Djebel Amour
Le djebel Amour (arabe : ŰŹŰšŰ§Ù Ű§ÙŰčÙ Ù۱) est une chaĂźne montagneuse d'AlgĂ©rie situĂ©e au centre du pays et constituant une partie de l'Atlas saharien. AppelĂ© au Moyen Ăge djebel Rached, il est le plus arrosĂ© des massifs de lâAtlas saharien.
Toponymie
Le djebel Amour sâappelait au Moyen Ăge djebel Rached, du nom de la tribu berbĂšre BĂ©ni Rached[2]. Il doit son nom actuel Ă la tribu arabe bĂ©douine des Amours[1].
GĂ©ographie
Le djebel Amour fait partie de lâAtlas saharien. Il est situĂ© entre les monts des Ksour Ă lâouest et ceux des Ouled NaĂŻl Ă lâest, mais il est difficile de dĂ©finir ses limites[1].
Il sâĂ©tend sur une centaine de kilomĂštres de longueur, du sud-ouest au nord-est, pour une largeur de 60 kilomĂštres, entre le Sahara au sud et les Hauts Plateaux au nord[3]. Il alterne surfaces tabulaires et vallĂ©es profondes[4].
Le djebel Amour est le mieux arrosĂ© des massifs de lâAtlas saharien ; les prĂ©cipitations sont entre 300 et 400 mm par an, la partie centrale reçoit plus de 500 mm[1]. Lâaltitude donne au pays des hivers froids et des Ă©tĂ©s tempĂ©rĂ©s[2].
Il est Ă©galement riche en sources, fonds d'oueds, vergers et forĂȘts claires sur les sommets[3] oĂč vivent encore des espĂšces rares comme certains rapaces et le mouflon[4]. Les plantes mĂ©diterranĂ©ennes se mĂȘlent Ă celles de la steppe, comme lâalfa, qui lâemportent dĂ©finitivement sur le versant mĂ©ridional[2].
Populations
RĂ©gion entiĂšrement arabophone[1], le djebel Amour est le domaine de la tribu arabe des Amours[4]. C'est au cours du XIIIe siĂšcle, que l'une des principales fractions des Amours commence Ă pĂ©nĂ©trer dans le massif. Il chassent ou absorbent d'anciens occupants berbĂšres zĂ©nĂštes semi-nomades, les Maghraouas beni Sinjas qui avaient auparavant dĂ©logĂ© les Beni Rached (les premiers occupants que lâon puisse nommer)[1], qui ont en partie quittĂ© leur pays pour le Tell oranais[5].
Les villages et les terroirs cultivĂ©s Ă©taient, autrefois, nombreux ; il en reste encore aujourd'hui de nombreux vestiges[3] dont certains ksour qui sont encore habitĂ©s. Les Agalet qui occupent aujourdâhui le versant nord et les steppes bordiĂšres, passent pour ĂȘtre les descendants dâune partie des Beni Rached qui nâaurait pas Ă©migrĂ©[1].
Pratiquant lâĂ©levage pastoral et des chevaux[3], les Amours Ă©taient autrefois nomades et certains le sont restĂ©s, se dĂ©plaçant en pĂ©riode estivale vers les plaines du Nord[4]. Les Amours, devenus semi-nomades montagnards lorsquâils ont occupĂ© le massif, sont aujourdâhui pratiquement sĂ©dentarisĂ©s ; des villages nouveaux sont construits en plaine et les agglomĂ©rations dâorigine administrative se sont Ă©tendues. Aflou est la principale agglomĂ©ration et joue le rĂŽle de chef-lieu. Autour de cette ville se multiplient les vergers et les cĂ©rĂ©ales et lĂ©gumes secs qui sâĂ©tendent aux dĂ©pens de parcours[1].
La rĂ©gion est Ă©galement connue pour la fabrication de tapis de haute laine (frÄĆĄ)[1]. Guy de Maupassant y fait rĂ©fĂ©rence Ă deux reprises dans sa nouvelle Allouma[6].
Références
- Camps 1986.
- G. Yver, J. Despois, « ÊżAmĆ«r », EncyclopĂ©die de l'Islam, premiĂšre publication en ligne, 2010.
- Marc CÎte, Guide d'Algérie : paysages et patrimoine, Algérie, Média-Plus, , 319 p. (ISBN 9961-922-00-X), p. 96.
- Mohand Akli Haddadou, « Mon beau pays : Djebel Amour », Info Soir, .
- Jean Despois, « Lâatlas saharien occidental dâAlgĂ©rie : « Ksouriens » et Pasteurs », Cahiers de gĂ©ographie du QuĂ©bec, vol. 3, no 6,â , p. 414 (ISSN 0007-9766 et 1708-8968, DOI 10.7202/020194ar, lire en ligne, consultĂ© le ).
- Didier Coste, « Allouma, ou ce que la main gauche n'a pas dit Ă la main droite », French Forum, vol. 13, no 2,â , p. 229â242 (JSTOR 40551450).
Annexes
Bibliographie
- Jean Despois, Le djebel Amour (Algérie), Paris, Presses universitaires de France, coll. « Publications de la Faculté des lettres d'Alger. 2e série » (no 35), , 129 p. (OCLC 422243928, BNF 32023650, SUDOC 00698648X).
- Jacqueline Beaujeu-Garnier, « Despois (J.), Le djebel Amour (AlgĂ©rie), 1957 », L'Information gĂ©ographique, vol. 22, no 4,â , p. 183 (lire en ligne) : compte-rendu de Despois 1957.
- Gabriel Camps, chap. A198 « Amour (djebel) », dans EncyclopĂ©die berbĂšre, vol. 4 : Alger â Amzwar, Aix-en-Provence, Edisud, (ISBN 2-85744-282-3), p. 600â604 [lire en ligne].