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Cosmologie bouddhiste

La cosmologie bouddhiste est la description de la configuration et de l'Ă©volution de l'univers d'aprĂšs les Écritures (Tripitaka) et les commentaires canoniques bouddhistes. Vu le nombre de textes Ă©crits, de nombreuses descriptions de la cosmologie bouddhiste existent ; nĂ©anmoins dans les textes canoniques en langue pali, trois royaumes font l'univers : le royaume du dĂ©sir ou Kamadhatu, le royaume des formes ou Rupadhatu et les royaumes informes ou Arupadhatu. Des dieux, des fantĂŽmes des humains entre autres peuplent l'univers bouddhiste[1].

Introduction

Dans l’Abhidharma des traditions Theravāda et Mahāyāna, la cosmologie apparaĂźt comme un ensemble homogĂšne et autonome, qui est en fait la synthĂšse de diffĂ©rentes informations contenues dans les soutras, le vinaya et leurs commentaires. Ainsi, si aucun soutra n'expose la structure de l'univers de maniĂšre globale, on peut trouver dans de nombreux soutras des descriptions par le Bouddha d'autres mondes et d'autres Ă©tats, ou des descriptions de la formation et de la destruction de l'univers. La synthĂšse de ces donnĂ©es en un systĂšme cohĂ©rent semble avoir eu lieu assez tĂŽt, puisque le systĂšme dĂ©crit dans la tradition Vibhajyavāda en pali correspond, Ă  quelques diffĂ©rences mineures de terminologie prĂšs, avec celui de la tradition Sarvāstivāda, et daterait donc de l'Ă©poque prĂ©-scissionniste.

La description bouddhiste de l’univers ne concorde pas avec les connaissances astronomiques de l’Inde ancienne et ne peut donc ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une tentative de reprĂ©sentation rĂ©aliste, mais symbolique ou allĂ©gorique (voir Dix univers). Elle reprĂ©sente la vision d’un ĂȘtre Ă©clairĂ©, arhat ou bouddha, grĂące Ă  « l’Ɠil divin » divyacakáčŁus (pali: dibbacakkhu) qui permet de voir la naissance et la mort des univers, des ĂȘtres qui s’y trouvent et les Ă©tats dans lesquels ils renaissent.

La cosmolologie bouddhiste comprend un aspect spatial décrivant les univers et un aspect temporel décrivant leur apparition et leur disparition.

Cosmologie spatiale

On peut distinguer la cosmologie verticale (cakravāda) qui dĂ©crit l’étagement des mondes et la cosmologie horizontale (sahasra) qui dĂ©crit leur regroupement en ensembles de milliers, millions ou milliards.

Cosmologie verticale

Elle envisage plusieurs mondes Ă©tagĂ©s ou disposĂ©s en pyramide appelĂ©s par Buddhaghosa loka-dhātu, « systĂšme d’univers »[2]. Ils correspondent Ă  diffĂ©rents Ă©tats mentaux ou existentiels, et non Ă  des lieux matĂ©riels. Ainsi les hommes et les animaux qui vivent cĂŽte Ă  cĂŽte sont considĂ©rĂ©s comme appartenant Ă  des mondes diffĂ©rents. Un monde apparaĂźt dĂšs qu’un ĂȘtre naĂźt dans l’état correspondant et disparaĂźt lorsqu’il n’existe plus aucun ĂȘtre dans cet Ă©tat. On considĂšre qu’il existe 31 mondes (loka, « plan ») rĂ©partis en trois domaines (dhātu « composant », « Ă©lĂ©ment »), les Tridhātu : ArĆ«padhātu (4 plans), RĆ«padhātu (16 ou 17 plans) et Kāmadhātu (10 ou 11 plans) [3]. Les six Ă©tats d’existence souvent reprĂ©sentĂ©s dans l’iconographie bouddhique (roue de l'existence karmique) sont en gĂ©nĂ©ral rattachĂ©s Ă  ce dernier domaine.

Arƫpadhātu: les royaumes immatériels

L’ArĆ«padhātu (sk.), ArĆ«paloka (pali), gzugs.med.pa'i khams (tib.), « monde sans forme », est composĂ© d’ĂȘtres sans forme ayant atteint un ou plusieurs des quatre niveaux de la mĂ©ditation arĆ«padhyāna lors de l’existence prĂ©cĂ©dente et se situant dans un des quatre Ă©tats d’absorption sans forme catuh samapatti. Ils forment les quatre plus hautes catĂ©gories de devas. Selon la pensĂ©e mahāyāna, certains ĂȘtres ayant atteint l’un des arĆ«padhyāna ne deviennent pas devas, mais choisissent d’ĂȘtre des bodhisattvas en restant dans le monde du dĂ©sir RĆ«padhātu pour assister les autres ĂȘtres dans leur Ă©veil.

