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Dédée Bazile

Marie Sainte Dédée Bazile, surnommée « Défilée » ou encore « Défilée la folle », née dans les environs du Cap-Français, est une personnalité de la Révolution haïtienne qui transporta le corps supplicié du premier empereur d'Haïti, Jean-Jacques Dessalines, vers un lieu de sépulture.

Dédée Bazile
Biographie
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Biographie

Dédée Bazile était une vivandière et colporteuse travaillant dans le sillage des troupes guerroyantes de l'armée indigène. Lors d'un bref combat contre les troupes françaises commandées par Donatien-Marie-Joseph de Rochambeau, elle vit se faire massacrer ses trois frères et deux de ses trois fils. Fortement ébranlée par ce choc, Dédée Bazile, sombra dans la folie, tout en continuant à suivre l'armée indigène, à qui elle criait : « Défilez ! Défilez ! », exclamation qui lui sera donnée comme surnom. Elle ruminait sa vengeance et faisait de l'empereur Jean-Jacques Dessalines son justicier, pour qui elle semblait vouer une vénération sans borne.

Le , l'empereur Dessalines tomba dans une embuscade tendue par ses anciens compagnons d'armes Alexandre Pétion, Jean-Pierre Boyer, André Rigaud et Bruno Blanchet, qui se retournaient contre celui qui devenait à leurs yeux un empereur despote et une menace par ses réformes agraires et son autoritarisme. Tué à Pont-Rouge, au nord de Port-au-Prince, de plusieurs coups de fusil, ses doigts sont découpés pour récupérer ses bagues en or. Son corps est rapporté à Port-au-Prince et jeté à la foule qui lapide le cadavre à coups de pierres.

« Pendant que de nombreux enfants, au milieu de grands cris de joie, criblaient de coups de pierre les restes infortunés de Dessalines, sur la place du Gouvernement, une vieille femme folle nommée Défilée vint à passer. Elle s'approcha de l'attroupement que formaient les enfants [...]. On lui dit que c'était Dessalines. Ses yeux égarés devinrent calmes tout à coup ; une lueur de raison brilla sur ses traits. Elle alla à la course chercher un sac, revint sur la place, y mit ses restes ensanglantés et les transporta au cimetière intérieur de la ville. Le général Pétion y envoya quelques militaires qui, pour une modique somme, les enterrèrent[1] »

Un de ses fils, le colonel Condol Bazile, officier de la maréchaussée sous le régime du président haïtien Faustin Soulouque, sauvera de la mort le futur président d'Haïti Fabre Geffrard, le .

Dédée Bazile est considérée comme l'un des quatre héroïnes de l'indépendance d'Haïti les plus symboliques, aux côtés de Sanité Belair, Catherine Flon et Cécile Fatiman.

Notes et références

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