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Cydnus aterrimus

Description

Relativement grande punaise, de 8 Ă  12,5 mm de long, ce qui en fait le plus grand Cydnidae d'Europe de l'Ouest. Son pronotum est marquĂ© d'une ligne transverse, et est comme creusĂ© vers sa marge antĂ©rieure, en arrière de la tĂŞte. Le scutellum est Ă©galement caractĂ©ristique par sa forme presque de triangle Ă©quilatĂ©ral. La marge postĂ©rieure des cories (partie coriacĂ©e de l'aile antĂ©rieure, l'hĂ©mĂ©lytre) est de forme caractĂ©ristique et unique, faisant croire Ă  une dĂ©coupe en forme de chapeau, avec les membranes hyalines. Les tibias sont Ă©pineux[1].

Il se distingue des autres espèces du genre Cydnus par les critères suivants : les marges de la tête sont réfléchies vers le haut (non réfléchies chez les autres espèces), la surface du clypeus est ponctuée (non ponctuée chez les autres espèces) et le pronotum densément ponctué (faiblement chez les autres), le second article des antennes est égal ou plus long que le troisième (plus court chez les autres espèces), l'apex du scutellum est étroit (largement arrondi chez les autres espèces), les parties antérieures et latérales des aires évaporatoires sont ponctuées (imponctuées chez les autres), la marge supérieure de l'ouverture de la capsule génitale du mâle n'est pas en forme de dent (en forme de dent chez les autres espèces)[2].

  • Adulte, montrant le scutellum en triangle Ă©quilatĂ©ral, la dĂ©coupe de la corie, et la dĂ©pression transverse du pronotum (Baden, Allemagne).
  • Adulte, montrant les soies rigides sur les marges du corps (Barcelone, Espagne)
  • Adulte dans le sable, Tunisie
Larves (stade 5), avec deux adultes, dont l'un ténéral (venant de muer), encore jaunâtre (Tarragone, Espagne)

Les larves ont l'abdomen rouge, avec des ébauches alaires, mais présentent déjà la forme caractéristique du pronotum et du scutellum.

RĂ©partition et habitat

Il s'agit d'une espèce eurosibérienne et africaine, présente de l'Ouest de l'Europe à la Chine, et en Afrique du Nord et Centrale.

Elle a été introduite dans d'autres régions du monde, telles que l'Afrique du Sud, où elle s'est établie après avoir trouvé des conditions similaires à celle de la Méditerranée, et dans le Nouveau Monde, où elle ne semble pas s'être établie[2].

Elle affectionne les milieux ensoleillés, sableux ou rocailleux, les crêtes rocheuses, la garrigue, les dunes littorales etc., où on la trouve surtout au sol, mais également sur les plantes et même sur les fleurs, ce qui est rare parmi les Cydnidae[1].

Systématique

Elle a été décrite pour la première fois par l'entomologiste et naturaliste allemand Johann Reinhold Forster en 1771[3], sous le nom de Cimex aterrimus, son protonyme. « Cimex » était alors le nom générique donné à toutes les punaises aux début de la classification binominale, avant la reconnaissance de la diversité des genres (aujourd'hui uniquement celui auquel appartient la punaise de lit), et « aterrimus » signifie très noir en latin[4].

En 1803, Fabricius donne lui donne le nom de genre Cydnus, où il réunit 15 espèces (dont plusieurs seront réparties dans d'autres genres ensuite ou synonymisées), et dont il devient l'espèce-type, comme il le sera pour la famille des Cydnidae.

Au sein du genre Cydnus, révisé par Jerzy A. Lis en 1996, il est la seule espèce du groupe aterrimus, se distinguant des autres groupes par divers critères (voir section Description ci-dessus), ainsi que par sa répartition, puisque toutes les autres espèces se rencontrent dans les zones indomalaise et australienne[2].

Synonymes

Les espèces suivantes ont été synonymisées avec Cydnus aterrimus :

  • Cimex tristis Fabricius, 1775 (lui-mĂŞme synonymisĂ© avec divers descriptions du XVIIIe siècle, Cimex spinipes Schrank, 1781, Cydnus carbonarius Geoffroy in Fourcroy, 1785);
  • Cydnus sanguinicollis Fabricius, 1803 et Cydnus brunnipennis Fabricius, 1803 (dĂ©crits du Maroc);
  • Brachypelta elevata Uhler, 1860 (dĂ©crit d'Afrique du Sud) et Brachypelta aterrima var. sareptana Jakovlev, 1875 (dĂ©crit de Russie);
  • Cydnus infernalis Kiritshenko, 1966, et Cydnus sobrius de la Fuente, 1971[5].

Biologie

Cette espèce est associée aux Euphorbes, dont elle se nourrit, comme l'Euphorbe maritime, ou l'Euphorbe des garrigues. Elle s'observe de mars à septembre[6].

Cydnus aterrimus vit sur l'euphorbe (Euphorbia). En Europe centrale, on les trouve souvent sur l'euphorbe cyprès (Euphorbia cyparissias). Ils creusent quelques centimètres de profondeur dans le sol et sucent les racines de leurs plantes hôtes. Les nymphes plus âgées et les punaises adultes sucent également les parties aériennes des plantes, en particulier les ovules. Ils peuvent être trouvés perchés sur les inflorescences, en particulier pendant la saison des amours et lorsque les températures sont élevées. La ponte a lieu sous terre. Les femelles gardent leurs couvées, composées de 30 à 65 œufs, ainsi que les nymphes jusqu'à la deuxième mue. Les jeunes nymphes sucent les gouttelettes de sécrétion que les femelles sécrètent de l'anus pour ingérer des micro-organismes endosymbiotiques. Les nymphes vivent en agrégations, parfois maintenues jusqu'au quatrième stade nymphal. Après cela, ils se dispersent. L'hibernation a lieu comme un insecte adulte dans le sol. Au printemps, les animaux apparaissent à partir d'avril ou mai et s'accouplent. Les animaux adultes de la nouvelle génération peuvent être observés à partir de fin juillet ou août.

Liens externes

Notes et références

Références taxonomiques

Références

  1. Roland Lupoli et François Dusoulier, Les punaises Pentatomoidea de France, Fontenay-sous-Bois, Ancyrosoma, , 429 p., p. 116 et ss.
  2. Jerzy A. Lis, « Taxonomy and phylogeny of the genus Cydnus F., 1803 (Hemiptera: Heteroptera: Cydnidae) », Annales de la Société entomologique de France, vol. 32,‎ , p. 403-409 (lire en ligne [PDF])
  3. Johann Reinhold Forster, Novæ species insectorum. Centuria I, Londini, T. Davies, B. White, (DOI 10.5962/bhl.title.152194, lire en ligne), p. 71
  4. (en) « aterrimus », dans Wiktionary, (lire en ligne)
  5. « Catalogue of Palaearctic Heteroptera: Cydnus aterrimus (Forster, 1771) », sur catpalhet.linnaeus.naturalis.nl (consulté le )
  6. « Cydnus aterrimus (Forster, 1771) », sur Inventaire National du Patrimoine Naturel (consulté le )
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