Desierto adentro
Desierto adentro est un film mexicain réalisé par Rodrigo Plá et sorti en 2008.
Réalisation | Rodrigo Plá |
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Scénario | Laura Santullo |
Acteurs principaux |
Mario Zaragoza |
Pays de production | Mexique |
Durée | 112 minutes |
Sortie | 2008 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Synopsis
Mexique. 1926. Dans le contexte historique de la guerre des Cristeros[1] un modeste campesino, ElĂas, est accusĂ© par ses proches d'avoir commis un pĂ©chĂ© d'Ă©goĂŻsme. En faisant appeler un prĂŞtre pour bĂ©nir le ventre de sa femme enceinte, il a provoquĂ© l'irruption dans le village des troupes de l'État mexicain anticatholique. Un horrible massacre s'est ensuivi et le lieu de culte a Ă©tĂ© incendiĂ©. Croyant sa famille maudite, ElĂas cherche Ă expier sa faute : il s'installe avec ses enfants dans une contrĂ©e dĂ©sertique et inhospitalière. LĂ , afin d'obtenir son rachat auprès de Dieu, il dĂ©cide de bâtir ex nihilo une monumentale Ă©glise… L'histoire est relatĂ©e du point de vue d'Aureliano, le plus jeune et le plus fragile des fils d'ElĂas.
Fiche technique
- Titre original : Desierto adentro (traduction littérale : Désert intérieur)
- Réalisation : Rodrigo Plá
- Scénario : Laura Santullo, Rodrigo Plá
- Photographie : Serguei SaldĂvar Tanaka - Couleurs
- Son : Mario MartĂnez Cobos, Antonio Diego
- Musique : Leonardo Heiblum, Jacobo Lleberman
- Montage : Ana GarcĂa, Rodrigo Plá
- Décors : Gloria Carrasco, Antonio Plá
- Animation : Rita Basulto, Juan José Medina
- Maquillage : Jorge Siller
- Costumes : Adela Cortazán, Malena De La Riva
- Production : Germán Mendez, Rodrigo Plá pour Mexican Film Institute (IMCINE), Instituto Cinematográfico, Lumiere Buenaventura production
- Lieux de tournage : Eijido Palula, Pozo del Carmen (État de San Luis PotosĂ)
- Pays d'origine : Mexique
- Langue originale : espagnol
- Durée : 112 minutes
- Dates de sortie :
- Mexique : (festival du film de Guadalajara)
- France : (Reflets du cinéma ibérique et latino-américain) ; (sortie nationale)
Distribution
- Mario Zaragoza : ElĂas
- Diego Cataño : Aureliano à 16 ans
- Memo Dorantes : Aureliano Ă 8 ans
- Eileen Yañez : Micaela à 18 ans
- Katia Xanat Espino : Micaela Ă 10 ans
- Luis Fernando Peña : Genaro
- Ximena Ayala : Celia
- Dolores Heredia : Maria Dolores
- Angelina Peláez : Abuela Elvira
- MartĂn Zapata : le père Trinidad
RĂ©compenses
Commentaire
- Desierto adentro : le vertigineux chemin de croix d'un fou de Dieu, titre Jean-Luc Douin[2] lors de la sortie du film Ă Paris. L'illuminĂ©, c'est ElĂas, humble paysan mexicain, maladivement hantĂ© par un sentiment de culpabilitĂ©. DivisĂ© en chapitres - La Faute, La PĂ©nitence, Le Signe, Le Pardon qui n'arrive pas -, le rĂ©cit de Rodrigo Plá et Laura Santullo, sa scĂ©nariste, Ă©pouse les mĂ©andres d'une « croisade obsessionnelle et flagellatoire qu'un père impose Ă sa lignĂ©e et, qui prend, ici et lĂ , les apparences d'une parabole biblique. [...] Les Ă©pisodes mortifères de ce calvaire [...] baignent dans une atmosphère rappelant celles des films dĂ©pressifs d'Arturo Ripstein ou des fables hĂ©rĂ©tiques de Luis Buñuel. »[3]
- Toutefois, le cinĂ©aste « confère Ă sa rĂ©alisation une ambiance plutĂ´t proche du rĂ©alisme poĂ©tique cher Ă Gabriel GarcĂa Márquez, oĂą cohabitent Ă la fois le quotidien rugueux d'une famille abandonnĂ©e Ă elle-mĂŞme dans le Mexique des annĂ©es 1930, les visions mystiques d'un enfant qui peine Ă affronter le monde extĂ©rieur, et la peinture d'un pays dĂ©chirĂ© par un conflit civil sanglant entre la religion et l'État. »[4]
- « Ĺ’uvre hiĂ©ratique et puissante, chargĂ©e de symboles passionnants », Desierto adentro prend sa source dans la vie et les Ă©crits du penseur danois Søren Kierkegaard : « le scĂ©nario cherche surtout Ă rĂ©vĂ©ler le dĂ©sert intĂ©rieur d'ElĂas, son enfer et son enfermement volontaire, pas tant dans la foi que dans un sentiment de culpabilitĂ© qui virera Ă la folie pure et simple », Ă©crit SĂ©bastien Chapuys[5].
- Effectivement, « la première idée, à partir de laquelle l'anecdote va se construire, provient de la connaissance de Kierkegaard. [...] Nous avons puisé en lui la sensation qu'il avait de vivre condamné à mourir jeune, idée transmise par le père, qui était convaincu d'avoir péché et que le châtiment divin s'abattrait sur ses enfants. Au cours du processus d'écriture du scénario, nous avons transféré ce conflit au Mexique, dans un milieu rural, et nous avons changé la religion protestante par la catholique, pour y trouver un contexte propice de l'histoire du Mexique tel que le fut l'épisode appelé La Cristiada, une époque d'énorme exacerbation religieuse », déclare Rodrigo Plá[6].
- « D'une certaine façon, nous avons le sentiment qu'Ă partir de cette obsession (celle du paysan ElĂas), de cette folie religieuse en particulier, l'on peut Ă©laborer une mĂ©taphore sur d'autres fanatismes [...]. Et la culpabilitĂ© : il nous Ă©tait très cher de montrer le caractère ravageur de la culpabilitĂ© poussĂ©e Ă bout [...] », ajoute encore Rodrigo Plá[7].
Références
- Entre 1926 et 1929, les Cristeros (partisans du Christ) sont des paysans rebelles qui se soulèvent contre la politique radicalement antireligieuse de l'État mexicain.
- in : Le Monde, 27/07/2010.
- J.-L. Douin in : op. cité.
- Pierre-Simon Gutman : Le fond de l'abyme, Films sans frontières.
- in : Critikat.com, 28/07/2010.
- Entretien avec Patrice Carré, Semaine de la Critique Festival de Cannes, mai 2008.
- Entretien cité.
Liens externes
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Cinémathèque québécoise
- (en) AllMovie
- (en) IMDb
- (en) LUMIERE
- (de) OFDb
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database