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DKW

DKW (Dampf-Kraft-Wagen, « véhicules mus par la vapeur ») est un ancien constructeur allemand d'automobiles et de motocyclettes fondée en 1917 par Jörgen Skafte Rasmussen, danois d'origine. Les usines étaient à Zwickau, en Saxe et le siège social à Zschopau, en Saxe.

Deutschland Konzern Wanderer
logo de DKW

Création 1917
Dates clés 1932 : entrée dans Auto Union
Disparition 1966
Fondateurs Jörgen Skafte Rasmussen
Forme juridique Société par actions
Siège social Zschopau (1906-1932)
Chemnitz(1932-1949)
Ingolstadt (1949-1969)
Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Actionnaires Volkswagen
Activité Construction de véhicules automobiles, de remorques et semi-remorques
Société mère Auto Union

Fusionné dans l'Auto Union, DKW a produit des motos jusqu'en 1958 et des automobiles jusqu'en 1968.

Histoire

Moteur de jouet DKW (1919).
Ancien logo.

En 1904, l'ingénieur danois Jörgen Skafte Rasmussen et son associé Carl Ernst ont créé une entreprise de distribution de machines à vapeur et appareils à Chemnitz en Saxe. Deux ans plus tard, le siège a été transféré dans une ancienne draperie à Zschopau.

Durant la Première Guerre mondiale, Rasmussen a poursuivi le dĂ©veloppement d'un vĂ©hicule Ă  vapeur ; de ce Dampf-Kraft-Wagen, toutefois, il ne restait que l'abrĂ©vation de DKW. L'histoire de celui-ci commence en 1917, avec la crĂ©ation d'une entreprise de mĂ©canique qui produit un petit moteur de 18 cm3 pour jouets sous le nom Des Knaben Wunsch (« Le dĂ©sir du garçon »).

Ce petit moteur Ă  deux temps a encore Ă©tĂ© amĂ©liorĂ© et il sera portĂ©, par la suite, Ă  118 cm3. Après la guerre, il sera montĂ© comme moteur auxiliaire de bicyclette, rapidement popularisĂ© sous le slogan Das Kleine Wunder (« La petite merveille »). En 1921, DKW amorça Ă©galement la distribution de scooters (Golem).

Motos

Une DKW-Auto Union RT 125 de 1940

DKW fut un grand constructeur de motos. La production d'un vĂ©hicule complet commence en 1922, avec un modèle Ă  142 cm3, avec variateur de vitesse en option.

En France, la sociĂ©tĂ© SIC adapte le moteur auxiliaire Ă  ses bicyclettes, puis commercialise des motos complètes avec le 142 cm3.

Dès 1925, DKW utilise des moteurs à compresseur.

En 1929, une 500 cm3 Ă  refroidissement liquide est commercialisĂ©e (100 km/h, 14 ch, boĂ®te Ă  trois rapports). Il faut attendre 1930 pour voir apparaĂ®tre le moteur monobloc, incluant une transmission finale performante, qui existera aussi en version 600 cm3.

DKW fera d'importants travaux dans le fonctionnement du moteur Ă  deux temps qui Ă©quipe tous ses vĂ©hicules, mais les brevets seront dĂ©posĂ©s par un certain Adolf SchnĂĽrle. Il tenta d'Ă©quiper une moto de course avec un moteur deux-temps Ă  pistons opposĂ©s de 250 cm3, Ă  carburateur Zoller. Il en restait encore quelques exemplaires après la guerre : les DKW GS250. Le pilote Kurt Kuhnke, qui en avait rĂ©cupĂ©rĂ© un, courut sous sa propre bannière (ses dĂ©buts de sportif datent de 1950) ce qu'on appelait alors une KS1. Son moteur chauffait beaucoup, ce dont Kuhnke s'aperçut dès sa première course. La puissance du moteur de 250 cm3 Ă©tait d'environ 45 CV Ă  7 000 tr/min[1]. L'adhĂ©sion de l’Allemagne Ă  la FIM sonna le glas de la carrière sportive du moteur DKW : après la guerre, la FIM interdit les moteurs Ă  compresseur dans les compĂ©titions.

Les modèles postérieurs à la fusion dans Auto Union (1932) portaient les deux sigles DKW et Auto Union. Certains modèles commercialisés par DKW seront, en fait, des Schüttof, à moteurs quatre-temps.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux modèles sont utilisés par l'armée allemande (NZ 350, RT 125…). À cette époque, DKW est, de loin, le premier constructeur allemand de motos. La DKW 125 RT est une machine performante et légère, capable de performances équivalentes à des modèles concurrents de plus forte cylindrée grâce au système de balayage Schnürle qui augmente le rendement du moteur.

En 1938, le gouvernement nazi interdit à DKW de commercer avec les Pays-Bas car l'importateur néerlandais, la firme Stokvis a des dirigeants juifs. Les frères Stokvis font alors réaliser une copie de la moto par la firme anglaise Royal Enfield, la cylindrée est toutefois supérieure pour compenser le moindre rendement du moteur, qui n'utilise pas les procédés brevetés.

À la fin de la guerre, l'usine de Zschopau se retrouve en RDA, où elle devient IFA, puis MZ. À l'Ouest, la production reprend en 1949. Après la guerre, la DKW RT 125, conçue par Hermann Weber en 1939 et dont les plans ont été saisis par les alliés, servira de modèle à plusieurs motos[2] dont la Bantam de BSA (1948), la Hummer (en) d'Harley-Davidson (1947)[3], la M-1A Moskva russe (1946), et la première Yamaha, la 125 YA-1 (1955)[4].

DKW produit en grande série un scooter, le motor roller Hobby qui utilise un démarreur "lanceur" manuel à corde et poignée, comme les moteurs hors bord de bateau.

