Courageux (1753)
Le Courageux était un vaisseau de ligne de 74 canons de la Marine royale française lancé en 1753. Il fut mis en chantier pendant la vague de construction qui sépare la fin de guerre de Succession d'Autriche (1748) du début de la guerre de Sept Ans (1755)[3]. Il fut capturé par la Royal Navy en 1761 et renommé comme le HMS Courageux. Il fut naufragé en 1796.
Courageux | |
Profil d'un vaisseau de 74 canons du mĂŞme type que le Courageux | |
Autres noms | HMS Courageux |
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Type | Vaisseau de ligne de 74 canons Vaisseau de troisième rang |
Histoire | |
A servi dans | Marine royale française (1753-1761) Royal Navy (août 1761-1796) |
Chantier naval | Arsenal de Brest[1] |
Quille posée | août 1751 |
Lancement | janvier 1753 |
Armé | avril 1753 |
Statut | Capturé le 28 février 1761 par la Royal Navy Acquis sur ordre de l'Amirauté le 6 décembre 1761 Démantelé le 26 septembre 1796 |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 140,8 pieds (42,91584 m) |
Maître-bau | 48 pieds (14,6304 m) |
Tirant d'eau | 20,8 pieds (6,33984 m) |
Tonnage | 1979 bm |
Propulsion | Voile |
Caractéristiques militaires | |
Blindage | Plaques de cuivre |
Armement | 74 canons[2] :
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Carrière | |
Port d'attache | Brest puis Portsmouth |
Caractéristiques générales
Le Courageux était un vaisseau de force de 74 canons lancé selon les normes définies dans les années 1740 par les constructeurs français pour obtenir un bon rapport coût/manœuvrabilité/armement afin de pouvoir tenir tête à la marine anglaise qui disposait de beaucoup plus de vaisseaux depuis la fin des guerres de Louis XIV[4]. Sans être standardisé, le Courageux, partageait les caractéristiques communes de tous les « 74 canons » construits à des dizaines d’exemplaires jusqu’au début du XIXe siècle et qui répondait à la volonté des responsables navals d’exploiter au mieux cette excellente catégorie de navire de guerre[5].
Sa coque était en chêne. Son gréement, (mâts et vergues) en pin[6]. Il y avait aussi de l’orme, du tilleul, du peuplier et du noyer pour les affûts des canons, les sculptures des gaillards et les menuiseries intérieures[6]. Les cordages (80 tonnes) et les voiles (à peu près 2 500 m2) étaient en chanvre[6]. Un deuxième jeu de voiles de secours était stocké en soute. Prévu pour pouvoir opérer pendant des semaines très loin de ses bases européennes s’il le fallait, ses capacités de transport étaient considérables[5]. Il emportait pour trois mois de consommation d’eau, complétée par six mois de vin[7]. S’y ajoutait pour cinq à six mois de vivres, soit plusieurs dizaines de tonnes de biscuits, farine, légumes secs et frais, viande et poisson salé, fromage, huile, vinaigre, sel, sans compter du bétail sur pied qui était abattu au fur et à mesure de la campagne[8].
Il disposait sur son pont inférieur de 28 canons de 36 livres (les plus gros calibres en service dans la flotte à cette époque) et de 30 canons de 18 livres sur son pont supérieur. En outre, 16 canons de 8 livres étaient répartis sur les gaillards[1]. Cette artillerie en fer pesait 215 tonnes[6]. Pour l’approvisionner au combat, le vaisseau embarquait près de 6 000 boulets pesants au total 67 tonnes[9]. S’y ajoutait des boulets ramés, chaînés et beaucoup de mitraille (8 tonnes)[6]. Il y avait pour finir 20 tonnes de poudre noire, stockée sous forme de gargousses ou en vrac dans les profondeurs du vaisseau[10]. En moyenne, chaque canon disposait de 50 à 60 boulets[11].
