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DĂ©troit de Danemark

Le détroit de Danemark est un détroit situé entre le Groenland et l'Islande.

DĂ©troit de Danemark
GĂ©ographie humaine
Pays cĂ´tiers Drapeau du Groenland Groenland
Drapeau de l'Islande Islande
GĂ©ographie physique
Type DĂ©troit
Localisation Océan Atlantique, océan Arctique
CoordonnĂ©es 67° 30′ nord, 25° 00′ ouest
Géolocalisation sur la carte : océan Atlantique
(Voir situation sur carte : océan Atlantique)
DĂ©troit de Danemark
Géolocalisation sur la carte : océan Arctique
(Voir situation sur carte : océan Arctique)
DĂ©troit de Danemark
GĂ©olocalisation sur la carte : Groenland
(Voir situation sur carte : Groenland)
DĂ©troit de Danemark
GĂ©olocalisation sur la carte : Europe
(Voir situation sur carte : Europe)
DĂ©troit de Danemark

Toponymie

Le détroit de Danemark est dénommé Danmarksstrædet en danois, et Grænlandssund en islandais, ce qui signifie « détroit du Groenland ». En français, l'appellation « détroit de Danemark » est la plus répandue, même si l'expression « détroit de Groenland » a été utilisée dans des publications remontant au XVIIIe siècle[1], en 1933[2] et 1970[3]. En anglais, les deux expressions sont utilisées[4].

En 1936, une publication note que le terme « détroit du Groenland » est davantage utilisé par les pêcheurs et chasseurs de phoques norvégiens que « détroit de Danemark »[5].

GĂ©ographie

Localisation et géologie

Le courant du Groenland oriental (en haut à droite de l'image) parcourt le détroit de Danemark, apportant les eaux froides de l'océan Arctique.

Le dĂ©troit de Danemark relie la mer du Groenland, au nord, Ă  la mer d'Irminger, au sud, cette dernière Ă©tant une mer cĂ´tière de l'ocĂ©an Atlantique. Il mesure environ 600 km de long et, dans sa partie la plus Ă©troite, 300 km de large ; sa profondeur est en moyenne de 600 m[6]. Il est bordĂ© par un large plateau continental qui s'Ă©tend Ă  plus d'une centaine de kilomètres des cĂ´tes groenlandaises ; du cĂ´tĂ© islandais, le plateau continental s'arrĂŞte Ă  seulement vingt kilomètres des cĂ´tes[6].

Le détroit de Danemark s'est ouvert durant la période de l'Éocène (il y a 56,0 à 33,9 millions d’années)[7], entraînant une circulation océanique importante en eaux profondes. Au fil du temps, la profondeur du détroit s'est accrue, dépassant les 600 mètres à partir du Miocène[8].

Courants marins

La banquise de mer dans le détroit de Danemark représente un obstacle à franchir pour les bateaux. Photo de février 2010.

Le courant du Groenland oriental traverse le détroit[9], emportant les eaux froides de l'océan Arctique vers le sud. Ce courant apporte de la glace en hiver, formant une banquise de mer souvent très dense le long des côtes groenlandaise. En été, le détroit est généralement dépourvu de glace, même si le courant du Groenland oriental charrie des milliers d'icebergs toute l'année[6]. Le détroit constitue donc une barrière d'entrée vers l'océan Atlantique pour les navires[10]. Cette circulation d'eau a débuté

Un courant plus faible et plus chaud, le courant d'Irminger, traverse le détroit du nord au sud, à proximité de l'Islande[6].

Faune et flore

Plusieurs espèces de poissons vivent dans le détroit, comme la morue, le flétan, l'aiglefin, le saumon et les crevettes. On y trouve également des baleines et des phoques[6]. Le détroit a joué un rôle important dans les mouvements migratoires de la faune marine de l'Atlantique vers l'Arctique durant l'Éocène[11].

Histoire

Le détroit de Danemark en arrière-plan depuis la ville islandaise de Breiðavík (région de Vestfirðir).

Les côtes du Groenland bordant le détroit sont très peu habitées en raison des conditions climatiques rudes ; à l'inverse, les côtes Islandaises bénéficient d'un climat moins froid et d'une banquise de mer moins importante, ce qui a permis l'installation de communautés humaines vivant notamment de la pêche[6].

