Croix camarguaise
La croix camarguaise, croix de Camargue ou encore croix des gardians, est un symbole de la Camargue créé de toutes pièces en 1926 par le peintre Hermann-Paul à la demande du marquis Folco de Baroncelli pour représenter la « nation camarguaise » de gardians et de pêcheurs[1].
ou croix des gardians
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1926 |
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Commentaire |
Déclinée sous différentes formes (ferronnerie, sculptures, décorations, bijoux) |
Elle incarne les trois vertus théologales du christianisme : la foi (avec ses tridents de gardians en croix chrétienne), l'espérance (avec son ancre des pécheurs), et la charité (avec son cœur des saintes Maries)[2].
Histoire
Création
La croix camarguaise est conçue en 1926 par l'artiste peintre-illustrateur Hermann-Paul (1864-1940)[3], à la demande de son ami le marquis-écrivain-manadier Folco de Baroncelli (1869-1943), considéré comme l'« inventeur » de la Camargue. Après avoir fondé l'association Nacioun gardiano en 1904, afin de « maintenir et de glorifier le costume, les us et les traditions du pays d'Arles, de la Camargue et des pays taurins », ce dernier s'inspire de l'ancre de marine pour représenter avec cette croix la « nation camarguaise » de gardians et de pêcheurs[4].
La croix est fabriquée en fer forgé par Joseph Barbanson, forgeron des Saintes-Maries-de-la-Mer, dans son atelier de la Place de la Révolution (l'actuelle place du Grenier à Sel). C'est lui qui suggère de remplacer par des tridents les trois fleurs de lys qui étaient prévues[5].
Inauguration
La croix est inaugurée par le Comité des amis du marquis de Baroncelli le 7 juillet 1926, sur un terre-plein à côté de la recette postale (face à l'actuel bâtiment du « Grand Large »). Lors de cette fête, de nombreuses personnalités et le marquis de Baroncelli et ses amis sont présents : le poète Joseph d'Arbaud, Rul d’Elly, Maguy Hugo (petite-fille de Victor Hugo), Madame de la Garanderie, Fanfonne Guillierme, la famille des éditeurs Aubanel, Pauline Ménard-Dorian et son mari le peintre Hermann-Paul[6].
Diffusion
La croix est transférée une dizaine d'années plus tard au Pont du Mort (ou du Maure), à l'entrée ouest du village, route d'Aigues-Mortes. Après avoir été légèrement déplacée, elle s'y trouve encore aujourd'hui. La croix originelle ayant été dérobée, c'est une copie qui est actuellement visible.
En juillet 2016, la croix de Camargue fête ses 90 ans[7]. Elle s'est diffusée dans toute la Camargue provençale et gardoise. Elle est présente également à Marseille (basilique Notre-Dame-de-la-Garde, église Saint-Pierre-ès-Liens de l'Estaque, esplanade de la Bonne Mère[8]), à Toulon[9], à Istres[10], et en Avignon dans le Vaucluse.
Le jumelage de Radolfzell avec Istres explique sa présence en Allemagne[10].
- Sur des cabanes des Saintes-Maries-de-la-Mer
- En façade, à Saint-Martin-de-Crau
- Sur un cadran solaire
Symbolisme
La croix camarguaise symbolise ce que le marquis de Baroncelli appelle la « Nacioun gardiano / Nation gardiane ») en associant les symboles des gardians, des pêcheurs et des saintes Maries de la Camargue [11]. Elle est censée incarner les trois vertus fondamentales chrétiennes :
- la foi, symbolisée par ses trois (trinité) tridents de gardians en croix chrétienne,
- l'espérance, symbolisée par l'ancre de marine ou l'ancre (symbole) des pêcheurs,
- la charité, symbolisée par le cœur (symbole) des saintes Maries, les trois disciples féminines du Christ, Marie Madeleine, Marie Salomé et Marie Jacobé, venues, selon la tradition chrétienne, s'établir en Camargue.
Blason de la Camargue
Le blason de la Camargue reprend ce symbole : taillé d'azur et de gueules au trident d'argent ferré d'or posé en barre brochant sur la partition accompagné en chef d'une tête de taureau de sable corné d'argent et en pointe de la croix camargaise d'or.
Notes et références
- « La croix Camarguaise », sur www.chevalcamargue.fr (consulté le ).
- (en) « Camargue Cross (Cross of the Cowherds) », sur symboldictionary.net (consulté le ).
- Jean-Pierre Cassely, Provence insolite et secrète, Paris, Éditions Jonglez, 2006, 283 p., p. 181.
- Catherine Grive, Camargue, Petit Futé, , 123 p. (ISBN 978-2-84768-194-9 et 2-84768-194-9, lire en ligne)
« En 1904, le marquis de Baroncelli-Javon (1869-1943), manadier avignonnais, crée la Nacioun gardiano, association s'engageant à maintenir l'élevage taurin, les traditions camarguaises et le costume traditionnel. »
- « Une croix du pont du Mort », sur le site du musée de la Camargue.
- Henri Gourdin, Les Hugo, Grasset, , 480 p. (ISBN 978-2-246-85728-0, lire en ligne)
- « Croix Camarguaise | Provence 7 », sur www.provence7.com (consulté le )
- « Monument des Marins - Site officiel de la Basilique Notre-Dame de la Garde Marseille », sur www.notredamedelagarde.com (consulté le )
- gitane-de-toulon, « la croix de camargue », (consulté le )
- « RADOLFZELL Ville jumelée avec Istres depuis 1974 », Les Amis du vieil Istres,‎ , p. 25 (lire en ligne)
- Maxence Fermine, Noces de sel, Albin Michel, , 126 p. (ISBN 978-2-226-27250-8, lire en ligne).
Voir aussi
Bibliographie
- Jacky Siméon, Dictionnaire de la course camarguaise, Vauvert, 2013, 142 p. (ISBN 978-2-84626-424-2), p. 40
- Philippe Blanchet, Rémi Venture et Jean-Michel Turc, La Provence pour les nuls, Paris, First, , 400 p. (ISBN 978-2-7540-8502-1), « La croix camarguaise »