.
- « L’assassinat du marchand de bestiaux », La Petite République, 16 octobre 1908, sur RetroNews.
- Témoignage de Lucile Pichot, Le Morvan pendant la Seconde Guerre Mondiale – Marcel Vigreux – A.R.O.R.M.
- Jaques Canaud, Les Maquis du Morvan, Académie du Morvan, , p. 60.
- Baudiau, op.cit.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Abbé Jacques-François Baudiau, Le Morvand, Nevers, 1865; 3e éd. Guénégaud, Paris, 1965, 3vol., t.III, p. 484-485 acte de vente