Dorra Bouzid
Dorra Bouzid, née en 1933, est une journaliste, pharmacienne, critique d'art et animatrice culturelle tunisienne. Elle est considérée comme l'une des premières voire la première femme journaliste de son pays.
Naissance | |
---|---|
Pseudonyme |
Leila |
Nationalité | |
Activités |
Journaliste, critique d'art, pharmacienne, animateur culturel |
Mère |
Chérifa Messadi (d) |
Parentèle |
Mahmoud Messadi (beau-père) |
Biographie
Née en 1933, elle est la fille de Chérifa Messadi et de Hamed Bouzid, mais celui-ci meurt lorsqu'elle a un an. Elle est élevée par le second époux de sa mère, l'écrivain et homme politique Mahmoud Messadi. Elle suit, adolescente, le militantisme de ses parents au sein de l'Union générale tunisienne du travail. Elle mène à la demande de ses parents des études de pharmacie et devient par la suite la deuxième femme tunisienne diplômée en pharmacie après Jalila Rebaï[1], ses études en pharmacie la conduisent à Paris, où à son tour elle milite et intègre l'Union générale des étudiants de Tunisie. Elle est la première femme à appartenir au bureau de ce mouvement, et écrit également dans son journal, L'Étudiant tunisien, sous le pseudonyme de Leila[2] - [3].
En avril 1955, Béchir Ben Yahmed créé un hebdomadaire baptisé L'Action et incluant une chronique féministe dont il lui confie la rédaction. Elle écrit toujours sous le pseudonyme de Leila. Le 9 décembre 1957, l'une de ses chroniques qui s'intitule « Pardonnez-nous, Mme Hached » est consacrée à la situation précaire de la famille du syndicaliste Farhat Hached (assassiné en 1952) ; cet article a un certain écho en Tunisie[2]. Elle écrit également sur la place des femmes dans la société, l'importance de la lutte féministe, le droit de vote, le féminisme et la religion, etc[3] - [4].
En 1959, revenue en Tunisie, elle fonde le premier magazine féminin, et féministe, arabo-africain, Fayza, mêlant sérieux et légèreté, mettant en avant tous les éléments de la culture tunisienne[5]. Elle collabore à de nombreux périodiques tunisiens, tout en restant une personnalité indépendante des partis et du pouvoir. Dans le domaine culturel, elle crée notamment la Soirée des écoles de danse au Festival international de Carthage et rédige un livre d'art sur l'École de Tunis, qui fait référence sur la peinture tunisienne contemporaine[6].
Walid Tayaa lui a consacré un documentaire, Dorra Bouzid, une Tunisienne, un combat, sorti en 2012[6].
Références
- Moncef Zmerli, « Dorra Bouzid : première officinale tunisienne, première femme journaliste en Tunisie, fondatrice de la presse féminine arabo-africaine », Essaydali, no 100, , p. 54 (lire en ligne, consulté le ).
- Frida Dahmani, « Dorra Bouzid : une Tunisienne tout feu, tout femme », Jeune Afrique, (ISSN 1950-1285, lire en ligne, consulté le ).
- Raouia Kheder, « Portrait de Dorra Bouzid, première journaliste femme tunisienne », Femmes de Tunisie, (lire en ligne, consulté le ).
- Monique Pontault (dir.), Femmes en francophonie, Paris, L'Harmattan, coll. « Les Cahiers de la Francophonie », , 241 p. (ISBN 2-7384-8789-0), p. 207-208.
- Ines Jelassi Moussa, « Dorra Bouzid : le militantisme au féminin », Afrique Actualité, (lire en ligne, consulté le ).
- « Dorra Bouzid : une tunisienne, un combat », sur kapitalis.com, (consulté le ).