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DĂ©crypthon

DĂ©crypthon est un projet qui utilise les ressources du calcul distribuĂ© pour contribuer Ă  la recherche mĂ©dicale. Le nom du projet est formĂ© de la contraction des mots « dĂ©crypter Â» et « TĂ©lĂ©thon Â».

Présentation

Le programme Décrypthon est une plate-forme technologique fournissant la puissance de calcul nécessaire au traitement des données complexes de la biologie d’aujourd’hui, dont le volume est multiplié par deux chaque année. Il permet ainsi, grâce aux technologies dites de « grilles », de mettre en commun les capacités disponibles de plusieurs supercalculateurs (500 GFLOPS) installés par IBM dans six universités françaises (Bordeaux 1, Lille 1, Paris 6 Jussieu, ENS Lyon, Crihan à Rouen et Orsay) et/ou de simples ordinateurs personnels via le World Community Grid, ce dernier étant lui-même un projet tournant sur BOINC.

Une dizaine de projets scientifiques sélectionnés par appel d’offres ont été menés dans le cadre du programme Décrypthon.

Historique

Lors du Téléthon 2001, l’AFM et IBM lancent un appel à la mobilisation des internautes : « Mettez à la disposition de la recherche la puissance inutilisée de votre PC ». Objectif : réaliser la première cartographie du protéome : l'ensemble des protéines/molécules produites par les cellules.

Afin de mettre Ă  bien ce projet, 75 000 internautes sont mobilisĂ©s, des milliards de calculs complexes effectuĂ©s, 550 000 protĂ©ines du monde vivant cartographiĂ©es. C’est une vĂ©ritable bibliothèque de comparaison des protĂ©ines des diffĂ©rentes espèces du monde vivant (animal, vĂ©gĂ©tal, humain). Elle contient près de 2,2 millions de fichiers rĂ©partis en 17 000 rĂ©pertoires.

Tout cela en moins de 2 mois, alors qu’il aurait fallu plus de 1 170 annĂ©es pour le rĂ©aliser Ă  l’aide d’un seul ordinateur. Chaque ordinateur a contribuĂ© Ă  hauteur d’environ 133 heures, soit plus de 10 millions d’heures de calcul au total. 21 serveurs IBM ont hĂ©bergĂ© l’ensemble des solutions et des donnĂ©es pendant toute la durĂ©e de l’opĂ©ration.

Par la suite, l’AFM a lancé courant 2003 un appel d’offres pour promouvoir l'utilisation de cette base de connaissances. Quatre projets ont été retenus :

  • un projet a Ă©tĂ© proposĂ© par deux Ă©quipes du DĂ©partement des Sciences de la Vie du CEA de Saclay (S Zinn-Justin et R Guerois) en association avec A. Poupon, du CNRS, laboratoire de gĂ©nomique structurelle de la levure de l’universitĂ© d’Orsay. Ce projet visait Ă  Ă©tudier les relations entre la structure et les fonctions des protĂ©ines qui rĂ©duisent les risques d'anomalies gĂ©nĂ©tiques chez l'homme et la levure.

Puis trois équipes de l’IGBMC d’Illkirch, J. Laporte et J.-L. Mandel, A. Pujol et J.-L. Mandel, G. Bey, F. Sirockin, F. Plevwniak et O. Poch ont proposé trois projets de complexité croissante :

  • un premier projet concernait l’identification et la caractĂ©risation de protĂ©ines impliquĂ©es dans plusieurs maladies neuromusculaires, ainsi que la prĂ©diction des domaines protĂ©iques et des fonctions tissu-spĂ©cifiques ;
  • un deuxième projet a consistĂ© Ă  l’analyse des protĂ©ines d’un organite cellulaire, le peroxysome, qui est impliquĂ© dans de nombreuses fonctions mĂ©taboliques essentielles ;
  • le troisième projet, Ă  l’échelle d’un organisme, consistait Ă  l’identification de nouvelles cibles thĂ©rapeutiques potentielles chez Vibrio cholerae et les organismes Diabac (Diarrhoeal Bacteria) impliquĂ©s dans les pathologies diarrhĂ©iques.

Deux projets ont été sélectionnés en 2003/2004. Le but était de démontrer la faisabilité d'un programme disposant de sa propre grille de calcul avant de le mettre à la disposition de toutes les équipes, de mettre en place la grille, et d’en tester le fonctionnement. Ces deux projets ont été portés sur la grille et en bénéficient pour leurs calculs.