Vikings

Les Vikings sont les premiers à avoir traversé le détroit, lors de l'expédition d'Erik le Rouge en 986 partie d'Islande. En dépit des compétences de navigateurs des Vikings, la traversée s'est avérée périlleuse et onze navires sur vingt-cinq coulent à cause des mauvaises conditions. Les navires utilisés étaient, d'après Graeme Davis, guère adaptés à un tel voyage[10]. Erik le Rouge continue ensuite son périple et atteint la côte ouest du Groenland[12].

Seconde guerre mondiale

D'un point de vue stratégique, le détroit de Danemark fait partie de la ligne GIUK qui contrôle l'accès à l'océan Atlantique des navires partant d'Europe du Nord.

Le cuirassé allemand Bismarck tire sur le HMS Prince of Wales durant la bataille du détroit de Danemark.

Durant la Seconde guerre mondiale, le cuirassé allemand Bismarck quitte l'Allemagne et emprunte le détroit de Danemark pour entrer dans l'Atlantique. Le , il est intercepté par deux navires britanniques durant la bataille du détroit de Danemark : le HMS Hood est coulé par le Bismarck et le HMS Prince of Wales est endommagé. Trois jours plus tard, le Bismarck est coulé dans l'Atlantique par la marine britannique.

Références

  1. Antoine Francois Prevost d'Exile, Histoire generale des voyages ou nouvelle collection de toutes les relations de voyages par mer et par terre, qui ont ete publ. jusqu'Ă  present ... pour former un systeme complet d'histoire et de geographie moderne, qui representera l'etat actuel de toutes les nations (Continuee par A. Deleyre, A.G. Meusnier de Querlon et J. Rh. Rousselot de Surgy.) Nouv. ed., rev. sur l'original anglais etc. (par J. P. J. Dubois), Pierre de Hondt, (lire en ligne), p. 315 :
    « continuer encore la Côte opposée à la baie de Baffin, & gagner le Détroit de Groenland »
  2. Permanent Court of International Justice, Pleadings, Oral Statements and Documents ...., A.W. Sijthoff, (lire en ligne), p. 1041, 1045, 1069
  3. André Cailleux et Vsevolod Romanovsky, La glace et les glaciers, (Presses universitaires de France) réédition numérique FeniXX, (ISBN 978-2-7059-0641-2, lire en ligne)
  4. (en) Ana G. LĂłpez MartĂ­n, International Straits: Concept, Classification and Rules of Passage, Springer Science & Business Media, (ISBN 978-3-642-12906-3, lire en ligne), p. 87
  5. (en) International Association of Physical Oceanography, Publication scientifique, International Association of Physical Oceanography, (lire en ligne), p. 12
  6. (en) Mark Nuttall, Encyclopedia of the Arctic, Routledge, (ISBN 978-1-136-78680-8, lire en ligne), p. 483
  7. (de) Nova acta Leopoldina, J. A. Barth, (lire en ligne), p. 150
  8. (en) Michael C. Boulter et Helen Fisher, Cenozoic Plants and Climates of the Arctic, Springer Science & Business Media, (ISBN 978-3-642-79378-3, lire en ligne), p. 40-41
  9. Kjetil Våge, Robert S. Pickart, Michael A. Spall et G.W.K. Moore, « Revised circulation scheme north of the Denmark Strait », Deep Sea Research Part I: Oceanographic Research Papers, vol. 79,‎ , p. 20–39 (DOI 10.1016/j.dsr.2013.05.007, lire en ligne, consulté le )
  10. (en) Graeme Davis, Vikings in America, Birlinn, (ISBN 978-1-84158-701-1, lire en ligne), p. 36, 134
  11. (en) Martin H. P. Bott, Svend Saxov, Manik Talwani et Jörn Thiede, Structure and Development of the Greenland-Scotland Ridge: New Methods and Concepts, Springer Science & Business Media, (ISBN 978-1-4613-3485-9, lire en ligne)
  12. (en) Frank R. Donovan, The Vikings, New Word City, (ISBN 978-1-61230-850-0, lire en ligne)

Voir aussi

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