Drimolen
Drimolen est un site préhistorique du Gauteng, en Afrique du Sud, qui a livré des fossiles de Paranthropus robustus et d'espÚces du genre Homo. La stratigraphie du site couvre une vaste période allant de 2,6 à 1,4 millions d'années. Une importante paléofaune fossile de carnivores et de bovidés a aussi été mise au jour. Le site est situé à environ 7 km au nord de Sterkfontein. Il fait partie des sites des hominidés fossiles d'Afrique du Sud, inscrits au Patrimoine mondial de l'Unesco.
Drimolen | |||
DNH 7, surnommé « Eurydice », spécimen de Paranthropus robustus | |||
Localisation | |||
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Pays | Afrique du Sud | ||
Province | Gauteng | ||
Protection | Patrimoine mondial de l'UNESCO | ||
CoordonnĂ©es | 25° 58âČ 08âł sud, 27° 45âČ 21âł est | ||
Altitude | 1 370 m | ||
Superficie | 3,782 6 ha | ||
GĂ©olocalisation sur la carte : Afrique du Sud
GĂ©olocalisation sur la carte : Gauteng
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Histoire | |||
Ăpoque | PlĂ©istocĂšne infĂ©rieur | ||
Une étude publiée en 2020 a annoncé la découverte à Drimolen des plus anciens fossiles d'Homo ergaster (en anglais Homo erectus sensu lato) connus en Afrique, ainsi que de nouveaux fossiles de Paranthropus robustus, tous datés d'environ 2 millions d'années.
Historique
Le site a été découvert le 9 juillet 1992 par André Keyser, qui a continué à diriger les fouilles jusqu'à sa mort en 2010. Le 21 octobre 1994, André Keyser a découvert le crùne DNH 7 (surnommé Eurydice), le plus complet jamais trouvé de l'espÚce Paranthropus robustus[1] - [2]. Colin Menter dirigea les recherches et les fouilles de 2010 à 2016. Ont participé à différentes campagnes de fouilles des chercheurs de l'université de Florence, en Italie (2006-2012), de l'université de Victoria, au Canada (2011, 2012, 2014), et de l'université de La Trobe, en Australie (2013-2018)[3].
Le permis et les fouilles sur le site ont Ă©tĂ© repris par Stephanie Baker de l'universitĂ© de Johannesbourg en 2017, en collaboration avec Andy Herries, de l'universitĂ© de La Trobe (et de l'universitĂ© de Johannesbourg), dans le cadre de l'Australian Research Council Discovery Project (2017â2021)[4].
Site principal de Drimolen
La zone classique du site est connue sous le nom de site principal de Drimolen. C'est lĂ qu'AndrĂ© Keyser a dĂ©couvert des fossiles de Paranthropus robustus et des fragments fossiles d'espĂšces indĂ©terminĂ©es du genre Homo[5]. L'Ăąge de ce gisement se situe entre 2 et 1,4 Ma, c'est-Ă -dire approximativement le mĂȘme Ăąge que le site voisin de Swartkrans[3].
Le site principal a également livré certains des plus anciens outils en os connus au monde et certains des plus anciens outils en pierre d'Afrique du Sud[6]. Tous les fossiles d'hominines trouvés à ce jour l'ont été sur le site principal
En 2015, une calotte crĂąnienne partielle du genre Homo (DNH 134) fut dĂ©couverte par l'Ă©tudiant-archĂ©ologue Richard Curtis de l'universitĂ© de La Trobe, au cours d'une campagne de fouilles dirigĂ©e par Colin Menter[7]. Le crĂąne appartient Ă un individu ĂągĂ© de 2 Ă 3 ans. Sa capacitĂ© crĂąnienne estimĂ©e est de 484 Ă 593 cm3[7], ce qui serait lĂ©gĂšrement plus petit que le crĂąne femelle adulte DANS / P1 (environ 598 cm3) trouvĂ© Ă Kada Gona, en Ăthiopie. Le fossile a Ă©tĂ© surnommĂ© Simon, d'aprĂšs l'un des membres de l'Ă©quipe de fouilles, Simon Mokobane, mort en 2018.