Une convention est signée en entre l'AFM, le CNRS et IBM, officialisant le projet alors nommé Décrypthon basé sur une grille de serveurs fournis gracieusement par IBM à 6 universités partenaires.

Au cours de cette période, 6 nouveaux projets ont été réalisés ou sont toujours en cours.

Projets

Ils sont au nombre de six :

  • projet coordonnĂ© par Alessandra Carbone (UnitĂ© Inserm 511, responsable du laboratoire GĂ©nomique des microorganismes[1],UniversitĂ© Pierre-et-Marie-Curie), Large scale investigation of protein-protein, protein-DNA and protein-ligand interactions leading to drug targeting. Ce projet s'attache Ă  mettre au point des outils informatiques pour repĂ©rer Ă  la surface des protĂ©ines des sites d'interactions avec d’autres protĂ©ines, de l'ADN ou des ligands ; Alessandra Carbone a Ă©tĂ© distinguĂ©e Femme Scientifique de l'annĂ©e en "pour avoir apportĂ© une contribution personnelle remarquable dans le domaine de la recherche publique ou privĂ©e en France"[2].
  • projet de Christophe Pouzat et Pascal Viot (CNRS UMR 8118, UniversitĂ© RenĂ© Descartes, Paris V), ParallĂ©lisation d'une mĂ©thode de Monte-Carlo pour le tri des potentiels d'action : amĂ©lioration d'un outil pour la recherche fondamentale en neurosciences et le diagnostic des maladies neuromusculaires. Ce projet vise Ă  automatiser le traitement des signaux de l'activitĂ© neronale enregistrĂ©s par les mĂ©decins pour dĂ©celer les dysfonctionnements Ă©ventuels des neurones dans le cerveau ou des motoneurones qui commandent les fibres musculaires ;
  • projet coordonnĂ© par Marc Robinson-Rechavi (FacultĂ© de Biologie et de MĂ©decine de l’universitĂ© de Lausanne / ENS Lyon), Datamining de transcriptomes animaux pour annoter les processus neuromusculaires du gĂ©nome humain. Ce projet permettra d’identifier prĂ©cisĂ©ment quels sont les gènes qui devraient s’exprimer (ou qui s’expriment Ă  tort) dans les cellules musculaires, des informations capitales pour comprendre les maladies neuromusculaires ;
  • projet coordonnĂ© par E.-K. Talbi (LIFL – Laboratoire d’Informatique Fondamentale de Lille, USTL, CNRS, INRIA, Villeneuve d’Ascq), Conformational sampling and docking on Grids: Application to neuromuscular diseases. Le but est de prĂ©dire, par calcul, la nature et le type des liaisons des molĂ©cules intervenant dans le fonctionnement de la cellule normale, et de dĂ©velopper la recherche « in silico » (par calcul) des moyens d’interfĂ©rer avec les processus physiologiques normaux ou pathologiques – et donc de dĂ©velopper de façon rationnelle des mĂ©dicaments ;
  • projet coordonnĂ© par F. Relaix et O. Poch (Institut de Myologie, Paris – IGBMC, Illkirch), Large-scale identification of transcriptional networks during myogenesis. Ce projet a pour but d’identifier les mĂ©canismes de transcription molĂ©culaire dans l'Ă©volution du muscle ;
  • projet coordonnĂ© par M. Robinson-Rechavi et L. Schaeffer (FacultĂ© de Biologie et de MĂ©decine de l’universitĂ© de Lausanne / ENS Lyon), IntĂ©gration d'approches multiples de gĂ©nomique fonctionnelle pour comprendre le muscle.

Par la suite

En 2007, le projet de l'équipe d'Alessandra Carbone lance sa phase préparatoire sur la grille de calcul mondiale et publique World Community Grid en calculant les interactions de 336 protéines. Il est alors connu sous le nom public « Lutte Contre la Dystrophie Musculaire ». En 2009, après l'exploitation de l'expérience de la première phase, la deuxième étape du projet est lancée sur World Community Grid. Ce sont 150 000 internautes qui sont appelés pendant une année entière à se consacrer à l'achèvement de ce projet gigantesque.
Le dernier projet (aujourd'hui terminé) était le projet Lutte Contre la Dystrophie Musculaire - Phase II.

Notes et références

Liens externes

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