Accueil🇫🇷Chercher

Dolmen de la Pierre Plate

Le dolmen de la Pierre Plate (ou allée couverte de la Pierre Plate, ou simplement Pierre Plate) est une allée couverte située à Presles, dans le Val-d'Oise.

Dolmen de la Pierre Plate
Image illustrative de l’article Dolmen de la Pierre Plate
Vue générale du monument.
Présentation
Nom local Pierre Plate
Type Allée couverte
PĂ©riode NĂ©olithique
Faciès culturel Mégalithisme
Fouille 1926
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1932)
Visite Libre d'accès
Caractéristiques
Matériaux calcaire et grès
Inhumations Plus d'une centaine
Mobilier silex, outils, éléments de parure
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 49° 06′ 32″ nord, 2° 15′ 44″ est
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion ĂŽle-de-France
DĂ©partement Val-d'Oise
Commune Presles
GĂ©olocalisation sur la carte : Val-d'Oise
(Voir situation sur carte : Val-d'Oise)
Dolmen de la Pierre Plate
GĂ©olocalisation sur la carte : ĂŽle-de-France
(Voir situation sur carte : ĂŽle-de-France)
Dolmen de la Pierre Plate
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Dolmen de la Pierre Plate

Historique

Le monument est connu depuis le Moyen Âge, époque où le site n'était pas boisé mais cultivé. Une première fouille y fut entreprise en 1912-1913. Plus tard, Paul de Mortillet, Fouju et Bossavy s'intéressèrent au site mais sans le fouiller véritablement. Bernard Bottet fouilla complètement le monument en 1926. Il fut classé au titre des monuments historiques le [1] - [2]. Il a été restauré en 1970-1971[3].

Description

L'antichambre de l'allée couverte.

La Pierre Plate fut Ă©difiĂ©e au centre d'un plateau Ă  85 m d'altitude. C'est une allĂ©e couverte composĂ©e d'une chambre et d'une antichambre. Elle est orientĂ©e selon un axe sud-ouest/nord-est, avec une entrĂ©e ouvrant au nord-est[3].

La chambre mesure 10,90 m de longueur. Sa largeur varie de 2,50 m Ă  l'entrĂ©e et au milieu, Ă  1,80 m au chevet, pour 1,75 m de hauteur moyenne. Le chevet est constituĂ©e d'une unique dalle (m de hauteur pour 2,30 m de largeur) Ă  la surface plane. Les cĂ´tĂ©s sont dĂ©limitĂ©s par des orthostates, huit cĂ´tĂ© est et sept cĂ´tĂ© ouest, aux formes irrĂ©gulières, de taille moyenne, certains reposant sur un soubassement en pierres sèches. Les intervalles entre dalles ont Ă©tĂ© comblĂ©s par des dallettes cimentĂ©es de terre. Le sol Ă©tait soigneusement dallĂ© hormis sur une bande traversante de 0,50 m de largeur Ă  2,40 m du chevet[3].

La chambre était recouverte, à l'origine, de cinq tables de grandes dimensions et de trois dalles plus petites accolées ensemble vers le fond de l'allée. Seules trois dalles de couvertures sont encore présentes. La première table près de l'entrée comporte sur sa face intérieure un polissoir. La seconde table a disparu, la troisième est brisée en plusieurs morceaux, la quatrième est toujours en place, la cinquième s'est affaissée avec ses supports. Il semble que les interstices entre les tables étaient eux-aussi comblés par des plaquettes cimentées de terre[3].

L'antichambre mesure 2,40 m de longueur sur m de largeur. Elle est dĂ©limitĂ©e par deux orthostates sur chaque cĂ´tĂ©. Le sol s'Ă©lève progressivement vers l'extĂ©rieur, il n'Ă©tait pas dallĂ©[3].

La dalle d'entrĂ©e est une dalle massive (3,30 m de largeur, 1,70 m de hauteur et 0,35 m d'Ă©paisseur). Elle est percĂ©e d'une ouverture rectangulaire (0,63 m de largeur sur 0,82 m de hauteur) aux angles arrondis. Elle comporte une feuillure percĂ©e de part et d'autre de l'ouverture de petits trous vraisemblablement destinĂ©s Ă  la bloquer Ă  l'aide de bâtons. Une cavitĂ© naturelle situĂ©e Ă  la base de la dalle cĂ´tĂ© intĂ©rieur a Ă©tĂ© interprĂ©tĂ©e par Bottet comme Ă©tant le rĂ©cipient d'une lampe. Le bouchon fermant ce trou d'homme n'a pas Ă©tĂ© retrouvĂ©[3].

