DMG Mori Global One
DMG Mori Global One de son nom de course — Spirit of Yukoh V de « son nom officiel » — est un voilier monocoque japonais de 60 pieds, foiler conçu pour la course au large, lancé en 2019. Il répond aux normes de la classe Imoca. Il est barré par le Japonais Kōjirō Shiraishi.
DMG Mori Global One | |
DMG Mori Global One en 2019 | |
Autres noms | Spirit of Yukoh V |
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Type | IMOCA 60 |
Classe | Imoca |
Histoire | |
Architecte | VPLP design |
Chantier naval | Multiplast |
Lancement | 2019 |
Équipage | |
Équipage | Kojiro Shiraishi |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 18,28 m |
Maître-bau | 5,85 m[1] |
Tirant d'eau | 4,50 m |
Tirant d'air | 29 m |
DĂ©placement | 8 tonnes |
Voilure | 320 m2 au près, 600 m2 au portant[2] |
Carrière | |
Armateur | DMG Mori Sailing Team |
Port d'attache | Lorient |
Historique
Conception
En 2016, sur Spirit of Yukoh IV, le navigateur japonais Kōjirō Shiraishi est le premier Asiatique à prendre le départ d'un Vendée Globe[3]. Il démâte au large du cap de Bonne-Espérance, et doit abandonner[4].
En vue du Vendée Globe 2020-2021, il trouve un partenaire : DMG Mori, fabricant germano-nippon de machines-outils[5]. Il peut cette fois s'entourer d'une véritable équipe de professionnels[6]. Plutôt que sur l'achat d'un bateau, le choix se porte sur une construction. Pour gagner du temps, pour respecter le calendrier d'entraînement qui doit mener au Vendée Globe, l'équipe choisit de louer les moules du Charal de Jérémie Beyou, un plan VPLP[7].
Le chantier démarre en chez Multiplast, à Vannes[8]. DMG Mori va être « un bateau simple et fiable[7] », mais un foiler puissant, comme Charal. Par rapport aux Imoca du Vendée Globe 2016-2017, on a un bateau plus étroit[1], car on est sûr à présent que les foils fonctionnent. L'arrière est donc moins « carré ». « La stabilité n’est plus due aux formes, mais aux appendices[5] », dit Yann Penfornis, directeur général de Multiplast. Le nouvel Imoca ressemble beaucoup à Charal : « À part quelques très légers détails autour du rouf, c’est son sister-ship, mais à la mode japonaise », c'est-à -dire que tout a été passé au crible, remis en question, sans forcément finir par être modifié[5].
Shiraishi va garder les foils d'origine pour le Vendée Globe, tandis que Beyou prévoit de remplacer ceux de Charal par des foils courbes[5]. L'équipe de Shiraishi peut échanger avec celle de Beyou. « De travailler sur le même moule, ça crée des liens, reconnaît Shiraishi. On a pu, sur pas mal de points de détail, bénéficier de l’expertise du bureau d’étude de Charal. Ça nous a permis de gagner du temps. Mais chaque projet est autonome[6]. »
Après neuf mois de travail, soit 30 000 heures[5], l'Imoca est mis à l'eau à Vannes le [9]. Son nom de course est DMG Mori Global One. Il s'agit du cinquième bateau de Shiraishi. Il porte donc comme « nom officiel[10] » Spirit of Yukoh V, en hommage à Yukoh Tada, le maître de Shiraishi[11]. Il rejoint le jour même Lorient, son port d'attache[8].
Le calendrier de préparation se trouve contrarié. Le bateau ne peut être prêt pour le Défi Azimut en septembre, ni pour le départ en octobre de la Transat Jacques-Vabre, qualificative pour le Vendée Globe. Aucune explication n'est fournie pour ces retards. Shiraishi ne le révélera qu'en février 2021, à l'arrivée du Vendée Globe : « Je ne l'avais pas encore annoncé mais un an avant mon Vendée Globe, j’ai subi une grosse opération de chirurgie cardiaque[12]. » En 2020, la pandémie de covid-19 provoque l'annulation de deux autres courses qualificatives : The Transat, prévue en mai, et New York-Les Sables, prévue en juin.
Vendée-Arctique-Les Sables-d'Olonne
Cette dernière est remplacée par une épreuve inédite, la Vendée-Arctique-Les Sables-d'Olonne, qui part le [13]. Dès le début de cette première course, Shiraishi connaît quantité de problèmes techniques. Le sixième jour, il fait remarquer : « Jusqu’à présent, j’ai plus réparé que navigué […] On n’avait pas encore pu tester le bateau à 100 % dans des conditions de grosse mer. C’est une très bonne chose que cette course ait pu être organisée, elle nous permet d’affronter de grosses conditions. Ce qui nous arrive est normal[14]. » DMG Mori termine 10e[15]. « Pendant cette course, dit son skipper, j’ai eu beaucoup de soucis à bord que l’on n’avait pas eus pendant les entraînements. On sait maintenant ce qu’il faut changer et améliorer durant notre chantier d'été[16]. »
Vendée Globe 2020-2021
Le départ du Vendée Globe est donné le . Le 14, une panne de pilote automatique provoque trois empannages incontrôlés sur DMG Mori Global One. La grand-voile est déchirée. Quatre lattes sont endommagées[17]. Six jours durant, Shiraishi s'applique à couper une partie de la voile et à raccorder partie haute et partie basse. Lorsqu'il reprend la course, il est en 31e position. Le bateau ne peut plus avoir de grand-voile haute, il va moins vite, mais la réparation tient. DMG Mori remonte peu à peu l'arrière de la flottille. Le , il termine 16e, sur 33 bateaux au départ. Son temps est de 94 jours, 21 heures, 32 minutes et 56 secondes. Il a parcouru sur le fond 29 067,67 milles, à 12,76 milles de moyenne[18].
