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Délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT

Un délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH) est, en France, un délégué interministériel institué en 2012 pour coordonner la politique nationale de lutte contre le racisme, l'antisémitisme et, depuis 2016, la haine anti-LGBT[1].

Délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT
Image illustrative de l’article Délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT

Image illustrative de l’article Délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT
Titulaire actuel
Sophie Elizéon
depuis le février 2021

Création 16 février 2012
Premier titulaire Régis Guyot
Site internet gouvernement.fr/dilcrah

Attributions

Au titre de ses attributions :

  1. Il assure le secrétariat du comité interministériel de lutte contre le racisme et l'antisémitisme. Il prépare ses travaux et délibérations et en suit l'exécution aux niveaux national et territorial ;
  2. Il coordonne et assure la mise en œuvre de la politique nationale de lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine-anti-LGBT. À ce titre, il œuvre au renforcement des collaborations entre l'État, les collectivités territoriales et les partenaires sociaux et économiques ;
  3. Il participe aux travaux relatifs aux questions relevant de sa compétence que conduit, en matière européenne et internationale, le ministre des Affaires étrangères.

Pour l'exercice de ses missions, il peut faire appel, en tant que de besoin, aux administrations publiques centrales, aux corps d'inspection et, dans le respect des pouvoirs confiés aux ambassadeurs[2] et aux préfets[3], aux services déconcentrés relevant des ministres intéressés, notamment des ministres membres du comité.

Il peut réunir des représentants de ces administrations ainsi que de tout organisme public intéressé par les causes.

En juillet 2016, la lutte contre l'homophobie est ajoutée à la mission du DILCRA, devenu dès lors DILCRAH[4].

Fonctionnement

Ses moyens de fonctionnement précédemment inscrits au budget du ministère de l'Intérieur, le sont désormais auprès des services du Premier ministre. Censé par ailleurs dépendre du ministre de l'Intérieur quand bien même il est toutefois directement rattaché au Premier ministre depuis le [5], il rend compte aux deux de ses travaux.

Titulaires et composition

Toutes les personnes ayant occupé ce poste sont des préfets.

En 2021, Slate relève que la DILCRAH « a recruté ces dernières années de nombreux proches du Printemps républicain (PR), de l'ex-porte-parole de campagne de Manuel Valls lors des primaires socialistes et suppléante du député LREM Benjamin Griveaux à l'Assemblée nationale Élise Fajgeles à Cindy Léoni, une des premières signataires du manifeste du PR, ex-présidente de SOS Racisme, depuis nommée sous-préfète par décret présidentiel »[10].

Conseil scientifique

La DILCRAH est dotée depuis 2016 d'un conseil scientifique, présidé par Dominique Schnapper de 2016 à 2019[11], puis par Smaïn Laacher à partir du 15 janvier 2019[12].

À l'été 2022, Karine Espineira démissionne du conseil scientifique de la Dilcrah pour dénoncer sa présidence par le sociologue Smaïn Laacher, membre du conseil scientifique de l’Observatoire de la petite sirène, un collectif jugé « transphobe » par de nombreuses organisations LGBTQI+[13]. Smaïn Laacher manifeste en décembre 2022 son opposition à « la conduite d’un certain nombre de transactivistes » qui se sont opposés à Caroline Eliacheff et Céline Masson, les cofondatrices de l’Observatoire de la petite sirène[14]. Celles ci relayent son communiqué, alors que la Dilcrah s'en désolidarise. L'instance est dissoute en janvier 2023 après des mois de dissensions[15].

Critiques

SOS Racisme a estimé, lors de la nomination du premier titulaire, qu'elle était « à visée électoraliste » et trop tardive[16].

Quelques mois seulement après sa nomination, Gilles Clavreul, ancien conseiller auprès de François Hollande, suscite une vive polémique par ses propos rapportés dans un article de Libération[17] - [18] - [19]. Jean-Claude Dulieu, coprésident du MRAP, lui reproche par exemple d'avoir fait une hiérarchie des racismes en ayant déclaré :

« Tous les racismes sont condamnables, mais le racisme anti-Arabe et anti-Noir n’a pas les mêmes ressorts que l’antisémitisme dans sa violence. Il faut être capable de dire la particularité de l’antisémitisme[19]. »

Travaux

Ses travaux sont consultables en PDF/X dans un espace dédié sur le site du Premier ministre.

Il a publié son premier rapport d'activité en [20].

Notes et références

  1. Décret no 2012-221 du 16 février 2012 instituant un délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme.
  2. Décret no 79-433 du 1er juin 1979 relatif aux pouvoirs des ambassadeurs et à l'organisation des services de l'État à l'étranger.
  3. Décret no 2004-374 du 29 avril 2004 relatif aux pouvoirs des préfets, à l'organisation et à l'action des services de l'Etat dans les régions et départements.
  4. Aude Lorriaux, « Les propos du nouveau référent homophobie inquiètent des militants LGBT », sur Slate, .
  5. « Communiqué de presse - Nomination du délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme ».
  6. Décret du 1er mars 2012 portant nomination du délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme - M. Guyot (Régis).
  7. Décret du 27 novembre 2014 portant nomination du délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme - M. CLAVREUL (Gilles).
  8. Décret du 4 mai 2017 portant nomination du délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme et la haine envers les personnes lesbiennes, gays, bi et trans - M. POTIER (Frédéric).
  9. « Nomination : La Réunionnaise Sophie Elizéon, préfète de l’Aude, prend la tête de la DILCRAH », sur Outremers360° (consulté le )
  10. Romain Gaspar, Isabelle Kersimon et Pierre Maurer, « Peu d'adhérents mais des relais puissants, que pèse vraiment le Printemps républicain? », sur Slate, (consulté le ).
  11. « Installation d'un Conseil scientifique auprès de la DILCRA », sur Gouvernement.fr (consulté le )
  12. « Installation du nouveau Conseil scientifique de la DILCRAH », sur Gouvernement.fr (consulté le )
  13. Rozenn Le Carboulec, « Mineurs trans : la délégation interministérielle contre la transphobie en pleine crise », sur Mediapart (consulté le )
  14. « Transidentités : « Quand on est républicain, universaliste, on ne doit pas avoir peur du débat » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  15. « Le conseil scientifique de la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT dissous après des mois de dissensions internes », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  16. « L'ex-préfet des Deux-Sèvres chargé de la lutte contre la racisme », Le Courrier de l'Ouest, (lire en ligne).
  17. Alice Géraud, « Gilles Clavreul, la valse antiraciste », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
  18. Youssef El Amraoui, « À quoi sert la DILCRA ? », sur Quartiers XXI, .
  19. Carine Fouteau, « Antiracisme : Gilles Clavreul, délégué interministériel à la discorde », Mediapart, (lire en ligne).
  20. « 2013 : une première année d’action pour apprendre à mieux vivre ensemble », sur gouvernement.fr.

Liens externes

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