Les lokas (plans) de l’ArĆ«padhātu correspondent aux 4 arĆ«padhyānas; du plus Ă©levĂ© au moins Ă©levĂ© dans la reprĂ©sentation Ă©tagĂ©e:

  • 31. Naivasaáčƒjñānāsaáčƒjñāyatana (sk.), Nevasaññānāsaññāyatana (pali), 'du.shes.med 'du.shes.med.min (tib.), « SphĂšre de ni perception ni non-perception », est composĂ©e des ĂȘtres sans forme situĂ©s mentalement Ă  la lisiĂšre subtile de la perception et de la non perception. Udraka Rāmaputra (pali: Uddaka Rāmaputta), second maĂźtre du Bouddha, en serait un exemple. Ces ĂȘtres ont une durĂ©e de vie de 84,000 Maha Kalpa (Maha Kalpa = 4 Asankya Kalpa).
  • 30. Akincanyāyatana (sk.), Akiñcaññāyatana (pali), ci.yang.med (tib.) « SphĂšre du nĂ©ant », est composĂ©e des ĂȘtres sans forme ayant dĂ©passĂ© la conscience. Ārāla Kālāma, premier maĂźtre du Bouddha, en serait un exemple. Ces ĂȘtres ont une durĂ©e de vie de 60,000 Maha Kalpa.
  • 29. Vijñānānantyāyatana (sk.), Viññānānañcāyatana (pali), rnam.shes mtha'.yas (tib.) « SphĂšre de la conscience infinie », est composĂ©e des ĂȘtres sans forme ne percevant que la conscience infinie (vijñāna). Ces ĂȘtres ont une durĂ©e de vie de 40,000 Maha Kalpa.
  • 28. Ākāƛānantyāyatana (sk.), Ākāsānañcāyatana (pali), nam.mkha' mtha'.yas (tib.), « SphĂšre de l’espace infini », est composĂ©e des ĂȘtres sans forme qui ne perçoivent plus d’objets mais seulement l’espace infini (ākāƛa). Ces ĂȘtres ont une durĂ©e de vie de 20,000 Maha Kalpa.

Rƫpadhātu: le royaume des formes

Le RĆ«padhātu (pali : RĆ«paloka; tib: gzugs.kyi khams), « monde de la forme », est composĂ© de devas possĂ©dant un corps subtil asexuĂ© invisible aux rĂ©sidents du Kāmadhātu. Ainsi, ils doivent adopter une « forme grossiĂšre » s’ils veulent visiter les devas du Kāmadhātu, comme il est dit dans le Janavasabha sutta. Ces ĂȘtres ne perçoivent plus les sensations communes, ni les extrĂȘmes de plaisir ou de souffrance sur le plan mental.

Leur Ă©tat correspond Ă  celui atteint Ă  travers l’une des quatre mĂ©ditations rĆ«padhyānas. Pour la tradition Theravāda, les dhyānas permettent d’accĂ©der chacune Ă  trois niveaux d'Ă©tat, et le niveau supĂ©rieur de la quatriĂšme dhyāna (suddhavasa ou « domaine pur Â») est lui-mĂȘme subdivisĂ© en cinq ; on obtient donc un total de 16 lokas. Dans d’autres traditions on aboutit Ă  un total de 17 lokas.

Les lokas du monde de la forme peuvent ĂȘtre dĂ©crits. Leur surface doublerait au fur et Ă  mesure qu’on s’élĂšve de niveau. Leur hauteur est exprimĂ©e en yojanas, mesure incertaine donnĂ©e dans certaines sources comme Ă©quivalant Ă  4000 tailles humaines, soit Ă  entre 4,54 et 7,32 kilomĂštres.

Mondes Suddhavasa

Les mondes Suddhavasa (tib. gnas gtsang.ma) ou « domaines purs » sont composĂ©s des anagamins (ceux qui ne reviendront pas), ĂȘtres dĂ©jĂ  en voie de devenir arhat aprĂšs avoir entendu le prĂȘche d’un bouddha et qui atteindront l’illumination sans retourner dans un monde infĂ©rieur. Dans une Ăšre sans bouddha, ce monde peut se vider pour longtemps, mais il n’est jamais dĂ©truit par les catastrophes de la fin de l’univers. Les devas qui le composent sont des protecteurs du bouddhisme, par exemple Brahma Sahampati qui encouragea le Bouddha Ă  transmettre son enseignement juste aprĂšs son illumination alors qu’il hĂ©sitait Ă  le faire[4]. Ils prĂ©disent l’arrivĂ©e d’un bouddha et apparaissent sous la forme de brahmanes pour indiquer les signes auxquels on peut le reconnaĂźtre. Ils s’assurent aussi que les bodhisattvas reconnaĂźtront les quatre signes de leur renonciation durant leur derniĂšre existence.