Tournée au Japon
En mai 2021, le bateau est transporté par cargo au Japon. Il y effectue une tournée des ports permettant aux Japonais de découvrir l'univers de la voile[19].
Saison 2022
En février 2022, DMG Mori Global One est de retour à Lorient[20]. Après son chantier d'hiver, il est remis à l'eau en avril. En mai, il termine 14e de la Bermudes 1000 Race[21]. En juin, il termine 20e de la Vendée-Arctique-Les Sables-d'Olonne[22].
Palmarès
- 2020. 10e de la Vendée-Arctique-Les Sables-d'Olonne, barré par Kōjirō Shiraishi[15]
- 2020-2021. 16e sur 33 dans le Vendée Globe, barré par Kojiro Shiraishi, en 94 jours, 21 heures, 32 minutes et 56 secondes[18]
- 2022 :
- 14e sur 24 dans la Bermudes 1000 Race, barré par Kojiro Shiraishi[21]
- 20e sur 25 dans la Vendée-Arctique-Les Sables-d'Olonne, barré par Kojiro Shiraishi[22]
Notes et références
- La largeur est de 5,85 mètres, selon deux fiches techniques. « DMG Mori Global One », sur imoca.org, 28 mai 2020 (consulté le 2 juin 2020). — « Monocoque Imoca DMG Mori », sur vendeeglobe.org (consulté le 2 juin 2020). — 5,55 mètres, selon Yann Penfornis, directeur général de Multiplast. Dominic Bourgeois, « Sortie de chantier pour l’Imoca DMG Mori, sister-ship du Charal de Jérémie Beyou », sur voilesetvoiliers.ouest-france.fr, (consulté le 2 juin 2020).
- « DMG Mori Global One », sur imoca.org, article cité.
- « Portrait - Kojiro Shiraishi », sur vendeeglobe.org (consulté le 3 septembre 2019).
- Rodolphe Ryo avec AFP, « Vendée Globe : le Japonais Kojiro Shiraishi abandonne », sur lexpress.fr, 4 décembre 2016 (consulté le 3 septembre 2019).
- Dominic Bourgeois, « Sortie de chantier pour l’Imoca DMG Mori… », sur voilesetvoiliers.ouest-france.fr, article cité.
- « Kojiro Shiraishi : « Être à la hauteur de la confiance qu’on m’accorde », sur vendeeglobe.org, 13 septembre 2019 (consulté le 2 juin 2020).
- « Kojiro Shiraishi fait construire un Imoca : « Je veux être le premier Asiatique à terminer le Vendée Globe », sur scanvoile.com, 21 février 2019 (consulté le 3 septembre 2019).
- « DMG Mori, le nouvel Imoca de Kojiro Shiraishi », sur courseaularge.com, 31 août 2019 (consulté le 13 septembre 2019).
- Nicolas Émeriau, « Le 60 pieds DMG Mori mis à l’eau ce lundi matin », sur ouest-france.fr, 2 septembre 2019 (consulté le 2 septembre 2019).
- « Kojiro Shiraishi : « Être à la hauteur de la confiance qu’on m’accorde », sur vendeeglobe.org, 13 septembre 2019 (consulté le 25 novembre 2019).
- Jean-Louis Le Touzet, « Quand l'élève vogue pour le maître japonais », sur liberation.fr, 21 octobre 2006 (consulté le 4 septembre 2019).
- « Kojiro Shiraishi a témoigné sa gratitude à son équipe, son coach Bilou et son bateau », sur vendeeglobe.org, 11 février 2021 (consulté le 27 février 2021).
- « La Vendée-Arctique-Les Sables-d'Olonne : née un 4 juillet », sur imoca.org, 11 juin 2020 (consulté le 13 juin 2020).
- « Une marque et ça repart », sur imoca.org, (consulté le ).
- « Les arrivées du 6e au 10e », sur imoca.org, (consulté le ).
- « Dernier jour sur DMG Mori Global One », sur imoca.org, 14 juillet 2020 (consulté le 14 juillet 2020).
- « Le Japonais Shiraishi déchire sa grand-voile dans la tempête », sur lefigaro.fr, 14 novembre 2020 (consulté le ).
- « Kojiro Shiraishi, premier Asiatique à terminer le Vendée Globe », sur imoca.org, 11 février 2021 (consulté le ).
- « Interview. Kojiro Shiraishi : « Nous avions à cœur de faire découvrir cet univers aux Japonais », sur imoca.org, 10 mars 2022 (consulté le 2 avril 2022).
- « A42 Spirit Of Yukoh V, JPN 11 », sur histoiredeshalfs.com, février 2022 (consulté le 4 avril 2022).
- « Classement de la course », sur guyaderbermudes1000race.com, 16 mai 2022 (consulté le 3 juin 2022).
- « Vendée Arctique - 2022 », sur imoca.org (consulté le 2 juillet 2022).