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Domenico Lazzarini

Domenico Lazzarini, né le à Morrovalle et mort à Padoue le , est un humaniste et écrivain italien.

Domenico Lazzarini
Biographie
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DĂ©cĂšs
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Felicio Orcomeniano
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Biographie

Domenico Lazzarini naquit en 1668, d’une famille noble, au chĂąteau de Morrovalle, prĂšs de Macerata, dans la Marche d'AncĂŽne. Ayant perdu son pĂšre dĂšs son bas Ăąge, il dut Ă  sa mĂšre, Louise Gasparini, une Ă©ducation si soignĂ©e, qu’à 19 ans il obtint le bonnet de docteur en thĂ©ologie et en jurisprudence. La lecture approfondie des ouvrages de Politien, non moins que celle de Boccace, de Dante et des auteurs classiques italiens du XVIe  siĂšcle, lui apprit le vrai style de sa langue maternelle. Il se perfectionna en mĂȘme temps dans celles de DĂ©mosthĂšne et de CicĂ©ron, en Ă©tudiant jour et nuit les modĂšles de l’hellĂ©nisme et de la latinitĂ©, et parvint ainsi Ă  Ă©crire dans ces trois langues avec Ă©lĂ©gance et correction. Il se consacra dĂšs lors entiĂšrement Ă  la littĂ©rature ; mais, ayant critiquĂ© hautement la mĂ©thode d’enseignement grammatical adoptĂ©e par les JĂ©suites, il alluma entre eux et lui une guerre qu’il soutint avec opiniĂątretĂ©. En 1690, Lazzarini fut nommĂ© professeur de jurisprudence Ă  l’UniversitĂ© de Macerata, et, comme il avait mĂ©ditĂ© les Ɠuvres de saint Augustin, il fut promu, l’annĂ©e suivante, Ă  la chaire de droit canonique, qui ne l’empĂȘcha pas d’encourager, dans cette ville, la renaissance de l’Accademia dei Catenati, d’établir la colonia Elvia, et de s’associer au cĂ©lĂšbre fondateur de l’AcadĂ©mie d'Arcadie de Rome Giovanni Mario Crescimbeni, dans la grande entreprise de rĂ©former la langue et la poĂ©sie italiennes, comme le prouve un manuscrit de Lazzarini, conservĂ© dans les archives de cette AcadĂ©mie, et dont l’auteur a voulu dĂ©montrer que la langue italienne est plus favorable que la latine aux progrĂšs de la littĂ©rature. En 1711, il fut appelĂ© Ă  l’UniversitĂ© de Padoue pour y occuper la chaire de littĂ©rature grecque et latine ; et, dans un discours d’ouverture prononcĂ© devant toute l’AcadĂ©mie et un nombreux auditoire, il prouva l’élĂ©gance et la supĂ©rioritĂ© de ces deux langues. Les applaudissements qu’il reçut et l’enthousiasme qu’il excita soulevĂšrent contre lui l’envie du docteur Fragiolati, qui publia partout que le nouveau professeur Ă©tait restĂ© court au milieu de sa harangue. Une pareille accusation et d’autres tracasseries qu’essuya l’abbĂ© Lazzarini tĂ©moignent tout Ă  la fois que son amour-propre excessif lui avait suscitĂ© beaucoup d’ennemis, et que la jalousie a trop souvent allumĂ© le flambeau de la discorde parmi les gens de lettres. Les JĂ©suites, qui gardaient rancune Ă  Lazzarini, prirent part Ă  cette querelle ; ils lancĂšrent ensuite contre lui un pamphlet rempli de sarcasmes, en rĂ©ponse Ă  la critique qu’il avait publiĂ©e de la grammaire d’Álvares, l’idole du jĂ©suite français le P. Germon. Quoi qu’en ait dit l’historien Corniani, les cours de Lazzarini Ă©taient trĂšs-frĂ©quentĂ©s, et l’on y entendait avec plaisir ses dissertations sur les classiques grecs. Mais sa manie de s’ériger toujours en Aristarque, et quelquefois en ZoĂŻle, contre les hommes les plus marquants de son siĂšcle lui suscita de nouveaux ennemis. Nous citerons Scipione Maffei, qui, pour se venger de ce que Lazzarini avait trop sĂ©vĂšrement critiquĂ© sa MĂ©rope, prit sa revanche en dĂ©prĂ©ciant deux ouvrages de ce professeur, la tragĂ©die d’Ulisse il giovane, Padoue, 1720, in-8°, rĂ©imprimĂ©e Ă  Milan, en 1825, dans la collection des classiques, et le mĂ©lodrame de Tobie. La critique injuste Lazzarini contre la belle traduction du De rerum natura de LucrĂšce, par Alessandro Marchetti, excita la clameur universelle. Il mourut Ă  Padoue, le 12 juillet 1734, et on lit sur sa tombe, dans l’église Saint-AndrĂ©, son Ă©pitaphe en vers grecs, composĂ©e par les membres de l’AcadĂ©mie des Ricovrati, qui honorĂšrent aussi sa mĂ©moire par une oraison funĂšbre. Sa vie littĂ©raire a Ă©tĂ© Ă©crite par Fabroni. Mais la haine de ses ennemis lui avait survĂ©cu. Fragiolati fit circuler des bruits scandaleux sur l’orthodoxie de ses principes religieux ; et Zaccaria Valaresso, noble vĂ©nitien, publia, en 1724, une tragĂ©die bouffonne intitulĂ©e : Rutzvanschad il giovane, pour tourner en ridicule les tragĂ©dies de Lazzarini, qui avait empruntĂ© au thĂ©Ăątre grec la fĂ©rocitĂ© des personnages, imitĂ©e depuis par Alfieri.

ƒuvres

Les autres ouvrages de Lazzarini, outre quatre excellents sonnets que l’on trouve dans la collection de Gobbi, sont :

  • La Sanese (la Siennoise), comĂ©die en prose et en vers, Venise, 1734 ;
  • Rime di Domenico Lazzarini, 1736, in-8° ;
  • l’Elettra di Sofocle, Bologne, 1737, in-8° ;
  • Osservazioni sopra la Merope del Maffei, Rome, 1743, in-4° ;
  • Tre lettere nelle quali si prova che Verona appartenne ai Cenomani, Brescia, 1745, in-4° ;
  • Note ed osservazioni al Lucrezio Caro di Alessandro Marchetti, Londres (Venise), 1764, 2 vol. in-4°.

Liens externes

  • « Lazzarini (Dominique) », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabĂ©tique de la vie publique et privĂ©e de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littĂ©rateurs français ou Ă©trangers, 2e Ă©dition, 1843-1865 [dĂ©tail de l’édition]
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