Accueil🇫🇷Chercher

Dita Kraus

Dita Kraus, née Edita Polachova le 12 juillet 1929 à Prague, est une survivante d'Auschwitz, connue comme la « bibliothécaire d'Auschwitz »[1].

Dita Kraus
Biographie
Naissance
Nationalité
Activités
Père
Hans Polach (d)
Mère
Elisabeth Polach (d)
Conjoint
Ota Kraus (d)
Parentèle
Johann Polach (d) (grand-père)
Autres informations
Site web

Biographie

Fille unique d'un professeur de droit, elle grandit dans une maison remplie de livres en français, allemand et tchèque[2]. Elle découvre que sa famille est juive à l'âge de huit ans, ses parents ne lui en ayant jamais parlé avant[2]. Son père est chassé de son travail lors de l'annexion de la Tchécoslovaquie par le Troisième Reich en 1939[2] et la famille est expulsée de son logement[1]. En septembre, elle est envoyée à la campagne mais ses parents la font finalement revenir à Prague en 1940[3].

En 1941, ils sont de nouveau expulsés de l'appartement qu'ils partagent avec ses grands-parents et se retrouvent à partager un autre appartement avec une autre famille[2]. Juive, la famille est déportée à Theresienstadt en novembre 1942 et Dita Kraus est séparée de ses parents[3]. Pendant son internement, elle participe à des événements sportifs, chante dans un opéra produit dans le ghetto et prend des cours auprès d'une autre internée, la peintre Friedl Dicker-Brandeis[3].

Un an plus tard, en dĂ©cembre 1943, Dita Kraus et ses parents sont envoyĂ©s dans le centre d'extermination d'Auschwitz-Birkenau au camp BIIB rĂ©servĂ© aux familles, Dita avec le numĂ©ro 73305 tatouĂ© sur son bras[1]. Six semaines après leur arrivĂ©e, son père meurt de faim Ă  l'âge de 44 ans[2]. Ă€ Birkenau, elle vit dans le bloc 31 rĂ©servĂ© aux enfants [2] qui est gĂ©rĂ© par Fredy Hirsch, un TchĂ©coslovaque ancien instructeur de sport originaire de Prague[1]. Il y crĂ©e une Ă©cole clandestine et rĂ©ussit Ă  rassembler huit livres dont un atlas de gĂ©ographie, un traitĂ© Ă©lĂ©mentaire en gĂ©omĂ©trie, Le Comte de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas, un dictionnaire de russe, un roman de Karel ÄŚapek, un autre de H. G. Wells et Les nouveaux chemins de la thĂ©rapie psychanalytique de Sigmund Freud[1]. Fredy Hirsch, assistĂ© de Dita qui est chargĂ©e de cacher les huit livres de cette bibliothèque clandestine, organise des rencontres entre les enfants et des dĂ©portĂ©s plus âgĂ©s pour que ces derniers puissent transmettre leurs connaissances[4]. Le 8 mars 1944, la moitiĂ© des enfants du bloc sont envoyĂ©s Ă  la chambre Ă  gaz[2]. Deux mois plus tard, Dita est envoyĂ©e dans un camp de travail Ă  Hambourg avec sa mère puis, en mars 1945, Ă  Bergen-Belsen[3]. Quelques semaines avant son seizième anniversaire, elle est libĂ©rĂ©e par l'ArmĂ©e britannique, mais sa mère meurt le 29 juin 1945[3] - [1].

En juin 1945, Dita rentre à Prague où elle retrouve sa tante et sa grand-mère qui ont survécu au génocide juif[3]. Elle épouse Otto Kraus — un autre membre du bloc des enfants à Auschwitz qu'elle a retrouvé dans une queue à Prague — en 1947[1] et le couple émigre dans un kibboutz près d'Hadera (Israël) en 1949[3]. Devenue professeure d'anglais, elle enseigne dans une école près de Netanya[2].

Dans la littérature

L'auteur espagnol Antonio Iturbe (en) s'inspire de sa vie pour l'écriture du roman La Bibliothécaire d'Auschwitz (La Bibliotecaria de Auschwitz) publié à l'origine en 2012 et traduit en français en 2020[5]. Les mémoires de Dita Kraus sont publiées en anglais sous le titre A Delayed Life en février 2020 puis en français chez Michel Lafon en août 2020 sous le titre Moi, Dita Kraus, la bibliothécaire d'Auschwitz[6] - [7] - [8].

Une adaptation du roman d'Antonio Iturbe existe sous forme d'une bande dessinée, fruit de sa rencontre avec Salva Rubio et Loreto Aroca (publiée en Espagne en 2021, "La bibliothécaire d'Auschwitz" en France en 2022 - Editions "rue de sèvres".)

Alberto Manguel fait référence à sa bibliothèque pour enfants dans son ouvrage La bibliothèque, la nuit[1].

Bibliographie

  • (es) Antonio Iturbe, La Bibliotecaria de Auschwitz, Planeta, [5]
  • (en) Dita Kraus, A Delayed Life, Penguin,

Références

  1. Nadine Wojakovski, « Récit de trois survivantes d'Auschwitz », Times of Israel, (consulté le )
  2. (en) « Dita Kraus: The librarian of Auschwitz », The Jewish Chronicle,‎ (lire en ligne)
  3. (en) « Dita Kraus | www.yadvashem.org », sur kraus.html (consulté le )
  4. « Dita Kraus, la “bibliothécaire d'Auschwitz” qui cacha des livres au péril de sa vie », ActuaLitté (consulté le )
  5. (es) « Antonio Iturbe », sur Planeta de Libros (consulté le )
  6. « Ebury scoops real story of The Librarian of Auschwitz | The Bookseller », sur www.thebookseller.com (consulté le )
  7. (en)« A Delayed Life, The true story of the Librarian of Auschwitz - Dita Kraus », sur www.penguin.co.uk (consulté le )
  8. « Moi, Dita Kraus, la bibliothécaire d'Auschwitz », sur babelio.com (consulté le )

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.