Les 5 mondes Suddhavasa:

  • 27. Akanittha – Monde des « devas sans prĂ©sĂ©ance ». Le plus Ă©levĂ© du domaine de la forme, son nom dĂ©signe les confins de l’univers. Le sakra, chef du monde Trayastrimsa (voir Kamadhatu), en vient. La vie y dure 16 000 kalpas selon la tradition Vibhajyavāda. Il s’élĂšve Ă  167 772 160 yojanas au-dessus de la Terre.
  • 26. Sudarsana (sk.) Sudassi (pali) – Monde des « devas Ă  la vision claire », il ressemble au prĂ©cĂ©dent avec lequel il est en relation. Il s’élĂšve Ă  83 886 080 yojanas au-dessus de la Terre.
  • 25. Sudassa – Monde des « beaux devas », c'est le lieu de renaissance de cinq sortes d’anagamins. Il s’élĂšve Ă  41 943 040 yojanas au-dessus de la Terre.
  • 24. Atapa (sk.) Atappa (pali) – Monde des « devas imperturbables » dont la compagnie est recherchĂ©e par les ĂȘtres des mondes infĂ©rieurs. Il s’élĂšve Ă  20 971 520 yojanas au-dessus de la Terre.
  • 23. Aviha – Monde des « devas qui ne chutent pas », c'est le lieu de renaissance de la majoritĂ© des anagamins. Certains deviennent arhat Ă  partir de ce monde, d’autres grimpent de monde en monde jusqu’au monde Akinattha (uddhamsotas, « du courant montant »). La durĂ©e de vie y est de 1 000 kalpas selon la tradition Vibhajyavāda. Il s’élĂšve Ă  10 485 760 yojanas au-dessus de la terre.

Mondes Brhatphala

Ils sont composĂ©s de devas dont l’état mental, caractĂ©risĂ© par l’équanimitĂ© (upeksa), correspond Ă  la 4e dhyana. Ils se situent juste au-dessus de la puissance de destruction du vent Ă  la fin d’un mahakalpa (voir cosmologie temporelle). Selon la tradition Theravada, les mondes Punyaprasava et Anabhraka (3e et 4e ci-dessous) n’existent pas[3].

  • 22. Asamjñasattva (sk.) ou Asaññasatta (pali) (seulement dans la tradition Vibhajyavada) – Il est composĂ© des « devas inconscients » qui ont atteint le niveau de la dhyana sans forme de la non-perception, mais pas dĂ©finitivement ; ils retomberont dans un Ă©tat infĂ©rieur.
  • 21. Brhatphala (sk.) ou Vehapphala (pali) (tib. 'bras.bu che) – Il est composĂ© des « devas aux grands accomplissements » dont la durĂ©e de vie est de 500 mahakalpas selon la tradition Vibhajyavada. On y trouve des anagamins. Il s’élĂšve Ă  5 242 880 yojanas au-dessus de la Terre.
  • Punyaprasava (seulement dans la tradition Sarvastivada ; tib. bsod.nams skyes) – Il est composĂ© des « devas nĂ©s des mĂ©rites ». Il s’élĂšve Ă  2 621 440 yojanas au-dessus de la Terre.
  • Anabhraka (seulement dans la tradition Sarvastivada ; tib. sprin.med) – Il est composĂ© des « devas sans nuages » et s’élĂšve Ă  1 310 720 yojanas au-dessus de la Terre.

Mondes Subhakrtsna

Ils sont composĂ©s de devas au corps lumineux dont l’état mental, du niveau de la 3e dhyana, est caractĂ©risĂ© par la joie paisible (sukha). Ces mondes se situent juste au-dessus de la portĂ©e destructrice de l’eau Ă  la fin d’un mahakalpa (cosmologie temporelle).

  • 20. Subhakrtsna (sk.) ou Subhakinna / Subhakinha (pali) (tib. dge.rgyas) – Il est composĂ© des « devas au rayonnement intĂ©gral » dont la durĂ©e de vie est de 64[5] mahakalpas selon la tradition Vibhajyavada, soit la durĂ©e d’un intervalle entre deux destructions par le vent. Il s’élĂšve Ă  655 360 yojanas au-dessus de la Terre.
  • 19. Apramanasubha (sk.) ou Appamanasubha (pali) (tib. tshad.med dge) – Il est composĂ© des « devas au rayonnement illimitĂ© » dont la durĂ©e de vie est de 32 mahakalpas selon la tradition Vibhajyavada. Ils possĂšdent foi, vertu, connaissances, gĂ©nĂ©rositĂ© et sagesse. Ce monde s’élĂšve Ă  327 680 yojanas au-dessus de la Terre.
  • 18. Parittasubha (sk.) ou Parittasubha (pali) (tib. dge.chung) – Il est composĂ© des « devas au rayonnement limitĂ© » dont la durĂ©e de vie est de 16 mahakalpas. Il s’élĂšve Ă  163 840 yojanas au-dessus de la Terre.

Mondes Abhasvara

Ils sont composĂ©s de devas dans un Ă©tat mental correspondant Ă  la deuxiĂšme dhyana, caractĂ©risĂ© par le ravissement (piti) et la joie paisible (sukha) ; dotĂ©s d’un corps Ă©mettant des Ă©clairs de lumiĂšre, ils s’exclament aho sukham! ("Oh joie!"). Leurs perceptions diffĂšrent bien que leurs corps soient semblables.

Les mondes Abhasvara se situent au-delĂ  de la puissance de destruction du feu Ă  la fin d’un mahakalpa (cosmologie temporelle). AprĂšs la destruction d’un univers, le nouvel univers est tout d’abord peuplĂ© par des devas Abhasvaras qui y renaissent.

