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Courant landais

Le courant (corrènt en gascon) est l'appellation locale des petits fleuves côtiers du Pays de Born et du Marensin, dans le département français des Landes. Exutoires des étangs côtiers des Landes de Gascogne, ils se jettent dans l'océan Atlantique et sont soumis au mouvement des marées sur leur partie aval[1].

Présentation

Les courants jouent un rĂ´le de drainage des sols landais et constituent des paysages de sous-bois pittoresques[2].

Tracé

Leur cours est généralement orienté d’est en ouest et ils se jettent dans l'océan après avoir franchi le cordon des dunes du littoral par une embouchure (appelée boucau en gascon) au lit instable à l'état naturel[2].

Ces embouchures ont fait l'objet d'aménagements afin d'être fixées au moment du tracé du cordon dunaire rectiligne le long des plages landaises. Avant les travaux de fixation de la dune grâce aux végétaux (oyat, liseron des sables, euphorbe du littoral, panicaut de mer) entamés dès 1788 par Nicolas Brémontier (1738-1809), celle-ci pouvait se déplacer au gré des tempêtes et des vents et entrer de plusieurs kilomètres dans les terres, menaçant les habitations[n 1] et obstruant le lit des cours d'eau, provoquant des inondations et obligeant les courants à changer de débouché[1].

Les courants conservent une géographie sinueuse à l'amont de leur cours et une fonction politique ancienne puisqu'ils tracent la limite de nombreuses communes[2].

La dénomination de ces cours d'eau reflète d'ailleurs le découpage administratif et certains d'entre eux changent de nom selon les communes qu'ils traversent ou longent[2].

Recensement

Une quarantaine de lacs et étangs jalonnent le paysage côtier des Landes de Gascogne, à l’abri de la dune protectrice, entre littoral et terres intérieures. Mais seules six embouchures jouent le rôle de déversoir vers l’Océan, parmi lesquelles quatre portent le nom de courant (du nord au sud)[1] :

  • Courant de Mimizan, prĂ© salĂ© du dernier mĂ©andre
    Courant de Mimizan, pré salé du dernier méandre
  • Courant de Contis, Ă  hauteur de Contis-Plage
    Courant de Contis, Ă  hauteur de Contis-Plage
  • Courant d'Huchet, rejoignant l'ocĂ©an Ă  Moliets-et-Maa
    Courant d'Huchet, rejoignant l'océan à Moliets-et-Maa

Autres cas

Les Ă©tangs d'Hourtin et de Lacanau en MĂ©doc Ă©vacuent quant Ă  eux leur trop-plein dans le bassin d'Arcachon, par le biais du canal du Porge. Ce dernier ne rencontre donc pas l'obstacle de la dune Ă  traverser[1].

Enfin dans le sud des Landes, l'excédant d’eau des étangs emprunte l'ancienne vallée de l'Adour et se jette dans l'Océan à Capbreton par le Boudigau[1].

D'autres cours d’eau jouent le rôle d’exutoire d’un étang vers un autre. Bien que n'étant pas des fleuves côtiers, ils portent le nom de courant[1] :

  • Rencontre des eaux du courant de Sainte-Eulalie et de l'Ă©tang d'Aureilhan
    Rencontre des eaux du courant de Sainte-Eulalie et de l'Ă©tang d'Aureilhan

Ruisseaux

Par extension, on donne parfois le nom de « courant » à de simples ruisseaux, c'est-à-dire des cours d'eau qui ne se jettent pas dans l'océan. Ces ruisseaux (arriu en gascon), sont situés en amont des retenues d'eau. Leur cours est généralement plus calme et ils se jettent dans d'autres rivières, dans les étangs ou sont des affluents des courants[n 2] eux-mêmes[2] :

  • le courant des Forges (nom parfois donnĂ© au ruisseau du Canteloup) et le courant d'Escource (ruisseau d'Escource) se jettent dans l'Ă©tang d'Aureilhan
  • le courant d'Onesse (ruisseau d'Onesse) et le courant de MĂ©zos (ruisseau de MĂ©zos) dĂ©signent la mĂŞme rivière, affluent du courant de Contis[2]

ForĂŞt galerie

Blottis au milieu d'une végétation dense, courants et ruisseaux des Landes de Gascogne circulent dans un dédale de tunnels végétaux. Des arbres feuillus s'élancent d'une rive à l'autre pour former une voûte épaisse et créent une forêt galerie. Cet environnement luxuriant est peuplé d'une faune composée notamment de renards et de martes, de houx et de fougères. C'est aussi le refuge de canards sauvages et des bécasses qui migrent en suivant les cours d'eau. C'est le fief de la loutre d'Europe, du martin pêcheur et de la bergeronnette[2].

Activités humaines

Couants et ruisseaux ont rempli plusieurs fonctions Ă  travers les temps :

  • pĂŞche : les cours d'eau limpide Ă  faible dĂ©bit sont en effet recherchĂ©s pour leurs truites, perches ou Ă©crevisses[2]
  • Ă©cluses ou moulins Ă  grain exploitant la force de l'eau ont Ă©tĂ© installĂ©s sur les courants ou les ruisseaux franchissent des "cascades". Le Mile ou Batant dĂ©signait le moulin ou tout le quartier concernĂ©[2]
  • industries : les premières forges landaises et des scieries se sont Ă©tablies très tĂ´t Ă  leur proximitĂ©[2]
  • loisir : pratique du canoĂ« kayak ou de la baignade depuis l'avènement de la sociĂ©tĂ© des loisirs

Notes et références

Notes

  1. Voir l'historique de l'Ă©tang de Bourg-le-Vieux
  2. Voir l'historique de le TirelagĂĽe

Références

  1. Jean-Jacques Fénié et Jean-Jacques Taillentou (illustrations en couleurs), Lacs, étangs et courants du littoral aquitain : au temps des “galups” et des vaches marines, Bordeaux, Éditions Confluences, , 77 p. (ISBN 2914240791)
  2. Courants et ruisseaux, Félix Arnaudin, Musée d'Aquitaine, Christian Sajous, panneau de présentation de la fontaine Saint-Jean d'Onesse-Laharie, consulté sur site le 1er juillet 2022

Voir aussi

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