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Daniel Zdrojewski

Antoni Józef Zdrojewski, dit Daniel Zdrojewski (né le à Skorzewo en Pologne sous domination allemande et mort le à Paris, France), est un officier polonais qui fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, commandant en chef de POWN, la branche militaire de la Résistance polonaise en France.

Daniel Zdrojewski
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Biographie
Naissance

Skorzewo (en)
DĂ©cĂšs
(Ă  89 ans)
Paris
Nationalité
Activité

Biographie

Il participe Ă  la guerre soviĂ©to-polonaise sous les ordres de WƂadysƂaw Sikorski[1]. Il sera gravement blessĂ© lors d’une bataille sur les bords de la Vistule.

De 1921 Ă  1937, il occupe divers postes dans l’armĂ©e polonaise, en tant que lieutenant d’artillerie.

En 1937, il est nommé chef de la section des études à Varsovie.

Seconde Guerre mondiale

En , le commandant Zdrojewski participe Ă  la dĂ©fense de la Pologne envahie par les troupes de l'Allemagne nazie, puis par celles de la Russie soviĂ©tique. Sous la pression des envahisseurs, son unitĂ© se replie en Roumanie oĂč elle est dĂ©sarmĂ©e, puis internĂ©e.

Parvenu en France, il s’engage dans l’armĂ©e polonaise en cours de reconstitution. Il suit les cours d’officiers supĂ©rieurs au camp de Mailly. Au cours de la campagne de France, il commande le 2e rĂ©giment d'artillerie lĂ©gĂšre dans la 2e division d'infanterie polonaise du gĂ©nĂ©ral BronisƂaw Prugar-Ketling. Lors des durs combats menĂ©s dans la rĂ©gion du plateau de MaĂźche, Zdrojewski est gravement blessĂ©. Il sera ensuite citĂ© Ă  l'ordre du corps d'armĂ©e. La Division polonaise est coupĂ©e de ses bases et se retrouve Ă  court de munitions et de ravitaillement. Mais elle refuse de dĂ©poser les armes et d'ĂȘtre incluse dans les conditions d'armistice, alors elle passe la frontiĂšre suisse Ă  la suite du 45e CA. Zdrojewski est internĂ© en territoire helvĂ©tique, et aprĂšs plusieurs mois de captivitĂ©, il reçoit l'ordre de Londres de regagner clandestinement la France pour rejoindre l'organisation du gĂ©nĂ©ral Kleeberg en zone libre.

AprÚs plusieurs tentatives, il parvient à échapper à l'internement en et à gagner la France. Il peut revenir en France, en , clandestinement grùce au soutien du ministre plénipotentiaire polonais à Berne, Alexandre Lados, agissant sur ordre du général Sikorski. En France, Zdrojewski prend contact avec l'organisation clandestine du général Kleeberg, chef de l'organisation militaire, et se met à son service. Le colonel Jaklicz, adjoint du général Kleeberg, lui confie la direction des militaires polonais internés dans la région de Lyon. Sous cette couverture, il s'emploie à organiser une résistance dans les domaines de l'évacuation et de la réception de parachutages. Pour cela, il milite aussi dans le réseau polonais Nurmi du SOE britannique. Durant cette période de clandestinité, il noue des contacts fructueux avec de nombreux officiers de l'armée d'armistice : Henri Frenay, le commandant Lassalle, le capitaine de gendarmerie Flouquet et Abel Verdier, directeur du département consulaire au ministÚre des Affaires étrangÚres de Vichy.

AprĂšs la chute du rĂ©seau Nurmi, Zdrojewski est compromis, puis arrĂȘtĂ© Ă  son tour le , par la police de Vichy Ă  Lyon. Puis, grĂące Ă  la complicitĂ© de nombreux amis militaires français, il est relĂąchĂ©. Totalement " brĂ»lĂ© ", il dĂ©cide alors de gagner l'Angleterre, et passe en Espagne. Mais il est arrĂȘtĂ© Ă  Figueras le et internĂ© au camp de Miranda de Ebro. Au bout de trois mois, il rĂ©ussit Ă  s'Ă©vader, puis Ă  gagner Gibraltar, puis Londres, oĂč il arrive en . Il y suit une formation spĂ©cifique en vue d'un parachutage sur la France.