  • 17. Abhasvara (sk.) ou Abhassara (pali) (tib. 'od.gsal) – Ce monde est composĂ© des « devas Ă  la radiance continuelle » dont la durĂ©e de vie est de 8 (2 dans certaines sources) mahakalpas, durĂ©e entre deux destructions d’univers par l’eau. Sa hauteur s’élĂšve Ă  81 920 yojanas au-dessus de la Terre.
  • 16. Apramanabha (sk.) ou Appamanabha (pali) (tib.tshad.med 'od) – Ce monde est composĂ© des « devas Ă  la radiance illimitĂ©e ». Leur durĂ©e de vie est de 4 mahakalpas. Ce monde s’élĂšve Ă  40 960 yojanas au-dessus de la Terre.
  • 15. ParÄ«ttābha (sk.) ou Parittābha (pali) (tib. 'od chung) – Ce monde est composĂ©des « devas Ă  la radiance limitĂ©e » dont la durĂ©e de vie est de 2 mahakalpas. Il s’élĂšve Ă  20 480 yojanas au-dessus de la Terre.
Mondes Brahma

Ils sont composĂ©s de devas dont l’état mental correspondant Ă  la premiĂšre dhyana est caractĂ©risĂ© par le discernement (vitarka), l’attention (vicara), le ravissement (piti) et la joie (sukha). Ils sont dĂ©truits Ă  la fin de chaque mahakalpa (cosmologie temporelle).

  • 14. Mahābrahmā (tib. tshangs.pa chen.po) – Monde des grands Brahmas, tel celui qui est connu comme crĂ©ateur de l’univers dans l’hindouisme. Selon le Brahmajāla Sutta (DN.1), ce sont des ĂȘtres des mondes Abhasvara dont les mĂ©rites sont Ă©puisĂ©s, qui renaissent dans ce monde en ayant perdu la mĂ©moire du monde prĂ©cĂ©dent. Ils n’ont donc aucune conscience de l’existence des mondes supĂ©rieurs et se croient sans cause. Leur taille est d’un yojana et demi et leur durĂ©e de vie d’un kalpa (Vibhajyavada) ou d’un kalpa et demi (Sarvastivada) ; pour ĂȘtre en cohĂ©rence avec la cosmologie temporelle, cette durĂ©e devrait Ă©quivaloir Ă  3/4 de mahakalpa. Ce monde s’élĂšve Ă  10 240 yojanas au-dessus de la Terre.
  • 13. Brahmapurohita (tib. tshangs.'khor) – Ce monde est celui des « ministres de Brahma » qui comme eux viennent des mondes Abhasvara aprĂšs avoir Ă©puisĂ© leurs mĂ©rites. C’est le dĂ©sir d’un Brahma pour des compagnons qui cause leur renaissance dans ce monde, il se prend donc pour leur crĂ©ateur. Leur taille est d’un yojana et leur durĂ©e de vie d’1/2 kalpa (Vibhajyavada) ou 1 kalpa (Sarvastivada). Il leur arrive de renaitre ultĂ©rieurement dans un monde infĂ©rieur oĂč ils enseignent que Brahma est le crĂ©ateur de l’univers, pensant en avoir eu la rĂ©vĂ©lation. Ce monde s’élĂšve Ă  5120 yojanas au-dessus de la Terre.
  • 12. Brahmaparisadya (sk.) ou Brahmaparisajja (tib. tshangs.ris) –Ce monde est formĂ© des « conseillers de Brahma », « membres de l’assemblĂ©e de Brahma » ou Brahmakayika hauts d’1/2 yojana et dont la durĂ©e de vie est d’1/3 de kalpa (Vibhajyavada) ou d’1/2 kalpa (Sarvastivada). Ce monde s’élĂšve Ă  2560 yojanas au-dessus de la Terre.

Kamadhatu: le royaume du désir

Kamadhatu (sk.), Kamaloka (pali) (tib. 'dod.pa'i khams) « monde du dĂ©sir » est composĂ© d’ĂȘtres dont les degrĂ©s de bonheur diffĂšrent, mais qui se trouvent tous, sauf les arhats et les bouddhas, sous la domination de Mara et des dĂ©sirs sensuels qui causent la souffrance.

Mondes célestes

Ils occupent chacun un espace fini de 80 000 yojanas de cĂŽtĂ© situĂ© dans les airs au-dessus du mont Sumeru. Les quatre mondes suivants sont des plans bornĂ©s, le carrĂ© de chaque 80 000 yojanas, qui flottent dans l'air au-dessus du sommet du mont Sumeru. Ces mondes sont habitĂ©s par les devas (c'est-Ă -dire tous les mondes vers le monde de Cāturmahārājikakāyika et parfois les Asuras) et sont parfois appelĂ©s «Paradis», au sens occidental des religions abrahamiques du mot le terme s'applique le mieux aux quatre mondes Ă©numĂ©rĂ©s ci-dessous :

