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Constitution des Philippines

La Constitution de la RĂ©publique des Philippines (ou Constitution des Philippines) a Ă©tĂ© approuvĂ©e en 1987 et est entrĂ©e en vigueur le 11 fĂ©vrier de la mĂȘme annĂ©e aprĂšs une sĂ©rie de chartes et constitutions.

Histoire

La Constitution actuelle de la RĂ©publique des Philippines est le rĂ©sultat de diverses constitutions dĂ©crĂ©tĂ©es dans le pays. Depuis sa premiĂšre Constitution de 1899, le pays a renouvelĂ© ou modifiĂ© profondĂ©ment le cadre constitutionnel Ă  cinq reprises

Constitution de Malolos de 1899

Le général Emilio Aguinaldo en 1929 - assis au centre - et dix des délégués de l'assemblée qui a approuvé la Constitution de Malolos.
L'ex-président des Philippines, José P. Laurel, à l'Assemblée nationale pour approuver la Constitution de 1943.
La prĂ©sidente Corazon Aquino prĂȘtant serment en 1986.

La premiÚre constitution républicaine des Philippines est la Constitution décrétée par l'Assemblée nationale de Malolos, le , associée à la PremiÚre République des Philippines, laquelle, a été formée aprÚs la révolution contre l'Espagne, et la déclaration d'indépendance à Kawit, le . Cette Constitution marque la volonté de construire un régime démocratique et inclut la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire[1] - [2] - [3].

Mais, aprĂšs avoir apportĂ© leur soutien Ă  la rĂ©volution philippine contre l'Espagne, les États-Unis signent le traitĂ© de Paris avec l'ancienne puissance coloniale et lui achĂštent l'archipel des Philippines. Passant outre la dĂ©claration d'indĂ©pendance des rĂ©volutionnaires philippins, les États-Unis imposent leur protectorat aux Philippines au prix d'une guerre de prĂšs de 14 ans, et d'une rare violence. Au nom d'une ambition civilisatrice, cette guerre devient un des symboles de l'impĂ©rialisme amĂ©ricain. La Constitution de Maloros est ignorĂ©e par les dirigeants amĂ©ricains qui montrent leur conception ethnocentrique et souvent raciste du Monde dans cette guerre coloniale[4].

Constitution de 1935

En 1916, les États-Unis approuvent la loi, appelĂ©e Loi Jones, acceptant l'indĂ©pendance des Philippines Ă  condition que soit constituĂ©e une administration ferme et dĂ©mocratique. Le cadre constitutionnel correspondant est rĂ©digĂ© en 1934 et adoptĂ© en 1935. Une pĂ©riode transitoire s'ouvre qui doit dĂ©boucher sur un rĂ©gime dĂ©mocratique indĂ©pendant. Le territoire des Philippines prend pendant cette pĂ©riode le nom de Commonwealth des Philippines. Cependant la Seconde Guerre mondiale et l'invasion du Japon mettent fin Ă  cette phase de transition[1] - [5].

Constitution de 1943 Ă  la suite de l'invasion du Japon de 1941

AprĂšs une longue rĂ©sistance philippine, le Japon prend possession du territoire et constitue un gouvernement militaire japonais contrĂŽlĂ© par l'ArmĂ©e impĂ©riale. Des hommes politiques philippins acceptent de collaborer et ratifient une nouvelle Constitution en 1943[1] - [6]. Cette constitution est le socle d'un nouveau rĂ©gime, la RĂ©publique des Philippines. Dans les faits, l'archipel demeura sous l'occupation militaire japonaise caractĂ©risĂ©e par un rĂ©gime de terreur et de multiples exactions. Contre ce nouvel occupant, se dresse une guĂ©rilla fidĂšle au gouvernement national philippin, et encadrĂ©e par des militaires amĂ©ricains, mais aussi une rĂ©bellion communiste, le Hukbalahap ou rĂ©sistance huk[7].

