Accueil🇫🇷Chercher

Éruption solaire de 1989

L'éruption solaire de 1989 est une importante éruption solaire, qui survient durant le cycle solaire 22 et qui affecte la Terre. Elle entraîne des variations du champ magnétique terrestre, provoquant entre autres l'écroulement du réseau électrique d'Hydro-Québec (TransÉnergie).

Éruption solaire de 1989
Dessin d'artiste du vent solaire entrant en contact avec la magnétosphère de la Terre.
Caractéristiques
Type
Date de formation
: Ă©jection de masse coronale
: impact et orage géomagnétique sur Terre
Conséquences
Nombre de morts
Aucun
Coût
?

Tempête géomagnétique

La tempête géomagnétique est provoquée par une éjection de masse coronale, le [1]. L'éruption est quatre fois plus importante que la normale[2]. Trois jours et demi plus, tard, à 2 h 44 le , un orage géomagnétique violent heurte la Terre[3] - [4]. Il provoque des aurores polaires, dont une est aperçue à une latitude aussi méridionale que le Texas[5].

L'événement, qui survient durant la guerre froide, fait craindre à certains qu'une attaque-surprise à l'arme nucléaire soit en cours[5]. D'autres croient que les aurores boréales intenses ont peut-être un lien avec la mission de la navette spatiale STS-29, lancée le même jour à 9 h 57[6]. La décharge provoque des interférences sur les fréquences à ondes courtes, qui se propagent à longue distance grâce à l'ionosphère. Elle affecte notamment le signal de Radio Free Europe à destination de la Russie, ce qui fait soupçonner un brouillage par le gouvernement soviétique.

Effets

Panne électrique au Québec

Plusieurs réseaux électriques en Amérique du Nord ont ressenti l'effet de la tempête et signalé des incidents, allant de fluctuations mineures jusqu'à la défaillance de lignes et au bris d'équipements[7]. C'est toutefois au Québec que les conséquences de la tempête ont été les plus graves.

Le choc a créé une trentaine de variations brusques du champ magnétique terrestre, qui ont provoqué le déclenchement des mécanismes de protection des lignes de transport d'électricité, isolant le réseau de la Baie-James et entraînant une panne générale d'électricité[2] qui a duré 9 heures. Blais et Metsa (1993) décrivent la séquence des événements :

« Les courants telluriques induits par l'orage ont engendrĂ© des tensions et des courants d'intensitĂ© considĂ©rable sur le rĂ©seau de La Grande. L'asymĂ©trie de tension sur le rĂ©seau Ă  735 kV a atteint 15 %. En moins d'une minute, les sept compensateurs voltampère rĂ©actifs statiques en service du rĂ©seau La Grande ont dĂ©failli [sic] l'un après l'autre… Après la perte du dernier compensateur voltampère rĂ©actif statique, la tension a chutĂ© si radicalement sur le rĂ©seau La Grande (0,2 u.p.) que chacune des cinq lignes vers MontrĂ©al est tombĂ©e en panne en raison d'une perte de synchronisme (dĂ©faut virtuel) et que l'ensemble du rĂ©seau s'est sĂ©parĂ©. La perte de 9 450 MW de capacitĂ© de production a provoquĂ© une baisse rapide de frĂ©quence aux sous-stations de rĂ©partition. Les commandes de dĂ©lestage automatique en cas de frĂ©quences insuffisantes ont bien fonctionnĂ©, mais elles ne sont pas conçues pour une rĂ©cupĂ©ration après une perte de capacitĂ© de production Ă©quivalente Ă  environ la moitiĂ© de la charge du système. Le reste du rĂ©seau s'est Ă©croulĂ© pièce par pièce en 25 secondes. »

Il s'agit des dégâts les plus importants causés par un orage magnétique[2].

Effet sur une force militaire

L'une des rares opérations militaires dont on sait qu'elles ont été affectées a été la composante australienne de la force de maintien de la paix de l'ONU déployée en Namibie. La tempête est survenue lors de l'arrivée dans le pays des premiers éléments du contingent, mais on croit que ses effets ont duré plusieurs semaines. La contribution australienne au groupe d'assistance des Nations unies pour la période de transition en Namibie était très dépendante des communications à haute fréquence, qui ont été lourdement affectées[8] - [9].

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) G. Blais et P. Metsa, « Operating the Hydro-QuĂ©bec grid under magnetic storm conditions since the storm of March 13, 1989, », dans J. Hruska, M.A. Shea, D.F. Smart, G. Heckman, Proc. Solar-Terrestrial Predictions Workshop, Ottawa, May 18-22, 1992, vol. 1, , p. 108–130Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) B. Bozoki, « The effects of GIC on protective relaying, », IEEE Trans. Power Delivery, vol. 11,‎ , p. 725-739
  • (en) G Cucchi et J. Ponder, « Summary of March 13, 1989 geomagnetic storm effects », Transmission & Distribution Conference and Exposition, Dallas, Texas,‎ Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Références

  1. « Geomagnetic Storms Can Threaten Electric Power Grid », Earth in Space, American Geophysical Union, vol. 9, no 7,‎ , p. 9-11 (lire en ligne).
  2. Michel Morin, Gilles Sirois et Bernard Derome, « Le Québec dans le noir », télévision de Radio-Canada, (consulté le ).
  3. Eric J. Lerner, « Space weather : Page 1 », Discover, (consulté le ).
  4. CBC News, « Scientists probe northern lights from all angles », Société Radio-Canada,‎ (lire en ligne).
  5. « A conflagration of storms », sur Solarstorms.org (consulté le ).
  6. « STS-29 », NASA (consulté le ).
  7. Cucchi et Ponder 1991.
  8. David Horner, Australia and the New World Order : The Official History of Australian Peacekeeping, Humanitarian and Post-Cold War Operations, vol. 2 : From Peacekeeping to Peace Enforcement: 1988–1991, Cambridge University Press, , 601 p. (ISBN 978-0-521-76587-9, lire en ligne)
  9. United Nations Transition Assistance Group (UNTAG) in Namibia, Australian Army, , chap. Draft.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.