Cyrille II de Constantinople
Cyrille II Contari ou Kontaris (en grec : Κύριλλος Β΄ Κονταρής[note 1]) est un patriarche de Constantinople du XVIIe siècle, né à Bérée en Macédoine-Centrale, mort le .
Patriarche de Constantinople |
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Il fut patriarche de Constantinople trois fois en alternance avec Cyrille Loukaris[1] :
- du au lorsqu’il est remplacé par son prédécesseur ;
- du 1er/ à mi- lorsqu’il cède la place à Néophyte III ;
- du à fin .
Biographie
Cyrille est natif de Bérée. On l'appelait pour cela Cyrille de Bérée[2]. Il est l’élève d'un moine grec, puis termine ses études chez les jésuites. Il devient évêque de Bérée, sa ville natale, et lorsqu’il arrive à Constantinople en 1618, il devient un interlocuteur privilégié de la hiérarchie catholique. Il postule au siège d'archevêque de Thessalonique, mais l'opposition du patriarche de Constantinople, Cyrille Lucar, met fin à ses prétentions.
En 1630, Archange de Fosses, le supérieur des capucins de Constantinople, transmet une lettre de Cyrille au roi Louis XIII. Il obtient ensuite en sa faveur du Saint-Siège une absolution Papale de « schisme et d’hérésie ». En 1633, Cyrille II est élu patriarche mais les ambassadeurs anglais et hollandais obtiennent sa déposition et le rétablissement de leur candidat, Cyrille Loukaris, au bout de huit jours.
Cyrille participe alors activement à la déposition de ce dernier et revient sur le trône patriarcal en , mais il est de nouveau déchu par le synode en 1636, exilé à Rhodes, et Lucar rétabli dans ses fonctions.
Après la mort de Cyrille Lucar, ses intrigues lui permettent d'être élu une troisième fois patriarche. Il préside en 1638 le synode de Constantinople[3] où il fait anathématiser son prédécesseur[4]. Afin d’obtenir l’appui des puissances occidentales catholiques, il prononce une profession de foi catholique formelle le . Il est néanmoins déposé fin et exilé à Tunis. Le , il est étranglé par ses gardes lorsqu’il refuse de se convertir à l’islam.
Son successeur, Parthenius, épargne la mémoire de Cyrille Lucar mais condamne sa profession de foi dans un synode tenu en 1642[3] - [4].
Bibliographie
- Pierre Larousse, « Cyrille Contari », Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, vol. 5e, (lire en ligne), p. 732.
- Louis Moréri, Desaint et Saillant, « Cyrille Contari », Le grand dictionnaire historique ou Le melange curieux de l'Histoire sacrée et profane, vol. 4e, Le Mercier, Desaint & Saillant, Jean-Thomas Hérissant, Boudet, Vincent, Le Prieur, (lire en ligne), p. 348.
- (en) Charles A. Frazee, Catholics and Sultans. The Chuch and the Ottoman Empire 1453-1923, Cambridge University Press, 1983.
Notes et références
Références
- Dates selon Venance Grumel, Traité d'études byzantines, vol. I : La chronologie, Presses universitaires de France, Paris, 1958, p. 438.
- Louis-Mayeul Chaudon, « Cyrille-Contari », Dictionnaire universel, historique, critique et bibliographique, t. 5e, Mame, , p. 286
- Jean Aymon, Monumens authentiques de la religion des Grecs, et de la fausseté de plusieurs confessions de foi des chrétiens occidentaux, produites contre les théologiens réformez, par les prélats de France et les docteurs de Port-Roial, dans leur fameux ouvrage de la perpétuité de la foi de l'église catholique, Charles Delo, , p. 311-314
- Antoine-Henri de Bérault-Bercastel, Histoire de l'église: nouvelle édition corrigée et augmentée de sa continuation, depuis 1720 jusqu'à Léon XII, Gauthier frères, , p. 106
Notes
- Que l'on peut traduire en français par « Kyrillos II Kontaris de Constantinople».