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Cours Desir

Le Cours Desir (prononcer « Deusir Â»[1]), appelĂ© Ă©galement « École de l'Abbaye » Ă  partir des annĂ©es 1960, Ă©tait un Ă©tablissement privĂ© catholique parisien, fondĂ© en 1853 et fermĂ© en 1992. Il accueillait, sur le modèle du collège Stanislas rĂ©servĂ© aux garçons, les jeunes filles de la haute bourgeoisie parisienne. Il compta parmi ses Ă©lèves Colette Peignot, Simone de Beauvoir, HĂ©lène de Beauvoir, Juliette Benzoni, Marguerite-Marie Dubois, Perrine Rouillon, etc.

Cours Desir

Histoire et statut
Fondation
Type Enseignement privé
Administration
Études
Population scolaire 180
Formation maternelle, primaire, secondaire
Localisation
Pays Drapeau de la France France

Histoire

 Le Cours Desir, rue Jacob, victime de la crue de 1910. Vue de la cour intérieure
Le Cours Desir, rue Jacob, victime de la crue de 1910. Vue de la cour intérieure.
 Le Cours Desir, rue Jacob, victime de la crue de 1910. Vue de la cour intérieure
Autre vue de la cour intérieure.
Le Cours Desir, rue Jacob, victime de la crue de 1910. Vue du bureau.
 Le Cours Desir, rue Jacob, victime de la crue de 1910. Vue de la salle des fĂŞtes
Le Cours Desir, rue Jacob, victime de la crue de 1910. Vue de la salle des fĂŞtes.
 Le Cours Desir, rue Jacob, victime de la crue de 1910. Vue de l'entrée principale
Le Cours Desir, rue Jacob, victime de la crue de 1910. Vue de l'entrée principale.

Le Cours Desir accueillait des pensionnaires, des demi-pensionnaires, et des externes surveillĂ©es dès le primaire et jusqu'au baccalaurĂ©at. On y enseignait aux petites filles « Ă  faire la rĂ©vĂ©rence, Ă  servir le thĂ©, et Ă  s'adresser aussi bien au PrĂ©sident de la RĂ©publique qu'au curĂ© de la paroisse » selon la biographe de Simone de Beauvoir[2]. « On reconnaissait aussitĂ´t une Ă©lève du Cours Desir Ă  la façon qu'elle avait de faire la rĂ©vĂ©rence en saluant une dame : un coup de pied droit en arrière avec un lĂ©ger flĂ©chissement de la jambe gauche. »[3]. La discipline Ă©tait stricte, les traditions lourdes. Tant qu'on Ă©tait novice, on portait la raie sur le cĂ´tĂ© ; raie au milieu quand elles avaient prononcĂ© leurs vĹ“ux[1]. Les jeunes filles Ă©taient embrigadĂ©es dès leur arrivĂ©e dans une « croisade eucharistique » : « les plus petites Ă©taient enrĂ´lĂ©es dans les Croisillons, les moyennes passaient aux CroisĂ©es, et les aĂ®nĂ©es accĂ©daient au rang d'ApĂ´tres. […] Des retraites annuelles ponctuaient leur vie de bonnes chrĂ©tiennes. »[3]. On y apprenait le dessin au pastel, le tricot et le crochet, mais depuis sa crĂ©ation et la volontĂ© de sa fondatrice Adeline Desir de distinguer les « cours Â» et les « Ă©tudes Â»[3], le nombre d'heures consacrĂ©es Ă  l'enseignement ne dĂ©passe pas une douzaine d'heures hebdomadaires, ce qui minorait le sentiment d'enfermement donnĂ© par la prĂ©sence des mères et des gouvernantes au sein mĂŞme de la vie de l'Ă©cole, en particulier pendant les cours. Ambivalente sur le sort que lui a rĂ©servĂ© le Cours, Simone de Beauvoir Ă©crit que le Cours « prenait grand soin de se distinguer des Ă©tablissements laĂŻques oĂą l’on orne les esprits sans former les âmes »[4].

FondĂ© en 1853 par la fille d'un tanneur d'Arras, Adeline Desir (1819-1875), puis repris par les Filles-du-CĹ“ur-de-Marie qui absorbèrent le Cours dans les annĂ©es 1960[5], le cours est d'abord installĂ© au no 33 rue de Verneuil, avant de dĂ©mĂ©nager au no 41 rue Jacob (6e arrondissement). En 1874, il prend le nom d'Institut normal Adeline Desir, mais on continue Ă  l'appeler Cours Desir... Il dĂ©mĂ©nage encore en 1958, Ă  cause de la construction de la nouvelle Ă©cole de mĂ©decine, au no 50 rue de Rennes au-dessus de l’ancien passage du Dragon, transformĂ© en supermarchĂ©. Dans les annĂ©es 1980, le cours compte 180 Ă©lèves mais il tombe en dĂ©suĂ©tude et fait les frais de la spĂ©culation immobilière[6] : propriĂ©tĂ© de la congrĂ©gation du CĹ“ur-de-Marie au travers la SCI (SociĂ©tĂ© civile immobilière) de la Cour du Dragon, les 10 000 m2 sont cĂ©dĂ©s en 1992 Ă  la sociĂ©tĂ© CogĂ©dim[7] au terme d'un scandale financier qui met en joie le Canard enchaĂ®nĂ© et de cinq annulations du permis de construire entre 1991 et 1996. En 1994, les locaux inoccupĂ©s sont rĂ©quisitionnĂ©s par l'association Droit au logement (DAL) pour loger 126 personnes, dont des familles avec enfants. En 1999, l'immeuble est dĂ©moli et reconstruit sur un modèle nĂ©o-haussmannien.

Pendant la Première Guerre mondiale, le Cours Desir est brièvement transformĂ© en hĂ´pital militaire (H.A. no 70) et reçoit 214 soldats pendant les deux premières annĂ©es du conflit[8].

Le Cours Desir s'était porté acquéreur en 1907 d'un hôtel particulier construit à Cognac vers 1860 qui servait de pensionnat de jeunes filles de 1889 à 1907. Il devint l’Institut normal Sainte-Marie, puis fut repris en 1952 par les Sœurs de la Providence, avant de devenir le collège secondaire mixte Saint-Joseph.

Notes et références

  1. Isabelle Grellet et Caroline Kruse, Des jeunes filles exemplaires : Dolto, Zaza et Beauvoir
  2. (en) Deirdre Bair, Simone de Beauvoir : A Biography, Touchstone, , 718 p., p. 64.
  3. Bernard Demory, Au temps des cataplasmes : document : 1944-1968, la France d'avant la télé.
  4. Simone de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée, Paris, Gallimard, , p. 172.
  5. Jacques Benoist, Le Sacré-Cœur des femmes : De 1870 à 1960. Contribution à l'histoire du.
  6. « Rue du Dragon, le DAL s'est installé au cœur de la spéculation immobilière », sur Libération.fr (consulté le ).
  7. « Privé: écoles à vendre ». Le nouvel observateur.
  8. L'Œuvre hospitalière de la Société française de secours aux blessés militaires, 1914-1917, Paris et banlieue, Paris, Gorce (lire en ligne), p. 28.

Bibliographie

  • Odile Butsch (prĂ©f. Gaston Brillet), Une Ă©ducatrice d'avant-garde : Adeline Desir, 1819-1875, Paris, La Colombe,

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