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Demnate

Demnate (en tachelhit : ⎷┎┏⎰├, arabe : ŰŻÙ…Ù†Ű§ŰȘ) est une ville (et commune urbaine) du Maroc. Administrativement, elle fait partie du cercle d'Oultana, de la province d'Azilal, dans la rĂ©gion de BĂ©ni Mellal-KhĂ©nifra.

Demnate
Demnate
Administration
Pays Drapeau du Maroc Maroc
Région Béni Mellal-Khénifra
Province Azilal
DĂ©mographie
Population 23 459 hab. (2004)
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 31° 43â€Č 52″ nord, 7° 02â€Č 10″ ouest
Altitude 968 m
Divers
Variantes pour le nom Demnate : Damnāt
Localisation
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Demnate
GĂ©olocalisation sur la carte : Maroc
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Demnate
Liens
Site web http://itsdemnate.tk

    Petite ville du Haut Atlas Ă  100 km au nord-est de Marrakech, elle est connue par son quartier juif (Mellah) et par son pont naturel "Iminifri" classĂ© comme site d'intĂ©rĂȘt biologique et Ă©cologique (SIBE) et considĂ©rĂ©e comme l'un des sites les plus touristiques de la rĂ©gion.

    GĂ©ographie

    Demnate Iminifri.

    Demnate forme une enclave (voir sa carte), encerclĂ©e par le territoire du caĂŻdat d'Imi-Nifri du mĂȘme cercle d'Oultana[1].

    Histoire

    Cette ville berbĂšre de l’Atlas a Ă©tĂ© construite vers 998, 40 ans avant Marrakech, par les habitants des diffĂ©rentes tribus de la rĂ©gion, essentiellement les Inoultan et Infedouak, qui dĂ©cidĂšrent d'en faire un centre commercial les rĂ©unissant afin d'Ă©changer leurs marchandises et discuter des questions de sĂ©curitĂ© et de stratĂ©gie.

    Le nom de la ville, Demnate, est un nom pluriel tiré du vocabulaire de l'agriculture ; synonyme, en tachelhit de la région, de "terres fertiles ", son singulier est Ddminte ou Tadminte (pluriel Ddemnate ou tadminine), il est utilisé de nos jours par les agriculteurs traditionnels pour désigner les terres qui donnent plus de fruits sans nécessiter la fertilisation par les engrais.

    La couleur verte caractérisant la ville en la voyant une vue générale, est connue dans le milieu artistique, surtout chez les peintres et les plasticiens, par " la couleur vert demnati ".

    En 1907, l'armée du sultan Abd el Aziz fut défaite à Demnate contre celle de son frÚre qui se proclamait comme sultan, soutenu par les Français et par les Qaids Madani Glaoui et Mtougui.

    Charles de Foucauld écrit à propos de cette ville, dans Reconnaissance au Maroc (1888), un ouvrage qui lui valut la médaille d'or de la Société de géographie :

    « Cette ville est le siĂšge d’un caĂŻd qui gouverne la province de Demnat ; celle-ci a pour limites : au nord, les Sraghna ; Ă  l’est les Ntifas et les Ayt Boualli ; au sud, les pentes supĂ©rieures du grand Atlas ; Ă  l’ouest,les Glawa et les Zemran.

    Demnat est entourĂ©e d’une enceinte rectangulaire de murailles crĂ©nelĂ©es, garnies d’une banquette et flanquĂ©es de tours ; le tout est en bon Ă©tat, sans brĂšches ni portions dĂ©labrĂ©es. Trois portes donnent entrĂ©e dans la ville. La Qasba a son enceinte Ă  part et est bordĂ©e de fossĂ©s, ceux-ci,les seuls que j’ai vu au Maroc, ont 7 Ă  8 mĂštres de large sur 4 ou 5 mĂštres de profondeur et sont en partie remplis d’eau. Au milieu de ce rĂ©duit, s’élĂšvent la mosquĂ©e principale et la maison du caĂŻd.

