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Corydale Ă  bulbe plein

Corydalis solida

La Corydale à bulbe plein (Corydalis solida), également appelée Corydale à tubercule plein, est une espèce de plantes herbacées de la famille des Fumariaceae selon la classification classique, et des Papaveraceae selon la classification phylogénétique (APGIII).

Taxinomie

Étymologie

Le mot Corydalys vient du grec[1]  Â« Korydalis Â», signifiant  « alouette huppĂ©e Â». Cela est dĂ» Ă  la morphologie des fleurs, formant des Ă©perons et ressemblant Ă  l’aigrette des alouettes.

Solida vient Ă©galement du grec « solido Â» qui signifie « solide Â». Cela se rĂ©fère Ă  la forme du bulbe qui forme un tout, il n’y a pas d’espace entre les diffĂ©rentes couches.

Nom vernaculaire

Corydalis solida est souvent appelĂ©e « Corydale a bulbe plein Â» [1] ou « Corydale Ă  tubercule plein Â». Dans certaines rĂ©gions elle est Ă©galement surnommĂ©e « bird-in-a-bush Â» qui signifie « oiseau dans un buisson Â». En effet, le mot grec « Korydalis Â» peut ĂŞtre traduit par « alouette huppĂ©e Â». En raison de sa ressemblance avec la fleur de Corydalis solida, dont les pĂ©tales forment une sorte de crĂŞte [2], cette plante a l’aspect d’un buisson rempli d’oiseaux.

Historique

Cette espèce de plante fut dĂ©couverte et nommĂ©e en 1753 par Carl von LinnĂ© [1]comme Fumaria bulbosa, qui la considĂ©rait alors comme appartenant Ă  la  famille des Fumariaceae, les FumariacĂ©es.

En 1771, Philip Miller rectifie la dénomination donnée par Linné en la renommant Fumaria solida.

Il faudra attendre 1811, lorsque Joseph Philippe de Clairville assignera cette plante au genre Corydalis. Elle porte depuis ce jour son nom actuel : Corydalis solida, Corydale Ă  bulbe plein.

Description générale

Appareil végétatif

La Corydale peut atteindre 10 Ă  20 cm de hauteur [3]. Ses feuilles sont alternes, pĂ©tiolĂ©es et composĂ©es.  Une Ă  3 petites lames coriaces, ou Ă©cailles[4], se situent sous ses feuilles. Les limbes sont gĂ©nĂ©ralement biternĂ©s pour les folioles primaires, tandis que les lobes des folioles secondaires sont plutĂ´t ovales Ă  oblongs avec une pointe arrondie. Il est nĂ©cessaire de noter que lorsque la plante va produire des fleurs, les feuilles seront plus simples, non pĂ©tiolĂ©es, de forme ovale et munies d’un apex lobĂ© ou dentĂ©. Elles formeront donc des bractĂ©es enserrant la fleur. La tige est dressĂ©e avec trois Ă©cailles Ă  la base[5].

système caulinaire

Le système racinaire est peu Ă©tendu [6]. Il comprend un bulbe pluristratifiĂ©, essentiel Ă  la survie de la plante,  mais il n’y a pas d’espaces entre les diffĂ©rentes couches de ce dernier.

Appareil reproducteur

La floraison a lieu durant les mois de mars Ă  mai[1]. Elles forment des inflorescences en grappes, allant de 10 Ă  20 fleurs hermaphrodites [3]. Ces dernières ont une symĂ©trie bilatĂ©rale et sont donc zygomorphes.  Elles sont composĂ©es de quatre pĂ©tales profondĂ©ment soudĂ©es, de couleur mauve Ă  rougeâtre. Le pĂ©tale infĂ©rieur est constituĂ© d’un long Ă©peron. Les fleurs comportent deux sĂ©pales, qui fanent rapidement. Les Ă©tamines, au nombre total de quatre, sont groupĂ©es par deux et ces groupes constituĂ©s d’une Ă©tamine complète et d’une demi-Ă©tamine. Quant au pistil, il est formĂ© de deux carpelles soudĂ©s. 

Les fruits [3] sont des capsules elliptiques aplaties ressemblant Ă  une silique. Leurs tailles vont de 10 Ă  25 mm de long. Ă€ la fin de leur formation, ils pendent Ă  la plante. 

fruits

Confusions possibles

Il est possible de confondre Corydalis solida avec des plantes faisant partie de la famille des fumariacées dont Fumaria officinalis, la fumeterre officinale. C’est cette confusion qui, jadis, poussa Linné à classer la Corydale à tubercule plein dans cette famille.

La Corydale Ă  bulbe plein et la Corydale creuse, Corydalis cava,  se confondent aussi aisĂ©ment mais se diffĂ©rencient principalement par la forme des bractĂ©es. La Corydale creuse a des bractĂ©es simples alors que la Corydale Ă  bulbe plein a des bractĂ©es digitĂ©es, c’est-Ă -dire dĂ©coupĂ©es en forme de doigts.

