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Craton sibérien

Le craton sibérien, appelé aussi plateforme sibérienne ou craton d'Angara, est un craton qui se situe au cœur de l'actuelle Sibérie. Il s'agit d'un continent très ancien, qui était indépendant au Cambrien avant d'entrer en collision avec le Kazakhstania durant le Carbonifère. Ce craton correspond au plateau central sibérien actuel. Continent à part entière au Permien, cette plateforme voit sa croûte archéenne composée de gneiss affleurer au niveau du bouclier de l'Anabar, appelé aussi bouclier de l’Angara[1] (parfois Sibéria, Anabar, continent de l'Angara ou Angarida[2]) et d'un deuxième fragment du continent de l'Angara, le bouclier de l'Aldan, le reste de ce socle disparaissant sous une couverture paléozoïque épaisse et une couverture mésozoïque plus récente (sédimentation essentiellement continentale)[3].

Le craton sibérien en Asie.

Au Précambrien

Il y a 2.5 milliards d'années (période dite « Sidérien »), la Sibérie et le bouclier canadien faisaient partie du continent d'Arctica. Il y a environ 1.1 milliard d'années (Sténien), la Sibérie faisait partie du supercontinent de Rodinia, situation qui s'est maintenue jusqu'au Cryogénien il y a environ 750 millions d'années : alors, Rodinia s'est fragmentée et Sibéria s'est trouvée détachée dans la Protolaurasia. Au cours de l'Édiacarien, il y a environ 600 millions d'années, Protolaurasia a fusionné avec le super-continent austral de Pannotia ; mais il y a 550 millions d'années, Pannotia s'est de nouveau séparées de Protolaurasia pour donner naissance aux continents de Laurentia, Baltica et Siberia.

Au Paléozoïque

Siberia était un continent tout au long du Paléozoïque inférieur jusqu'à ce qu'au Carbonifère, il entre en collision avec Kazakhstania. Une nouvelle collision avec Laurussia au cours du Permien a permis d'achever la formation du supercontinent Pangée : c'est alors que se sont formés les Trapps de Sibérie.

C'est probablement à la fin du Paléozoïque que se met en place la ceinture orogénique d'Asie centrale (en) par accrétion successive, du nord vers le sud, de blocs continentaux et d’arcs magmatiques contre le bouclier de l’Angara. Cette vaste zone à travers toute l’Asie, de l’Oural jusqu’à la Mer du Japon, délimite le sud du craton sibérien[4].

MĂ©sozoĂŻque et CĂ©nozoĂŻque

Lorsque la PangĂ©e s'est morcelĂ©e au Jurassique, le bouclier sibĂ©rien est demeurĂ© rattachĂ© Ă  Laurasia ; puis Laurasia s'est Ă  son tour morcelĂ©e au cours du CrĂ©tacĂ© et le bouclier sibĂ©rien s'est trouvĂ© former une partie du nord-est de l'Eurasie. Actuellement, le bouclier sibĂ©rien forme une partie de l’Eurafrasie. D'ici 250 millions d'annĂ©es le bouclier sibĂ©rien pourrait avoir dĂ©rivĂ© jusqu'Ă  la zone subtropicale pour former une partie de la PangĂ©e ultime.

Notes

  1. On doit le terme d'Angarida au géologue autrichien Eduard Suess qui, croyant qu'il n’y avait au Paléozoïque que deux grands continents dans l’hémisphère nord : « Atlantis », c’est-à-dire l’Amérique du Nord reliée à l'Europe par une péninsule (=Groenland et Islande) ; et « Angaraland », c’est-à-dire l’Est-asiatique, du nom du fleuve Angara en Sibérie. Cf L. Sprague de Camp, Lost Continents : The Atlantis Theme in History, Science, and Literature, Courier Corporation, , 348 p. (ISBN 978-0-486-22668-2)
  2. A. G. Klets, I. V. Boudnikov, R. V. Koutyguine, A. S. Biakov et V. S. Grinenko, « The Permian of the Verkhoyansk–Okhotsk region, NE Russia », Journal of Asian Earth Sciences, vol. 26, no 3,‎ , p. 258–268 (DOI 10.1016/j.jseaes.2005.10.001, lire en ligne)
  3. GĂ©ographie physique de l'Asie, Encyclopaedia Universalis, , p. 11.
  4. (en) Windley B.F., Alexeiev D. V., Xiao W., Kröner A., Badarch G., « Tectonics models for accretion of the Central Asian Orogenic Belt », J. Geol. Soc. London, vol. 164, nos 31-47,‎ , p. 31-47 (DOI 10.1144/0016-76492006-022).

Voir Ă©galement

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