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Delta de lave

Un delta de lave est une formation volcanique qui peut se former lorsqu'une coulĂ©e de lave pĂ©nĂštre dans une Ă©tendue d’eau. Le choc thermique provoquĂ© entre la lave et l'eau provoque son refroidissement et sa fragmentation. Les fragments s'accumulent au fond de l’eau jusqu’à atteindre le niveau de la mer, permettant alors Ă  la coulĂ©e de lave de continuer sa progression Ă  l'air libre. Les deltas de lave sont gĂ©nĂ©ralement associĂ©s Ă  un volcanisme effusif de type basaltique produisant de grandes coulĂ©es.

Le delta de lave de Ponta dos Biscoitos, à Santa Cruz das Ribeiras sur Pico aux Açores (Portugal).

Localisation

Vue aĂ©rienne de la formation du delta de lave de Kamoamoa, sur les flancs du KÄ«lauea Ă  HawaĂŻ (États-Unis).

Les deltas de lave se rencontrent sur des rivages situés non loin de volcans effusifs, notamment sur les ßles formées par un point chaud qui produisent les grandes coulées de lave nécessaires à la formation des deltas. C'est le cas des ßles Canaries, des Açores ou encore de Hawaï.

Les plus grands deltas de lave connus sont associĂ©s aux marges passives. Juste avant l'ouverture de l'ocĂ©an Atlantique Nord Ă  la fin du PalĂ©ocĂšne, des Ă©ruptions massives se sont produites le long du rift. Ce volcanisme, qui constitue une partie de la province magmatique nord atlantique, a conduit Ă  la formation de deux vastes escarpements de lave qui constituent d'anciens deltas[1]. Ces escarpements s’étendent des Ăźles FĂ©roĂ© jusqu’à la zone de faille de MĂžre (escarpement FĂ©roĂ©-Shetlands) ainsi que l’escarpement VĂžring sur la marge VĂžring, soit sur une distance totale d'environ mille kilomĂštres[2] - [3]. Comme ces deltas progressaient dans de l’eau de profondeur relativement constante, ils ont pu s'avancer jusqu’à 25 kilomĂštres de distance[4].

Formation

SchĂ©ma de la formation d’un delta de lave avec en brun la lave et en blanc les hyaloclastites.

Quand une coulĂ©e de lave atteint une Ă©tendue d’eau, le contact avec l’eau provoque Ă  la fois un refroidissement rapide de la lave et des explosions de vapeur qui la fragmentent. Les fragments de verre volcanique qui sont formĂ©s, appelĂ©s hyaloclastites, s'accumulent sur le fond de l'Ă©tendue d'eau. Lorsque l'accumulation de ces fragments est suffisamment importante au point de les faire Ă©merger, la coulĂ©e de lave peut continuer sa progression Ă  l'air libre en reposant sur ces fragments, rĂ©pĂ©tant ainsi le processus. La plupart des deltas de lave sont formĂ©s par des coulĂ©es de lave pāhoehoe de faible viscositĂ© qui atteignent l'Ă©tendue d'eau par un systĂšme de tunnels de lave, leur entrĂ©e dans l’eau Ă©tant signalĂ©e par une sĂ©rie de panaches de vapeur[5].

Risques

Les deltas de lave nouvellement formĂ©s peuvent ĂȘtre instables, surtout quand ils sont en formation sur des fonds marins Ă  forte pente. L’effondrement de la partie frontale des deltas de lave est frĂ©quent au cours de leur Ă©dification, ce qui reprĂ©sente un risque Ă©levĂ© d'ĂȘtre prĂ©cipitĂ©s dans l'eau ou d'ĂȘtre pris dans les explosions hydromagmatiques pour les spectateurs situĂ©s Ă  proximitĂ©[5]. De tels endroits sont normalement signalĂ©s comme dangereux[6]. GĂ©nĂ©ralement, les zones les plus exposĂ©es sont par consĂ©quent interdites d'accĂšs, notamment Ă  HawaĂŻ sur le bord de mer du KÄ«lauea.

IntĂ©rĂȘt

La ville de Garachico, sur Tenerife aux Ăźles Canaries (Espagne), est construite sur un delta de lave formĂ© durant l’éruption de 1706 du Teide.

Sur les Ăźles volcaniques abruptes, les anciens deltas de lave Ă  la pente plus faible constituent des sites attractifs pour la construction et de nombreux villages et villes sont situĂ©s dans d’anciens deltas de lave comme Garachico, sur Tenerife.

Notes et références

  1. L. KiĂžrbĂže, 1999, Stratigraphic relationships of the Lower Tertiary of the Faeroe Basalt Plateau and the Faeroe-Shetland Basin. In: A.J. Fleet, & S.A.R. Boldy Ă©d. Petroleum Geology of Northwest Europe: Proceedings of the 5th Conference, Geological Society, London.
  2. C. Bendt, S. Planke, E. Alvestad, F. Tsikalas & T. Rasmussen, 2001. Seismic volcanostratigraphy of the Norwegian Margin: constraints on tectonomagmatic break-up process. Journal Geological Society London, 158, 413-426.
  3. S. Planke, and E. Alvestad, 1999. Seismic volcanostratigraphy of the extrusive breakup complexes in the northeast Atlantic: implications from ODP/DSDP drilling. In H.C Larsen, R.A. Duncan, J.F. Allan, K. Brooks, Ă©d. Proc. ODP, Sci. Results, 163, 3-16 (lire en ligne).
  4. R.S. White, R. Spitzer, P.A.F. Christie & iSIMM team. 2004. Seismic imaging through basalt flows on the Faroe Shelf. Presentation at Petex.
  5. T.N. Mattox,& M.T. Mangan, 1997. Littoral hydrovolcanic explosions: a case study of lava–seawater interaction at Kilauea Volcano. Journal of Volcanology and Geothermal Research, 75, 1-17
  6. When Lava Enters the Sea: Growth & Collapse of Lava Deltas, Hawiian Volcanic Observatory, USGS

Voir aussi

Bibliographie

  • Michel Detay et Pierre Thomas, « ÉphĂ©mĂšres deltas de lave », Pour la science, no 485,‎ , p. 56-63


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