Toutes les dalles utilisées sont en calcaire ou en grès, roches d’origine locale[3].

Fouille archéologique

La chambre contenait une couche, mĂ©langeant ossements et sable sur une Ă©paisseur moyenne de 0,30 m, le tout recouvert de pierres plates disposĂ©es sans soin particulier. Bottet dĂ©couvrit deux dĂ©pĂ´ts de cendre ne correspondant pas Ă  des foyers (absence de traces de brĂ»lures). Le premier Ă©tait situĂ© directement sur le sol dallĂ© sur un espace de m de long sur 0,50 m de large. il contenait des os non brulĂ©s qui n'ont pas Ă©tĂ© identifiĂ©s. Le second dĂ©pĂ´t Ă©tait situĂ© au milieu de la chambre sur les pierres recouvrant la couche archĂ©ologique; il ne contenait aucun ossement[3]. Selon Bottet, l'antichambre fut comblĂ©e avec un remblai de terre dès l'Ă©poque nĂ©olithique[3].

Le regroupement des os longs en fagots sur les bords de la chambre et le regroupement des crânes (78) par petits groupes traduisent une volonté délibérée de rangement systématique ayant permis d’accueillir des dépôts funéraires successifs correspondant à une centaine de personnes. Plusieurs crânes comportent des traces d'interventions chirurgicales (trépanation, réduction de l'épaisseur par raclage) suivies de guérison. De même, des tibias et un fémur présentent des traces de fractures ou blessures qui ont été soignées[3].

Le mobilier a été retrouvé dans la couche archéologique de la chambre, entre le dallage du sol et le dallage supérieur, au niveau du sol de l'antichambre et aux abords de l'antichambre :

Mobilier Chambre Antichambre
Silex
  • petite hache et talon de hache
  • 3 retouchoirs, 1 grattoir, 2 perçoirs
  • 5 couteaux, 1 poignard
  • pointes de flèches (tranchantes, Ă  pĂ©doncule et ailerons)
  • percuteur, lamelle
  • nombreux Ă©clats
  • 4 haches polies et talon de hache
  • 2 retouchoirs
  • pointes de flèches tranchantes
  • nombreux Ă©clats
Éléments de parure
  • 2 pendentifs arciforme en schiste, 1 pendeloque
  • galet perforĂ©
  • petites perles en nacre
  • grosse perle en os
  • amulette en os
  • coquillage (cardium et huĂ®tre)
Outils en os
  • grand poinçon
  • ciseaux
  • masse en bois de cerf
CĂ©ramique
  • fragments d'un vase Ă  profil carĂ©nĂ©
  • tessons d'un vase Ă  pâte fine
  • fragments d'un grand vase
  • fragments de 2 vases dĂ©corĂ©s de ponctuations
  • vase entier type « pot-de-fleurs »
  • tessons
Source : Inventaire des mégalithes de France[3]

Au total, près de 285 éclats de silex ont été découverts. Selon Bottet, seule une pointe de flèche tranchante avait été déposé volontairement dans la chambre, toutes les autres y ont été introduites involontairement avec des remblais de terre dès le Néolithique. L'ensemble du mobilier est conservé dans la collection Bottet au Musée départemental de Préhistoire d'Île-de-France[4].

Des ossements d'animaux (blaireau, cerf, mouton, bœuf, castor, sanglier) furent aussi découvert au niveau du sol de l'antichambre[3].

Notes et références

Annexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • John Peek, Inventaire des mĂ©galithes de France, vol. 4 : RĂ©gion parisienne, Paris, CNRS, , 408 p. (ISBN 2-222-01772-6), p. 149-155. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Philippe Soulier, « Presles, la Pierre-Plate (Val-d'Oise) », dans AllĂ©es sans retour : allĂ©es couvertes et autres monuments funĂ©raires dans la France du Nord-Ouest, Éditions Errance, , 263 p., illustrĂ©, p. 199-200

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.