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DĂ©gradation de Strecker

La dégradation de Strecker est une réaction chimique qui décrit la conversion des acides aminés en aldéhyde par les dérivés α-dicarbonyles. Elle a été nommée d'aprÚs Adolph Strecker, chimiste allemand qui l'a observée pour la premiÚre fois en 1862.

La réaction originale observée par Strecker implique l'utilisation d'un alloxane comme oxydant[1]:

Cette réaction de dégradation oxydative peut se dérouler en utilisant de nombreux composés organiques ou inorganiques[2].

La dégradation de Strecker est l'une des réactions qui accompagnent parfois la réaction de Maillard (condensation d'un sucre réducteur et d'un acide aminé non libre), la dégradation oxydative des acides aminés des protéines, quand on chauffe des aliments, conduisant à la formation de diverses molécules aromatiques[3].

MĂ©canisme

C Ă©tant Ă©lectrophile et N au contraire nuclĂ©ophile, ils vont avoir tendance Ă  s'attirer. Le O de la fonction cĂ©tone en 3e position transforme alors sa double liaison avec le carbone en deux doublets non liants et se dĂ©tache de la molĂ©cule sous la forme O2−. Le N va alors faire de mĂȘme avec les deux liaisons avec ses hydrogĂšnes qui vont se retrouver en dĂ©faut d’électrons dans le milieu (H+). Les deux ions H+ en dĂ©faut d’électrons vont alors se lier au O2− qui, lui, est excĂ©dentaire, formant une molĂ©cule d’eau. Le N va alors transformer ses deux doublets non liants en double liaison avec le C.

Le O plus Ă©lectronĂ©gatif va rompre la liaison avec le H dont il prend l’électron. Ce H va se lier Ă  l’oxygĂšne de la branche principale, qui aura rompu une de ses liaisons avec le carbone pour l’accueillir. Le O va se sĂ©parer ensuite du C par le mĂȘme procĂ©dĂ©, emportant lĂ  encore les deux Ă©lectrons de la liaison. Mais la perte d’électrons n’est pas finie pour le C car l’oxygĂšne avec qui il formait une double liaison va emporter les deux Ă©lectrons de celui-ci en cassant les deux doubles liaisons. Enfin, le C auquel il restait liĂ© va lui aussi se servir et prendre en plus le dernier Ă©lectron qui lui restait sur sa couche externe. Heureusement pour lui, deux oxygĂšnes libĂ©rĂ©s par les rĂ©actions successives et excĂ©dentaires chacun de deux Ă©lectrons vont se lier Ă  lui, formant ainsi du dioxyde de carbone stable Ă  l’état gazeux.

Une molĂ©cule d’eau, nĂ©cessaire Ă  la dĂ©gradation, va se dĂ©composer en ion H+ et OH−. Le H+ va se lier Ă  l’azote par l’intermĂ©diaire de son doublet non liant, et l’azote pour rĂ©cupĂ©rer sa stabilitĂ© Ă©lectronique va transformer une de ses liaisons avec le carbone de l’acide aminĂ© en doublet non liant. L’ion OH− restĂ© dans le milieu va alors se dĂ©composer selon le schĂ©ma classique en ion H+ et O2−(car l’oxygĂšne est plus Ă©lectronĂ©gatif que le H). L’ion O2− va crĂ©er une premiĂšre liaison avec le carbone de l’acide aminĂ©, l’ion H+ va se lier au doublet de l’azote qui selon le procĂ©dĂ© que l’on vient d’évoquer, provoquant une scission pour rĂ©cupĂ©rer son doublet. Le O− va alors transformer son dernier doublet excĂ©dentaire en liaison avec le C.

Cette rĂ©action, qui intervient lors de la troisiĂšme Ă©tape de Maillard, peut aussi se rĂ©aliser entre un acide aminĂ© et un acide gras. Elle donne naissance Ă  des composĂ©s aromatiques, des aldĂ©hydes. Cela justifie le fait que l’appellation d’origine soit accordĂ©e aux jambons provenant de porcs de race ibĂ©rique, dont la chair est riche en acides gras.

Notes et références

  1. (de) A. Strecker, « Notiz ĂŒber eine eigenthĂŒmliche Oxydation durch Alloxan », Liebigs Ann. Chem., vol. 123, no 3,‎ , p. 363-365 (ISSN 0170-2041, DOI 10.1002/jlac.18621230312)
  2. (en) A. Schonberg et R. Moubacher, « The Strecker Degradation of α-Amino Acids », Chem. Rev., vol. 50, no 2,‎ , p. 261–277 (ISSN 0009-2665, DOI 10.1021/cr60156a002)
  3. Hervé This, Révélations gastronomiques, Belin, , p. 317

Voir aussi

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