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Conseil pour les affaires de la province de Québec

Le Conseil pour les affaires de la province de Québec, communément appelé Conseil législatif de Québec, est un corps législatif créé par l'article XII de l'Acte de Québec de 1774. Avec le représentant de la couronne britannique, c'est-à-dire le gouverneur, le lieutenant-gouverneur ou l'administrateur temporaire de la province, il constitue la législature de la grande Province de Québec.

Conseil pour les affaires de la province de Québec
Council for the Affairs of the Province of Quebec

(1774 Ă  1791)

Description de l'image Coat of arms of Great Britain (1714–1801).svg.
Présentation
Type Conseil législatif nominatif
Structure
Couronne Guy Carleton, baron Dorchester, gouverneur, rep. de George III du Royaume-Uni
Membres 17 à 23 conseillers législatifs[1]
Élection
Système électoral Nomination à vie

Château Saint-Louis, Québec

Description de cette image, également commentée ci-après
Photographie du lieu de réunion.

Pouvoirs

Le Conseil a le « pouvoir et [l']autorité de faire des ordonnances pour la police, le bonheur et bon gouvernement de la dite province, du consentement du Gouverneur, ou en son absence, du Lieutenant-Gouverneur, ou Commandant en Chef », mais n'a pas le pouvoir « d'imposer aucunes taxes ou impôts dans la dite province, à l'exception seulement de telles taxes que les habitants d'aucunes villes ou districts dans la dite province seront autorisés par le dit Conseil de cotiser et lever, applicables à faire les chemins, élever et réparer les bâtiments publics dans les dites villes ou districts, ou à tous autres avantages qui concerneront la commodité locale et l'utilité de telles villes ou de tels districts. »[2]

Éligibilité

L'article VII de l'Acte de Québec ouvre toutes les places rattachées à l'État provincial, dont celles du Conseil, aux sujets catholiques romains. L'article exempte les catholiques de la province de prêter le serment du test (le serment d'abjuration de la foi catholique) et leur fait plutôt prêter un serment d'allégeance alternatif :

« Je, _______, promets sincèrement et affirme par serment, que je serai fidèle, et que je porterai vraie foi et fidĂ©litĂ© Ă  Sa MajestĂ© le Roi George, que je le dĂ©fendrai de tout mon pouvoir et en tout ce qui dĂ©pendra de moi, contre toutes perfides conspirations et tous attentats quelconques, qui seront entrepris contre sa personne, sa couronne et sa dignitĂ© ; et que je ferai tous mes efforts pour dĂ©couvrir et donner connaissance Ă  sa MajestĂ©, ses hĂ©ritiers et successeurs, de toutes trahisons, perfides conspirations, et de tous attentats, que je pourrai apprendre se tramer contre lui ou aucun d'eux ; et je fais serment de toutes ces choses sans aucune Ă©quivoque, subterfuge mental, et restriction secrète, renonçant pour m'en relever Ă  tous pardons et dispenses d'aucuns pouvoirs et personnes quelconques.

Ainsi Dieu me soit en Aide[3]. »

En raison du serment spécial qu'on leur fait prêter, les catholiques, qui forment l'immense majorité de la population de la province, sont autorisés à participer à la législation de leur pays de naissance. En pratique cependant ils ne formeront jamais qu'une minorité au Conseil de sa création en 1774 à son abolition en 1791.

Composition

Le Conseil se compose d'au moins 17 membres et d'un maximum de 23 membres résidant dans la province. En 1775, le Secrétaire d'État aux colonies lord Dartmouth ordonna au Gouverneur général Guy Carleton d'appeler un premier groupe de 20 personnes au Conseil[4]. Quelques-uns des conseillers ainsi nommés avaient siégé dans le Conseil de Québec constitué par le Gouverneur général James Murray en 1764[5].

Les articles de l’Acte de Québec concernant le Conseil, sa composition et ses pouvoirs, furent abrogées avec l'adoption de l’Acte constitutionnel de 1791. Cependant, la plupart des membres siégeant alors au Conseil se firent appelés au nouveau Conseil législatif du Bas-Canada créé par la dite loi.