  • 11. Parinirmita-vasavartin (sk.) ou Paranimmita-vasavatti (pali) (tib. gzhan.'phrul dbang.byed) – Il est composĂ© des « devas suscitant les crĂ©ations ». Leurs dĂ©sirs sont satisfaits non par eux-mĂȘmes, mais par les vƓux que les devas infĂ©rieurs formulent pour eux. Ce monde, dirigĂ© par Vasavartin (pali: Vasavatti), est Ă©galement occupĂ© par Mara qui s’efforce de maintenir les ĂȘtres du Kamadhatu sous le contrĂŽle des sens ; il est en effet lui aussi devaputra, « de lignĂ©e divine ». Les ĂȘtres de ce ciel ont une taille de 1 400 m et une durĂ©e de vie de 9 216 000 000 ans (Sarvastivada). Ce monde s’élĂšve Ă  1 280 yojanas au-dessus de la Terre.
  • 10. Nirmanarati (sk.) ou NimmanaratÄ« (pali) (tib. 'phrul.dga' ) – Ce monde est composĂ© des « devas prenant plaisir Ă  leurs crĂ©ations » qui peuvent crĂ©er pour leur propre satisfaction. Il est dirigĂ© par Sunirmita (pali: Sunimmita) dont la parĂšdre est Visakha, rĂ©incarnation de la principale upasika du Bouddha. Les ĂȘtres de ce ciel ont une taille de 1 140 m et une durĂ©e de vie de 2 304 000 000 ans (Sarvastivada). Ce monde s’élĂšve Ă  640 yojanas au-dessus de la Terre.
  • 9. Tushita (sk.) ou Tusita (pali) (tib. dga'.ldan) – Dans ce monde dit des « devas joyeux » renaissent les bodhisattvas avant leur retour parmi les humains. Le Bouddha y aurait ainsi vĂ©cu sous le nom de Shvetaketu (pali: Setaketu) avant sa derniĂšre incarnation. Le principal bodhisattva y serait dĂ©sormais Natha (ou Nathadeva), qui renaĂźtra parmi les hommes sous le nom d’Ajita puis deviendra le bouddha Maitreya. Ce monde est dirigĂ© par le deva Santusita. Les ĂȘtres y ont une taille de 910 m et vivent 576 000 000 ans (Sarvastivada). Il s’élĂšve Ă  320 yojanas au-dessus de la Terre.
  • 8. Yama (tib. 'thab.bral) –Ce monde est parfois appelĂ© le ciel « sans combat » pour le diffĂ©rencier de la Terre. Les devas qui le composent vivent dans les airs. Il est dirigĂ© par le deva Suyama dont la parĂšdre serait selon certaines sources Sirima, une courtisane de Rajagriha contemporaine du Bouddha, connue pour sa gĂ©nĂ©rositĂ© envers les moines. Les ĂȘtres de ce monde ont une taille de 690 m et vivent 144 000 000 ans (Sarvastivada). Il s’élĂšve Ă  160 yojanas au-dessus de la Terre.

Mondes de Sumeru

Sumeru est un mont immense situĂ© au milieu de la Terre ; il est aussi l’axe de rĂ©volution du Soleil et de la Lune. Il repose sur un vaste ocĂ©an et est entourĂ© de chaĂźnes de montagnes et de mers. Les mondes Trayastrimsa et Caturmaharajikakayika, peuplĂ©s de devas, sont situĂ©s respectivement Ă  son sommet et sur ses pentes, tandis que le monde des Asuras se trouve au niveau de l’ocĂ©an de la base. De nombreuses crĂ©atures mythiques sont censĂ©es vivre sur le mont ou Ă  ses alentours.

  • 7. Trayastrimsa (sk.) ou Tavatimsa (pali) (tib. sum.cu.rtsa.gsum.pa) – Le monde « des trente-trois [devas] » est un espace plat au sommet du mont Sumeru oĂč se trouvent les palais des devas avec des jardins. Il est dirigĂ© par sakra devanam, « roi des devas ». Les 33 devas sont accompagnĂ©s d’une suite et de nombreuses apsaras. Les ĂȘtres de ce monde ont une taille de 460 m et vivent 36 000 000 ans selon la tradition Sarvastivada (taille de 3/4 de yojana et durĂ©e de vie de 30 000 000 selon la tradition Vibhajyavada). Ce monde s’élĂšve Ă  80 yojanas au-dessus de la Terre.
  • 6. Caturmaharajikakayika (sk.) ou Catummaharajika (tib. rgyal.chen bzhi) – Le monde des « quatre grands rois » est situĂ© sur les flancs du mont Sumeru et certains de ses habitants vivent dans les airs Ă  proximitĂ©. Il est dirigĂ© par VirĆ«ážhaka , Dhritarastra, Virupaksa et Vaisravana, le principal des quatre rois. Leur suite est composĂ©e des nains kumbhandas, des fĂ©es gandharvas, des dragons nagas et des dĂ©mons yakshas. On trouve aussi dans ce monde les devas qui guident le Soleil et la Lune. Les ĂȘtres y ont une taille de 230 m et vivent 9 000 000 ans (Sarvastivada) ou 90 000 ans (Vibhajyavada). Il s’élĂšve depuis l’ocĂ©an Ă  40 yojanas au-dessus de la Terre.
  • 5. Asura (tib. lha.ma.yin) – Les asuras, qui vivaient Ă  l’origine dans le monde Trayastrimsa, furent rejetĂ©s par les devas dans ce monde en grande partie ocĂ©anique. Ils cherchent continuellement Ă  regagner le sommet du mont Sumeru et les quatre grands rois les en empĂȘchent. Les diffĂ©rents groupes d’asuras ont chacun leur chef, Vemacitrin (pali: Vepacitti) et Rahu sont les plus connus.