Corydalis cava

Écologie

On trouve surtout la Corydale à bulbe plein en Europe centrale et méridionale jusque dans l’ouest de la Russie. On peut également la trouver en Angleterre [6] et aux États-Unis où elle a été naturalisée. La Corydale évite les régions côtières telles qu’en Europe occidentale mais fait une exception pour les côtes de la mer du Nord aux Pays-Bas [7].

Habitat

La Corydale évite les sols salins ou trop riches en matière organique. Elle nécessite un milieu ombragé, une humidité atmosphérique importante, une température moyenne (ni chaud, ni froid) et un effet de continentalité moyen (ni marin, ni 100% continental) [4]. Un sol optimal sera donc modérément riche en éléments nutritifs et aura une humidité moyenne ainsi qu’un pH plutôt basique, entre 10 et 11.

Cela explique pourquoi on trouvera gĂ©nĂ©ralement la Corydale Ă  bulbe plein dans les bois notamment proche de sources, haies, bosquets, prairies, vergers, vignobles, etc. 

Interactions avec d'autres organismes

Les fleurs sont pollinisĂ©es par les insectes, principalement les abeilles domestiques et les bourdons [6] - [8]. Les interactions entre les pollinisateurs et la fleur dĂ©pendent des facteurs biologiques (moment de floraison, pollen, etc.) et morphologiques (nectar cachĂ© dans la fleur) [8]. Elles peuvent aussi pratiquer l'autopollinisation.

Les fruits pendants facilitent la dissémination des graines, qui se fait principalement grâce aux fourmis [4].

Les chenilles du papillon Parnassius mnemosyne utilisent Corydalis solida comme plante hĂ´te.

Utilisations

L’usage principal des Corydales solides est l’ornementation. En effet, ces fleurs sont faciles à cultiver et forment des tapis colorés.

Cependant, cette plante a un pouvoir toxique considĂ©rable dĂ» Ă  la prĂ©sence d’alcaloĂŻdes [3] - [6] : la corydaline (en) (lĂ©ger hallucinogène Ă  paralysant selon la dose) et la bulbocapnine (en) (agissant sur le système nerveux). Ces substances peuvent provoquer des troubles nerveux importants.

Néanmoins, ces alcaloïdes naturellement nocifs sont utilisés dans des médicaments traitant les troubles cérébraux, tels qu’utilisés dans le traitement de la maladie de Parkinson[9].

Biologie

Culture

La Corydale pousse de préférence dans des sols bien drainé et semi-ombragé tels que dans les bois. Les semis de graines sont réalisés en automne [10], ce qui améliorera la germination qui prend de 1 à 3 mois dans de bonnes conditions d’humidité relative et de température avoisinant les 15 °C[6]. Cela aboutira à la formation de bulbes, atteignant 1 à 3 cm de large [1].

Sous forme de bulbe, c’est une plante facile à cultiver dans les jardins mais il faudra prêter attention à le planter directement après achat. En effet, ces bulbes souffrent de la sécheresse et peuvent dès lors mourir rapidement. Après 1 an, les bulbes se ressèment spontanément.

Ennemis et maladies

Cette plante est relativement résistante face aux maladies hormis le mildiou [9].

Les parasites les plus fréquemment rencontrés sur ces plantes sont les limaces et escargots qui peuvent causer de réels dégâts [10].

RĂ©sistance au froid

La formation du bulbe de Corydalis solida lui permet d’être rĂ©sistante au froid , elle peut survivre Ă  des tempĂ©ratures allant jusque -15 °C[6].

Notes et références

  1. « Corydalis solida 'Spring Fumewort' Seeds », sur www.seedaholic.com (consulté le )
  2. « corydalis solida bird in a bush »
  3. « Corydale à bulbe plein, Corydalis solida - Fleurs - NatureGate », sur www.luontoportti.com (consulté le )
  4. Aurélien PERONNET, « France métropolitaine », sur Tela Botanica (consulté le )
  5. ViaGallica.com, « La corydale à bulbe plein (Corydalis solida) », sur viagallica.com (consulté le )
  6. « Corydalis solida Fumewort, Spring fumewort PFAF Plant Database », sur www.pfaf.org (consulté le )
  7. K.M.Dijkstra, « Vingerhelmbloem - Corydalis solida », sur wilde-planten.nl (consulté le )
  8. (en) Bozena Denisow, « Early Spring Nectar and Pollen and Insect Visitor Behavior in Two Corydalis Species (Papaveraceae) », Journal of Apicultural Science, no 58,‎ , p. 93-102 (ISSN 2299-4831)
  9. « Corydalis solida », sur www.jardinetmaison.fr (consulté le )
  10. BETJP, « Corydale ou corydalis, fiche technique complète », sur www.homejardin.com (consulté le )

Liens externes

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