Membres

Nom DĂ©but Fin
Hector Theophilus de Cramahé (lieutenant-gouverneur) 17 août 1775[6] 5 janvier 1781[7]
William Hey[8] (juge en chef) 17 août 1775[6]
Hugh Finlay[9] 17 août 1775[6] 1791[10]
Thomas Dunn 17 août 1775[6] 1791[10]
James Cuthbert[11] 17 août 1775[6] 1786[12]
Colin Drummond 17 août 1775[6]
François Lévesque[13] 17 août 1775[6] 1787[14]
Edward Harrison[15] 17 août 1775[6] 1791[16]
John Collins[17] 17 août 1775[6] 1791[16]
Adam Mabane 17 août 1775[6] 1791[10] - [18]
Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry 17 août 1775[6] 1791[16]
Paul-Roch de Saint-Ours[19] 17 août 1775[6] 1777
Claude-Pierre Pécaudy de Contrecœur[20] 17 août 1775[6] 1775[21]
George Waters Allsopp[22] 17 août 1775[6] 1783[23]
Charles-François Tarieu de La Naudière[24] 17 août 1775[6] 1776[25]
La Corne Saint-Luc[26] 17 août 1775[6] 1784[27]
Alexander Johnston[28] 17 août 1775[6] 1778[29]
Conrad Gugy[30] 17 août 1775[6] 1786[31]
François-Marie Picoté de Belestre 17 août 1775[6] 1791[16]
Jean-Baptiste-Marie des Bergères de Rigauville 17 août 1775[6]
John Fraser 17 août 1775[6]
George Pownall[32] 17 août 1775[6] 1791[16]
Henry Caldwell[33] 21 mai 1776 1791[16]
Peter Livius[34] août 1776 1er mai 1778[35]
William Grant[36] 1777
Samuel Johannes Holland[37] 1779 1791[38]
Paul-Roch de Saint-Ours 1777 1791[10]
George Davidson 1783
Jean-Baptiste Le Comte Dupré[39] 1786 1791
Henry Hope[40] (lieutenant-gouverneur) 1785 1789[41]
John Johnson[42] 1786 1791[16]
Charles-Louis Tarieu de Lanaudière[43] 1786 1791[16]
René-Amable Boucher de Boucherville[44] 1786 1791[16]
William Smith (juge en chef) 2 novembre 1786 1791[10]
François Baby[45] 30 juin 1778 1791[10]
Joseph-Dominique-Emmanuel Le Moyne de Longueuil[46] 7 juillet 1778 1791[10]

Notes

  1. Acte de Québec, articles XII et XIII
  2. Acte de Québec, article VII
  3. « Instructions to Governor Carleton, 1775», dans Adam Shortt et Arthur G. Doughty, Documents relating to the constitutional history of Canada 1759-1791, p. 594, en ligne via Canadiana.org, consulté le 23, 2008
  4. Les personnes initialement nommées au Conseil par Murray étaient : William Gregory, Paulus Aemilius Irving, Hector Theophilus de Cramahé, Adam Mabane, Walter Murray, Samuel Johannes Holland, Thomas Dunn et François Mounier. Voir : Lawrence J. Burpee. The Oxford Encyclopaedia of Canadian History, London et Toronto : Oxford University Press, 1926, 699 p., pp. 350-351. (en ligne)
  5. date d'assermentation.
  6. démissionne de son poste de secrétaire de la province, qu'il quitte le 23 octobre 1781.
  7. Sur biographi.ca
  8. Sur biographi.ca
  9. est nommé au Conseil législatif et au Conseil exécutif du Bas-Canada.
  10. Sur biographi.ca
  11. exclu du Conseil et démis de son poste de juge de paix.
  12. Sur biographi.ca
  13. décédé le 15 janvier 1787.
  14. Sur biographi.ca
  15. est nommé au Conseil législatif du Bas-Canada.
  16. Sur biographi.ca
  17. décède le 3 janvier 1792 avant d'être assermenté.
  18. Sur biographi.ca
  19. il décède le 13 décembre 1775
  20. Sur biographi.ca
  21. exclu du Conseil en janvier.
  22. Sur biographi.ca
  23. décède le
  24. Sur biographi.ca
  25. décède le
  26. Sur biographi.ca
  27. décède le
  28. Sur biographi.ca
  29. décède le
  30. Sur biographi.ca
  31. Sur biographi.ca
  32. Sur biographi.ca
  33. destitué de son poste de juge en chef par le gouverneur Carleton. Réintégré dans son poste par un comité du Conseil privé en mars 1779. Ne revient cependant jamais à Québec. William Smith lui succède en 1786.
  34. Sur biographi.ca
  35. Sur biographi.ca
  36. n'est pas nommé au Conseil législatif du Bas-Canada
  37. Sur biographi.ca
  38. Sur biographi.ca
  39. décédé le
  40. Sur biographi.ca
  41. Sur biographi.ca
  42. Sur biographi.ca
  43. Sur biographi.ca
  44. Sur biographi.ca

Bibliographie

  • Acte qui règle plus solidement le Gouvernement de la Province de QuĂ©bec, en AmĂ©rique septentrionale, 14e annĂ©e du règne de George III, chapitre 83, 1774 (en ligne)
  • (en) Adam Shortt et Arthur G. Doughty, Documents relating to the constitutional history of Canada 1759-1791, Ottawa, J. de L. TachĂ©, (lire en ligne)
  • Gustave Turcotte, Le Conseil lĂ©gislatif de QuĂ©bec, 1774-1933, Beauceville, L'Eclaireur, , 324 p..
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