Dans certaines cosmologies, les Asuras se trouvent sous les pretas, Ă  la limite entre les mondes terrestres et les enfers[3].

Mondes terrestres

4. Manusyaloka (tib. mi) – Ce monde est composĂ© des quatre continents situĂ© dans l’immense ocĂ©an entourant Sumeru. Ils sont trop Ă©loignĂ©s l’un de l’autre pour qu’une liaison nautique soit possible, et seuls les cakravatin (souverains universels) peuvent circuler de l’un Ă  l’autre par les airs grĂące au joyau magique cakraratna (pali cakkaratana). L’ensemble est ceint d’un cercle de montagnes nommĂ© Cakravada (pali: Cakkavada). Les quatre continents sont :

  • Jambudvipa (sk.) ou JambudÄ«pa (pali) situĂ© au sud, la demeure des humains. Il a la forme d’un triangle avec la pointe sud tronquĂ©e, dite « forme de chariot », qui pourrait ĂȘtre inspirĂ© de celle de la pĂ©ninsule indienne. Il est long de 10 000 yojanas (Vibhajyavada) ou a un pĂ©rimĂštre de 6 000 yojanas (Sarvastivada) ; la cĂŽte sud fait 3 yojanas et demi. Le continent doit son nom Ă  un immense jambu (jamrosat ou jamelonier) de 100 yojanas de haut qui pousse en son centre. Ce continent n’est pas le plus riche, mais c’est le lieu idĂ©al pour la progression spirituelle puisque tous les bouddhas y apparaissent. Les habitants font de 1,50 m Ă  1,80 m de haut et vivent entre 10 et 140 ans.
  • PĆ«rvavideha (sk.) ou Pubbavideha (pali), situĂ© Ă  l’est. Il a la forme d’un demi-cercle dont l’arc est dirigĂ© vers l’est. Il fait 7 000 yojanas dans sa plus grande dimension (Vibhajyavada) ou a un pĂ©rimĂštre de 6 350 yojanas, la corde Ă©tant de 2 000 yojanas (Sarvastivada). Son arbre central est l’acacia. Ses habitants mesurent 3,70 m et vivent 250 ans.
  • AparagodānÄ«ya (sk.) ou Aparagoyāna (pali), situĂ© Ă  l’ouest. Il a la forme d’un cercle de 7 500 yojanas de circonfĂ©rence (Sarvastivada). Son arbre est le kadamba. Ses habitants ne construisent pas d’habitations mais vivent et dorment en plein air. Ils mesurent 7,30 m et vivent 500 ans.
  • Uttarakuru, situĂ© au nord. Il a la forme d’un carrĂ© de pĂ©rimĂštre Ă©gal Ă  8 000 yojanas. Son arbre est le kalpavriksa (pali: kapparukkha) « arbre-kalpa », nommĂ© d’aprĂšs la durĂ©e de sa vie. Les habitants de ce continent sont trĂšs riches mais ne possĂšdent rien individuellement. Ils n’ont pas besoin de travailler car la terre produit d’elle-mĂȘme la nourriture. Ils bĂątissent leurs citĂ©s dans les airs et sont sous la protection de Vaisravana. Ils mesurent 14,60 m et vivent 1000 ans.

3. Tiryagyoni-loka (sk.) ou Tiracchana-yoni (pali) (tib.dud.'gro) – Ce monde est composĂ© des animaux.

2. Pretaloka (sk.) ou Petaloka (pali) (tib. yi.dvags) –Ce monde est composĂ© des pretas ou « esprits affamĂ©s » qui hantent particuliĂšrement les dĂ©serts et lieux isolĂ©s.

1. Enfers

Les mondes Naraka (sk.) ou Niraya (pali) (tib.dmyal.ba) sont les enfers oĂč les ĂȘtres sont amenĂ©s Ă  renaĂźtre pour une durĂ©e finie selon leur karma.Vivant dans la peur et l’angoisse, ils subissent diffĂ©rents tourments physiques et psychologiques.

Les mondes Naraka sont situés à différents étages sous le continent Jambudvipa. Leur nombre et arrangement diffÚre selon les sources, mais le modÚle le plus connu est celui des 16 Narakas, 8 chauds et 8 froids.

Narakas froids
  • Arbuda –Naraka des pustules;
  • Nirarbuda –Naraka des pustules ouvertes;
  • Aáč­aáč­a – Naraka des frissons;
  • Hahava –Naraka des lamentations;
  • Huhuva –Naraka des claquements de dent;
  • Utpala –Naraka du lotus bleu;
  • Padma –Naraka du lotus;
  • Mahapadma –Naraka du grand lotus;

La durée de vie dans chaque Naraka est 20 fois celle dans le précédent.