    Muraille, kasba, mosquĂ©e, maisons, toutes les constructions de la ville sont en pisĂ© ; rien n’est blanchi, sauf la demeure du caĂŻd et le minaret qui l’avoisine. Le reste est de la couleur brun sombre qui distingue les habitations depuis Boul jaad. L’intĂ©rieur de l’enceinte est aux deux tiers couvert de maisons, en bon Ă©tat, quoique mal bĂąties. Le dernier tiers est occupĂ© partie par des cultures, partie par la place du marchĂ© : point de terrains vagues, point de ruines ; en somme, air prospĂšre. La population est d’environ 3000 Ăąmes, dont 1000 israĂ©lites ; ceux-ci n’ont pas de Mellah ;ils habitent pĂšle-mĂȘle avec les musulmans qui les traitent avec une exceptionnelle bontĂ©. Demnat et Sefrou sont les deux endroits du Maroc oĂč les juifs sont le plus heureux. Il y a d’autres rapprochements Ă  faire entre ces deux villes, dont les points de ressemblances frappent l’esprit : mĂȘme situation au pied de l’Atlas,Ă  la porte du Sahara, population Ă©gale, et composĂ©e d’une maniĂšre semblable ; prospĂ©ritĂ© presque pareille ; mĂȘme genre de trafic ; mĂȘme caractĂšre doux et poli des habitants ; mĂȘme ceinture d’immenses et superbes jardins. En un mot, ce que Sefrou est Ă  Fes, Demnat l’est Ă  Marrakech. Le commerce de Demnat est le suivant : les tribus de l’Atlas et du Sahara (Dades, Todra) viennent s’y approvisionner de produits europĂ©ens et d’objets fabriquĂ©s dans les villes marocaines, tels que cotonnades, sucre, thĂ©, parfumerie, bijouterie, beleras ; elles y cherchent aussi des grains, mais en petite quantitĂ©. En Ă©change, elles apportent des peaux, des laines et des dattes, que les habitants de Demnat expĂ©dient Ă  Marrakech.

    Ce commerce, florissant autrefois, a fait la richesse de la ville, il est en dĂ©cadence depuis quatre ou cinq ans. À cette Ă©poque, le sultan envoya un Amin d’une rapacitĂ© telle que le trafic ne fut plus possible : tout ce qui passait les portes de la citĂ© Ă©tait, quelle qu’en fut la provenance, frappĂ© d’un droit arbitraire si Ă©levĂ© que bientĂŽt les tribus voisines et les caravanes du sud dĂ©sertĂšrent ce marchĂ© et se portĂšrent en masse sur Marrakech oĂč elles se fournissent Ă  prĂ©sent.

    Demnate est entourĂ©e de toutes parts d’admirables vergers, les plus vastes du Maroc. Au milieu d’eux sont dissĂ©minĂ©s une foule de villages se touchant presque, qui forment comme des faubourgs de la ville. Ces jardins sont renommĂ©s au loin ; leur fertilitĂ©, leur Ă©tendue, la saveur et l’abondance de leurs fruits, les excellents raisins qui s’y rĂ©coltent sont lĂ©gendaires.

    Presque contigus aux vergers de Demnate, s’en trouvent d’autres trĂšs cĂ©lĂšbres que nous avons traversĂ©s en venant : ceux d’Ait OuAoudanous. Ils rappellent un triste exemple de la rapacitĂ© du sultan et de la malheureuse condition de ses sujets. Ces jardins, domaine immense et merveilleux, forĂȘt d’oliviers sĂ©culaires et d’arbres fruitiers de tout espĂšce, arrosĂ©s par des ruisseaux innombrables, appartenaient, il y a quelques annĂ©es, Ă  un homme fameux par ses richesses et son luxe, Ben Ali ou El Mahsoub, dont la vaste demeure s’élĂšve encore au sommet d’un mamelon qui les domine. Cette fortune Ă©norme, cette ostentation, ce pouvoir, portĂšrent ombrage au sultan. Soit pure cupiditĂ©, soit crainte de l’influence croissante d’un homme aussi puissant, il le fit une nuit surprendre, saisir, emmener : on le jeta en prison dans l’üle de Mogador. En mĂȘme temps, ses biens furent confisquĂ©s et rĂ©unis Ă  ceux de la couronne. J’appris plus tard Ă  Mogador que le malheureux Ben Ali, qu’on connaissait sous le nom d’El Demnati, avait, aprĂšs plusieurs annĂ©es de captivitĂ©, obtenu sa libertĂ© au prix de tous ses biens, mais il n’en jouit pas. À sa sortie de prison, Ă  la porte de Mogador, il mourut. »

    Sites naturels

    Pont naturel d'Iminifri.

    Site d'Iouaridene oĂč vĂ©curent des dinosaures (sauropodes)

    • Site naturel d'Iminifri sur les hauteurs de Demnate
      Site naturel d'Iminifri sur les hauteurs de Demnate
    • Site naturel d'Iminifri
      Site naturel d'Iminifri
    • Site naturel d'Iminifri 2
      Site naturel d'Iminifri 2
    • Site d'Iouaridene prĂšs de la ville de Demnate
      Site d'Iouaridene prĂšs de la ville de Demnate

    Articles connexes

    Notes et références

    1. Aude Nuscia Taibi, Yahia El Khalki, Mustapha El Hannani, Atlas rĂ©gional : RĂ©gion du Tadla-Azilal - Maroc, Presses de l'universitĂ© d’Angers, , 99 p. (ISBN 9782915751581, lire en ligne [PDF]), p. 12 — Avant le passage de 16 Ă  12 rĂ©gions en 2015 et son rattachement Ă  BĂ©ni Mellal-KhĂ©nifra, la province d'Azilal, Ă  laquelle appartient Demnate, faisait partie de feue Tadla-Azilal.

    Bibliographie

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