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Diplura (hexapodes)

Les Diplura, Diploures en français, sont une classe de petits invertébrés terrestres, ce sont des arthropodes hexapodes entognathes, longtemps considérés comme des insectes (aptérygotes).

Étymologie

Diplura vient du grec diplo-, « deux » et ura, « queue ». Il fait référence aux longues cerques au bout de l'abdomen[1].

Description

Les diploures sont de petits hexapodes primitifs, gĂ©nĂ©ralement de mm Ă  10 mm mais dont les plus grandes espèces peuvent atteindre 50 mm[2]. Leur corps allongĂ© et peu sclĂ©rotinisĂ©[3] se compose d'une tĂŞte avec une paire de longues antennes segmentĂ©es et un appareil buccal internalisĂ©, du thorax avec trois paires de pattes Ă  cinq segments et de l'abdomen sous-divisĂ© en dix segments qui se termine par des cerques.

Les diploures sont caractérisés par :

  • l'absence d'yeux composĂ©s et d'ocelles
  • l'absence d'ailes ;
  • des segments thoraciques biens visibles ;
  • une seule paire d'appendices cerques (parfois longs) terminant l'abdomen (multiarticulĂ©s ou en forme de pince) ;
  • de petits appendices (styles) sous l'abdomen, supposĂ©s ĂŞtre des vestiges de pattes ;
  • des pièces buccales insĂ©rĂ©es dans la capsule cĂ©phalique, non visibles extĂ©rieurement (entognathes[4]) ;
  • une couleur gĂ©nĂ©ralement pâle, de longues antennes filiformes.

Ils sont détritivores, herbivores pour la plupart, mais certains sont carnivores, prédateurs d'autres membres de la mésofaune[3]. Quelques espèces sont inhabituellement grandes, telles que les Heterojapyx en Australie.

Habitat

Ils vivent dans le sol, sous la mousse, dans les grottes, le bois en dĂ©composition. Fuyant la lumière et apprĂ©ciant l'humiditĂ© et la chaleur (bien que certaines espèces vivent en zone subpolaire), ils sont typiques des litières forestières, oĂą ils jouent un rĂ´le essentiel dans la dĂ©composition de la matière organique (formation de l'humus) et le cycle du carbone. Ils occupent l'ensemble des couches du sol. Certains JapygidĂ©s vivent dans le sable et dans les zones intertidales[5]. En altitude, on retrouve une cinquantaine d'espèces capable de vivre dans les pelouses alpines au-dessus de 2 000 m avec un record Ă  4 800 m pour Lepidocampa weberi nepalensis, une espèce de campodĂ©idĂ©s, collectĂ© au NĂ©pal[5]. De nombreuses espèces sont Ă©galement adaptĂ©es Ă  la vie dans les grottes[6].

L'aire de répartition des diploures est mondiale à l'exception de l'Antarctique[3].

Classification

Ils étaient autrefois classés comme un ordre dans la classe des insectes, sous-classe des aptérygotes, puis dans classe des Entognatha dans les Hexapoda au côté des insectes.

Ils sont désormais traités en classe à part entière.

Les études phylogénétiques ne sont pas toutes favorables pour considérer les diploures comme un groupe monophylétique[7]. Ils y seraient le groupe frère soit des Insectes, soit des protoures.

Le millier d'espèces recensées, réparties en 141 genres et 10 familles[5], se divise en deux sous-ordres, les Rhabdura et les Dicellurata. Cette classification établie par Jean Pagés en 1959 fait désormais consensus parmi les spécialistes[8] - [7].

Sous-ordre Dicellurata Pagés, 1959
Sous-ordre Rhabdura Cook, 1896

Notes

  1. (en) Meyer, J., « Diplura », sur NC State University - General Entomolgy (consulté le ).
  2. (en) « Diplura », sur Guide to New Zealand Soil Invertebrates (consulté le ).
  3. Guillaume Lecointre et Hervé Le Guyader, La classification phylogénétique du vivant – Tome 2 – 4e édition, Belin, , 832 p. (ISBN 978-2-410-00385-7), p. 271.
  4. « Entognathe » signifie "pièces buccales internes"
  5. (en) Sendra et al., « Diversity, ecology, distribution and biogeography of Diplura », Insect Conservation and Diversity, vol. 14,‎ , p. 415-425 (DOI 10.1111/icad.12480, lire en ligne).
  6. (en) « Diplurans (Diplura) », sur Hrvatsko Biospeleološko Društvo (consulté le ).
  7. (en) Luan et al., « Analysis of 18S rRNA gene of Octostigma sinensis (Projapygoidea: Octostigmatidae) supports the monophyly of Diplura », Pedobiologia, vol. 48, nos 5-6,‎ , p. 453-459 (DOI 10.1016/j.pedobi.2004.06.005, lire en ligne).
  8. (en) Josef Rusek, « Octostigma herbivora n.gen. & sp. (Diplura: Projapygoidea: Octostigmatidae n.fam.) injuring plant roots in the Tonga Islands », New Zealand journal of zoology, vol. 9, no 1,‎ , p. 25-33 (DOI 10.1080/03014223.1982.10423833).

Annexes

Bibliographie

  • Publication originale : (de) Börner, C., « Zur Systematik der Hexapoden », Zoologischer Anzeiger, vol. 27,‎ , p. 511-533 (lire en ligne).

Liens externes

Références taxonomiques

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