Narakas chauds
  • Sanjiva –Naraka du renouveau ; une vie y dure 162x1010ans.
  • Kalasutra –Naraka du fil noir ; une vie y dure 1296x1010ans.
  • Samghata –Naraka de l’écrasement ; une vie y dure 10 368x1010ans.
  • Raurava –Naraka des cris ; une vie y dure 82 944x1010 ans.
  • Maharaurava –Naraka des grands cris ; une vie y dure 663,552x1010ans.
  • Tapana –Naraka de la chaleur ; une vie y dure 5 308 416x1010ans.
  • Pratapana –Naraka de la grande chaleur ; une vie y dure 42 467 328x1010ans.
  • Avici –Naraka ininterrompu ; une vie y dure 339 738 624x1010ans.

Fondations

Le mont Sumeru, dont l’altitude est de 80 000 yojanas, et les continents, reposent sur un socle de « terre d’or » situĂ© Ă  80 000 yojanas au-dessous de la surface de l’ocĂ©an. Son Ă©paisseur est de 320 000 yojanas. À 400 000 yojanas au-dessous de la surface de l’ocĂ©an, il cĂšde la place Ă  une couche d’eau Ă©paisse de 8 000 000 yojanas, qui repose elle-mĂȘme sur un « cercle de vent » de 16 000 000 yojanas d’épaisseur qui sert de base commune Ă  un millier d’univers.

Cosmologie horizontale

Selon la cosmologie horizontale ou sahasra (sk :millier), les quatre cieux du Kamadhatu occupent un espace horizontal limitĂ© de la taille du sommet du mont Sumeru. Les trois mondes Brahma situĂ©s au-dessus s’étendent jusqu’aux confins de la chaĂźne de montagnes Cakravada, limite du Kamadhatu. Ce monde et les mondes Brahma constituent un univers Ă©lĂ©mentaire, dĂ©truit par le feu Ă  la fin d’un mahakalpa.

Les mondes Abhasvara, situĂ©s au-dessus des mondes Brahma, recouvrent 1000 univers Ă©lĂ©mentaires ayant chacun son Sumeru et sa chaĂźne Cakravada, un soleil, une lune et quatre continents. Cet ensemble de 1000 univers se nomme shasra-cudika-lokadhatu, « petite unitĂ© de 1000 univers » ou « chiliocosme » (chilio=1000), dĂ©truit par l’eau aprĂšs 8 mahakalpas.

Les mondes Subhakrtsna recouvrent 1000 petits chiliocosmes et donc 1 000 000 univers Ă©lĂ©mentaires, constituant un ensemble nommĂ© dvisahasra-madhyama-lokadhatu, « moyenne unitĂ© de 1000ÂČ univers » ou « bichiliocosme », dĂ©truit par le vent aprĂšs 64 mahakalpas.

Les mondes Brhatphala et Suddhavasa recouvrent 1000 bichiliocosmes, soit 1 000 000 000 univers Ă©lĂ©mentaires, constituant un ensemble nommĂ© trisahasra-mahasahasra-lokadhatu, « grande unitĂ© de 1000Âł univers ou « trichiliocosme ».

Cosmologie temporelle

La cosmologie temporelle dĂ©crit la naissance et la mort des univers. Elle est, comme toutes les cosmologies indiennes, cyclique. L’unitĂ© de temps principale est le mahakalpa, qui n’est jamais clairement dĂ©fini mais s’élĂšve Ă  plusieurs milliards d’annĂ©es au minimum. Un mahakalpa est divisĂ© en 4 kalpas qui sont :

  • Vivartakalpa, « Ăšre d’évolution » ;
  • Vivartasthayikalpa, « Ăšre d’évolution-stabilitĂ© », durant laquelle l’univers reste dans un Ă©tat stable.
  • Samvartakalpa, « Ăšre d’involution », durant laquelle l’univers se dĂ©fait.
  • Samvartasthayikalpa « Ăšre d’involution-stabilitĂ© », durant laquelle l’univers reste vide.

Chaque kalpa est divisĂ© en antarakalpas (pali antarakappa), « Ăšre interne Â» ; pour le dernier kalpa durant lequel l’univers est vide, cette division est purement virtuelle.

Vivartakalpa

Cette Ăšre est dĂ©crite dans l’Agganna Sutta (DN.27). Le vent primordial se lĂšve et les structures de l’univers se reconstituent selon des modalitĂ©s variables car il n’a pas forcĂ©ment Ă©tĂ© dĂ©truit intĂ©gralement auparavant. Les devas des mondes supĂ©rieurs y renaissent. Les premiers humains apparaissent, dotĂ©s tout d’abord de caractĂ©ristiques semblables Ă  celles des devas : ils sont lumineux, vivent trĂšs longtemps, n’ont pas besoin de nourriture et se dĂ©placent dans les airs. Avec le temps, ils acquiĂšrent le goĂ»t de la nourriture, leur corps s’alourdit, ils se diffĂ©rencient sexuellement, procrĂ©ent ; la sociĂ©tĂ© se constitue avec ses vices. Ils se choisissent un roi appelĂ© Mahasammata. Ils commencent Ă  tuer les animaux pour les manger.