Capturé par la Royal Navy
Il fut capturé par le vaisseau britannique le Bellona, qui est aussi un navire de 74 canons, le 13 août 1761, sous le commandement de Dugué-Lambert, alors qu'il croisait en compagnie de deux frégates françaises.
Le Courageux aperçu le Bellona en compagnie de la frégate britannique Brilliant (en). Les navires britanniques lancèrent la poursuite et après 14 heures, ils engagèrent le vaisseau français et ses frégates : le Brilliant attaqua les frégates, et le Bellona le Courageux. Les frégates françaises prirent la fuite alors que le Courageux baissa pavillon, après que le capitaine ait été gravement blessé à la gorge.
Le vaisseau fut réparé, renommé HMS Courageux par la Royal Navy comme navire de troisième rang et ré-armée avec des canons de 32 livres dans la batterie haute et de 18 livres dans la batterie basse.
Fin de carrière
Le vaisseau fit naufrage sur la côte de Gibraltar le 18 décembre 1796.
Notes
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « French ship Courageux (1753) » (voir la liste des auteurs).
Références
- Article French Third Rate ship of the line Le Courageux (1753) sur le site anglophone Three Decks - Warships in the Age of Sail
- Lavery, Ships of the Line vol.1, p178.
- Villiers 2015, p. 126.
- Meyer et Acerra 1994, p. 90-91.
- Jacques Gay dans Vergé-Franceschi 2002, p. 1486-1487 et Jean Meyer dans Vergé-Franceschi 2002, p. 1031-1034.
- Acerra et Zysberg 1997, p. 107 Ă 119.
- 210 000 litres d’eau douce. 101 000 litres de vin rouge, à raison d’un litre par jour et par homme. Le vin complète largement l’eau qui est croupie dans les barriques au bout de quelques semaines. Jacques Gay dans Vergé-Franceschi 2002, p. 1486-1487
- Des moutons (six par mois pour 100 hommes), volailles (une poule par mois pour sept hommes, avec aussi des dindes, des pigeons, des canards), Jacques Gay dans Vergé-Franceschi 2002, p. 1486-1487.
- Dans le détail : 2 240 projectiles de 36 livres-poids, 2 400 de 18 livres et 1 280 de 8 livres. Acerra et Zysberg 1997, p. 216.
- En moyenne : un quart de la poudre est mise en gargousse à l’avance pour les besoins de la batterie basse, celle des plus gros canons au calibre de 36 livres, et un tiers pour les pièces du second pont et des gaillards. Acerra et Zysberg 1997, p. 216
- Acerra et Zysberg 1997, p. 48
Bibliographie
Sources et bibliographie
- Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins »,
- Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Paris, Tallandier, coll. « Dictionnaires », , 537 p. [détail de l’édition] (ISBN 978-2847340082)
- Martine Acerra et André Zysberg, L'essor des marines de guerre européennes : vers 1680-1790, Paris, SEDES, coll. « Regards sur l'histoire » (no 119), , 298 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-7181-9515-0, BNF 36697883)
- Patrick Villiers, La France sur mer : De Louis XIII à Napoléon Ier, Paris, Fayard, coll. « Pluriel », , 286 p. (ISBN 978-2-8185-0437-6)
- Jean-Michel Roche (dir.), Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, t. 1, de 1671 à 1870, éditions LTP, , 530 p. (lire en ligne)
- Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines à nos jours, Rennes, Ouest-France, , 427 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-7373-1129-2, BNF 35734655)
- Onésime Troude, Batailles navales de la France, t. 1, Paris, Challamel aîné, 1867-1868, 453 p. (lire en ligne)
- Georges Lacour-Gayet, La Marine militaire de la France sous le règne de Louis XV, Honoré Champion éditeur, (1re éd. 1902) (lire en ligne)
- (en) Brian Lavery, The Ship of the line, vol. 1 : The development of the battlefleet 1650-1850, Annapolis, Conway Maritime Press, (1re Ă©d. 1983), 224 p. (ISBN 0-85177-252-8, LCCN 84109992).