Aleksander Kawałkowski
Aleksander Kawałkowski, né le à Varsovie et mort le à Genève, est un historien, officier et diplomate polonais, ministre délégué du gouvernement polonais en exil et commandant en chef de la Résistance polonaise en France (Polska Organizacja Walki o Niepodległość (P.O.W.N.) pendant la Seconde Guerre mondiale.
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Distinctions | Liste détaillée Médaille de la commémoration de l'indépendance (1928) (d) Croix d'or du Mérite Médaille de guerre (1918-1921) (d) Croix d'argent du Mérite Croix de l'Indépendance Croix d'argent de l'ordre militaire de Virtuti Militari |
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Biographie
En 1915, Aleksander Kawałkowski rejoint l'organisation clandestine créée à l'initiative de Józef Piłsudski Polska Organizacja Wojskowa (Organisation militaire polonaise). En 1918 il entre dans l'armée polonaise fraîchement constituée. Diplômé de l'École supérieure de guerre, à partir de 1927 il intègre du Wojskowe Biuro Historyczne (Bureau d'histoire militaire). En 1933, il est nommé chef du département de la politique de l'éducation au ministère des cultes et de l'éducation. ensuite il entame son service diplomatique.
RĂ©sistance en France
Le , il devient consul au consulat général de la République de Pologne à Paris. Début , il succède à Jerzy Matusiński au poste du consul général de Pologne à Lille. À ce titre, il participe dès 1939 au recrutement des Polonais dans l'armée polonaise qui se reconstitue sur les sol français après l'occupation de la Pologne par l'Allemagne et l'Union soviétique. En vertu des accords polono-français, tous les citoyens polonais du sexe masculin, résidant ou de passage en France, âgés de 17 à 45 ans (50 ans dans le cas des officiers de réserve) et n'ayant pas contracté à ce moment-là l'engagement volontaire pour l'Armée française, sont appelés à se faire recenser dans une mairie propre à son lieu de résidence. Aleksander Kawałkowski dirige le Bureau central de ce recrutement[1].
Kawałkowski reste à son poste à Lille jusqu'en . En , sous pression allemande, le gouvernement français de Vichy procède à la fermeture de l'ambassade de Pologne et de ses consulats également dans la zone non occupée.
En 1941 à Lyon, sur l'ordre du gouvernement polonais en exil à Londres et aidé dans cette tâche par Czesław Bitner, Kawałkowski (alias Justyn), crée un réseau clandestin Organisation polonaise de lutte pour l'indépendance (P.O.W.N.). Dans un premier temps, ses structures s'appuient essentiellement sur les anciens fonctionnaires des consulats, les dirigeants et militants des organisations d'émigrés relevant de la Pologne « officielle », et le personnel des institutions polonaises en France telles que la Banque PKO, l'Agence de voyages « Orbis », etc. Ses principales tâches définies par le gouvernement polonais sont : organisation de la résistance partout où se trouvent des Polonais ; préparation des opérations de sabotage ; propagande anti-allemande ; services de renseignements ; mobilisation des Polonais ; collaboration avec la Résistance française en remplissant le rôle d'alliée comme l'armée polonaise régulière, en Grande-Bretagne, à l'égard des Forces françaises libres[2]. À partir de fin 1942, POWN se ramifie en Belgique et en Hollande, conjuguant sabotages, propagande anti-allemande et services de renseignement, parallèlement à l'activité du réseau F2, l'Organisation militaire composée des débris de l'armée polonaise en France[3]. Sous l'impulsion de Kawałkowski, la P.O.W.N. est devenue la deuxième plus importante organisation de résistance contre l'occupant allemand en France. En , elle comptait déjà mille membres et environ 11 000 en [4].
Le , il est nommé représentant du gouvernement polonais en exil pour la France, la Hollande et la Belgique.
Il est mort en à Genève et enterré au cimetière des Champeaux de Montmorency en France.
Notes et références
- Paweł Sękowski, Les Polonais en France dans l’immédiat après-guerre (1944–1949), Paris, p.86
- Edmond Gogolewski, Les polonais et la Pologne dans la tourmente de la Deuxième Guerre mondiale, Presses Universitaires du Septentrion,
- Tadeusz Wyrwa, La Résistance polonaise et la politique en Europe, Paris, Éditions France-Empire, , p. 441-448.
- Marek Zgorniak, « La résistance polonaise en France sous l'occupation hitlérienne 1940-1944 », Revue du Nord,‎ année 1975, 226, pp. 461-474
Bibliographie
- Janine Ponty, Les Polonais dans la résistance en France, Hommes & Migrations, 1991, p. 27-29
- Bruno, Drweski, La POWN, un mouvement de résistance polonais en France, Revue des Études slaves, 1988, p. 741-752
- Céline Gervais-Francelle (éd.), La Pologne dans la Deuxième Guerre mondiale : archives, témoignages, oublis, Paris, Revue d’études slaves, 2004.
- Edmond Gogolewski, La Pologne et les Polonais dans la tourmente de la Deuxième Guerre mondiale, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 1996.
- Tadeusz Wyrwa, La résistance polonaise et la politique en Europe, Paris, France-Empire, 1983
- Paweł Sękowski, Les Polonais en France au lendemain de la seconde guerre mondiale (1944-1949) - Histoire d'une intégration, PU Paris-Sorbonne, 2019, (ISBN 979-10-231-0631-2)