Premier antarakalpa - exemple de notre univers

Cette Ăšre dĂ©buta avec la premiĂšre renaissance d’un ĂȘtre dans un enfer ; tous les mondes furent ainsi crĂ©Ă©s. Les humains Ă©taient tout d’abord gouvernĂ©s par un cakravartin, souverain universel. Le Mahasudassana-sutta (DN.17) mentionne ainsi Mahasudassana (sk. Mahasudarshana) qui aurait vĂ©cu 336 000 ans, le Cakkavatti-sihanada-sutta (DN.26) mentionne pour sa part une dynastie fondĂ©e par Dalhanemi (sk. Dridhanemi), qui aurait succĂ©dĂ© Ă  Mahasudassana et dont les six premiers souverains auraient vĂ©cu 80 000 ans. Le 7e aurait refusĂ© d’abdiquer pour devenir shramana comme ses prĂ©dĂ©cesseurs. Cette dĂ©cision peu sage aurait causĂ© l’apparition de la pauvretĂ©, puis du vol en consĂ©quence, suivie de l’apparition de la peine de mort et des crimes de sang.

La sociĂ©tĂ© continua de se dĂ©grader avec l’apparition de toutes sortes de mauvaises conduites, tandis que la durĂ©e maximale de la vie humaine diminuait jusqu’à 100 ans (selon certaines sources, de moitiĂ© Ă  chaque gĂ©nĂ©ration). Durant cette pĂ©riode, selon le Mahapadana-sutta (DN.14), apparurent successivement les bouddhas Krakucchanda (pĂąli : Kakusandha) – la durĂ©e de la vie humaine Ă©tait alors de 40 000 ans - Kanakmuni (pĂąli : Konagamana) – la durĂ©e de la vie humaine Ă©tait de 30 000 ans – Kashyapa (pĂąli : Kassapa) – la durĂ©e de la vie humaine Ă©tait de 20 000 ans, et enfin le Bouddha historique, qui vĂ©cut 80 ans ; la vie humaine Ă©tait alors rĂ©duite Ă  moins de 100 ans en gĂ©nĂ©ral.

La fin de cet antarakalpa devrait voir la vie humaine continuer de diminuer jusqu’à un maximum de 10 ans ; les humains se marieront Ă  5 ans et l’inceste sera gĂ©nĂ©ralisĂ©, de mĂȘme que les haines intrafamiliales. Toute moralitĂ© disparaĂźtra et les pires seront choisis comme chefs. Une grande guerre aura lieu.

DeuxiĂšme antarakalpa - exemple de notre univers

Les survivants se repentiront et, avec le retour des bonnes conduites, la vie humaine s’allongera de nouveau jusqu’à 80 000 ans. Le cakravartin Sankha rĂšgnera alors, et sous son rĂšgne Maitreya renaĂźtra sur terre sous le nom d’Ajita, deviendra shramana et atteindra l’illumination. AprĂšs son dĂ©part, la dĂ©gradation reprendra.

Les cycles de progrĂšs-dĂ©gradation des humains et de leur sociĂ©tĂ© se rĂ©pĂštent ainsi pour chaque univers jusqu’au 19e antarakalpa. À ce moment, la vie humaine, aprĂšs avoir de nouveau augmentĂ© jusqu’à 80 000 ans, ne diminue plus car le vivartasthayikalpa s’achĂšve.

Samvartakalpa

Il dĂ©bute lorsque les ĂȘtres cessent de renaĂźtre dans les enfers, entraĂźnant l’interruption de la renaissance dans des autres mondes. Lorsque mĂȘme les mondes Brahma sont vides, un grand feu consume l’univers au-dessous des mondes Abhasvara.

Samvartasthayikalpa

L’univers au-dessous des mondes Abhasvara reste vide jusqu’à ce que le vent primordial se lùve et que l’univers se reconstitue.

Autres destructions

Outre la destruction par le feu qui se produit Ă  l’issue de chaque mahakalpa, tous les 8 mahakalpas a lieu une destruction par l’eau qui atteint jusqu’aux mondes Abhasvara. Tous les 64 mahakalpas, soit aprĂšs 56 destructions par le feu et 7 destructions par l’eau, a lieu une destruction par le vent qui atteint jusqu’aux mondes Subhakrtsna. Les mondes supĂ©rieurs ne sont jamais dĂ©truits.

Notes et références

  1. (en) Charles S. Prebish, The A to Z of Buddhism, New Delhi, Vision Books, , 280 p. (ISBN 978-81-7094-522-2), p. 93 et 94.
  2. Paul Williams Buddhism: The early Buddhist schools and doctrinal history ; Theravāda doctrine Editeur : Routledge/ Taylor & Francis (1 septembre 2005) p. 130 note 36 (ISBN 0415332281) (ISBN 978-0415332286)
  3. Les 31 plans de l’existence (anglais) Site theravada accesstoinsight.org
  4. Susan Elbaum Jootla "Teacher of the Devas": The Wheel Publication No. 414/416 (Kandy: Buddhist Publication Society, 1997) article link at Access to Insight
  5. 4 dans certaines sources

Bibliographie

A. Sadakata, Cosmologie bouddhique. Origines et philosophie, Paris, Sully, 2002.


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