Accueil🇫🇷Chercher

Deep Space Climate Observatory

Deep Space Climate Observatory, en français Observatoire du climat depuis l'espace lointain, anciennement programme Triana, surnommé de manière non officielle GoreSat, connu également sous son acronyme DSCOVR (prononcer comme « discover »), est un satellite scientifique développé par la NASA à partir de 1998 en réponse à une demande d'Al Gore à l'époque où celui-ci était vice-président démocrate des États-Unis. DSCOVR est lancé le . Positionné au point de Lagrange L1 situé à une distance d'un million et demi de kilomètres de la Terre dans la direction du Soleil, il fournit des informations sur le vent solaire, en jouant un rôle important dans le domaine de la météorologie spatiale, et fournit en permanence une vue complète, en temps réel, de la face éclairée de la Terre, (sans compter la face cachée de la Lune, quand elle passe par là), mises à disposition sur Internet.

Deep Space Climate Observatory
Description de cette image, également commentée ci-après
Caractéristiques techniques
Masse au lancement 570 kg
Principaux instruments
EPIC TĂ©lescope IR - UV - visible
NISTAR Radiomètre
Le satellite Deep Space Climate Observatory (DSCOVR).

Contexte, voyage et but

La Terre est rĂ©gulièrement frappĂ©e par des Ă©ruptions solaires qui parfois provoquent des pannes majeures : on peut notamment citer celle de 1989, qui a causĂ© une grande panne au QuĂ©bec, ou encore celle de 2003 (en), qui a affectĂ© tout le rĂ©seau Ă©lectrique du nord des États-Unis[1]. Afin de pouvoir mieux anticiper ces Ă©vĂ©nements, la NASA a dĂ©veloppĂ© un satellite pour la National Oceanic and Atmospheric Administration[1] qui, depuis qu'il a atteint sa destination, Ă  savoir le point de Lagrange L1 Terre-Soleil, après 110 jours de voyage[1], informe les scientifiques une heure avant que les particules Ă©mises par le Soleil n'atteignent la Terre[1].

Historique

L'intention d'Al Gore, fortement mobilisĂ© par la question du changement climatique, Ă©tait de rĂ©veiller les consciences en fournissant une image actualisĂ©e de la Bille bleue, la planète Terre vue de l'espace[2], mais Ă©galement en fournissant un baromètre du rĂ©chauffement climatique par le biais d'un satellite Ă  faible coĂ»t (initialement 35 millions US$). Au cours du dĂ©veloppement du projet, profitant de la position idĂ©ale que devait occuper le satellite (le point de Lagrange L1), des objectifs scientifiques ont Ă©tĂ© ajoutĂ©s afin de pouvoir Ă©valuer les principaux paramètres susceptibles de modifier le système climatique terrestre : Ă©nergie solaire atteignant la Terre, rayonnement solaire rĂ©flĂ©chi par la Terre (facteur jouant un rĂ´le dĂ©terminant dans le climat), mouvements des nuages, Ă©tat de la vĂ©gĂ©tation terrestre et quantitĂ© de rayons ultraviolets atteignant la surface de la planète Ă  travers la couche d'ozone. Avec l'instrumentation scientifique associĂ©e Ă  ces objectifs, le budget du projet a Ă©tĂ© rĂ©Ă©valuĂ© Ă  100 millions US$.

Le projet a été victime durant son développement de l'opposition du Parti républicain qui l'estimait plus politique que scientifique. À l'époque le Congrès demanda à la National Academy of Sciences d'analyser la valeur scientifique de ce projet. Le rapport détermina qu'il était « fort et vital »[3]. Mais le blocage budgétaire ayant été maintenu par l'opposition, le satellite qui devait être lancé en 2003 fut placé en stockage en attendant qu'un financement complémentaire puisse être trouvé.

En , le satellite a été reconditionné pour un lancement par une fusée Delta II ou Falcon 9[4] - [5]. La nouvelle administration du président Obama a obtenu le budget nécessaire en s'appuyant sur le fait que DSCOVR pourrait remplacer l'observatoire spatial solaire ACE touché par l'obsolescence pour les missions de météorologie spatiale[6]. Le projet est désormais un partenariat conjoint de la NASA, la NOAA et l'Armée de l'air. Les contraintes budgétaires ayant été levées, la NASA a donné en son feu vert pour que DSCOVR passe en phase d'implémentation de manière à procéder à un lancement en 2015[7], à bord d'une fusée Falcon 9 de SpaceX[8].