Il a été récemment démontré à partir de l'analyse de nouvelles découvertes, que les Paranthropus robustus de Drimolen, avec ceux des sites voisins de Kromdraai et Swartkrans, forment une lignée évolutive[8].
Le site principal a été daté entre 2,04 et 1,95 Ma par la combinaison de trois méthodes de datation : datation par l'uranium-plomb, résonance paramagnétique électronique, et paléomagnétisme[7].
Paléofaune
Plusieurs des fossiles de palĂ©ofaune trouvĂ©s sur le site sont soit les premiers, soit les derniers connus de leur espĂšce, et suggĂšrent une certaine succession d'espĂšces dans la rĂ©gion Ă cette Ă©poque. Drimolen est aussi le premier site de la rĂ©gion Ă avoir livrĂ© deux espĂšces de Dinofelis dans la mĂȘme couche, Dinofelis barlowi et Dinofelis piveteaui[9].
Drimolen Makondo
En 2013, un nouveau gisement a été découvert à environ 50 mÚtres du site principal, connu sous le nom de Drimolen Makondo. La couche la plus ancienne de ce gisement est datée de 2,61 Ma[3], ce qui correspond à l'ùge de sites tels que Sterkfontein ou Makapansgat.
Aucun fossile d'hominine n'a encore été découvert à Makondo.
Références
- (en) AndrĂ© W. Keyser, « The Drimolen skull, the most complete australopithecine cranium and mandible to date », South African Journal of Science, vol. 96,â , p. 189â197 (lire en ligne [PDF])
- (en) A. W. Keyser, C. G. Menter, J. Moggi-Cecchi, T. Rayne Pickering et L. R. Berger, « Drimolen : a new hominid-bearing site in Gauteng, South Africa », South African Journal of Science, vol. 96,â , p. 193-197
- (en) A. Herries et al., « Geoarchaeological and 3D visualisation approaches for contextualising in-situ fossil bearing palaeokarst in South Africa : A case study from the âŒ2.61 Ma Drimolen Makondo », Quaternary International, vol. 483,â , p. 90-110 (DOI 10.1016/j.quaint.2018.01.001)
- (en) « La Trobe Palaeo . Drimolen field school » (consulté le )
- (en) Jacopo Moggi-Cecchi, Colin Menter, Silvia Boccone et AndrĂ© Keyser, « Early hominin dental remains from the Plio-Pleistocene site of Drimolen, South Africa », Journal of Human Evolution, vol. 58, no 5,â , p. 374-405 (DOI 10.1016/j.jhevol.2010.01.006)
- (en) R.. C. Stammers, M. V. Caruana et A. I.R. Herries, « The first bone tools from Kromdraai and stone tools from Drimolen, and the place of bone tools in the South African Earlier Stone Age », Quaternary International,â (DOI 10.1016/j.quaint.2018.04.026)
- (en) Andy I. R. Herries, Jesse M. Martin, A. B. Leece et al., « Contemporaneity of Australopithecus, Paranthropus, and early Homo erectus in South Africa », Science, vol. 368, no 6486,â , eaaw7293 (ISSN 0036-8075, DOI 10.1126/science.aaw7293, lire en ligne)
- JosĂ© Braga (https://cagt.cnrs.fr/braga-jose/), « New fossils from Kromdraai and Drimolen, South Africa, and their distinctiveness among Paranthropus robustus. », Scientific Reports,â , p. 12, 13956 (lire en ligne)
- (en) Colin G. Menter, Andy I. R. Herries, Douglass S. Rovinsky et Justin W. Adams, « Macromammalian faunas, biochronology and palaeoecology of the early Pleistocene Main Quarry hominin-bearing deposits of the Drimolen Palaeocave System, South Africa », PeerJ, vol. 4,â , e1941 (ISSN 2167-8359, PMID 27114884, PMCID 4841245, DOI 10.7717/peerj.1941)