Il est chargĂ© par le ministĂšre polonais de la DĂ©fense Ă  Londres de fĂ©dĂ©rer et d'organiser la branche militaire de la rĂ©sistance militaire polonaise en France (POWN-W : Polska Organizacja Walki o NiepodlegƂoƛć, Organisation polonaise de lutte pour l’indĂ©pendance), crĂ©Ă© et commandĂ©e par Aleksander KawaƂkowski Il est parachutĂ© sur le territoire français dans la nuit du 22 au , sur Beaulieu-sur-Dordogne, avec le grade de lieutenant-colonel[2]. Il est accompagnĂ© dans sa mission par l'opĂ©rateur radio Antoni PuciƂowski.

Au contraire d’Aleksander KawaƂkowski, fondateur, de la POWN qui rĂ©pond au ministĂšre de l’intĂ©rieur du gouvernement polonais Ă  Londres, Zdrojewski rĂ©pond au gĂ©nĂ©ral Marian Kukiel (en), ministre de la dĂ©fense du mĂȘme gouvernement. Il dispose de moyens radio et d’un budget important, au contraire d'Aleksander KawaƂkowski auquel il s’oppose de plus en plus durement concernant la rĂšgle de Kawalkowski de se tenir Ă  l'Ă©cart de la RĂ©sistance française et des organisations communistes. Zdrojewski opĂšre sous le nom de guerre de "Nestor", puis de "Daniel", et ses rĂ©seaux implantĂ©s dans le nord de la France contribuent Ă  la localisation des rampes de lancement de V1 et V2, information qui est transmise Ă  Londres.

C'est en tant que délégué du Gouvernement polonais en exil que le colonel[3] Zdrojewski signe le avec le général Chaban-Delmas, commissaire du Gouvernement provisoire de la République française, un accord plaçant les unités combattantes polonaises sous le commandement tactique des FFI mais conservant leur encadrement polonais.

Libération et aprÚs-guerre

Le , il prĂ©side une prise d’armes d’un dĂ©tachement de rĂ©sistants FFI polonais Ă  l’ambassade de Pologne[4].

AprĂšs la LibĂ©ration, les relations entre le colonel Zdrojewski et le gĂ©nĂ©ral Kukiel, ministre de la DĂ©fense Nationale, furent particuliĂšrement difficiles. Daniel Zdrojewski s'opposa notamment Ă  ce que ses dĂ©tachements FFI polonais soient transfĂ©rĂ©s en Angleterre pour ĂȘtre intĂ©grĂ©s dans les Forces armĂ©es polonaises alliĂ©es. Pour le « colonel Daniel », les FFI polonais avaient maintenant leur avenir en France.

AprÚs-guerre, le Gouvernement polonais en exil l'habilite à décerner les diplÎmes accompagnant la médaille de la Résistance polonaise en France. Il est promu colonel de l'armée polonaise le , et général de brigade en 1964[2].

Antoni Zdrojewski épouse en 1951 Liliane LefÚvre, ancienne résistante et déportée. Le couple vit à Paris de 1945 à sa mort[5]. Il est reconnu, le , par le général Koenig comme « Liquidateur responsable » des Forces Militaires Polonaises de la Résistance de France auprÚs de la Commission française d'Homologation des FFCI.

Il est sollicité en 1977 par le Sénat français pour témoigner sur le camp de concentration de Rawa Ruska[6].

Distinctions et décorations

Notes et références

  1. Jean Medrala consacre deux chapitres Ă  la biographie de Zdrojewski dans le DVD-ROM La RĂ©sistance polonaise en France, Ă©ditĂ© par la SHLP et l’AERI, sous sa direction, 2013, (ISBN 978-2-915742-29-9)
  2. Grade de lieutenant-colonel (podpuƂkownik) octroyĂ© le jour mĂȘme du parachutage, d'aprĂšs Daniel Zdrojewski. Les informations sur la carriĂšre et les grades d'Antoni Zdrojewski restent Ă  sourcer vu les conflits potentiels de lĂ©gitimitĂ© des gouvernements polonais, en exil ou non, aux dates en question.
  3. Son uniforme de colonel est exposé au Musée de l'Armée (Paris) aux Invalides.
  4. ScĂšne illustrĂ©e par un clichĂ© reproduit dans le DVD-ROM La RĂ©sistance polonaise en France, photo 19 de la planche 11 du chapitre ‘mĂ©dias’
  5. Plaque commémorative au 25 rue de Richelieu, Paris 1er : "Le général Zdrojewski, dit Daniel, chef militaire de la résistance polonaise en France, a vécu dans cette maison de 1945 à 1985".
  6. Journal officiel du , p. 1750 sq
  • Jean Medrala (dir.), La RĂ©sistance polonaise en France, Paris, SHLP et AERI, , DVD-ROM (ISBN 978-2-915-74229-9)

Articles connexes

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