Caractéristiques techniques

DSCOVR est un micro-satellite de 570 kg dont 145 kg d'ergols utilisant la plateforme SMEX-Lite dĂ©veloppĂ©e pour les petits satellites du programme Explorer. Le satellite est stabilisĂ© sur 3 axes. L'Ă©nergie est fournie par deux ensembles de panneaux solaires dĂ©ployables de technologie GaAs fournissant en dĂ©but de mission 600 watts. L'Ă©nergie est stockĂ©e dans une batterie SNiCd d'une capacitĂ© de 9 ampères-heures. Le satellite dispose d'une propulsion monoergol N2H4 pouvant fournir un delta-V total de 600 m/s. L'antenne grand gain dotĂ©e d'un Ă©metteur d'une puissance de 5 watts permet un dĂ©bit descendant de 140 kilobits par seconde[9].

L'instrumentation scientifique comprend[9] :

  • un tĂ©lescope EPIC (Earth Polychromatic Imaging Camera) de 30 cm d'ouverture permettant des observations en ultraviolet, lumière visible et proche infrarouge. Le CCD utilisĂ© comporte 4 mĂ©gapixels. L'instrument mesure les niveaux globaux d'ozone, les aĂ©rosols, la hauteur des nuages au-dessus des continents et des ocĂ©ans, la couverture vĂ©gĂ©tale, les Ă©missions d'ozone et d'aĂ©rosols ;
  • trois radiomètres Ă  cavitĂ© NISTAR mesurent l'irradiance solaire rĂ©flĂ©chie en UV, lumière visible et infrarouge (0,2–100 ÎĽm) ;
  • un magnĂ©tomètre ;
  • un spectromètre Ă  Ă©lectron analyse les Ă©lectrons d'une Ă©nergie comprise entre 3 eV et 3 keV ;
  • une cavitĂ© de Faraday.

L'instrument PHA (Pulse Height Analyzer) mesure les effets des particules Ă  haute Ă©nergie sur l'Ă©lectronique du satellite.

Schéma du satellite.

DĂ©roulement de la mission et exploitation

Vue globale de la Terre, pleinement éclairée.
Première photo de la Terre envoyée par DSCOVR.
Vue de la face cachée de la Lune passant progressivement devant la Terre.
Le passage de la Lune entre la Terre et DSCOVR le 16 par EPIC.

Après plusieurs reports, DSCOVR est lancĂ©e le par une fusĂ©e Falcon 9 V1.1 depuis la base de Cap Canaveral en Floride. Sa trajectoire l'Ă©loigne de la Terre et il se dirige vers le point de Lagrange L1 du système Soleil-Terre situĂ© Ă  une distance d'un million et demi de kilomètres de la Terre. Le soit plus de 120 jours après son lancement, le satellite se place sur une orbite de Lissajous autour du point de Lagrange L1. Le , l'instrument EPIC renvoie la première image de la Terre qu'il produit dĂ©sormais quotidiennement[10].

La NASA, en charge à la fois du lancement et de l'activation du satellite, remet officiellement le son exploitation à l'équipe DSCOVR de la NOAA, le Space Weather Prediction Center (SWPC) dépendant du National Weather Service[11]. La NOAA et la NASA publient régulièrement des vues complètes de la bille bleue sur leurs sites internet[12] permettant des observations inédites comme la Lune passant devant la Terre le 16 [13] ou l'ombre d'une éclipse sur Terre le 9 [14].

Notes et références

  1. Un satellite pour anticiper les Ă©ruptions solaires, actu.orange.fr.
  2. (en) Warren Leary, « Politics Keeps a Satellite Earthbound », The New York Times, (consulté le ).
  3. (en) « NASA's Triana Mission Scientific Evaluation Completed », NASA, (consulté le ).
  4. (en) « Mothballed satellite sits in warehouse, waits for new life », (consulté le ).
  5. (en) « NEWS: Triana/DSCOVR Spacecraft Successfully Revived from Mothballs », (consulté le ).
  6. (en) « NOAA taps DSCOVR satellite for space weather mission », sur spaceflightnow.com, .
  7. (en) « DSCOVR Mission Moves Forward to 2015 Launch », (consulté le ).
  8. (en)Spacex awarded two EELV-class missions from the United States Air Force, spacex.com.
  9. (en) « Deep Space Climate Observatory(DSCOVR) - Mission Briefing- Heliophysics Subcommittee Meeting » [PDF], .
  10. (en) « DSCOVR », sur EO Portal, Agence spatiale européenne (consulté le ).
  11. (en)NOAA now in DSCOVR’s “Driver Seat” as NASA Officially Hands over Command, nesdis.noaa.gov.
  12. (en) DSCOVR:Deep Space Climate Observatory Tracking Earth's Space Environment, nesdis.noaa.gov.
  13. « The Dark Side and the Bright Side », sur earthobservatory.nasa.gov (consulté le ).
  14. (en) « An EPIC Eclipse », sur earthobservatory.nasa.gov (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.