Fiable et apprécié des clients, il sera le troisième scooter le plus vendu en Europe, derrière les Vespa et Lambretta. Il sera produit en France sous licence par la firme d'armement Manurhin.

L'interdiction de la suralimentation en compétition moto en 1946 éloigne DKW de la course.

En 1958, DKW arrĂŞte sa production, et fusionne dans la Zweirad Union.

Automobiles

DKW P 15 cabriolet (1928–1929).
DKW F8 Meisterklasse (1939–1942).
DKW Munga (1956–1968).

Son modèle phare fut la DKW type P, produite de 1928 Ă  1929. Cette citadine polyvalente Ă©tait livrable en deux versions : un roadster et un cabriolet deux places. Elle Ă©tait Ă©quipĂ©e Ă  l'origine d'un deux-cylindres deux-temps d'une cylindrĂ©e de 600 cm3 dont la conception remontait Ă  1921, produit par l'usine de motos de Zschopau. DĂ©jĂ  en 1929, elle fut remplacĂ©e par la DKW 4=8 Ă©quipĂ©e d'un quatre-cylindres deux-temps qui a Ă©tĂ© produite jusqu'en 1940. Elle connut, par la suite, de nombreuses versions et de nombreuses motorisations (V 800  /  V 1000  /  Sonderklasse  /  Schwebeklasse).

Sous l'impulsion de Jörgen Skafte Rasmussen, DKW réintroduisait le concept d'un bicylindre à deux temps entre avec la présentation de la DKW F1 au salon de Berlin en février 1931. Ce modèle, fabriqué dans les usines de Zwickau, fut l'une des premières automobiles à bénéficier de la traction avant (en allemand : Frontantrieb) de série. Le constructeur entre, en 1932, dans le groupe Auto Union.

Comme la 4=6, un moteur très particulier, le Pfaffrath, fut appelé 3=6 (F 93/94) dans les catalogues de l’après-guerre, car, pour DKW, la puissance développée par un trois-cylindres deux-temps était identique à celle d’un six-cylindres quatre-temps... Assurément, cet argument d'ordre commercial ne tient pas devant une étude technique un tant soit peu poussée. Ce qui est vrai, en revanche, c'est que trois explosions par tour de vilebrequin conféraient à ce moteur une souplesse proche de celle d'un six-cylindres quatre-temps de puissance équivalente. C'est sans doute ce que le constructeur voulait mettre en avant.

Le moteur Pfaffrath 3-cylindres fut proposé dans les cylindrées et puissances suivantes :

  • 780 cm3 (alĂ©sage/course 60 Ă— 68) dĂ©veloppant 20 ch Ă  3 200 tr/min ;
  • 980 cm3 (alĂ©sage/course 68 Ă— 68) dĂ©veloppant 25 ch Ă  3 500 tr/min ;
  • 1 054 cm3 (alĂ©sage/course 70 Ă— 68,5) dĂ©veloppant 32 ch Ă  3 800 tr/min (Ă  partir de 1935).

Malgré certains aspects remarquables (puissance, légèreté, facilité d'entretien…), il offrait plusieurs inconvénients : le bruit du deux-temps au ralenti, les fumées d'échappement grasses dues à la lubrification par le mélange essence-huile, des reprises parfois génératrices d'à-coups et surtout une consommation d'essence jugée excessive. Au point que DKW signifiait souvent, dans l'esprit du public : « Der Kunde weint. » (« Le client pleure. »). Toutefois, les enthousiastes de la marque, qui mettaient en avant la légèreté, le brio et la robustesse du moteur, préféraient décliner l'acronyme d'une façon plus flatteuse: Das Kleine Wunder (la petite merveille).

En 1957, Auto Union devient propriété de Daimler-Benz, qui le revend ensuite au groupe Volkswagen en 1964. La dernière voiture DKW construite en Allemagne était la F102, à moteur deux temps, produite jusqu'en 1966. La F103 à quatre temps, qui lui succède, a été commercialisée sous la marque Audi, autre marque du groupe Auto Union.

Les voitures portant le sigle DKW ont continué à être construites sous licence au Brésil et en Argentine jusqu'en 1967 et 1969 respectivement.

En France, le premier importateur fut André Jullien sous la raison sociale France Union Automobile à partir des années 1950. En 1960, Mercedes rachète Auto Union et, fait rare, nommera deux importateurs, France Union Automobile pour la France hors Paris et hors région parisienne et Charles Delecroix, l'importateur Mercedes pour Paris et la région parisienne.

Mais le constructeur Mercedes, en fait peu intéressé par cette marque et ayant besoin de liquidités pour un gros investissement dans les poids lourds, revend Auto Union à Volkswagen en 1964. C'est à partir de cette période qu'arriveront les premières Audi.

Notes et références

  1. Cf. à ce sujet « dkw-rennmaschinen.de » (consulté le )
  2. (en) History of the Yamaha YM1 : From Germany to Japan, a piece of Yamaha history - Robert Smith, Motorcycle Classics, septembre-octobre 2006
  3. (en) Short History of the Hummer - Harley Hummer Club
  4. DKW fĂŞte ses 100 ans - Caradisiac, 8 juin 2007

Voir aussi

Liens externes

  • Notice dans un dictionnaire ou une encyclopĂ©die gĂ©nĂ©raliste :
  • (fr) bellesmachines.com - L'histoire amĂ©ricaine de la DKW 125. Cette moto rebaptisĂ© S-125 ou Model 125 fit partie des compensations de guerre.donnĂ©es aux États-Unis. Cette petite cylindrĂ©e fut construite de 1948 Ă  1966 par Harley-Davidson. Article rĂ©digĂ© par bellesmachines.com
  • (de) dkwmonza.de - Site sur DKW et son histoire
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