Constitution de 1935 remise en vigueur en 1946

Les Philippines ayant retrouvĂ© leur totale indĂ©pendance le , remettent en place la constitution de 1935. Cette constitution est la base d'un systĂšme dĂ©mocratique oĂč le prĂ©sident dispose d'une lĂ©gislature par pĂ©riode de 4 ans[1]. Le jeune État philippin doit toutefois faire des concessions aux amĂ©ricains, notamment sur le maintien de bases militaires amĂ©ricaines et sur le droit des citoyens amĂ©ricains installĂ©s aux Philippines Ă  exploiter les ressources naturelles du pays[8].

Constitution de Ferdinand Marcos de 1973

AprÚs diverses élections et des successions de présidents, en 1972, Ferdinand Marcos, pour se maintenir au pouvoir, déclare la loi martiale et modifie le cadre constitutionnel, en faisant rédiger une nouvelle Constitution[1].

Constitution actuelle de 1987

Quatorze années plus tard, à la suite de différents mouvements et révoltes, Ferdinand Marcos est contraint à l'exil, laissant la présidence à la veuve de Benigno Aquino (adversaire assassiné en 1983), Corazon Aquino, qui met en place une nouvelle Constitution, celle actuellement en vigueur[1].

Cette nouvelle Constitution est rĂ©digĂ©e en 133 jours par une commission de 48 membres et approuvĂ©e par un rĂ©fĂ©rendum constitutionnel, au suffrage universel le [1] - [9]. La participation au rĂ©fĂ©rendum est forte et la proposition est largement approuvĂ©e. Ce vote exprime un rejet de l'extrĂ©misme de droite comme de gauche. Il rĂ©vĂšle aussi un dĂ©sir de stabilitĂ© politique[9].

Principaux points de la constitution de 1987

La constitution s'inspire de la Constitution « américaine » de 1935 et d'apports italiens, espagnols et anglo-saxons.

Le préambule dispose :

« Nous, le peuple philippin souverain, implorant l'aide de Dieu Tout-Puissant, en vue de construire une société juste et humaine et d'établir un gouvernement qui doit incarner nos idéaux et nos aspirations, promouvoir le bien commun, conserver et développer notre patrimoine, et sécurisé pour nous et notre postérité les bienfaits de la démocratie et de l'indépendance sous la primauté du droit et un régime de vérité, de justice, de liberté, d'amour, d'égalité et de paix, nous décrétons et promulguons cette Constitution. »

Elle établit un régime démocratique avec trois pouvoirs séparés et indépendants : le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif, avec deux chambres de représentants (bicaméralisme), et le pouvoir judiciaire. Il y a trois commissions constitutionnelles : la Commission d'audit (Cour chargée du contrÎle des comptes publics), la Commission d'administration, chargée de contrÎler l'action du service public et la Commission électorale.

L'article II rappelle quelques principes de base du régime :

  • Les Philippines sont un État dĂ©mocratique et rĂ©publicain (Section 1)
  • Renonciation Ă  la guerre (Section 2)
  • SuprĂ©matie de l'autoritĂ© civile (article 3)
  • SĂ©paration de l'Église et de l'État (article 6)
  • Politique Ă©trangĂšre indĂ©pendante (article 7)
  • LibertĂ© de recourir Ă  des armes nuclĂ©aires (article 8)
  • Politique sociale juste et dynamique favorisant la justice sociale (articles 9 et 10)
  • RĂŽle de la famille comme unitĂ© autonome de base (article 12)
  • RĂŽle de la jeunesse et des femmes dans l'Ă©dification nationale (articles 13 et 14)
  • L'affirmation du travail «comme une force Ă©conomique et sociale primaire» (article 14)
  • Autonomie des collectivitĂ©s locales (article 25)
  • Interdiction des dynasties politiques et adoption de mesures contre la corruption (articles 26 et 27).

En plus, dans son article III, la Constitution établit une loi complÚte de droits fondamentaux, civils et politiques, qu'elle garantit[1]. Cette charte des droits et libertés comprend :

Notes et références

Notes

    Références

    Voir aussi

    Bibliographie

    Webographie

    Articles connexes

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